Allemagne : L'engloutissement de la cité de Rungholt
Comme plusieurs cités ou ports historiques ou légendaires, disparus ou engloutis au fil du temps, il y a longtemps eu des interrogations sur la réalité de l'existence de la cité de Rungholt, sur les côtes nord de l'Allemagne, en l'absence de traces matérielles étudiables. Un peu comme Vineta, dont je parle ici, il y avait des traces écrites et donc des "témoignages littéraires", mais aucun preuve réelle. En fait, on peut dire que, comme la ville de Troie - issue principalement à l'origine des poèmes (et fictions pour beaucoup) d'Homère sur la fameuse guerre qui y est décrite - la légende est devenue réalité, avec l'effective découverte d'artefacts et de preuves étudiées...
Mais, que s'est-il passé ? Que sait-on vraiment sur cette cité disparue, son ancienneté et histoire ? Et enfin, qu'a-t-on trouvé depuis sa citation dans des écrits du moyen-âge ?
Voici deux maps de la région en question. Celle de gauche montre la contrée a l'époque de la création de ces deux cartes, en 1651, avec les fonds marins visibles (à gauche) et à droite est une reconstitution des côtes avant leur submersion en 1362
Rungholt est donc une légende locale à l'origine car ce n'est pas une très grande ville, elle n'héberge apparemment pas de grand seigneur. C'est un grand port tout de même à priori et une ville de 500 maisons environ et 3000 habitants, ce qui est assez important pour la période estimée de son premier engloutissement. Il faut aussi préciser que son emplacement n'était pas en Allemagne à l'époque, mais dans le Nordfriesland, dans ce qui était alors le Duché Danois de Schleswig (et donc maintenant la Frise Septentrionale allemande). Et les écrits mentionnant son existence datent pratiquement tous de documents datant du 16ème siècle, bien plus tard donc après la première catastrophe, mais plus proche de la deuxième... Parfois appelé l' "Atlantis de la mer du Nord", le Rungholt de la légende était une grande ville riche et la catastrophe était soi-disant une punition divine pour les péchés de ses habitants... une légende commune à beaucoup de cités englouties !
Ce texte date de 1345 (avant la disparition de la cité donc) et est un testament mentionnant la ville de Rungholt... un accord commercial entre Hamburger et Rungholt, daté du 1er mai 1361, a été aussi trouvé. Cet accord de commerce et des trouvailles de pichets rhénans corroborent la présomption que Rungholt était le principal port de Edoms Hundred.
Nous ne connaissons donc pas les origines et ancienneté de ce port commercial ou comptoir, mais les artefacts découverts depuis prouvent le commerce de denrées agricoles, et d'ambre de la Baltique. Un commerce de l'ambre qui date donc probablement de la plus haute antiquité, voir du néolithique selon l'archéologie scandinave et de la Baltique, Mer du Nord... Les historiens savent aussi que cet endroit a été habité par le peuple du roi Danois Viking Friesen, qui a peuplé le Uthland (devenus les Frisons)... C'est donc bien l'ancien Uthland (qui a donc une étrange consonnance "Atlante" pour certains chercheurs !) qui a en grande partie disparu sous les flots à force de multiples tempêtes...
L'antique Uthland et ses villes principales bien avant la catastrophe de 1362...
Ce que nous savons d'après les manuscrits du 16ème siècle donc, c'est qu'une énorme tempête, appelée la seconde "Grote Mandraenke", a ravagé les côtes de la Mer du Nord et de la Baltique le 16 janvier 1362. Cette tempête (surnommée aussi comme étant une "onde de tempête" par les spécialistes et ayant aussi le nom de Second Marcellus Flood car la première Grote Mandraenke s'est produit le même jour de la Saint Marcel, mais le 16 janvier 1219) a réellement englouti de larges pans de terres immergées car l'eau ne s'est pas retirée... En fait, entre 10.000 et 25.000 personnes sont considérés comme avoir péries lors de cette tempête, qui a ravagé au moins 30 colonies littorales et modifié ce même littoral, emportant de larges parcelles de terres dans la Mer des Wadden (ou Watten en allemand)... (d'autres textes parlent de 7 villages engloutis dans la même région, mais il y en a eu d'autres au Danemark, Hollande et même en Grande-Bretagne d'après les archives...).
