Présents dans le pays maya de la péninsule du Yucatan, au Mexique, existent des milliers de puits appelés cénotes, qui sont des effondrements karstiques de calcaires et/ou roches volcaniques. Les Mayas utilisaient certains des puits uniquement comme sources d'eau, mais d'autres étaient considérés comme sacrés, les raisons de ces distinctions étant encore obscures.
Le plus connu des cénotes sacrés mayas est le puits de Chichen-ltza, qui est également une grande ville dont le nom signifie "l'embouchure du puits de l'Itza". Le cénote de Chichen-ltza, un «lieu de sacrifices» dans lequel des êtres humains et des objets de toutes sortes ont été jetés en tant qu'offrandes à Chac, dieu de la pluie et de l'eau, a d'abord été exploré par Edward H. Thompson, un consul américain, entre 1904 et 1907, lors de la première exploration sous-marine effectuée.
Le bord du puits est à 27 mètres au-dessus de l'eau, il a de 16 à 18 mètres de profondeur, sous lequel se trouvent environ 10 mètres de limon et de boue. Avec un diamètre d'environ 60 mètres et des murs inclinés vers l'intérieur, le puits est difficile à descendre.
La plupart des objets récupérés par Edward Thompson sont allés au Peabody Museum of Archaeology and Ethnologie de l'Université de Harvard, Etats-Unis. Certains des artefacts, remontés à la surface, indiquent que les Mayas ont collaboré avec des tribus aztèques au nord et à l'ouest de la vallée du Mexique, et aussi loin qu'avec des indiens du sud-est de la Colombie, du Costa Rica et du Panama.
ci-dessus, ce pendentif en or du puits de Chichen-ltza mexicain symbolise un Dieu-oiseau jouant de la flute. Un nez saillant couvre toute la largeur du visage et des rangées de spirales qui flanquent sont supposés représenter des ailes, alors que des spirales inversées représentent des yeux divins. Le style suggère le travail des métallurgistes indiens Quimbaya en Colombie où le pendentif a probablement été fait. (suppositions des archéologues). Photos and drawings from the book 'Chichen-ltza and Its Cenote of Sacrifice", by Alfred M. Tozzer, Peabody Museum, Harvard University, U.S.A.
Les objets trouvés incluent des figures symboliques sculptées en jade (maintenant préservées au musée Peabody, qui a peut-être la plus grande collection de jade maya du monde), des sculptures en pierre, des disques d'or et de cuivre, des squelettes, des fléchettes et des lance-fléchettes, des têtes de flèches, des lances faites de silex et d'autres sortes de pierres, des morceaux de vieux tissus et des cloches, des pendentifs et d'autres objets moulés, gravés ou battus en or.
L'un des objets en jade gravé découverts
Beaucoup d'objets supposément en or étaient en alliage de faible teneur, contenant plus de cuivre que d'or, et la plupart des objets en jade ou en or ont été découverts en fragments. Ils avaient apparemment été délibérément brisés, mais de telle manière que les têtes et les traits étaient laissés intacts. Croyant qu'ils possédaient la vie, ils ont été « tués » en étant brisés avant d'être jetés dans le puits comme des offrandes. Les écrits de Thompson indiquent qu'il n'a pas récupéré plus d'un dixième du contenu du puits à son époque.
Dix disques d'or décorés, récupérés du puits sacré de Chichen-ltza, au Mexique, montrent des incidents survenus lors de la lutte entre les Mayas du Yucatan et les envahisseurs Toltec venant de Tula. Les disques ont été brisés pour la plupart en petits fragments (ci-dessus) avant d'être jetés dans le puits et un seul a été récupéré intact.
D'environ dix pouces de diamètre (25,4 centimètres), les disques avaient un motif de bordure d'une largeur d'un pouce (2,4 cm) entourant une décoration centrale qui était généralement divisée horizontalement en trois segments, avec la scène d'action représentée au milieu, une divinité du ciel au-dessus et un démon de la terre en-dessous.
Ce disque est inhabituel car il n'a pas de démon terrestre en bas. Selon l'interprétation des archéologues, la divinité du ciel est représentée avec des bras tendus contre un fond représentant un dragon à deux têtes avec des mâchoires larges et des langues en saillie et enroulées. Une autre comparaison avec les textes bibliques ou même hindoux serait la représentation de "nuées" divines ou de "vimanas"... Au-dessus de la droite, des guerriers mayas tentent de s'échapper sur des sortes de radeaux assez sophistiqués ou de nager pour s'éloigner de leurs poursuivants Tula-Toltec, qui sont dans le canot vu à droite...
