Océanie mystérieuse Partie 2
Suite de la Partie 1 : http://www.sciences-fictions-histoires.com/blog/archeologie/nouvelle-caledonie-mysterieuse.html
Située à 1 200 kilomètres de la côte est de l'Australie et à 2 000 kilomètres du nord de la Nouvelle-Zélande, l'île de la Nouvelle-Calédonie fait partie de la Mélanésie et est sous souveraineté française depuis 1853, bien qu'elle bénéficie d'une large autonomie et que les prochains accords prévus pour être signés entre 2014 et 2018 devrait normalement proposer les choix suivants à la population sur leur futur statut : " sur son futur statut (État associé à la France, indépendance, large autonomie au sein de la République française, etc.)...
Les origines de l'apparition des premiers humains sur ces îles sont assez mystérieuses mais la science officielle, pour l'instant, a reconstitué certaines des migrations provenant de l'Asie :
" Il y a 5 000 ans, des habitants du littoral de la Chine du sud, cultivateurs de millet et de riz, commencent à traverser le détroit pour s'installer à Taïwan. Vers 2000 av. J.-C., des migrations ont lieu de Taïwan vers les Philippines. De nouvelles migrations commencent bientôt des Philippines vers Sulawesi et Timor et de là, les autres îles de l'archipel indonésien. Vers 1500 av. J.-C., un autre mouvement mène des Philippines en Nouvelle-Guinée et au-delà, les îles du Pacifique. Les Austronésiens sont sans doute les premiers navigateurs de l'histoire de l'humanité.
Comme l'attestent des fragments de poterie Lapita retrouvés, les premiers habitants de la Nouvelle-Calédonie auraient posé le pied sur le territoire il y a environ 3 000 ans. On appelle Lapita la période de 1300 à 200 av. J.-C. C'est à Koné sur la côte ouest de Grande Terre que furent découverts les premiers vestiges de la civilisation Lapita. Selon l'archéologue Christophe Sand : « si les Lapitas sont bien les ancêtres des Kanaks, leur culture n’était pas du tout la même, ce qui n’est pas non plus facile à admettre » (V. NOCE, « Grandes destinations : Nouvelle-Calédonie. Aux sources de l'Océanie »,Voyages Libération, 08/11/2010 [archive]).
LES TUMULII DE L'ILE DES PINS
Située à 70 km dans le sud-est de la Nouvelle-Calédonie, l’île des Pins est, à plusieurs titres, un point d’attraction dans l’archipel calédonien. En plus de l’intérêt historique (prise de possession le 27 septembre 1853, par l’amiral Febvrier-Despointes) les sites remarquables de l’île en ont fait une escale de plus en plus fréquentée par les touristes. Mais tourisme et histoire sont complétés par un intérêt archéologique certain et de plus en plus passionnant. ((Par sa formation géologique, l’île des Pins ne présente qu’un fragment résiduel légèrement rehaussé à la fin du Tertiaire ou au début du Quaternaire de l’ancienne pénéplaine néo-calédonienne effondrée vers le sud-est. La phase d’exhaussement, en même temps qu’elle surélevait légèrement le "plateau de fer" a entraîné l’émersion, périphériquement à celui-ci, du récif frangeant, d’où la ceinture corallienne qui, actuellement entoure le plateau central (1).
Ce grand plateau central qui a plus de 13 km de long est couvert d’un très grand nombre de tumulii disposés sur toute la surface du plateau (fig. i). D’une hauteur moyenne de 2,50 m, avec une base variant entre 10 et 15 m de diamètre, ces tumulii dominent très nettement, par leur forme de dôme régulier, la végétation basse et faible du plateau. Les autochtones, les missionnaires, les voyageurs n’étaient pas sans avoir remarqué la présence de ces tumulii. Les premiers avaient, de tous temps, constaté la présence de "ces tas de terre", les vieux les avaient toujours vus, sans pouvoir donner une explication quelconque, quant à l’origine.
DISPOSITION ET APPARENCE EXTÉRIEURE.
