Afghanistan : une mine de cuivre enterre une ville du IVe siècle...
MES AINAK (Afghanistan) (AFP) - Trésors archéologiques témoignant d'un riche passé ou énorme potentiel économique pour un futur incertain : à Mes Ainak, le gouvernement afghan a tranché, privilégiant les dollars de la mine de cuivre àune ville bouddhiste du IVe siècle vouée à disparaître.
Le choix était évident dans un pays ravagé par plus de trente années de guerre, en quête désespérée de devises. En 2007, l'entreprise chinoise MCC obtient la concession pour 30 ans de ce gisement de 11,5 millions de tonnes de minerai, situé à 50 kilomètres au sud de Kaboul, dans la province instable du Logar.
En échange, la société doit financer des fouilles préalables, sur un site connu pour abriter des merveilles archéologiques. Il y a un peu plus de 17 siècles, une communauté religieuse bouddhiste s'était installée à proximité de la mine, déjà pour profiter de son cuivre.
MCC prévoit de dépenser au total près de 30 millions de dollars pour ces fouilles d'ici la mi-2013, selon Philippe Marquis, directeur de la Dafa (Délégation archéologique française en Afghanistan), qui les supervise. Une cinquantaine d'archéologues et 550 ouvriers s'activent.
Et les résultats sont saisissants.
Mes Ainak, d'une superficie de quatre kilomètres carrés, regorge de petits villages, progressivement arrachés à la terre qui les recouvrait. Partout, des habitations, statues de Bouddha, temples ou autre caserne ont été dégagés, leurs larges murs encore en bon état. A l'horizon, somptueuses, mille collines se dessinent.
" C'est encore plus important que Pompéi. Plus vaste ", s'enthousiasme Roberta Marziani, une archéologue italienne. "Plus d'un millier de statues ont été retrouvées", opine Philippe Marquis, qui remarque toutefois que ce total " n'est pas exceptionnel à l'échelle de l'Afghanistan ", dont le patrimoine est particulièrement riche, mais négligé.
Le chantier archéologique sera achevé fin 2013. La ville du IVe siècle reconstituée par informatique. Et la plupart de ses vestiges progressivement détruits par l'exploitation minière...
" On fait de notre mieux pour sauvegarder le passé et profiter des mines de cuivre. On a besoin de développer l'économie du pays. On n'a pas d'autre choix ", s'excuse Mossadeq Khalili, vice-ministre de la Culture.
Car Mes Ainak, c'est 320 à 350 millions de dollars annuellement pour l'Etat afghan et plus d'un milliard en revenus indirects, notamment via les 2 à 3.000 employés du site et les 20 à 25.000 bénéficiaires indirects, escompte le Dr Abdul Aziz Ariab, directeur du projet au ministère des Mines.
Une manne providentielle dans un pays exsangue, qui mise sur son sous-sol riche en minéraux - un sondage américain a évalué les potentialités minières afghanes à mille milliards de dollars - pour faciliter sa transition économique et politique. (YH : d'où les tentatives de main-mise russes, US et Chine à suivre ?...)
Mais la sécurité doit être assurée pour attirer les investisseurs. Et ce n'est pas le cas à deux ans du départ de l'essentiel des troupes de l'Otan qui portent à bout de bras le fragile gouvernement de Kaboul.
Des dizaines de démineurs sont mobilisés chaque jour pour sécuriser la dizaine de kilomètres du chemin terreux qui mènent à Mes Ainak.
Malgré une base de 2.000 policiers sur le site, qu'entoure un fin grillage vert - et troué -, des roquettes ont plu sur le camp chinois cet été, précipitant le départ des expatriés de MCC. Sur 300 salariés chinois, 10% à peine sont restés sur place, estime un observateur.
Au point que certains craignent un départ de MCC, ce que rejette Jawad Omar, porte-parole du ministère des Mines, pour qui " 70% des effectifs chinois sont revenus en Afghanistan ". L'entreprise n'a pu être jointe par l'AFP.
Sur le terrain, le chantier minier n'avance plus. Plusieurs foreuses se dressent, immobiles, au même endroit depuis des mois. La construction d'une ligne de chemin de fer et d'une centrale électrique, deux éléments promis par MCC et essentiels pour l'exploitation, est au point mort.
" On assiste à un grand jeu de poker menteur dans le cadre d'un partage des richesses naturelles mondiales. Ici, il consiste à prendre une option sur une mine qu'on exploite ou qu'on se garde pour plus tard ", une fois la sécurité assurée, analyse un expert occidental.