Situation de la Mer des Wadden, partie de la Mer du Nord
Les lieux de nos jours... cette photo a été prise à 1000 mètres de hauteur, en direction de l'Ouest à partir de Südfell de NordStrand, les vestiges de Rungholt seraient exactement au centre. (Ralf Roletschek [GFDL (http://www.gnu.org/copyleft/fdl.html) or CC BY-SA 3.0 (http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0)], via Wikimedia Commons
Zoom sur Rungholt engloutie par l'eau et les sables... cliquez pour agrandir encore
Ce qui n'a pas arrangé les choses concernant la recherche et découverte de vestiges de cette cité est aussi le fait qu'une deuxième tempête, du même type, se produisit au même endroit en 1634, faisant disparaître encore plus de terres. En fait, on estime que la cité était à l'origine sur l'île de Strand. Mais l'île de Strand a été entièrement ravagée par la première onde de tempête du 14ème siècle, et encore entièrement submergée par la seconde. Seuls les îlots de Pellworm, Nordstrand et Nordstrandischmoor demeurent comme fragments de l'île de nos jours...
Impressionné par le sort de la ville, ses reliques, et non moins par les descriptions excessives des légendes, le poète allemand Detlev von Liliencron a écrit un poème populaire en 1882 appelé "Trutz, Blanke Hans" à propos de la disparition de la ville, qui commence par les mots: Heut bin ich über Rungholt gefahren, die Stadt ging unter vor fünfhundert Jahren. (" Aujourd'hui , je me suis rendu au-dessus de Rungholt; la ville a coulé il y a 500 ans "). Theodor Storm mentionne également Rungholt dans son roman "Eine Halligfahrt".
Les recherches : Bien qu'on ait retrouvé des traces d'écrits mentionnant des découvertes dès le 17ème siècle (grâce à des chroniqueurs comme Matthias Boèce (dans son"De Cataclysmo Norstandico" il parle de la découverte fréquente de tranchées, de murs et même de chaudières en métal dans la Mer de Watt), de son contemporain Peter Sax et d'Anton Heimreich), ce n'est qu'entre 1921 et 1938 que des grandes marées laissent découvrir, dans la mer des Watten au nord de Südfall, des monticules, des citernes et des bâtiments qui sont étudiés et qui confirment certains détails des anciennes cartes du Moyen-âge. Le chercheur Andreas Busch fait à cette époque plusieurs découvertes d'anciens puits, et estime avec la population de Rungholt à entre 1500 et 2000 habitants (ce qui est important pour l'époque quand on considère qu'une capitale comme Hambourg au même moment possédait 5000 habitants...).
Recherches dans les années 1930 - Andreas Busch sur les lieux... le chercheur a cherché et découvert de nombreuses preuves entre les années 1920 et 1960...
Vers 1880 des pêcheurs découvrent de grands résidus de bois sur l'estran, et plus tard, une écluse a été trouvée; il a été estimé, cependant, que cela provenait d'un naufrage. De plus, des traces de charrue sont découvertes à plusieurs reprises dans des vieux champs morts sur les estrans, ainsi que des céramiques, des résidus de tuiles et même quelques épées qui sont aujourd'hui au Musée Nordsee. Dans les années suivantes, de grandes quantités de limon ont été emportés par les courants océaniques. Alors des restes de Rungholt sont réapparus, cependant, ils ont été détruits très rapidement par les marées. Et enfin, entre 1921-1940, un certain nombre de monticules, de puits et même un morceau de digue ont pu être cartographiés, donnant une bonne idée de la taille de la ville disparue.
On découvre que de nombreux bâtiments de Rungholt et de sa banlieue se trouvaient sur des monticules. Les monticules Rungholter consistaient en des monticules, qui ont été sauvegardés par environ 20 couches de tourbe et gazon contre le vent et les vagues. Des vestiges de 28 de ces monticules ont émergé clairement depuis le début des années 1920 à plusieurs reprises et ont été soigneusement cartographiés par Andreas Busch et décrits en partie. Cela a créé une carte qui pouvait être comparée avec les cartes traditionnelles de Rungholt. Cela a permis d'attribuer les différents monticules à des lieux: depuis, l'emplacement de Lütke Rungholt, de Grote Rungholt et de Niedam sont connus.
Sur et entre les résidus des monticules ont également été trouvés environ 100 puits, qui ont également été construits en tourbe et gazon (qui est imperméable). Le puits avait généralement un diamètre intérieur d'environ un mètre et fournissait probablement deux à trois foyers. L'estimation de la population dans ce domaine est basée sur ces constatations et hypothèses, qui indiquent le nombre d'habitants supposé être sur la zone au moment de la catastrophe (pouvant aller jusqu'à 3000 personnes sédentaires donc, sans compter les visiteurs et nomades).