" Ils sont jetés sans ordre et sans symétrie apparente" nous dit très justement le Dr Mialaret (3). "De plus, ajoute Avias, ils ne sont jamais groupés d’une façon serrée, les distances qui les séparent étant rarement inférieures à 200 m (4). "Placé vers le centre du plateau, on voit effectivement se profiler aux quatre points de l’horizon un grand nombre de tumulii. On retrouve également leur silhouette dodue en bordure du plateau lorsque, faisant le tour de l’île, on suit la route qui ceinture la formation serpentineuse de l’île.
Le Dr Mialaret a compté plus de 40 tumulii. Pour Avias, "ce n’est pas quelques dizaines de tumulii qui existent à l’île des Pins, c’est près de deux cents répartis à peu près uniformément sur plusieurs dizaines de kilomètres carrés (5). "Le fait est, ajoute-t-il, remarquable sur les photos aériennes". Les photos mentionnées par cet auteur ont été prises par l’armée américaine durant la guerre contre le Japon et ne couvrent que la moitié nord du plateau central. Une couverture complète de l’île des Pins par photographies aériennes effectuées par l’Institut Géographique National en 1956 a mis en relief un nombre plus important de tumulii. L’observation stéréoscopique de ces photos nous a fait atteindre le chiffre de 300, sans inclure, dans ce chiffre, les "tumulii probables" que leur situation en bordure de végétation plus haute, ne nous a pas permis de classer d’une façon aussi sûre que ceux dominant la végétation basse.
A partir des photos de l’I.G.N. nous avons fait une reconstitution aussi exacte que possible de l’emplacement des tumulii et cherché s’ils ne pouvaient s’ordonner plus ou moins suivant une idée directrice. En joignant les différents points, nous avons essayé toutes les combinaisons possibles. Mais nous n’y avons décelé qu’un mélange d’alignements, de circonférences plus ou moins complètes et plus ou moins régulières parfois des triangles. En d’autres endroits les tumulii semblent répartis au hasard.
Sur le plateau, l’aspect extérieur du tumulus se présente sous la forme d’un dôme régulier constitué par ‘un apport soit de gravillons d’oxyde de fer, soit de latérites. Rappelons que le plateau est couvert de cet oxyde de fer de différentes grosseurs, depuis le petit grain jusqu’au rognon de 40 à 50 cm de diamètre. Mais pour l’érection du tumulus, seul un gravillon que nous pourrions qualifier de "criblé" (tant il est petit et de grosseur uniforme) a été utilisé. Une végétation très basse, en général des fougères recouvre le tout.
Il est à noter que les tumulii visibles sur les photos de l'I.G.N. sont entourés d’une auréole due apparemment à une différence de végétation. Sur place nous avons pu avoir l’explication de cette
remarque. En effet sur une zone de 10 m environ autour de la base du tumulus, la végétation, bien qu’identique à celle du reste du plateau est moins haute, moins dense et dans un sol moins humifère. Il est permis de croire que, pour la construction du tumulus, le sol autour de l’ouvrage, a été raclé de son gravier ferrugineux pour être ensuite entassé et former le dôme. Le peu d’humus qui se trouvait dans la zone (raclée) a été lui aussi enlevé et c’est peut-être une des raisons de l’aspect chétif de la végétation qui constitue l’auréole observés sur les photographies.
OUVERTURE D’UN TUMULUS.
C’est le Dr Mialaret qui, à notre connaissance, a été le premier à fouiller un tumulus. « J’en ai fait ouvrir un sous mes yeux et je n’ai rien trouvé qui put en expliquer l’origine. Je ne sache pas que d’autres curieux aient été plus heureux que moi (6). »
Au cours de son voyage à l’île des Pins en 1914, Compton fut vivement intéressé par la présence des tumulii et n’hésita pas à suivre l’exemple du Dr Mialaret. Mais les fouilles n’ont révélé aucun contenu intéressant. Ils sont regardés sans frayeur ni respect par les indigènes qui, bien qu’affirmant qu’ils ne sont pas l’œuvre de l’homme, n’avancent pour leur origine aucune explication (7).