En ce sens, " les Chinois sont en train de négocier avec tout le monde pour s'assurer que tout marchera bien " à terme, affirme-t-il, sous-entendant que les talibans, forcément intéressés par les ressources minières s'ils retournent au pouvoir, ont été consultés.
Guerre, insurrection, développement, partage international de matières premières : autant de thèmes faisant passer les jolis bouddhas de Mes Ainak pour quantité négligeable. Philippe Marquis n'est pas dupe: " Nous sommes au milieu de quelque chose qui nous dépasse complètement "....
Une étude révèle que le pillage des sites archéologiques est un problème à échelle mondiale
En se basant sur les résultats d'une enquête mondiale menée récemment, il s'avère que le pillage des sites archéologiques est fréquent et généralisé.
Cela suggère de graves conséquences pour la préservation du patrimoine culturel de l'humanité ainsi que pour la compréhension ou la redécouverte de l'histoire de l'homme.
HuacaElBrujo, sur le site archéologique El Brujo, auPérou.CetteHuaca a été découpépar des charognards, probablement à l'époque coloniale, de sorte qu'elle pourrait êtrepillée.Elle est actuellement ferméeau public, car elle est considérée commeinstable etdonc dangereusepour les visiteurs.JorgeGobbi, Wikimedia Commons
L'étude visait à recueillir des informations sur leurs expériences personnelles concernant le pillage des sites archéologiques. L'objectif étant de développer une image de la nature, de l'étendue géographique et de la fréquence des pillages et des destructions de sites dans des contextes locaux et mondiaux.
Irak, tablettes et poteries sumeriennes brisées au sol
Une importante perte d'information sur les anciennes civilisations.
"Les archéologues sur le terrain sont les plus à même d'observer les pillages", écrit Proulx dans son rapport, "Bien que l'objet de leur travail est l'étude archéologique, l'excavation, l'analyse post-fouille, ou la conservation et la gestion du site; cela fait d'eux une source importante d'informations sur les pillages et les destructions de site".
D'après les archéologues et les historiens, le pillage des sites archéologiques est important non pas par la perte des objets eux-mêmes, mais par la perte de l'information sur les civilisations ou les établissements humains qu'ils représentent; car la valeur réelle des biens pillés repose en fait sur ce que l'on sait du contexte dans lequel ils ont été trouvés.
Proulx a reçu les réponses de 2.358 archéologues du monde entier. Sur la base de leurs commentaires, l'activité de pillage s'est produite dans 87% des 118 pays qui ont été signalés comme lieux privilégiés pour les travaux archéologiques.
La plupart des répondants (97,9%) ont déclaré que le pillage se passait dans la zone environnante ou dans le pays où ils effectuaient leur travail de terrain, et "78,5% ont déclaré avoir eu une expérience personnelle sur le terrain avec le pillage à un moment donné au cours de leur carrière".
Le pillage et la destruction des sites archéologiques, en particulier en tant que moyen pour alimenter le commerce illicite international et la vente d'antiquités, existe depuis des siècles et a fait l'objet de nombreux rapports, de livres et d'articles pendant des décennies.
Le pillage et, par conséquent, le rôle qu'il peut jouer dans le commerce des antiquités, ne peut plus être rejeté comme une simple exagération.
Sa pratique n'est donc pas une révélation pour les chercheurs et le grand public.
Jusqu'à présent, cependant, les mesures pour déterminer sa portée et sa fréquence à l'échelle locale et mondiale n'avaient jamais profité de l'expérience et l'observation des personnes peut-être les mieux placées pour informer: les archéologues.
Selon Proulx:. "S'il peut n'y avoir rien de particulièrement révolutionnaire à demander aux archéologues de partager leurs expériences personnelles et leurs opinions sur les pillages des sites archéologiques, la conception de cette étude est novatrice dans son contexte global, son objectif et son exécution. Autrement dit, cette étude apporte un soutien empirique à l'affirmation que le pillage est un problème itératif qui est répandu à la fois dans l'espace et dans le temps. Il ne se limite pas à certaines zones du monde ou des types particuliers de ressources archéologiques ... Le pillage et, par conséquent, le rôle qu'il peut jouer dans le commerce des antiquités, ne peut plus être rejeté comme une simple exagération"».
