Les portraits préhistoriques de la Grotte de la Marche
Contrairement à un préjugé très enraciné, nos ancêtres nous ont laissé des portraits d'eux-mêmes, mais ils ne sont mentionnés dans aucune source officielle relative à la préhistoire (à l'époque de cet article et sur le web).
A partir de 1937 le français Léon Péricard, aidé de Stéphane Lwoff, fouille le site de la grotte de la Marche pendant plus de 5 ans.
En 1940, il publie un ouvrage intitulé "iconographie humaine du magdalénien" concernant ces dalles gravées mobiles, mais le tort de cette étude est de présenter des documents qui prouvent que nos ancêtres, loin d'être des hommes-singes, avaient les traits du visage identiques aux nôtres, et portaient robes, bottes et chapeaux.
Ces dessins sont ensuite refoulés du savoir pendant plus de soixante ans: ils ne figurent nulle part, et de ce fait sont méconnus du public, et il faut attendre 2002 pour qu'un scientifique allemand, le Dr Michael Rappenglueck, de l'Université de Munich, les "authentifie" ! (ceci illustre le trop grand conservatisme et "cartésianisme abusif" de la science française très longtemps, et qui existe encore d'ailleurs, retardant sans arrêt les progrès à ce sujet...).
¨Il y a là 155 représentations humaines, montrant des hommes étonnamment identiques à nous-mêmes." (quoi d'étonnant en fait, puisqu'il s'agit d'Homo Sapiens totalement identiques à nous et possèdant les mêmes capacités mentales...).
La représentation humaine est rarement traitée dans l’art paléolithique, et quand elle l’est, c’est le plus souvent de façon schématique. A la Marche, de nombreux visages sont représentés, traités de profil mais également parfois de face, faisant apparaître des traits individualisés, très accentués. L’ensemble de ces gravures constitue donc une exception, ce qui le rend unique au monde.
Plus étonnant encore, les auteurs furent des portraitistes remarquables, sachant saisir et accentuer les traits distinctifs d'un visage. Nous voyons là, les tout débuts de la caricature.
Il semblerait même que l'on ait à faire à une école de dessin car des artistes différents se sont exprimés successivement sur le même support qui devait régulièrement être enduit à nouveau d'ocre jaune. Ce qui fait que ces blocs et plaquettes en calcaire présentent de multiples représentations sous formes d’incisions fines enchevêtrées, superposées dans toutes les directions. De nombreux traits parasites viennent s’ajouter aux représentations, rendant leur lecture particulièrement délicate. Toutefois, à partir de l’observation visuelle sous différents éclairages, Léon Pales – à la suite d’Henri Breuil - a pu étudier et publier la représentation de centaines de plaquettes. Aujourd’hui, de nouvelles gravures sont en cours d’étude à l’aide de techniques modernes faisant intervenir les rayons laser. (pour rappel, le laser date des années 1960 et est directement issu de la physique quantique).
Ci-dessus l'original, ci-dessous sa lecture.
Le moins que l'on puisse dire est que ces portraits sont vraisemblablement très réalistes !
Les exemples de lecture aisée comme celle-ci, sont rares !
Représentation de deux personnages en action (?)
Relevé J. Airvaux - Grotte de la Marche
Autre particularité: sur le sol de cette grotte ces magdaléniens avaient gravés la Constellation des Pléiades, qui du reste se retrouve en bien d'autres grottes similaires dans toute l'Europe. Pourquoi cet intérêt si particulier ? Quels rapports nos ancêtres entretenaient-ils avec les Pléiades ? Pour rappel, nos lointains ancêtres semblent avoir été d'abord "obsédés" par la constellation des Pléiades avant de se tourner, pour des raisons inconnues, par celle d'Orion (connue aussi comme "Chasseur d'Orion")...
Profil humain avec scarification
Relevé J. Airvaux - Grotte de la Marche
Homme-oiseau avec des chaussures
Découverte et fouilles à la grotte de La Marche
La cavité a d'abord été explorée par H. Lavergne en 1914 qui retrouva dans le sol des outils en silex. Il ne vit rien d'autre d'exceptionnel et ses "fouilles" s'arrêtèrent là.
En 1937, un amateur local, L. Péricard, recommença des fouilles et mis au jour des pierres gravées, des restes de parure ainsi que des objets lithiques et osseux. Avec Stéphane Lwoff le chantier de fouilles dura cinq années. Durant cette période l'abbé Breuil s'y rendit à deux reprises (1939 et 1940) pour expertiser les trouvailles.
De 1957 à 1958 Louis Pradel entama de nouvelles fouilles.
Enfin, de 1988 à 1993, une étude plus complète de la stratigraphie et des couches sédimentaires de la Grotte de la Marche fut menée par Jean Airvaux.
La Grotte de la Marche - Copyright J.C. Péricat
La grotte de la Marche, les plaquettes
La Marche n'est pas une grotte ornée mais c'est pourtant un site préhistorique majeur qui a livré une impressionante quantité de représentations humaines... Contrairement à Lascaux (peintures murales) ou aux Combarelles (gravures pariétales), à la Marche tous les ornements ont été réalisés sur des plaquettes de calcaire que l'on a retrouvées dans le sol.
A première vue ces plaquettes sont de simples morceaux de calcaire sans forme précise : non taillés, sans couleur, sans forme particulière. Il suffit pourtant de les exposer à un éclairage latéral pour voir apparaître les gravures.
Pour vous aider à mieux percevoir les gravures le Musée de Lussac-les-Châteaux propose à côté de chaque plaquette exposée un dessin qui reprend les grands traits de la représentation, comme l'exemple ci-dessous de la gravure d'une tête.
Plaquette ornée d'une tête gravée
Musée de Lussac-les-Châteaux
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