Le contenu des tumulii restait donc entier lorsqu’en septembre 1959, des autochtones de l’île des Pins occupés à réfectionner une route, s’approvisionnèrent en chargeant dans un camion des gravillons de fer prélevés sur un tumulus près de l’aérodrome. Après avoir chargé un certain cubage de ce matériau facile à pelleter, les outils rencontrèrent, vers le centre de l’élévation, une résistance. Pelle, pioches mirent au jour ce qui, au premier abord, pouvait être comparé à une roche blanche parsemée de points noirs de différentes grosseurs. Les travailleurs revinrent le lendemain, non plus avec l’intention de charger le camion, mais pour fouiller, creuser ce qu’ils venaient de découvrir, espérant avoir trouvé la cachette d’un prétendu trésor qui aurait été, jadis, dissimulé sur l’île par des navires... Pelles, pioches, barre à mine, dynamite même furent utilisées sans livrer le trésor présumé, mais laissant un tumulus à moitié ouvert (fig. 2).
Aussitôt averti, une visite au tumulus en question nous a permis de voir que la moitié nord avait été dégagée et d’y faire les observation suivantes (fig. 3).
Fig.2. — Ile des Pins. Tumulus à moitié ouvert, laissant apparaître le cylindre au centre
Le Dôme. — De forme régulière, 2,50 m de haut et 12 m de diamètre à la base, le dôme est composé d’un apport de gravillons de fer de la grosseur d’une petite bille. Au centre de l’élévation on remarque à 50 cm, sous le recouvrement du sommet, une masse cylindrique, dressée verticalement de 2,60 m de haut, 1,80 m de diamètre. Ce cylindre est plein et est formé d’un mortier très compact, blanc, parsemé de petits rognons de fer. Le cylindre repose sur un "lit" de petits rognons de fer de grosseur uniforme et d’un poids variant entre 200 et 300 gr. Ce lit se trouve sensiblement à 30 cm au-dessous du niveau du plateau et apparaît sur une épaisseur de 40 cm.
Au niveau du plateau, le dégagement de la couverture de gravillons a montré, sur la face nord (partie dégagée) 6 gros rognons de fer rangés en demi-cercle et adossés au pied du cylindre (fig. 4). Chaque rognon a un diamètre de 50 cm environ. Il est probable que le dégagement de la partie sud ferait apparaître d’autres gros rognons disposés de la même façon.
Fig. 3. Ile des Pins. Coupe schématique d’un tumulus après les premières fouilles.
Le Cylindre. — Le cylindre a été ouvert en son milieu et sur toute sa hauteur opération qui a montré une masse cylindrique, aux lignes extérieures verticales irrégulières et dans lesquelles des sortes de bourrelets apparaissent tous les 8o cm environ. Le cylindre est uniformément plein, le mortier dont il est composé est une matière blanche qualifiable à première vue de chaux. Des gravillons de fer se trouvent seulement présents sur la surface extérieure du cylindre, le centre n’étant que du mortier assez tendre.
ANALYSE DU MORTIER.
L’analyse faite par le laboratoire du Service des Mines d’échantillons prélevés à l’intérieur et à l’extérieur du cylindre a donné les résultats suivant (voir dans fichier pdf joint).
Il va sans dire que nous avons minutieusement recherché dans le matériau de couverture et dans le mortier du cylindre, tout indice pouvant apporter un peu de lumière. Malgré une inspection détaillée nous n’avons pu trouver ni outil ou fragments d’outil, ni ossements, ni charbon de bois, ni quoi que ce soit. La seule chose que nous ayons pu trouver mêlée au mortier est 6 grosses coquilles d’escargots (Placostylus) entières et bien conservées.
Fig. 5. — Ile des Pins, Coupe schématique du tumulus fig. 3, après les deuxièmes fouilles. - alignement magnétique étonnant avec l'utilisation du fer
FOUILLES SOUS LE CYLINDRE.
Après avoir dégagé le "lit" de petits rognons à la base du cylindre une couche d’argile ferrugineuse fut traversée sur 10 cm d’épaisseur. Au-dessous apparut une roche dont la partie supérieure avait une forme bombée et les conditions nous obligèrent à creuser un puits le long de cette roche (lui semblait plonger dans l’argile et d’où il fut retiré des morceaux (15 kg environ) d’oxyde de fer dont les arêtes vives indiquaient visiblement que ces roches avaient été cassées.