Jacque Fresco : un système monétaire obsolète - 2)
Le projet de l'américain Jacque Fresco sis dans la commune de Venus en Floride : The Venus Project. Ce projet offre non seulement de nombreux points de vue, constatations des réalités passées et présentes sur notre économie semblables aux miens, ainsi que des propositions très intéressantes (et toujours discutables) pour y remédier, pour trouver une solution, pour l'Humanité. Cette page présente plus le projet Venus en lui-même par rapport à la première page.
II)
The Venus Project prône une vision dont le but est d’établir une nouvelle civilisation mondiale, durable et différente de tous les systèmes sociaux existants. Bien que cette description soit grandement condensée, elle repose sur des années d’études et de recherches réalisées par de très nombreuses personnes dans plusieurs disciplines scientifiques.
Il y est proposé une nouvelle approche holistique et dédiée aux préoccupations humaines et environnementales. C’est une vision réalisable d’un meilleur futur, adapté à l’époque dans laquelle nous vivons tout en étant pratique et accessible, permettant ainsi d’assurer un avenir positif pour tous les peuples du monde.
The Venus Project en appelle à l’adoption d’une approche simple pour la refonte d’une culture dans laquelle les anciens maux que sont la guerre, la pauvreté, la faim, la dette, les dégradations environnementales et les souffrances humaines inutiles sont considérés non seulement comme évitables, mais aussi totalement inacceptables.
L’un des principes du « Projet Venus » est d’œuvrer à déclarer toutes les ressources de la Terre comme étant l’héritage commun de tous les peuples du monde. Les demi-mesures n’entraîneraient qu’une perpétuation du même ensemble de problèmes inhérents au système actuel.
Historiquement, le changement se produit à un rythme lent. Des groupes successifs de dirigeants incompétents ont remplacé ceux qui les avaient précédés, mais les problèmes sociaux et économiques sous-jacents persistent, car les systèmes de valeurs essentiels demeurent inaltérés. Les problèmes auxquels nous faisons face aujourd’hui ne peuvent pas être résolus politiquement ou financièrement parce qu’ils sont hautement techniques par nature. Il n’y a d’ailleurs sûrement pas assez d’argent disponible pour financer les changements nécessaires, mais il y a plus de ressources que nécessaire. C’est pourquoi The Venus Project préconise la transition d’une société monétaire vers la réalisation, à terme, d’une Économie mondiale Basée sur les Ressources.
Elle est consciente que la transition depuis notre culture actuelle, politiquement incompétente et obsolète, vers cette société nouvelle et bien plus humaine, nécessitera un véritable bond en avant, tant en matière d’idées que dans l’action.
Ce qu'il pense de l'argent et du système monétaire
Des objectifs dynamiques Il est courant de lire et d’entendre les commentateurs dans nos médias de masse parler du nombre de problèmes sociaux auxquels nous faisons face, comme le réchauffement de la planète, la destruction de l’environnement, le chômage, la criminalité, la violence, la pauvreté, la faim et l’explosion démographique. Pourtant, est-il fréquent d’entendre parler de plans réalisables pour atténuer bon nombre de ces difficultés ? Tandis que la critique de la société est facile, l’identification et la résolution de ses problèmes le sont beaucoup moins.
The Venus Project est un véritable plan destiné à la création d’une nouvelle civilisation qui se reposerait sur les préoccupations humaines et la préservation environnementale.
Les plans de The Venus Project offrent à la société un plus large éventail de choix s’appuyant sur le potentiel de la science orienté vers une nouvelle ère de paix et de développement durable pour tous. Grâce à la mise en œuvre d’une économie basée sur les ressources et l’application au système social d’une multitude de technologies innovantes et respectueuses de l’environnement, les propositions de The Venus Project réduiront considérablement la criminalité, la pauvreté, la faim, le nombre de sans-abris et de nombreux autres problèmes à la fois urgents et communs à l’ensemble de la planète.
L’un des éléments essentiels des découvertes de The Venus Project provient du fait qu’une grande partie des comportements dysfonctionnels de notre société découlent directement de l’environnement déshumanisant que constitue le système monétaire. À cela s’ajoute l’automatisation qui remplace le travail humain par les machines. Il s’en suit, finalement, que la plupart des gens n’ont plus les moyens d’acheter les biens et services qui sont produits.
The Venus Project propose un système dans lequel l’automatisation et la technologie seraient intelligemment intégrées au sein d’une conception socio-économique holistique dont les principales fonctions seraient de maximiser la qualité de vie plutôt que les profits. Ce projet introduit également un ensemble de valeurs pratiques et réalisables.