Situation des monticules et ruines trouvées à marée basse
Un seul des monticules trouvés n'avait pas de restes de puits. Il se trouvait dans une région dans laquelle un nombre particulièrement élevé de buttes ont été découvertes les unes près des autres, le "Champ des Huit buttes" (dans lequel les neuf monticules ont été trouvés), au nord-ouest devant Hallig Südfall. Cette zone a été identifiée comme étant Grote Rungholt. Elle avait un tronçon de 900 mètres dans la direction est-ouest et de 600 mètres dans la direction nord-sud. Le plus méridional de ces monticules (d'après le recensement de Mr. Busch, le monticule 1), est à peu près au milieu de l'extension est-ouest, est donc dépourvu de puits. Alors, considérant que l'église était le seul bâtiment qui n'avait pas besoin de son propre approvisionnement en eau, ce monticule est généralement considéré comme le Rungholter de l'église. Cette hypothèse est étayée par l'observation de deux vestiges de fosses allongées dans le sol, qui auraient pu être des tombes. Cela pourrait même être le centre de la ville.
Sur l'un des deux monticules, qui appartenaient à l'endroit nommé Niedam et qui ont été étudiés entre 1932-1956, Bush a découvert en 1952 deux bandes parallèles de fondations, qui avaient probablement formées les murs d'un bâtiment. Les murs étaient de 5,30 mètres pour les extérieurs et pour l'intérieur de 3,80 mètres, l'épaisseur des parois correspondant à une mesure de 75 centimètres des fondations. C'était en fait une maison de tourbe et gazon (commune dans plusieurs pays nordiques, y compris de nos jours encore (les grassodenhaus), de sorte qu'elle était plus proche d'un chalet qu'autre chose. La tourbe et le gazon étaient alors dans cette région les matériaux de construction les plus largement utilisés, puisque les briques étaient très rares en raison du manque d'argile et devaient être transportées de loin.
Des vestiges d'un rampart de la ville sont introuvables, mais il y a probablement les empreintes de digues basses qui avaient été entre des écluses et les trois lieux. Le poids des digues avait comprimé le sol tourbeux, de sorte qu'une dépression profonde est restée après que les digues aient été emportées. Ces tranchées ont été mesurées, et à partir de leur largeur on peut conclure la hauteur de la digue : environ deux mètres, avec quelques fluctuations dans le cours de la digue. Dans certains endroits, des restes d'améliorations ou réparations de la digue ont pu être découverts. Ce sont des fosses, créées en prenant des tourbes de l'ancien sol, et des pieux pour sécuriser de nouveaux matériaux dans les digues.
Les prairies et les champs situés à l'intérieur de la digue avaient des fossés de drainage qui conduisaient l'eau recueillie à une vanne. Des restes de deux écluses en bois apparurent pour la première fois vers 1880 dans la Wadden, mais n'ont été reconnues en 1922 que comme des bâtiments et explorées par Andreas Busch. Elles sont à environ 500 mètres au nord-ouest de Lütke Rungholt. Entre 1922 et 1929, Busch a pu mesurer les écluses anciennes et les plus jeunes et récupérer une des bûches. Deux écluses supplémentaires ont été repérées en 1962.
Les mesures de Busch ont donné une dimension de l'ancienne écluse d'environ 20,50 x 3,30 mètres de largeur d'ouverture et pour la plus récente, une échelle des dimensions extérieures de 25,50 x 5,36 mètres avec une largeur de passage claire de 4,40 mètres. Dans ces conditions, ces écluses étaient exceptionnellement grandes. Les deux écluses étaient en bois. Dans l'écluse la plus ancienne, Busch a pu même prouver qu'elle avait fui. Elle avait été réparée avec du scellant et avait obtenu un étage supplémentaire; Il fallait donc construire l'écluse plus récente. Les écluses en bois avaient une espérance de vie d'environ 80 à 100 ans à cette époque. Par conséquent, on peut supposer que l'écluse la plus récente n'a pas été construite avant 1280, la plus ancienne vers 1200. C'était aussi la période du premier remblai de la zone, ce qui a rendu les écluses nécessaires. En raison de leur faible profondeur, les écluses ne peuvent pas avoir eu un effet de drainage profond.
En 1994, la datation des écluses a été interrogée avec un grand écho dans la presse, après que l'ethnologue Hans Peter Duerrait fait encore des découvertes au nord-ouest des trouvailles de Busch et les a nommé comme étant le véritable emplacement de Rungholt. Cependant, l'âge des barres d'écluse a été confirmé par une mesure avec le radiocarbone (mais sans calibration - les calibrations pour de bonnes datations au radiocarbone n'ont été établies qu'au 21ème siècle...); Les découvertes de Duerr sont maintenant attribuées à la ville voisine Frederingscap vel Rip, qui a également été détruite pendant l'inondation, mais reconstruite par la suite...
