Mexique : El Pital de Veracruz, l'immense cité des Nàhuas ?
Cela fait maintenant 18 ans qu'une équipe d'archéologues, menée par le professeur américain Wilkerson, de la National Geographic Society, est arrivée dans la communauté d'El Pital, qui avait à l'époque son siège municipal à Martinez de la Torre, appartenant à la Région de Veracruz du Mexique. L'équipe d'archéologues disait alors son intérêt d'étudier cette communauté, dans la mesure où des rumeurs persistantes existaient sur la présence de quelques vestiges et de possibles ruines de quelques pyramides. Depuis lors, certaines études archéologiques ont commencé à recueillir des données sur le terrain et ont permis de révéler les vestiges d'établissements humains anciens, appartenant à la méconnue culture Totonaca mais aussi à la aussi peu connue culture des Nahuas, bien que leur langue soit probablement à l'origine de tous les dialectes parlés ensuite en Amérique centrale (le nahuatl).
Avant la découverte récente de cette culture, qui se trouvait sur les rives du golfe du Mexique, nommée ainsi comme étant une ville portuaire préhispanique et même antérieure aux Aztèques, une civilisation pratiquement contemporaine de la première culture Maya, il était dit que " c'était la plus grande découverte archéologique enregistrée jusqu'à présent au Mexique après l'emplacement des ruines d'El Tajin en 1785 ", parce que cela était antérieur à ces ruines et considéré comme " le chaînon manquant entre les cultures des hauts plateaux et la côte du Golfe du Mexique ". Depuis, cette découverte a une extension qui s'étend dans un rayon de 100 kilomètres. Les experts archéologues du Mexique et des chercheurs universitaires estiment que El Pital, où ils ont découvert un total de 150 pyramides et un grand temple, va très probablement modifier le concept existant jusqu'à présent dans l'histoire et les cultures mésoaméricaines.
El Pital, non seulement pouvait être considéré comme « le chaînon manquant » entre les cultures des hauts plateaux et les côtes du golfe du Mexique, mais aussi comme « la découverte la plus importante du monde préhispanique ». En dépit du fait que El Tajin se trouve à seulement 65 km de l'endroit où a été trouvé cette ville portuaire, El Pital est une évidence d'une grande importance dans cette zone de la mer, qui projette une large information sur le développement en parallèle de la population urbaine avec la nature.
El Pital vu de la rivière Bobos
Les premières investigations menées par Jeffrey K. Wilkerson et son équipe d'archéologues suggèrent que ce complexe archéologique, qui est maintenant recouvert d'orangers, de citronniers et de champs de maïs, et pour lequel il faudra compter au moins 100 ans pour redécouvrir toute cette ville ancienne, avait un système d'agriculture intensive pour les champs, composé d'un système de rivières artificielles pour entourer les terrasses sur plus de 100 kilomètres carrés. Ces terrasses étaient entourées d'eau salée qui avait accès à l'eau douce via des canaux artificiels, pour la consommation quotidienne, et qui représentaient donc un modèle de développement urbain et agricole intégré, ce qui est très étonnant quand on sait que la date à laquelle s'est développé tout cela est entre les années 500 et 100 avant J.C. !El Pital est donc également considéré comme un pionnier de l'écologie culturelle.