C’est aussi en parfait accord avec les aspects spirituels et les idéaux trouvés dans la plupart des religions à travers le monde. Ce qui distingue le Projet Venus à part, cependant, est qu’il propose de traduire ces idéaux dans une réalité de travail.
The term and meaning of a Resource-Based Economy was originated by Jacque Fresco. (vostfr)
Première étape La première phase des plans à long terme du Projet Venus est déjà en cours. Jacque Fresco, futuriste, inventeur, designer industriel et fondateur du Projet Venus et sa associés Roxanne Meadows ont achevé la construction d’un centre de recherche de 21 acres à Vénus, en Floride, pour aider à présenter les propositions de The Venus Project. Vidéos, CD, affiches, brochures, des modèles, des rendus et des livres, comme « Le meilleur que l’argent ne peut pas acheter: Au-delà de la politique, de la pauvreté, et la guerre », ont été créés pour aider à sensibiliser sur ce projet et ses nombreuses propositions.
Seconde étape La deuxième étape consiste en la création d’un film de grande longueur, qui mettra en vedette le travail des innovations du projet proposé, en réunissant le monde entier. Le film va apporter à ses téléspectateurs une vision positive d’une société pacifique dans laquelle tous les êtres humains forment une famille unie sur la planète Terre – une civilisation où tous les peuples sont engagés dans la poursuite d’une meilleure compréhension du monde qu’ils partagent. Ce film est conçu pour être une expérience divertissante et informative pour les adultes comme pour les enfants.
Troisième étape Afin de tester ses concepts et ses propositions, The Venus Project travaille à la construction d’une ville/centre de recherche expérimentale. Les objectifs pour la plupart des technologies initiales et des constructions ont déjà commencé à voir le jour. Des efforts de collecte de fonds sont en cours pour contribuer à la construction d’une ville expérimentale qui serait consacrée à accomplir les objectifs de The Venus Project, qui sont :
Réaliser la déclaration des ressources de la Terre comme étant l’héritage commun de tous les peuples ; Transcender les frontières artificielles qui séparent arbitrairement les peuples. Remplacer les économies monétaires nationalistes par une Économie mondiale Basée sur les Ressources ; Contribuer à la stabilisation de la population mondiale grâce à l’éducation et à un choix libre en matière de régulation des naissances ; Préserver et restaurer l’environnement naturel dans la mesure de nos capacités ; Repenser nos villes, nos systèmes de transports, nos industries agricoles et nos installations industrielles afin qu’ils soient énergétiquement efficaces, propres, et capables de répondre convenablement aux besoins de toute la population ; Dépasser progressivement les entités corporatives et les gouvernements (locaux, nationaux ou supranationaux) en tant que moyens de gestion sociale ; Partager et appliquer l’ensemble des nouvelles technologies au service de toutes les nations ; Développer et utiliser des sources d’énergie renouvelables et propres ; Fabriquer des produits de la plus haute qualité possible au bénéfice de tous les peuples du monde ; Effectuer des études d’impact environnemental avant la construction d’un grand projet, quel qu’il soit ; Encourager toutes formes de créativité et de motivation dans la mesure où elles sont employées dans un projet constructif ; Dépasser le nationalisme, la bigoterie et les préjugés par le biais de l’éducation ; Éliminer tout type d’élitisme, technique ou autre ; Arriver à des méthodologies par des recherches minutieuses plutôt que des opinions aléatoires ; Améliorer la communication dans les écoles afin que notre langage soit pertinent vis-à-vis des éléments physiques du monde ; Fournir non seulement les nécessités de la vie, mais aussi des défis qui stimulent l’esprit et valorisent l’initiative individuelle plutôt que l’uniformité ; Enfin, préparer les gens intellectuellement et émotionnellement aux changements et aux défis qui nous attendent. Adjacent à la ville expérimentale, un parc à thème est également prévu afin que les visiteurs puissent se divertir et s’informer au sujet des possibilités de modes de vie écologiquement durables prévus par The Venus Project. Il mettra en exergue les maisons intelligentes, la promotion d’un degré d’efficacité énergétique élevé, des systèmes de transports non polluants, une technologie informatique de pointe et un certain nombre d’autres innovations qui constituent autant de valeur ajoutée à la vie de toute la population, et ce, dans un laps de temps très court.
Une ville circulaire serait en elle-même une phase transitoire et pourrait évoluer d’une société semi-coopérative financière vers une économie basée sur les ressources. Cela pourrait être le prototype d’une série de villes qui seraient construites dans divers endroits à travers le monde. Le rythme des avancées dépendra de la disponibilité des fonds levés durant les premiers stades et des personnes qui s’identifient avec, participent aux et soutiennent les objectifs et les orientations de The Venus Project.