Les petites découvertes faites dans la région de Rungholt n'étaient généralement pas enregistrées par cartographie. La poterie provient principalement du 13ème et 14ème siècle. Il est à noter qu'il s'agit d'environ 30% de marchandises d'importation. Cette forte proportion de céramiques importées, qu'on ne connaît nulle part ailleurs dans la mer de Wadden, témoigne d'une grande prospérité, que la haute taxation de l'Edomsharde lisible dans le Waldemar Earth Book suggère. La plupart des céramiques importées, principalement de la pierre de poterie rhénane, mais aussi une cruche maure d'Espagne, et de la faïence rouge de Scandinavie, n'a pas été fabriquées au-delà du milieu du 14ème siècle. Une ocarina a finalement été trouvée dans cette région en 1943.
La période de l'existence et de la population de Rungholt peut être limitée à environ un siècle et demi avant sa destruction, ce qui est également soutenu par les découvertes de métal - tombes en bronze, fibules, armes, une petite balance... Leurs maisons reposaient sur environ 25 mètres et derrière une digue d'environ deux mètres de haut. Leurs moyens de subsistance étaient l'élevage, la production du sel des marais salants et le commerce. Autour de leur village, ils cultivent des céréales, surtout du seigle, dans des sillons surélevés (Wölbacker). Ils agrandirent les terres réhaussées (buttes) situées sous le niveau de la mer, sur lequel ils vivaient, en creusant deux barrages, que Andreas Busch avait identifié par erreur comme des écluses, et que Peter Sax mentionne également dans sa chronique au 17ème siècle.
Scan du bateau avec un endroit intéressant (extrait du documentaire ci-dessous)
plongée sur l'endroit en question (extrait du documentaire ci-dessous)
remontée d'un artefact (extrait du documentaire ci-dessous)
Des larmes des Dieux dans le Marais
De l'ambre pour le Pharaon, de l'étain vers Mycènes - déjà au temps du bronze, le Nord de l'Europe opérait un commerce à longue distance.Des vestiges en face de la côte nord-allemande créent maintenant de la confusion. Y a-t-il eu même un trafic direct de Pellworm vers les pyramides il y a 3000 ans ?
Sa vue était strictement fixée sur le sol, le guide Karsten Hansen, 65 ans, avançait dans la vallée de Hallig à travers la mer du Nord. Il était entouré d'un terrain humide gris sans fin, qui claquait à chaque pas sous ses pieds nus. Soudain, l'homme a vu une pierre bleue tachetée. L'élément d'intérêt brillait: un Lapis lazuli, un échantillon d'environ dix centimètres de l'Afghanistan. Cela a souvent été utilisé comme un cadeau pour un visiteur à l'âge du bronze.
Comment trouver un bijou dans les marais ?
Hansen fait partie de l'équipage de l'ethnologue Hans Peter Duerr, qui a été à la recherche de traces de la ville médiévale de Rungholt depuis 1994 - sur son propre temps libre et fond et illégalement - sur la côte nord. Avec un marin débarqué, la troupe chasse chaque année, à marée basse, et déambule avec des bottes en caoutchouc dans le limon. La dernière expédition a eu lieu en août. (cet article date de 2006).
Duerr et son équipe ont fait dans le limon une riche chasse au trésor, un butin sensationnel. Ils ont trouvé :
* des monnaies grecques du 4ème et 3ème siècle avant JC;
* des dents porcines de l'âge du bronze;
* des vestiges d'un cuiseur phénicien et
* des tessons d'un vase d'étrier et l'ancre d'un navire, tous deux de la période minoenne (vers 1300 avant JC).
Le savant suppose, pour l'accumulation d'antiquités méditerranéennes dans la mer des Wadden, une seule d'explication: " Sur la côte existait un vieux comptoir commercial depuis le 14ème siècle avant JC et une galère grecque a chaviré là ... "
Depuis que Duerr a présenté ses vestiges étonnants dans la partie photo d'un livre, il a été l'objet d'un débat hostile. Le Bureau archéologique de Schleswig (ALSH) tient l'homme pour peu plausible. Un des employés suspecte: "J'ai pensé que son propre équipage a jeté les morceaux dans le but de se moquer de lui . La vision qu'au cours de l'âge du bronze moyen, dans le nord de l'Allemagne (1550 avant JC), il y avait un commerce à longue distance par mer, était «pure fantaisie» ", dit le chercheur Hans Joachim Kühn du ALSH. " Il y a 3500 ans, il y avait tout au plus un échange régional de main en main et de tribu à tribu...".