Quelques monticules visibles sous les cultures, montrant les 150 pyramides identifiées
El Pitalétait antérieure (question fondation) à El Tajin, puisque sa civilisation se développa entre 900 et 300 avant J.C, et qui était l'ancienne limite d'un corridor culturel qui s'étend de Teotihuacan, à environ 53 kilomètres de la capitale actuelle du Mexique jusqu'à l'Etat du Nord de Veracruz, et dans le golfe du Mexique. Cette ancienne forteresse qui contient le plus grand temple situé dans cette ville préhispanique, d'environ 72900 mètres cubes de volume, a été remplie de boue et couverte de estupo, un mélange de chaux avec de l'eau. Wilkerson est d'avis que ce site archéologique d'El Tajin, sur lequel a déjà travaillé, sans grand succès, en 1940, quelques archéologues mexicains, était habité par plusieurs groupes à cette époque pendant sa création, une peuplade qui aurait pu être des Huastecas et des Totonaques, ce qui a donné à la ville un caractère multi-ethnique. Tout comme il y a aussi le soupçon que, dans les vestiges trouvés à El Pital, vivaient des communautés d'origine Nahua. (YH : Cette peuplade Nahua est considérée comme étant l'origine du Nahuatl, la langue la plus commune de l'Amérique Centrale, parlée par les Aztèques, mais encore aujourd'hui, même si elle a dérivé en de multiples dialectes).
El Tajin, créée à l'époque de Jésus-Christ et bâtie jusqu'au 11 ou 12ème siècle, également habitée par plusieurs éthnies et peuplades (les traces et preuves de représentants de 17 peuples différents au même endroit !). El Tajin a été détruite par un incendie et abandonnés autour de 1100 ou même plus tôt. Les datations sont controversées et sembleraient plus proches de El Pital en réalité, donc un peu plus anciennes.
Cette zone d'El pital était très peuplée jusqu'au XVIe siècle, lorsque ce même couloir a été pénétré au Mexique par les premières expéditions de conquête dirigée par Hernán Cortes, après avoir été à Villa Rica et avoir vécu dans l'ancienne Veracruz, connue comme " La Antigua ", ainsi que par Cempoala, Veracruz.
L'un des monticules de El Pital vu de près, avec l'archéologue Jeffrey K. Wilkerson (Crédit National Géo)
On croit aussi que la plupart de ces gens, non seulement dans cette zone mais aussi le reste du sud-est mexicain, principalement descendants mayas, ont été tués par des épidémies apportées par les Espagnols au Mexique, lors de la conquête, et infectant ainsi les indigènes de cette époque. Ainsi, coïncidant avec la découverte d'El Pital, un autre archéologue, dans ce cas mexicain Luis Alberto López Wario, a révélé qu'il a été localisé le premier hôpital pour les Indiens du Mexique, datant précisément du XVIe siècle. Cet hôpital "San Jose de los Naturales", a été construit entre 1540 et 1550 à la périphérie de Mexico et on avait appris son existence en Novembre 1992...
El Pital, des poteries polychromes trouvées sur place
Extraits du rapport de Ariel Gonzalez A., traduit par Yves Herbo
El Pital, tête de statue, (crédit National Géo)
Yves Herbo : la question sans réponse est bien sûr le pourquoi de cet ensevelissement complet de cette immense cité et de ses 100 km carrés de canaux artificiels sous des cultures, par des conquérants ou la population elle-même (El Tajin a brûlée vers 1100, on ne sait pas encore pour El Pital), ainsi que cette débauche de moyens utilisés pour noyer et remplir cette énorme forteresse sous une couche de chaux. Etait-ce par dépit envers des "dieux" faillissants ou partis ou pour tenter de détruire définitivement toutes traces de cette civilisation des Nahuas ? Est-ce en rapport avec ces étranges artefacts déterrés parfois dans cette région, représentant des êtres aux yeux obliques, un grand crâne triangulaire, de longs membres équipés de trois doigts ? Des artefacts rattachés souvent aux Aztèques ou aux Mayas selon les sites... mais seraient-il Nahua ? Tout comme pour les Olmèques, prédécesseurs sur les lieux, on ignore les origines des Nahuas. Quels secrets les conquistadores assoiffés d'or et de sang ont-ils ensuite cachés, aidés par les envoyés papaux de la Sainte Inquisition... ?