Ci-dessus, des dessins agrandis de deux divinités du ciel. Ils contiennenttoujours un élément reptilienavec habituellement un personnage humanoïde maintenu dans les "anneaux serpentins" ou sortant de la bouche du "serpent" ou du "dragon". Tous comme les indiens ont figuré des chevaux fantastiques en voyant les premières locomotives au 19ème siècle aux USA, on peut s'interroger sur les réelles apparences de ces apparitions célestes et leur interprétation par des archéologues soumis à leurs propres croyances scientifiques de leur époque...
Environ un demi-siècle plus tard, en 1954, le Club d'exploration et de sports nautiques du Mexique a envoyé une équipe de plongée sous-marine à Chichen-ltza pour continuer le travail commencé par Edward Thompson. Mais il a vite été décidé que les opérations de récupération étaient impossibles avec les équipements de plongée seuls, en raison de la mauvaise visibilité et des difficultés d'éclairage artificiel.
Une deuxième tentative a été faite par le club en 1960-61 sous la direction de l'Institut national d'anthropologie et d'histoire du Mexique et avec la coopération de la National Geographic Society, des États-Unis. De nombreux artefacts ont été récupérés, mais après quatre mois, les opérations ont encore été suspendues.
Dans l'ombre, les profondeurs mystérieuses du puits sacré de Chichen-ltza, au Mexique, (ci-dessus) les plongeurs ont retrouvé un ensemble unique d'artefacts qui a donné une vue d'ensemble de la vie esthétique des Mayas.
En 1967, les explorateurs sous-marins mexicains avec des archéologues de l'Institut national ont repris leurs travaux au puits, cette fois avec un groupe d'Américains. L'idée était de pomper puis de sécher ou d'obtenir de l'eau chimiquement pure et limpide. Le pompage a pu descendre le niveau d'eau d'environ 5 mètres, mais pas plus loin. L'autre alternative a ensuite été essayée. Le pompage a été arrêté et l'eau a été autorisée à revenir à son niveau d'origine (il n'était pas possible avec l'équipement possédé de pomper et de filtrer en même temps).
Une analyse de l'eau a montré que c'était pire que dans un égout de New York. Néanmoins, lorsque le traitement chimique a été fini et que l'eau a été filtrée, il était possible de voir clairement sur plus de cinq mètres et l'eau était potable. Les travaux ont été repris avec des aspirateurs modifiés qui pouvaient, dans une certaine mesure, contrôler la force de l'eau jusqu'aux tables de visualisation. La boue a été soulevée en couches, et tous les objets plus gros qu'un bouton ont été enlevés par les plongeurs. Le travail a duré deux mois et demi.
À droite, une vaste avenue pavée menait du puits au temple principal de la pyramide de la ville. Au-dessus, au premier plan, le mur sculpté du temple pyramidal principal avec vue sur Le "Temple des Guerriers".
Tous les types d'artefacts ont été récupérés: deux tabourets de bois magnifiquement sculptés, plusieurs godets en bois, une centaine de pots et vases de différentes tailles, dessins et périodes, des tissus, des articles en or, des bagues, des cloches, des objets en jade, en cristal de roche, du copal (l'encens), du caoutchouc, de corail, de l'os, des perles, de la corne, de l'ambre, du cuivre, du quartz, de la pyrite et de l'onix, des os humains et d'animaux, des pierres de meulage, cinq jaguars de pierre et deux serpents en pierre.
L'expédition a montré qu'il était possible de nettoyer et de purifier l'eau, et qu'un aspirateur proprement manipulé et contrôlé peut être utilisé pour creuser des sites sous-marins dans un cenote. Lorsque l'aspirateur perturbe la boue, enlevant la visibilité, elle peut être soulevée d'environ 20 à 30 cm. Et on peut retirer très vite toute la boue et les particules en suspension, ce qui permet de voir à nouveau en peu de temps...
Dessin de Tatiana Proskounakoff for Peabody Museum, Université de Harvard, États-Unis
Une étude préliminaire sur les os humains trouvés a révélé qu'il y avait beaucoup plus de sacrifices d'enfants que d'adultes, un ratio de plus de 50 pour cent d'enfants par rapport à tous les autres ossements. (On peut aussi s'interroger entre la réalité de l'élongation des crânes des enfants mayas dès leur naissance (et donc la perte de nombreux enfants de part cette pratique risquée et prouvée) et celle de ces sacrifices supposés d'enfants, qui ne pourraient être en fait qu'une façon de se débarrasser des corps des enfants morts suite à ces élongations "loupées" de crânes...).