Mais la rumeur va contre ce postulat maintenant. Plusieurs de ses aides ont raconté et validé au Spiegel les découvertes de Duerr. De plus, de nouvelles preuves visibles sont disponibles. Les vieux enseignements se fissurent:
* L'Institut Bonn Helmholtz pour la radiologie et la physique nucléaire a soumis les tessons critiques à une analyse par activation neutronique. Le mélange de matière de l'argile cuite est précisément examiné au millième près d'un gramme. Cela crée une sorte d'empreinte digitale. Résultat: Les tessons découverts dans le marais viennent " avec une forte probabilité de la région centrale crétoise, autour de Knossos et Phaistos " - et sont vraiment d'environ 3500 ans.
* Les particules de saleté qui adhèrent aux pièces ont également été examinées par Duerr, au laboratoire de recherche Rathgen à Berlin. La saleté correspond de façon similaire à " l'environnement du sol des Watts " (watts = marais de la mer des Wadden (Watten en allemand). La poterie aurait pu y être demeurée très longuement.
L'ethnologue a-t-il réellement fait un coup d'Etat ? Les contemporains de Toutankhamon marchandaient avec les buveurs de bière de la côte du nord ?
Les archéologues du Schleswig ne le croient pas. Ils pensent que Duerr est un escroc. " Au lieu de faire gratter les impuretés sur les morceaux par un scientifique indépendant, il l'a fait lui-même et a envoyé le sac au laboratoire ", accuse Kühn. - Qui prouve qu'il n'a pas été trompé ? ".
Mais peut-être que les tenanciers de l'opinion de l'école s'égayaient-ils si fort, parce que leur propre position vacillait... D'autres constatations montrent également que la population de l'âge du bronze a mené beaucoup plus de commerce que prévu. Ce sont les méthodes de tests modernes de la minéralogie et de l'archéométallurgie, qui montrent maintenant que le transport sur de vastes distances des matières premières pastorales s'est réellement produit :
* L'homme du glacier Ötzi, par exemple, avait les meilleurs silex du lac de Garde dans sa poche (-7000 ans !).
* Le cuivre du célèbre "Nebra Heaven - " disque céleste de Nebra" provient des Alpes orientales.
* Il y a plus de 3000 ans, les anciens Allemands imitèrent des chaises pliantes égyptiennes. Dans leurs tombeaux a été trouvé des "aiguilles de chignon" de Chypre et des perles de verre de la Grèce.
L'Europe était plus perméable que longtemps soupçonné, les produits de luxe et les idées religieuses ont été transportés en canot à travers le continent. Les commerçants de la vieille Europe se sont aventurés au-delà, même en haute mer. Même pendant l'âge de pierre, il y avait un "ferry" pour Helgoland. La preuve : Sur l'île un silex rouge rare se trouve. Les marchands du Néolithique l'ont échangés en Hollande où il a été retrouvé dans des couches préhistoriques...
Il y a quelques années, tout ceci semblaient tout à fait impensable... (et les dogmes de la science, même sans preuves, sont tenaces...). Au mot «commerce», la plupart des experts se prenaient la tête. Quand les enfants jouant à Dohnsen dans le Lüneburger Heide (Allemagne) ont trouvé une coupe en bronze Mycénienne, l'artefact s'était "évidemment" retrouvé là récemment, dans les temps modernes. Le crâne d'un moine berbère, découvert lors de fouilles dans l'ancien sanctuaire irlandais d'Emain Macha, était tout simplement muet...
Même les chercheurs du Schleswiger, les adversaires de Duerr, étaient jusque-là strictement du côté des sceptiques. Ils ne voulaient même pas accepter la présence des Romains dans le Watt. " Dans les années quatre-vingt, quand Föhr a trouvé beaucoup d'argent romain, nous avons d'abord pensé qu'un collectionneur étudiant avait perdu sa collection de pièces de monnaie ", admet Ingrid Ulbricht, directeur du magazine au Musée provincial Gottorf.
Un mauvais jugement a été malheureusement fait par l'archéologue Silesien en 1996. Un profane leur avait présenté une hache verte brillante en jadéite. " Elle date de l'âge de pierre et a été découverte dans une tombe près de Flensburg ", avait expliqué l'homme. Mais les critiques l'avaient vu différemment: " C'est un souvenir des mers du Sud ". Seul le préhistorien Lutz Classen a pu le prouver maintenant: Le Prunkwaffe (arme brillante) est très préhistorique. Le Jade rare vient d'une mine dans les Alpes ligures et a été transporté sur de longues distances jusqu'à la mer Baltique il y a plus de 5000 ans.
