On sait que la maison où à été trouvé ce fragment de disque est assez ancienne, du 19ème siècle, et qu'il n'est pas impossible qu'un collectionneur d'antiquités y ait habité. Les similitudes entre les caractères gravés dessus et ceux du disque "grec" confirmaient que cet objet était authentique, mais sa disparition et le manque de progrès en ce qui concerne cette langue ancienne ont pour l'instant bloqué les pistes possibles...
Notez au passage que, contrairement à ce qu'affirment certains "détenteurs" de la vérité officielle, il existe bel et bien de part le monde des traces physiques d'une et même de plusieurs civilisations très anciennes, totalement inconnues de nous. Et que, tant que la lumière n'aura pas été faite sur ces artefacts et objets n'appartenant à aucune culture connue, les théories concernant (peu importe leurs noms en fait) une hypothétique Atlantide, Ile ou continent Mu ou autre Hyperborée restent valables : ces artefacts ou écritures inconnues peuvent leur appartenir...
1 : a et b V.A. Kouznetsov, Une énigme archéologique du Caucase septentrionnale, in L'Archéologue n°52, p.26.
Pour comparaison, le disque de Phaistos
MAJ 04-2015 : Le disque de Phaistos décrypté ? : https://www.sciences-faits-histoires.com/blog/archeologie/ecritures-enigmatiques.html
" « On a dérobé à Vladikavkaz un disque semblable au disque de Phaistos »
La Pravda des Komsomols - 22 septembre 2006 http://www.ossetia.ru/events/festsky-disk
À Saint-Pétersbourg continue l’enquête sur une fameuse affaire criminelle : le vol de 221 objets d’art perpétré au musée de l’Ermitage. Dans notre numéro du 10 août 2006, nous évoquions les nombreux cas récents de pillage, par des archéologues « sauvages », de tombeaux anciens sur le territoire de l’Ossétie du Nord. Pour poursuivre ce thème, nous vous parlerons aujourd’hui d’une découverte avortée de dimension internationale, mise à mal par des trafiquants avides d’objets archéologiques ayant établi à Vladikavkaz leur quartier d’affaires.
La trouvaille du siècle venait de la maison Boulgakov
En 1908, l’archéologue anglais Artur Evans travaillait en Crète, raconte Vladimir Kouznetsov, docteur en histoire, professeur, Chevalier des sciences d’Ossétie du Nord et de Russie, collaborateur en chef de l’Institut des recherches humaines et sociales d’Ossétie du Nord (le SOIGSI). Il mettait au jour un grand palais de la civilisation minoenne (fin du IIIe et début du IIe millénaire avant J.-C.) quand, lors des fouilles apparut un disque d’un diamètre de 16 centimètres recouvert sur ses deux faces d’une écriture mystérieuse, de signes cunéiformes incompréhensibles. Le disque de Phaïstos (DP) fit sensation dans le landerneau scientifique ; il était manifeste que personne ne soupçonnait l’existence d’une écriture si ancienne. En Mésopotamie, on connaissait un système de signes encore antérieur, mais que bien plus à l’ouest, au centre de la Méditerranée, apparaisse une civilisation possédant l’écriture, c’était une découverte étonnante. Le DP entra dans tous les manuels d’archéologie et d’histoire, aussitôt connu, et il resta unique jusqu’en 1998. J’arrivais à Vladikavkaz venant de Minéralniyé Vody. Mon maître et collègue Vitaliy Tménov, lui aussi docteur en histoire, me montre ici au SOIGSI un tesson de céramique. En une argile grise étaient gravés certains signes disposés en rond. Je demande : d’où cela vient-il ? Le fragment avait été apporté par un employé du Musée d’histoire, d’architecture et de littérature (le SOGOMIAL), Elbrouz Tcherdjiev. Il avait porté le morceau pour expertise en demandant ce que c’était. Je dis à Tménov : « Le disque ressemble à celui de Phaïstos, il faut s’en occuper. » Vitaliy s’étonne : « Comment donc un tesson a-t-il pu venir de Crète jusqu’à Vladikavkaz ? » Et il me raconta alors l’histoire de l’invention du disque de Vladikavkaz (DV).