D'autres puits mayas sacrés ont également cédé leurs trésors. De 1956 à 1965, E. Willys Andrews, directrice de la National Geographic Society, programme de recherche de l'Université de Tulane à Dzibilchaltun, près de Chichen-ltza, a exploré le cenote Zlacah de 55 mètres de profondeur avec l'aide de plongeurs du Club de l'exploration et du sport nautique du Mexique. Au cours des trois premières saisons de travail, des centaines d'artefacts ont été trouvés, y compris un nombre surprenant de poteries. La plupart des petits objets d'une sculpture exquise étaient apparemment jetés comme des offres de culte.
Photos and drawings from the book 'Chichen-ltza and Its Cenote of Sacrifice", by Alfred M. Tozzer, Peabody Museum, Harvard University, U.S.A.
Extraits de "The Sacred Wells of Chichen-ltza and other Freshwater Sites In Mexico" de l'explorateur Pablo Bush Romero, from Unesco's book 'Underwater Archaeology" (1972).
Décidément, les origines de l'être Humain (avec un grand H car on parle logiquement de ses ancêtres quand on parle des origines) deviennent de plus en plus discutées et complexes avec la science moderne, les nouvelles découvertes et avancées des techniques archéologiques et de datations... En effet, après la découverte récente de nombreux outils de pierre (et donc logiquement attribués à un hominine) dans les Philippines (Asie), datés de 700 000 ans, mais malheureusement sans traces d'ossements liés, la même chose s'est produite en Chine, mais avec des datations allant jusqu'au triple par rapport aux Philippines !...
Il s'agit ici des plus anciens artefacts et outils de pierre découverts en-dehors de l'Afrique, trouvés par une équipe chinoise dirigée par le professeur Zhaoyu Zhu de l'Académie chinoise des sciences, accompagné par le professeur Robin Dennell de l'université d'Exeter. Les outils ont été découverts dans une localité appelée Shangchen dans le sud du plateau de Loess en Chine. Les plus anciens sont datés de 2,12 millions d'années, et sont donc plus anciens de 270 000 ansque les ossements et les outils en pierre de 1,85 million d'années de Dmanisi, en Géorgie, qui étaient auparavant la première preuve d'une Humanité en dehors de l'Afrique. En effet, il est estimé depuis des décennies que le premier à avoir quitté l'afrique dans la famille des Homo (qui exclue les Australopithèques par exemple), est probablement l'Homo Erectus (bien que ce soit contesté et que des traces d'Homo Habilis hors d'Afrique existeraient aussi !). Mais est-ce une bonne déduction, finalement ? car l'Homo Erectus africain est maintenant plus récent que l'asiatique...
Cette nouvelle publication scientifique (dans Nature du 11-07-2018 et dans un communiqué de presse de l'Université d'Exeter) remet en fait beaucoup plus de choses en question... :
La région de la découverte, leplateau de Loess en Chine
céramique tayronas, de curieuses similitudes avec l'art antique chinois
Voici, en tant que données archéologiques complétant les compilations de datas sur les civilisations préhistoriques ou antiques disparues, des informations sur un site situé en Amérique Latine dont je n'avais pas encore parlé. Il ne s'agit pas de découvertes récentes mais ces endroits, suite aux difficultés d'accès géographiques, ethniques ou politiques, conservent toujours de nos jours une grande part de mystères. En fait, en cherchant des données plus récentes, on s'aperçoit aisément du manque de fouilles profondes et de recherches véritables de preuves originales de la fondation de ce site et de véritables datations basées sur des éléments concrets, même si les autorités colombiennes affirment que des archéologues ont pu fouiller le site pendant 30 ans, on sait aussi que seuls 10% de celui-ci l'a été réellement !...
D'autant plus que "Ciudad Perdida" ou la "Cité Perdue" colombienne, a été découverte par des huaqueros en 1972 et révélée à la science et au public qu'en 1975, laissant la pègre des pilleurs de tombes vider en partie de ses trésors en or et joyaux les vestiges de cette petite ville précolombienne, comme d'ailleurs beaucoup de sites amérindiens... Il s'agit pourtant d'un site et d'une culture absolument unique dans tout le continent sud-américain, comme nous allons le voir :
Ciudad Perdida, Colombie, Gavin Rough from Waterloo, Canada - CC BY 2.0
Sayhuite est un site archéologique précolombien situé à Abancay, une province de la région péruvienne du centre-sud d'Apurímac. Ce site a été daté de la période de l'Empire Inca mais il ne reste plus grand chose de l'époque des Incas car les conquérants espagnols ne trouvaient aucun intérêt à conserver quoique ce soit. On sait aussi que les Incas ont envahi la région vers le 15ème siècle après J.-C. et ont assimilé les peuples locaux, comme partout où se peuple conquérant s'est imposé, avant d'être lui-même conquis par les conquistadors...