Tout cela signifie donc que : l'Europe avait déjà été ruinée par des routes commerciales. Il y avait des chemins de planches à travers les landes, avec de la navigation côtière et un réseau de rivières. Avec cette perspicacité, les chercheurs commencent seulement à prendre au sérieux ce que les sources grecques de la fiction et des mythes ont toujours dit confusément (Homère par exemple). Elles rapportent des voyages des «hyperboréens» (traduit par: "ceux qui vivent au-delà du vent du nord") où le soleil ne descend pas pendant l'été.Les pays du Sud étaient particulièrement populaires pour les mines d'étain de Cornouailles. Des centaines de mineurs ont rapporté le minerai noir des puits profonds. Sur la Méditerranée, ce métal était constamment rare - il n'y avait pas de dépôts fertiles. Seuls ceux qui possédaient de l'étain pouvaient le mélanger au cuivre et produire du bronze: le matériau pour les armes les plus dures.
Mais l'ambre a aussi attiré. «Les larmes des dieux», comme les Grecs appelaient la résine antique, qui se charge électrostatiquement avec son frottement et sent dans le feu. De Mycènes à l'Égypte, de beaux colliers de femmes du monde avec l'ambre jaune. Tous ces bijoux provenaient du nord. Sur Sylt, Föhr et Amrum, de riches princes ont vécu à l'âge du bronze, dont les sujets ont recherché la résine originale sur la plage. «La côte ouest semble avoir été une sorte de monopole dans ce commerce», dit en premier l'historien Albert Bantelmann.
Des centaines de tombes subsistent encore sur les îles de la Frise du Nord, ce qui témoigne de la prospérité des anciens chefs marchants. Ils pouvaient être enterrés dans des cercueils d'arbres ou de bois, et ils ont pris des poignards, des pompons et mamelons pour combattre dans l'au-delà. Les marchands remontaient habituellement l'Elbe en canot. Ainsi ils avancèrent, en partie à pied, loin dans l'intérieur, atteignant la Vltava (Moldau) et les contreforts des Alpes. Le plus beau collier d'ambre préhistorique a été découvert en 1996 au site de l'usine d'Audi à Ingolstadt. Il se compose de plus de 2700 perles.
Mais comment s'est déroulée la route transcontinentale, le Grand Tour vers Mycènes et la terre des pyramides ? L'ethnologue Duerr suspecte un «commerce international ibérique-nord-ouest européen par la mer».
Mais c'est probablement trop. Mis à part quelques planches pourries et des images des roches pâles de Scandinavie, les navires montrés, rien n'est conservé de la vieille marine nordique. Après tout, dans North Ferriby (Angleterre) on a découvert des troncs de chêne, donnant une idée des bateaux de l'âge du bronze. Le plus grand mesure 13,2 mètres de long, 1,7 mètres de large et offre 18 espaces de rameurs. Il avait des planches, qui n'ont pas été cloutées, mais ont seulement été croisées et assemblées avec soin. Le bitume a servi de scellant (on a aussi trouvé un bateau de 4000 ans et des traces de bitume pour imperméabiliser et coller les planches). Un autre type de bateau, appelé le "Curragh", semblait moins digne de confiance. Il avait seulement un squelette (en bois) qui était recouvert de fourrure animale. Il fallait retirer de l'eau tout le temps (écoper). Il est peu probable que les navigateurs frisons et leur ambre voyagaient plus de 5000 kilomètres vers la Crète avec de tels véhicules.
Mais même les hautes cultures du Sud auraient eu un grand besoin d'un voyage direct à la mystérieuse île de l'ambre "Abalus" de Pytheas (qui était probablement l'île de Heligoland). Ils avaient de grands navires avec des voiles et pouvaient naviguer avec l'aide des étoiles. Mais avant Gibraltar, un mauvais vent de face souffle souvent. En outre, si vous voulez quitter la Méditerranée, vous devez surmonter un contre-courant rapide sur plus de cinq heures. C'est encore un peu nerveux sur la côte ibérique. Puis suit le golfe de Gascogne - des centaines de kilomètres d'horreur sans baie protectrice. Ce n'est qu'après des semaines que les bateliers entraient dans la Manche pour charger enfin les barres d'étain convoitées.
Et pourtant: les Américains de la Méditerranée ont clairement osé la visite. Il est certain que vers environ 1100 av. J.-C., les Phéniciens fondèrent l'avant-poste Gadir (Cádiz) vers l'Atlantique. Homer loue ce peuple comme «héros de la navigation» et qui avait apporté l'ambre convoité aux Grecs.
Ce qui s'est passé au-delà de Gadir est cependant dans l'obscurité. Les Phéniciens gardaient leurs routes commerciales comme un secret d'Etat. Peut-être qu'ils n'ont pas pris la route du nord eux-mêmes, mais ont organisé un commerce maritime de tribu à tribu le long des côtes...
