Interview de Gavin Menzies sur la découverte des Amériques par les Chinois en 1421
L'auteur et ancien capitaine de sous-marin de la marine britannique, Gavin Menzies, a partagé dans une interview le 14-10-2013 ses découvertes les plus récentes au sujet de qui a vraiment découvert l'Amérique du Nord, et comment les étonnants voyages des Chinois dataient d'avant Colomb.
Colomb a navigué de l'Espagne en utilisant une carte qui a été reçue en provenance de Chine en 1434, qui a montré avec précision le placement des Amériques, et il n'était pas en mission de découverte, mais agissait en tant qu'administrateur pour le compte du roi d'Espagne, a soutenu Menzies. Il y a eu des voyages constants vers les Amériques datant d'aussi loin que 40,000 ans Avant JC, de l'Asie et de la Méditerranée orientale, a-t-il poursuivi, ajoutant que de simples navires à partir de l'Asie du Sud et la Chine ont profité des courants. Comme preuve, il a cité la façon dont des restes humains ont été trouvés dans un marécage en Floride, qui remontent aussi loin que 9.000 années, et ils avaient de l'ADN qui vient des peuples de la Méditerranée de l'Est. (YH : une preuve plutôt "minoenne" que chinoise donc !)
Il y a eu environ 6000 voyages entre les Amériques et l'Asie, et de nombreuses plantes et des aliments autochtones des Amériques ont été ramenés en l'Asie, a-t-il dit. Entre 1405 et 1424, l'amiral Zheng He a fait des voyages continuellement vers les Amériques, mais vers la fin de cette période, les ressources de leur pays surendetté par l'empereur chinois ont stoppé, et tous les autres voyages en mer ont été réduits, détaille Menzies.
Notons que tous les experts ont réfuté les arguments de Menzies jusqu'à présent, bien qu'il ait gagné des suffrages avec d'autres découvertes récentes en Afrique, mais aussi des traces d'antiques présences en Australie et aux Amériques (voir mes précédents articles à ce sujet). Si les historiens ne contestent pas les expéditions maritimes chinoises au début du XVe siècle menées par l'amiral Zheng He qui ont conduit la Chine à établir des relations commerciales et quelquefois diplomatiques en Indonésie, en Inde, en Arabie et sur la côte orientale de l'Afrique, sa thèse sur la sixième expédition de Zheng He est très contestée. Menzies soutient ainsi que cette expédition se serait scindée en plusieurs escadres qui aurait dépassé le cap de Bonne Espérance, navigué sur la côte occidentales de l'Afrique, fait le tour de l'Australie, dépassé le Cap Horn, accosté sur la côte Atlantique de l'Amérique du Nord, longé le Groenland, etc. Pour justifier l'absence de sources chinoises sur ces découvertes, Menzies s'appuie sur la destruction des archives de l'ensemble des expéditions à la fin du XVe siècle, par le successeur de l'empereur Zhu Di.
Carte dite de Liu Gang, présentée comme la reproduction par Mo Yi Tong en 1763 d'une carte de 1418, mais considérée comme un faux par plusieurs spécialistes (Dr. Geoff Wade)
" Il raconte dans son ouvrage qu’il a découvert un jour une carte vénitienne de 1424 comportant des éléments géographiques précis sur Porto Rico et la Guadeloupe théoriquement inconnus à l’époque. « Cela voulait dire que quelqu’un avait observé ces îles avec précision quelque soixante-dix ans avant Christophe Colomb. Cette révélation semblait incroyable. Certes, Colomb n’avait pas vraiment découvert le Nouveau Monde, mais son voyage était considéré comme fondateur d’une nouvelle ère. Il marquait le moment où les Européens, menés par les Portugais, s’étaient lancés dans leurs grandes expéditions d’exploration, le début d’une insatiable expansion qui devait s’étendre sur toute la surface du globe et marquer les cinq siècles suivants ».
La Chine disposait des bâteaux et de l’expérience nécessaires
Conclusion de Menzies : « un seul pays disposait à cette époque des ressources matérielles, des connaissances scientifiques, des vaisseaux [voir en vignette ci-dessous le navire amiral de Zheng He comparé à celui, bien plus modeste, de Christophe Colomb] et de l’expérience de la navigation requis pour une telle expédition. C’était la Chine ». Un problème : après les grands voyages de Zheng He, un changement politique amena la Chine à se replier sur elle-même, à renoncer à s’ouvrir au monde et à s’y implanter à l’image des Européens quelques décennies plus tard. « Vers le milieu du XV° siècle, pratiquement toutes les cartes et tous les documents datant de cette période avaient été détruits par les autorités de la Cour impériale chinoise elle-mêmes, à la suite d’un revirement de leur politique extérieure ».
Depuis la conclusion de son livre, Menzies a découvert une carte chinoise, authentifiée par un laboratoire néo-zelandais, contenant tous les éléments qui figuraient sur les cartes européennes antérieures aux voyages de Colomb et des autres navigateurs. La preuve absolue, selon lui, que tout est parti de Zheng He. Gavin Menzies a même ouvert un site internet, www.1421.tv, sur lequel des centains de personnes apportent, dit-il, leur contribution à cette recherche mondiale d’indices du passage des explorateurs chinois. Au point de se demander, en annexe du livre, si les flottes de Zheng He ne sont pas arrivées jusqu’à ... Rouen ! Le plus intrigant, dans cette thèse, est que les Chinois eux-mêmes rechignent à accepter une nouvelle preuve de leur grandeur passée qu’un Anglais leur présente sur un plateau. Une preuve de plus, peut-être, de leur sagesse... "
► Gavin Menzies, 1421, l’année où la Chine a découvert l’Amérique. Trad. Julie Sauvage, ed. Intervalles, 2007. 431 p.
http://www.rue89.com/chinatown/zheng-he-le-chinois-qui-a-decouvert-lamerique-peut-etre
Voilà quelques critiques (assez réalistes il est vrai, mais avec parti pris évident) qui ne supportent pas cette théorie :
http://blogs.histoireglobale.com/les-chinois-ont-ils-decouvert-lamerique-en-1421_56
http://www.scienceshumaines.com/1421-l-annee-ou-la-chine-a-decouvert-l-amerique_fr_21427.html
Menzies a d'autres théories... sur l'Atlantide (en VO) :
Autre interview mars 2013 :
Yves Herbo-SFH-10-2013