Tcherdjiev dit que c’est un garçon qui avait pris le tesson au milieu de détritus, dans la vieille maison de Michel Athanasiévitch Boulgakov, avant de l’apporter au musée. Je commençais à étudier le DV, en le photographiant, en envoyant un courrier en Grèce à mon ami Aris Poulianos (nous avions préparé ensemble notre thèse à Moscou). Au bout de six mois je reçus un paquet consistant. C’était la revue Anthropos (L’Homme), regroupant divers articles scientifiques parmi lesquels se trouvait publiée une contribution d’Efi Polygiannaki, spécialiste des écritures créto-mycéniennes : son titre était « Fragment d’une lettre venue de Mer Noire ». Efi y écrivait : « La découverte faite dans le Caucase est indubitablement authentique. L’inscription, même si elle n’appartient pas à la Crète, se rattache bien au bassin de la mer Égée, où cette “écriture a connu un développement naturel et une large expansion. La datation qu’on peut en faire nous ramène aux XVIIIe ou XVIIe siècles avant J.-C. Le fragment de céramique décrit, trouvé dans le Caucase d’après le témoignage de V. Kouznetsov, est identique de par ses principales caractéristiques au fameux disque d’argile de Phaïstos en Crète. Il importe beaucoup de remarquer que dans les inscriptions des deux disques a été utilisée le même système hiéroglyphique. Les deux lettres ont un contenu différent mais leur langue est indubitablement la même. L’âge du fragment de céramique peut être calculé d’après les méthodes archéométriques. »
La mystérieuse disparition du DV
– J’ai pris sur moi d’envoyer l’article suivant sur le DV à Paris, continue Vladimir Alexandrovitch Kouznetsov, où le publia la revue de la diaspora ossète D’Ossétie et d’alentour. J’ai correspondu avec le chercheur français Philippe Plagnol. Le document relatif au disque semblable au DP a aussi paru dans la revue de Rostov Archéologie du Don. Les coups de fil pleuvaient du Canada, de France, de diverses villes de Russie. Le monde scientifique s’intéressait à notre DV. Il devint manifeste que les archéologues prenaient conscience de l’importance de l’événement : un seul DP était connu jusqu’alors, et l’on venait de trouver un disque semblable ! Mais les chercheurs ne savaient pas encore qu’en 2001 le DV avait disparu sans laisser de traces. Quand j’eus besoin de revoir notre fragment de disque, je revins au Musée. Tménov avait dit à Tcherdjiev que ce morceau d’argile valait plus que de l’or, que c’était l’objet le plus précieux exposé par le SOGOMIAL. Le collaborateur du Musée était introuvable, de même que l’objet lui-même ! Voilà ce que j’écrivis à Plagnol en octobre 2002 : « Je suis resté longtemps sans donner de nouvelles, parce que je tentais de trouver le morceau qui vous intéresse, porteur d’une écriture hiéroglyphique et découvert à Vladikavkaz. À mon grand regret, notre fragment n’est pas entré dans les collections du Musée et a été acquis par des particuliers, après quoi ses traces se perdent. Je me suis adressé à plusieurs reprises au SOGOMIAL mais son directeur Héléna Gaboïéva affirme que le tesson n’a jamais été exposé par le Musée. J’ai même eu de la chance de le tenir dans mes mains, de le décrire et de le photographier. Il aurait autrement disparu pour la science. Le propriétaire du disque ne connaissait pas sa valeur scientifique et maintenant qu’il la connaît, le DV est à coup sûr devenu pour lui un objet de profit, vendu depuis longtemps en quelque vente aux enchères, en Europe ou en Amérique. »