Sources : L. I. Ariel Gonzalez A. El Pital, Veracruz (2013)
céramique tayronas, de curieuses similitudes avec l'art antique chinois
Voici, en tant que données archéologiques complétant les compilations de datas sur les civilisations préhistoriques ou antiques disparues, des informations sur un site situé en Amérique Latine dont je n'avais pas encore parlé. Il ne s'agit pas de découvertes récentes mais ces endroits, suite aux difficultés d'accès géographiques, ethniques ou politiques, conservent toujours de nos jours une grande part de mystères. En fait, en cherchant des données plus récentes, on s'aperçoit aisément du manque de fouilles profondes et de recherches véritables de preuves originales de la fondation de ce site et de véritables datations basées sur des éléments concrets, même si les autorités colombiennes affirment que des archéologues ont pu fouiller le site pendant 30 ans, on sait aussi que seuls 10% de celui-ci l'a été réellement !...
D'autant plus que "Ciudad Perdida" ou la "Cité Perdue" colombienne, a été découverte par des huaqueros en 1972 et révélée à la science et au public qu'en 1975, laissant la pègre des pilleurs de tombes vider en partie de ses trésors en or et joyaux les vestiges de cette petite ville précolombienne, comme d'ailleurs beaucoup de sites amérindiens... Il s'agit pourtant d'un site et d'une culture absolument unique dans tout le continent sud-américain, comme nous allons le voir :
Ciudad Perdida, Colombie, Gavin Rough from Waterloo, Canada - CC BY 2.0
Oiniadai (ou Œniadæ) est une très ancienne cité située en Étolie-Acarnanie, près de l'embouchure de la rivière Achelous. On sait que vers 550 avant JC, la cité était bien connue des civilisations antiques, mais un aspect étrange en ce qui concerne son port est qu'il se situe de nos jours à 3 kilomètres à l'intérieur des terres ! Un gros contraste avec d'autres cités grecques que l'on découvre de nos jours englouties sous les eaux à cause de la montée de ces dernières...
En fait, grâce à une étude géologique, on sait maintenant que la ville était assise sur une ancienne île rocheuse à l'intérieur du delta formé par le fleuve tumultueux et qu'il y a donc eu une relation facile avec la mer Ionienne... vers 3000 ans avant JC.Et qu'effectivement, un ancien port de cette période y a bien été trouvé : https://geomorphologie.revues.org/645. Mais, il y a 3500 ans environ, les alluvions du fleuve ont commencé à boucher et combler le delta, éloignant petit à petit la mer des ports (car plusieurs ont donc été construits au fur et à mesure du temps) de la région...
On sait aussi que la ville est citée (Tite-Live - Histoire Romaine) pour avoir joué un rôle important lors de la Campagne de Grèce (-211) et aussi qu'elle frappait sa propre monnaie. La ville est aussi sujette à des troubles, comme Athènes, lors de l'Edit d'Alexandre (-324) : En 324 av. J-C prit fin l’époque de Lycurgue (avec sa mort) à Athènes. Ce fut alors l'Edit d'Alexandre et le début des troubles. A l’extérieur de la cité grecque, l’édit d’Alexandre provoqua le retour des exilés ce qui impliqua pour Athènes l’abandon de l’île de Samos et de nombreux troubles politiques. Nous possédons un document qui présente un des aspects de la crise extérieure d’Athènes, il s’agit du décret d’Antiléon de Chalcis: Dès -324, Athènes essaya de sortir de sa solitude, elle se tourna alors vers une puissance un peu excentrique: l’Etolie (se trouvait dans la partie nord occidentale de la Grèce). Les Étoliens avaient, eux aussi, expulsé les habitants d’une cité, celle d’Oiniadai, et ils ne voulaient pas non plus se plier à l’édit d’Alexandre...