Mais les rivières ont aussi été utilisées. Les Grecs, qui fondèrent Marseille vers 600 av. J.-C., poussèrent généralement sur le Rhône et la Saône. Puis une montagne bloqua le voyage. Ils montèrent donc à pied à travers la chaîne de montagnes et arrivèrent sur les bords de la Seine. La tribu vivant là, selon l'hypothèse, était évidemment soudoyée avec des présents. Le fameux tombeau de la «Princesse de Vix», situé dans la région, était rempli de la plus belle céramique grecque et d'un pot de mélange de Sparte de 1,64 m de haut. Les Grecs devinrent populaires parmi les étrangers avec de tels cadeaux. Il est probable que les indigènes celtes et leurs canots ont ensuite pris à leur compte la deuxième partie de la route commerciale et traversé la Seine jusque dans la Manche.
De cette façon, l'étain et l'ambre brillant de la Mer du Nord et de la Baltique entraient toujours dans les pelotons de tête commerciaux qui ont mené à l'Orient. La nouvelle image du trafic interurbain animé à travers la vieille Europe s'accorde bien avec les pièces et artefacts de l'ethnologue Duerr. Il existe de nombreux indices selon lesquels «les princes Bernstein (de l'ambre)» habitaient autrefois la mer du Nord. Il aurait pu y avoir une connexion du marais au désert.Cependant, rien n'a encore été prouvé. Parce qu'il n'est pas autorisé à creuser pour le jury formel, l'ethnologue garde ses tessons dans une cachette. Il refuse de se rendre au Landamt opposé à son avis. « C'est une tragédie, dit Albert Panten, un historien de Niebüll, tout le monde se bloque ». Il a donc encouragé une commission indépendante, qui doit maintenant examiner tous les débris intarissables. « Il doit se passer quelque chose », dit Panten, " peut-être qu'il y a une sensation derrière les morceaux brisés découverts ". d'après un article de MATTHIAS SCHULZ (2006) pour Spiegel, de Yves Herbo (2016), et extraits de Hans Peter Duerr: "Rungholt - The Search for a Sunken City". Island Publishing House, Frankfurt am Main; 764 pages.
Les archéologues, depuis des années, fouillent les vases dès que les eaux sont assez bases et découvrent sans arrêt des objets, poteries, ustensiles divers et décorations de maisons. (extrait du documentaire ci-dessous)
Vue d'avion, des fondations importantes apparaissent... (extrait du documentaire ci-dessous)
Les marées dégagent provisoirement les sables et boues, découvrant des empreintes nettement artificielles de cette "Atlantis du Nord"...(extrait du documentaire ci-dessous)
Des artefacts remontés par les filets jetés dans la mer des Watten (ou Wadden en néerlandais)...
Musée de Rungholt : des artefacts trouvés sur place et leurs probables provenances placées sur une carte.
Musée de Rungholt : une photo satellite de l'endroit
En Grande-Bretagne, Ravenser Odd, également orthographié Ravensrodd, a existé un port dans l'East Riding of Yorkshire, en Angleterre, au cours de la période médiévale, construit sur les bancs de sable à l'embouchure de l'estuaire de la Humber.
Le nom Ravenser vient du Viking Eyr de Hrafn ou "la langue de Raven", se référant au "promontoire du banc de sable perdu", le successeur moderne qui est maintenant connu comme Spurn point, où des vikings ont probablement débarqué et installé un comptoir provisoirement. La ville a été fondée par le comte d'Aumale vers le milieu du XIIIe siècle, et avait plus d'une centaine de maisons et un marché florissant en 1299, quand il lui a été accordé une charte d'arrondissement. Au 13ème siècle, la ville était un port plus important que Kingston upon Hull, en amont de la Humber, et a été représenté dans le Parlement en 1295. Mais des tempêtes sur l'hiver 1356-1357 ont complètement inondé la ville, emmenant le banc de sable et menant à son abandon, puis la ville a été en grande partie détruite par le Grote Mandrenke de Janvier 1362. Le site est maintenant complètement sous l'eau.
Références : Heed, Levke (13 July 2012). "Rungholt - "Atlantis der Nordsee" (German)" . Norddeutscher Rundfunk
Steinlein, Christina (15 August 2012). "Rungholt - das deutsche Atlantis (German)" . Focus Online
"Rungholt - auf den Spuren einer versunkenen Welt (German)" . Husumer Nachrichten.