J’exigeai que l’on mène une enquête administrative sur la disparition du DV. Le formulaire la motivant resta sur la table du directeur du Musée, Héléna Gaboïéva, qui n’essaya pas même d’y répondre. Auparavant, elle éludait du moins la question : « Le disque n’a pas été inventorié. » Je compris qu’il était inutile d’importuner les employés du Musée. Cette même année 2002, se produisit un rebondissement non sans intérêt. Je marchais dans un couloir du SOIGSI quand je rencontrai un certain Nazim Guidjrati (sous-directeur de l’Institut d’histoire et d’archéologie de l’Université d’État d’Ossétie du Nord) qui me dit : « Vladimir Alexandrovitch, vous faites tout un esclandre au sujet de ce malheureux morceau de disque. Pourquoi tout ce bruit ? Le fait est que c’est moi qui l’ai modelé (Guidjrati vivait alors à Bakou). Je me suis retrouvé face à la mer Caspienne et m’est venue cette idée fantaisiste. » Comment cela ? Guidjrati aurait donc dû connaître l’alphabet créto-mycénien, que personne sur terre ne comprend. Mettons qu’il ait vu le DP et qu’il ait transposé les signes sur son disque, en les copiant. Polygiannaki écrit néanmoins que le DV possède des signes qui n’apparaissent pas sur le DP. J’ai de plus tenu le DV dans les mains, et il m’a donné une impression d’antiquité : les bords patinés ne se rencontrent que dans une céramique qui est longtemps restée enterrée. Pourquoi alors Nazim aurait-il menti ? Peut-être quelqu’un lui a-t-il ordonné : « Va parler à Kouznetsov, qu’il se taise enfin. » Personne n’a recherché le DV après sa disparition. Pourquoi donc ? J’ai compris qu’à Vladikavkaz existe une mafia exerçant dans le domaine archéologique et fournissant un marché international. Notre morceau vendu à Londres dans une vente aux enchères d’objets antiques pouvait tout à fait atteindre un million de dollars ! En Amérique se trouvent aussi de riches musées. Tant d’argent pour un bout d’argile ! Apparemment, il avait servi à construire une villa. Je ne peux pas le prouver, mais mes déductions n’ont-elles pas été confirmées quand Tménov eut peu après un accident de voiture, où mourut le dernier témoin honnête de cette histoire ? Bien que des articles et des photographies du DV aient été publiés en Grèce, en France et en Russie, tout s’arrêta net.
Mystique pas morte
On a depuis longtemps remarqué que les productions humaines les plus précieuses et anciennes ont un attrait mystérieux et n’apportent à leurs propriétaires que des avanies. Le comte Orlov acheta à Amsterdam lors d’un vente un collier de diamants pour 400 000 roubles-or, somme alors fantastique. Le favori offrit la parure hors de prix à l’impératrice Catherine II et tomba aussitôt en disgrâce, étant même expulsé de Saint-Pétersbourg. Tous ceux qui ont eu entre les mains le DV semblable à celui de Phaïstos en ont payé cher le prix. Elbrouz Tcherdjiev, qui avait présenté l’innocent tesson pour expertise, disparut sans laisser de traces. Il est vraisemblable que l’homme-clef de toute cette histoire énigmatique est enterré quelque part depuis longtemps. Vitaliy Tménov, ce chercheur dont le bureau conserva longtemps le fragment unique, est mort incarcéré dans son automobile. Vladimir Kouznetsov enfin, avec qui le correspondant de La Pravda des Komsomols s’était entretenu le 11 septembre 2006, a eu quelques jours après sa consultation une attaque et depuis lors la main droite de l’archéologue pend inerte… Malgré la disparition clairement criminelle du DV et sa perte manifeste pour la science, son histoire me semble fort instructive. Elle illustre en quelque sorte une loi qu’il nous est utile d’observer : il vaut mieux ne pas avoir affaire à un trésor légendaire mais le contempler à travers la vitrine d’un musée – et prière de ne pas toucher ! "...
Authentique ou pas, ce simple fragment disparu semble avoir causé bien des troubles et morts...
Ecritures énigmatiques 1 : https://www.sciences-faits-histoires.com/blog/archeologie/ecritures-enigmatiques.html
Yves Herbo 04-2012, MAJ 04-2015, Up 06-2019