Une profondeur de 3 m au-dessous du niveau du plateau fut atteinte et montra une roche d’oxyde de fer en forme de "toupie dressée sur sa pointe" et aux dimensions suivantes : hauteur 2,40 m, plus grand diamètre à 40 cm du sommet: 1,10 m (fig. 5).
Notre but était d’atteindre la base de cette roche mais des éboulements successifs nous obligèrent à arrêter momentanément les fouilles. Que penser de cette pierre en forme de "toupie dressée" située sous l’axe central du cylindre ? Peut-être cette masse se trouve-t-elle placée tout naturellement dans cette position et en ce lieu et est-ce par pure coïncidence que le cylindre et le tumulus aient été érigés au-dessus ? Est-ce aussi peut-être le résultat d’un travail humain et on peut être étonné par sa forme que nous avons qualifiée de toupie dressée car les blocs de fer rencontrés sur le plateau ont, soit une forme sphérique, soit une forme de dalle plus ou moins épaisse. On se rappellera enfin que cette pierre plongeant dans l’argile était flanquée de morceaux de blocs de fer aux arêtes vives et visiblement cassées, morceaux qui pourraient bien avoir été placés en ces endroits pour "caler" la pierre.
D’autres fouilles permettront de vérifier la présence et la forme de cette pierre sous les autres tumulii.
Fig. 6. — Technique possible de construction d’un tumulus de l’île des Pins.
TUMULUS A CYLINDRE DOUBLE.
Une partie du plateau a été parcourue pour sonder les autres tumulii. Ces sondages ont été faits à l’aide d’une barre à mine qui s’enfonçait sans difficulté jusqu’à 1,20 m de profondeur au sommet de certains tumulii. Dans d’autres, par contre, l’outil rencontrait à 50 ou 6o cm au-dessous du sommet la résistance d’un mortier blanc.
Parmi ceux dans lesquels fut constatée la présence du mortier il faut particulièrement mentionner un tumulus situé à 350 m dans l’ouest qui a fait l’objet de fouilles superficielles de la part des autochtones de l’île des Pins. Ce tumulus est de forme ovale orientée est-ouest, de 3 m de haut et de 16 m dans sa plus grande largeur. Le dégagement du sommet à la pelle a fait apparaître à 50 cm de profondeur, la face supérieur de deux cylindres de 2 m de diamètre séparés l’un de l’autre par une distance de 5 m dans le sens est-ouest (fig. 7 et 8). Les cylindres sont composés toujours du même mortier blanc, parsemé de gravillons de fer. Il a d’ailleurs été possible d’observer sur les photographies aériennes la présence de deux autres tumulii semblables au moins par leur forme ovale, et situés dans la partie sud du plateau.
Tumulus à cylindre double
Voici donc à quel stade se situaient nos observations sur les tumulii de l’île des Pins en fin 1959. Nous espérions l’année suivante entreprendre une campagne de fouilles méthodiques et complètes.
(...) " Apparence extérieure différente donc entre les tas et les tumulii, ces derniers semblant être l’apanage de l’île des Pins. Or, grâce aux informations de M. Pouillet, colon à Païta, nous avons pu reconnaître et identifier, dans la région de Païta, plusieurs tumulii semblables à ceux de l’île des Pins et découverts dans les circonstances suivantes : les ouvriers de la municipalité de Païta, à la recherche de matériaux pour réparer les routes avaient ouvert une carrière au pied du pic du Cimetière pour y extraire de la silice. Près de la carrière se trouvait une élévation recouverte d’herbes et quelques coups de pelle montrèrent une silice assez fine, très propre et uniforme... matériau de choix. Cette élévation qui d’après les renseignements, avait la forme d’un dôme, mesurait environ 2,50 m de haut et 10 m de diamètre à sa base, fut attaquée à la pelle mécanique pour charger les camions. Vers le centre, l’engin rencontra une résistance contre une sorte de roche blanche mais n’en continua pas moins son travail en contournant l’obstacle, opération qui, lorsque le dégagement fut complètement terminé, laissa seule, sur place une sorte de cylindre dressé. Une deuxième élévation, située à environ 300 m au sud de la première fut également ouverte par l’engin qui y mit au jour un cylindre semblable.