Le site en question ne présente pas un très grand intérêt archéologique car peu de vestiges subsistent en surface, ou alors ils sont enterrés profondément et aucune fouille n'est envisageable sans traces d'une plus ancienne civilisation locale, bien que ce soit une possibilité citée par plusieurs chercheurs.
Les seuls intérêts locaux relevés par les chercheurs sont cette sculpture mystérieuse nommée Monolithe Sayhuite et, dans les environs, d'autres grands blocs gravés et sculptés de structures mystérieuses ayant subi des dégâts considérables et tout aussi inexpliqués...
Sur ce Monolithe Sayhuite se trouvent plus de 200 dessins soigneusement gravés en formes de reptiles, de félins, de crustacés et de grenouilles, qui sont entourés de terrasses, d'étangs, de rivières, de tunnels et de canaux d'irrigation. Le but exact et la signification derrière ces fonctionnalités reste un mystère. Nous allons donc montrer ces structures et parler des diverses hypothèses avancées pour expliquer ce monolithe en particulier et même les blocs environnant.
Le monolithe Sayhuite (Source: AgainErick / CC BY SA 3.0)
En fait de chasseurs-cueilleurs, on sait maintenant que les Natoufiens étaient encore plus anciens que supposés (-15000 ans avant maintenant étant devenu le minimum), qu'ils s'étaient répandus et étaient restés (ne demeurant "nomade" qu'entre ses sites privilégiés) sur un vaste territoire comprenant Israël, la Jordanie, le Liban et la Syrie de -15000 ans à -11500 ans. Et que c'est l'un des premiers peuples à avoir construit des maisons. Cette nouvelle étude sur ce peuple a été faite à partir d'un nouveau site découvert en Jordanie, une étude qui remet en cause une théorie d'expansion à partir d'une région centrale (située en Galilée) grâce à des datations précises du site...
On peut aussi rappeler que ce peuple était probablement mené par des chamanes (l'extraordinaire tombe d'un chamane féminin, une guérisseuse, a été découverte) et qu'il enterrait ses morts sur des lits de fleurs et avec des couronnes de fleurs autour de la tête... on est bien loin des tribus guerrières imaginées (probablement faussement) par des anthropologues et des scénaristes trop influencés par l'histoire de notre propre civilisation guerrière...
IMAGE: PROFESSEUR ELISABETTA BOARETTO ET DR TOBIAS RICHTER. AU PREMIER PLAN SE TROUVE UN FOYER NATOUFIEN À SHUBAYQA, EN JORDANIE. CRÉDIT: L'INSTITUT WEIZMANN DES SCIENCES
Venezuela : Découverte de grands pétroglyphes de 2000 ans
Une équipe de chercheurs de l'University College London a annoncé la découverte de gravures rupestres repérées dans l'ouest du Venezuela. Selon les experts, quelques pétroglyphes inclus sont parmi les plus grands jamais enregistrés dans le monde. Les pétroglyphes récemment cartographiés, comprennent des représentations d'animaux, d'humains et de rituels culturels. Comme le rapporte Phys Org , certaines gravures sont considérées comme datant d'environ 2000 ans. Huit groupes d'art rupestre gravé ont été enregistrés sur cinq îles dans les rapides de la rivière Orinoco. Selon les experts, un panneau fait304m² et contient au moins 93 gravures individuelles dont la plus grande mesure plusieurs mètres de long. Encore plus impressionnant, un autre pétroglyphe représentant un serpent à cornes mesure plus de 30 mètres de long. Les chercheurs de l'University College London ont cartographié les pétroglyphes dans la région d'Atures Rapids, dans l'État d'Amazonas au Venezuela, qui, selon les prêtres jésuites, a toujours été la patrie du peuple des Adoles...
Sur cette immense paroi gravée de multiples pétroglyphes (les principaux sont ici mis en avant par les scientifiques mais tous ne le sont pas), on constate la grandeur des gravures grâce à l'échelle mentionnée. Grands pétroglyphes trouvés dans l'ouest du Venezuela. Vue aérienne oblique du panneau ouest sur Picure, avec superposition interprétative des gravures principales. (Image: Dr Philip Riris )
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