Des cales de bateaux - ancien port - Heinz Schmitz - Antike Schiffswerft in Oiniadai (Griechenland) - CC BY-SA 2.5
Brésil : Des français déterrent des objets de 23 000 ans
Denis Vialou, du Musée national d'histoire naturelle de Paris, et ses collègues pensent avoir trouvé des artefacts de 23 000 ans dans le refuge de Santa Elina dans l'est du Brésil, selon un rapport publié dans Science News . Les artefacts, trouvés dans trois couches de sédiments, comprennent des objets en pierre et des plaques osseuses prises à partir de la peau de paresseux géants, qui ont été modifiées avec des encoches et des trous. Des foyers ont également été trouvés dans les couches de sédiments. Les sites d'occupation humaine précoce en Amérique du Sud se trouvent généralement le long de la côte.
Du Col de Vence aux Andes : recherches de Manu Alteirac
Manu Alteirac est un contact et correspondant depuis plusieurs mois de la Toile Web, et en particulier sur les réseaux sociaux. Le temps et des échanges amicaux ont fini par établir une bonne confiance envers notre honnêteté intellectuelle reciproque et un attrait commun pour la Vérité avec un grand V. C'est dans cette perspective que Manu m'a confié il y a plusieurs semaines (comme à d'autres) certains documents concernant son long travail de recherche à l'aide de l'imagerie satellitaire (Google Earth bien sûr, mais il y en a d'autres), sur les géoglyphes de la Cordillère des Andes et notamment ceux visibles dans les régions de Nasca-Palpa, mais pas seulement. Vous trouvez ci-dessous, avec son autorisation, certains de ces documents, en sachant qu'ils ne sont qu'un tout petit pourcentage de ses recherches, qui doivent faire l'objet d'une publication officielle sous la forme d'un livre, lorsqu'il le jugera bon.
Tout d'abord, et pour répondre à ma question " Tu ne t'es intéressé qu'à la Cordillère des Andes ? ", il m'a répondu qu'il y avait des choses très intéressantes aussi dans des régions désertiques telles que le Sahara par exemple, mais qu'il était lui-même surpris des anomalies bien visibles au niveau imageries satellitaires (pas sur le terrain) au niveau du Col de Vence en France ! :
Les Jomons sont considérés comme l'une des toutes premières cultures s'étant installée dans les îles japonaises. Et surtout l'une des premières cultures de chasseurs-cueilleurs à se sédentariser, à pratiquer l'élevage et surtout, à fabriquer de la céramique et des poteries... les plus anciennes trouvées à ce jour ont été datées à 16 500 ans avant le présent, c'est à dire au paléolithique (découverte en 2011 du site d'Odai Yamamoto daté après calibration à 16 520 BP.) ! Même si la culture Jomon est plutôt considérée comme mésolithique de par ses outils (les fameux microlithiques, composés de petites lames et permettant d'effectuer des travaux très précis... mais dont on ignore encore comment leurs grandes mains d'hommes préhistoriques pouvaient s'en servir avec autant d'efficacité !). Une autre information très importante : les Jomons était un grand peuple dolichocéphale, c'est à dire qu'il avait le crâne allongé, comme d'ailleurs ses voisins de la Corée du Sud préhistorique, comme le prouve cet article scientifique qui est une vraie mine aux trésors sur l'Histoire japonaise... : https://cipango.revues.org/1126
" Le « modèle du métissage », développé par Kanaseki et ses collègues, insistait principalement sur trois points :
- Le peuple japonais se serait formé par métissage de deux races, au moins pour la région historique de Kyōto (Kanaseki ne se prononçait pas pour le Kantō et le Nord-est, régions considérées de moindre importance par les chercheurs du Japon occidental) ;
- Les migrants allogènes auraient des traits morphologiques proches de ceux des Coréens du Sud : grande stature et dolichocéphalie (crâne de forme allongée), par ailleurs caractères morphologiques souvent reconnus aux « races conquérantes » ;
- Le métissage se serait étendu sur plusieurs siècles et les caractères allogènes perdureraient, en particulier dans le Centre et l’Ouest de l’archipel. "
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