FOUILLES AU TUMULUS N0 I.
De ce premier tumulus mis au jour par les ouvriers de la municipalité, il ne restait que le cylindre dressé de 1,80 m de haut sur 2 m de diamètre (fig. 9), composé d’un mortier blanc apparemment identiqueà celui de l’île des Pins. Certaines différences ont néanmoins été notées : les faces extérieures du cylindre présentent un mortier auquel se trouve mélangée de la silice de grosseur variable. Le cylindre repose sur un lit de silice et semble de forme générale plus régulière que celui de l’île des Pins.
Fig. 9. — Païta. Du tumulus n° 1, Il ne restait qu’un cylindre dressé.
Les fouilles sur ce tumulus commencèrent par l’ouverture du cylindre qui fut "découpé" sur toute sa hauteur en portion verticale de 20 cm de large. L’extérieur du cylindre, sur 30 cm d’épaisseur fut très résistant à la pénétration des outils alors qu’à l’intérieur le travail était beaucoup plus facile. L’ouverture complète du cylindre montra une masse de mortier uniformément pleine et d’où il fut dégagé : 8 coquilles d’escargots (Placostylus) très bien conservées, 2 coquilles d’escargots (Hélix) et quelques petits rognons de pyrites de fer (marcassite). Des poches de terre de grosseur et de forme irrégulière (fig. 10) occupaient la partie supérieure du cylindre et d’où, malgré un examen très minutieux, il ne fut remarqué aucun indice particulier.
Des échantillons prélevés dans ces poches de terre ont été envoyés à Paris pour l’analyse. En ce qui concerne le mortier du cylindre, des échantillons prélevés de la même façon qu’à l’île des Pins ont donné les résultats suivants après analyse par le laboratoire du Service des Mines (voir sur fichier pdf joint).
Sous le lit de petite silice servant de base au cylindre apparut une dalle de forme vaguement circulaire (fig. 11) et au milieu de laquelle fut pratiquée une tranchée orientée est - ouest, large de 90 cm et profonde de 1,80 m où il fut observé : (fig. 12)
-1° Une dalle (longueur 3,60 m - épaisseur 0,45 m) composée d’un mortier (silice et chaux) assez friable.
-2° Sous la dalle et sur une hauteur de 1,35 m une zone d’argile rouge et grise où sont disséminés de petits blocs de silice rouge.
-3° Deux trous de 10 cm de large et profonds de 20 cm ont été relevés sous la dalle, l’un à 53 cm de profondeur, l’autre à 1,60 m. Il a été impossible de déterminer la cause de ces alvéoles.
De petits sondages ont été faits jusqu’à 2,20 m pour ne montrer que de l‘argile bien en place.
Fig. 15 - Carte de localisation des tumulii dans la région de Païta. Les n°1 et 2 portés sur la carte indiquent les tumulii qui ont fait l’objet de fouilles.
BEAUCOUP DE QUESTIONS SANS RÉPONSE.
Les tumulii de Nouvelle-Calédonie sont indiscutablement le résultat d’une activité humaine ancienne dont on ne recueille aucune trace dans la tradition locale, sinon qu’un simple constatation. Rappelons que la fabrication et l’utilisation de la chaux ne furent connues des autochtones qu’avec l’arrivée des missionnaires en 1843.
On reste perplexe devant l’importance du travail exécuté pour l’érection de ces monuments. Quand on pense qu’un tumulus représente en moyenne, l’entassement d’un volume de 200 m3 et qu’il y a, à l’île des Pins seulement, plus de 300 tumulii, on est en droit d’imaginer une main-d'oeuvre importante. Or cette main-d'oeuvre, pendant son séjour sur l’île, pendant l’exécution des travaux, a bien dû laisser des traces de son passage, de sa vie, de ses activités... Il a bien fallu que ces gens se nourrissent, qu’ils cultivent... Autour des tumulii, sur le plateau central, l’activité et le travail ont dû être très grands... Or, jusqu’à ce jour, aucune trace, aucun indice, aucun vestige, soit sur le plateau, soit à l’intérieur, soit à l’extérieur du tumulus n’a pu être
trouvé pour répondre, en partie au moins, à toutes ces questions.