Hans Peter Düerr: "Rungholt - La recherche d'une cité perdue". Insel Verlag, Frankfurt am Main; 764 pages
Ici se trouvent plusieurs photos montrant des vestiges remontés de la Mer des Watten, en provenance de Rungholt et visibles au Musée qui leur est entièrement dédié : http://www.alamy.com/search.html? (et chercher Rungholt).
Delos, Grèce : Un monumental brise-lames et un port engloutis
Photo: Ministry of Culture and Sports Greece
Les restes d'anciennes structures côtières et d'un port, un grand nombre d'épaves qui remontent à diverses époques et des découvertes importantes ont été trouvés lors des fouilles archéologiques sous-marines menées par l'Ephorate of Underwater Antiquities à l'île de Delos entre les 2 mai et 20 mai 2017.
Le ministère de la Culture et du Sport a annoncé lundi : " Les découvertes confirment que Delos était un comptoir commercial important et une importante route du commerce maritime à travers les âges, reliant l'Est et l'Ouest de la Méditerranée ", a annoncé le ministre. Les archéologues ont mené une enquête approfondie sur l'ancien brise-lames qui protégeait des forts vents du nord-ouest le port central de l'île dans l'antiquité, qui est maintenant sous l'eau parce que le niveau de la mer a augmenté de deux mètres depuis cette époque. Selon le ministère, le brise-lames était une " structure très impressionnante, d'environ 160 mètres de long et d'au moins 40 mètres de large, construite sur un tas de roches sans forme, tandis que sa structure supérieure était pour la plupart construite en blocs de granit de taille impressionnante ".
Belize : Un écrit maya historique découvert sur un mystérieux bijou en jade
Cela a été une énorme surprise pour l'archéologue Geoffrey Braswell de l'Université de Californie de San Diego de découvrir un tel bijou précieux à Nim Li Punit, dans le sud de Belize. " C'était comme trouver le diamant Hope à Peoria au lieu de New York ", a déclaré Braswell, qui a dirigé la fouille qui a découvert un grand morceau de jade sculpté, ayant appartenu à un ancien roi Maya. " Nous nous attendons à quelque chose comme ça dans l'une des grandes villes du monde Maya. Au lieu de cela, il était ici, loin du centre," a-t-il dit.
Mais un tout nouvel article, accompagné de nombreuses photographies, vient d'être publié par des scientifiques dans la célèbre revue spécialisée Livescience, que je m'empresse de traduire devant son intérêt certain et qui confirme plusieurs autres données.
" 400 mystérieuses structures de pierre anciennes découvertes en Arabie Saoudite
Des structures en pierre mystérieuses que les archéologues appellent «portes», en raison de leur ressemblance avec les portes de campagne à l'ancienne, ont été découvertes en Arabie Saoudite. - Crédit: Google Earth
Près de 400 mystérieuses structures en pierre remontant à des milliers d'années ont été découvertes en Arabie Saoudite, de plus, quelques-unes de ces formations murales recouvrent ou sont recouvertes par d'anciens dômes de lave, rapportent les archéologues.
Beaucoup de murs en pierre, que les archéologues appellent «portes», parce qu'ils ressemblent à des portes de champ à l'ancienne d'en haut, ont été trouvés dans des zones d'une région du centre-ouest de l'Arabie Saoudite appelée Harrat Khaybar.
Les archéologues impliqués dans la recherche ne sont pas sûrs du but, ni même de l'âge exact de ces structures...
Bonjour je me nomme MILTORAN et je viens ici sous mon pseudo vous raconter mon aventure hors du commun qui m'apporte régulièrement la preuve que nous devons conserver en nous un grand esprit d'ouverture, de tolérance et de respect...
...Nous avons tous à un moment ou à un autre de notre existence été confrontés à des événements, des histoires, des faits qui ont servi de base aux fondements de nos valeurs ou nos doutes...
Il arrive parfois que ces aventures possèdent à elles seules la capacité de faire s'ébranler en un instant nos convictions intimes les plus profondes.
Il est des moments dans notre vie qui dépassent nos conceptions de l'existence et qui nous guident bien au delà de tout, des instants si uniques, si intenses, qu'ils créent en vous un bouleversement tel que vos croyances s'en trouvent à jamais ébranlées...
Je vis actuellement cette remise en question et je viens ici vous faire part de mon expérience extraordinaire.
Bonjour je me nomme MILTORAN et je viens ici sous mon pseudo vous raconter mon aventure hors du commun qui m'apporte régulièrement la preuve que nous devons conserver en nous un grand esprit d'ouverture, de tolérance et de respect...
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Il arrive parfois que ces aventures possèdent à elles seules la capacité de faire s'ébranler en un instant nos convictions intimes les plus profondes.
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