Au fur et à mesure que ces nouvelles communautés se développent et deviennent plus largement acceptées, elles peuvent très bien constituer le terreau d’une nouvelle civilisation, suivant de préférence un processus d’évolution plutôt que de révolution.
Personne ne peut prédire le futur. Nous ne pouvons qu’extrapoler les informations et les tendances actuelles. La croissance de la population, l’évolution technologique, les conditions environnementales planétaires et les ressources disponibles sont les principaux critères pour l’établissement de projections.
Il n’existe aucune philosophie ou aucun point de vue, soient-ils religieux, politiques, scientifiques ou idéologiques qui ne suscitent pas de débats. Nous sommes certains, cependant, que les seuls aspects de The Venus Project qui peuvent sembler menaçants sont purement issus de projections.
The Venus Project n’est ni utopique, ni orwellien, et ne reflète pas non plus les rêves impraticables d’idéalistes. Il présente des objectifs qui sont à la fois à notre portée et qui ne nécessitent que l’application intelligente de ce que nous connaissons déjà. Les seules limites sont celles que nous nous imposons.
Conférence complète Jacque Fresco à Paris 12/09/2010
Jacque Fresco : un système monétaire obsolète - 1)
Ceci est un extrait de la présentation du projet de l'américain Jacque Fresco sis dans la commune de Venus en Floride : The Venus Project. Ce projet offre non seulement de nombreux points de vue, constatations des réalités passées et présentes sur notre économie semblables aux miens, ainsi que des propositions très intéressantes (et toujours discutables) pour y remédier, pour trouver une solution, pour l'Humanité. Une autre page présentera plus le projet Venus en lui-même.
I)
Un système monétaire obsolète
Le système monétaire s'est développé il y a des siècles. Tous les systèmes économiques du monde : le socialisme, le communisme, le fascisme et même le système tant vanté de libre entreprise perpétuent la stratification sociale. L'élitisme, le nationalisme et le racisme s'appuient essentiellement sur la disparité économique. Tant qu'un système social utilise l'argent ou le troc, les peuples et les nations chercheront à maintenir l'avantage concurrentiel économique qui, s’il ne peut être accompli par des moyens commerciaux, le sera par le biais d'interventions militaires. Nous utilisons encore ces mêmes méthodes arriérées.
Notre système monétaire actuel n'est pas apte à fournir un niveau de vie élevé pour tous, pas plus que d'assurer la protection de l'environnement, parce que la motivation principale est le profit. Des stratégies telles que la réduction des effectifs et les rejets de déchets toxiques augmentent les marges bénéficiaires. Avec les avancées en matière d'automatisation, de cybernétique, d'intelligence artificielle et de sous-traitance, les personnes seront toujours davantage remplacées par des machines. Par conséquent, de moins en moins de personnes seront capables d'acquérir des biens et des services alors que notre capacité à produire une abondance continuera d'exister.
Nos systèmes politiques et économiques actuels sont dépassés et incapables d'exploiter les véritables avantages des nouvelles technologies pour le bien commun, et d'aller outre les injustices qui nous sont imposées. Bien que notre technologie soit en plein essor, nos modèles sociaux sont restés relativement statiques. En d'autres termes, le changement culturel n'a pas suivi le rythme du changement technologique. Nous avons désormais les moyens de produire des biens et services en abondance pour tous.
Malheureusement, de nos jours, la science et la technologie ont dévié de l'objectif du bien commun au profit d'intérêts personnels et du gain monétaire par le biais de l'obsolescence planifiée parfois qualifiée de « retrait conscient d'efficacité ». Par exemple, le département de l’Agriculture des États-Unis, dont la fonction présumée est de mener des recherches sur les moyens d'obtenir le meilleur rendement par hectare, reverse en fait de l'argent aux fermiers pour qu'ils ne produisent pas à plein rendement. Le système monétaire tend à freiner l'application de ces méthodes dont nous savons qu'elles serviraient au mieux les intérêts de la population et de l'environnement.
Dans un système monétaire, le pouvoir d'achat n'est pas lié à notre capacité de produire des biens et services. Par exemple, pendant une dépression économique, il y a des ordinateurs et des DVDs dans les rayons des magasins et les parcs automobiles sont pleins, mais la plupart des personnes n'ont plus le pouvoir d'achat pour les acquérir. La Terre reste la même ; c'est simplement les règles du jeu qui sont obsolètes et qui créent conflits, privations et autres souffrances humaines inutiles.
Un système monétaire est en fait un dispositif destiné à contrôler le comportement humain dans un environnement aux ressources limitées. Aujourd'hui, l'argent est utilisé pour réguler l'économie ; non pas en faveur de la population dans son ensemble, mais pour ceux qui contrôlent la richesse financière des nations.
Une Économie Basée sur les Ressources
Tous les systèmes socio-économiques, indépendamment de la philosophie politique, des croyances religieuses ou des coutumes sociales, dépendent en définitive des ressources naturelles, à savoir un air et une eau purs, des terres arables, la technologie et le personnel nécessaires pour maintenir un haut niveau de vie.
Plus simplement, une économie basée sur les ressources utilise les ressources existantes plutôt que de l'argent, elle fournit une méthode équitable pour répartir ces ressources de la manière la plus efficace pour toute la population. C'est un système dans lequel tous biens et services sont disponibles sans utilisation d'argent, de crédits, de troc ou toute autre forme de dette ou de servitude.
Les ressources terrestres sont abondantes. Aujourd'hui, nos pratiques de rationnement des ressources par le biais de méthodes monétaires sont à la fois non appropriées et contre-productives à notre survie. La société moderne a accès à des technologies avancées et peut produire de la nourriture, des vêtements, des habitations, des soins médicaux ainsi qu'un système d'éducation efficace. Elle est également en mesure de développer un approvisionnement illimité d'énergies renouvelables et non polluantes, telles que la géothermie, le solaire, l'éolien, l'énergie marémotrice, etc. Tout le monde peut profiter dès aujourd'hui d'un haut niveau de vie, disposant de toutes les infrastructures qu'une civilisation prospère peut offrir. Ceci peut être accompli grâce à l’application intelligente et humaine de la science et de la technologie.
Afin de mieux comprendre ce qu'est une économie basée sur les ressources, considérez le fait que la disparition totale de l'argent dans le monde ne nous empêcherait pas de construire tout ce dont nous avons besoin pour satisfaire la plupart des besoins humains, dans la mesure où les terres arables, les usines, le personnel et les autres ressources étaient laissés intacts. Les gens n'ont pas besoin d'argent. Ils ont en revanche besoin de satisfaire la plupart de leurs besoins. Dans une économie d'abondance basée sur les ressources, l'utilisation de l'argent perdrait de sa pertinence. Les ressources, la fabrication et la distribution des produits seraient les seuls prérequis.
Si tout le monde avait accès à l'éducation et aux ressources sans étiquette de prix, le potentiel humain ne connaîtrait pas de limites. Bien que cela soit difficile à imaginer, même les personnes les plus riches d'aujourd'hui vivraient beaucoup mieux dans une société basée sur les ressources, comme celle que The Venus Project propose. Aujourd'hui, les classes moyennes vivent mieux que les rois d'antan. Dans une économie basée sur les ressources, tout le monde vivrait mieux que les milliardaires d'aujourd'hui.
Dans une société basée sur les ressources, la mesure du succès reposerait sur l'accomplissement de ses quêtes personnelles plutôt que sur l'acquisition de richesses, de propriété et de pouvoir.
C'est à nous de choisir
Le comportement humain est sujet aux mêmes lois que tout autre phénomène naturel. Nos coutumes, nos comportements et nos valeurs ne sont que des sous-produits de notre culture. Personne n'est né dans l'avidité, les préjugés, le sectarisme, le patriotisme et la haine ; ce sont des modèles de comportement acquis. Si l'environnement n'est pas modifié, les mêmes comportements se reproduiront indéfiniment.
Aujourd'hui, la plupart des technologies nécessaires à l'aboutissement d'une économie globale basée sur les ressources existent. Si nous choisissons de nous conformer aux limites de notre système économique basé sur l'argent, il est très probable que nous continuerons à vivre avec ses conséquences inévitables : guerres, pauvreté, faim, carences, crimes, ignorance, stress, peur et inégalités. D'autre part, si nous adoptons le concept d'une économie basée sur les ressources à l'échelle mondiale, que nous en apprenons davantage à ce sujet et que nous partageons nos connaissances avec nos proches et notre entourage, nous aiderons l'humanité à évoluer et à s'extraire de l'état dans lequel elle se trouve actuellement.
Jacque Fresco - 1999, les prévisions : Ce que le nouveau millénaire nous réserve [VOstFR]