Il ne fait pas de doute que ce sont les mêmes gens qui sont les auteurs des tumulii de l’île des Pins et de la région de Païta. Le seule différence qui existe entre eux, réside dans le fait que les tumulii de Païta sont constitués par un apport de silice présente partout sur le pic du Cimetière, tandis que pour ceux de l’île des Pins, il a été utilisé de la "grenaille de fer" que l’on trouve en abondance sur le Plateau.
Reste en outre à déterminer l’origine de la chaux constituant la plus grosse partie du mortier : ou bien cet élément résulte-t-il de la calcination du corail et il est alors curieux de ne trouver aucun fragment de charbon de bois dans le mortier. Si cette opération est retenue, il faut alors admettre une rupture entre l’époque de la construction de tumulii et l’époque mélanésienne pré européenne.
Enfin, une dernière question se pose à notre esprit : les gens, auteurs de ces tumulii connaissaient parfaitement le principe de fabrication et d’utilisation du mortier pour l’érection du cylindre.
Pourquoi n’ont-ils pas utilisé de telles connaissances pour d’autres travaux, d’autres réalisations, leurs habitations, par exemple... ?
Auraient-ils réservé ces connaissances aux seuls tumulii conférant ainsi à ces monuments un caractère particulier pour ne pas dire sacré ?
Si ce modeste travail a apporté quelques informations sur le contenu des tumulii calédoniens, on a vu aussi se soulever un certain nombre de questions autant énigmatiques les unes que les autres en particulier celle de l’absence pour l’instant de toute trace d’objets façonnés. Il est possible que tous les tumulii ne contiennent pas la solution du problème. Nous avons vu le cas des élévations secondaires, vides de cylindre ; mais mème parmi les tumulii dans lesquels se trouve un cylindre, il est également possible que sur leur grand nombre, seuls quelques uns recèlent la clé de l’énigme.
N’oublions pas qu’il a été inventorié plus de 300 tumulii et que 4 seulement ont été fouillés...
Enfin, il est intéressant de noter que si un léger pas a été fait dans le domaine des tumulii c’est grâce à des ouvriers recherchant des matériaux pour la réparation des routes. C’est aussi heureux qu’inattendu. "
LE PROBLÈME DES TUMULI EN NOUVELLE-CALÉDONIE
Luc CHEVALIER - Conservateur du Musée néo-calédonien.
tumulcheval.pdf (1.34 Mo)
L'île des Pins. Baie d'Upi. By Bruno Menetrier. Licence
" Ces colonnes ou cylindres, de 1 à 1,90 m de diamètre et de 1 à 2,50 m de haut, sont faites d’un mortier de chaux, contenant des fragments de coquillages.
La datation par le carbone 14 les situe entre 10 950 et 5 120 ans avant notre ère. Pourtant, l’utilisation d’un mortier de chaux est pratiquement inconnue avant la période classique, soit quelques centaines d’années avant notre ère.
Chevalier pense que les cylindres ont été façonnés en coulant du mortier dans d’étroits puits creusés au sommet des tertres et qu’on laissa durcir en place. C’est pourquoi, la surface des cylindres est mouchetée de fragments de silice et de gravier ferrugineux, qui semblent s’être incrustés dans le mortier lors de son durcissement.
Selon nos connaissances actuelles, les plus anciennes traces archéologiques attestent d’un peuplement de la Nouvelle-Calédonie vers 1 300 avant notre ère (période de Koné).
Les théories actuellement admises sur le peuplement de la Nouvelle-Calédonie permettent de penser que les Mélanésiens sont issus de peuples venus du Sud-est asiatique.
Ces peuples seraient passés par la Papouasie-Nouvelle-Guinée. On suppose que cette vague migratoire serait passée en Papouasie-Nouvelle-Guinée vers 5 000 avant notre ère puis serait arrivée en Nouvelle-Calédonie vers 1 000 avant notre ère.
Luc CHEVALIER, Conservateur du Musée néo-calédonien.
Texte extrait des Etudes Mélanésiennes n° 12-13 de décembre 1959 L’étude des pétroglyphes néo-calédoniens est chose dangereuse parce qu’on est facilement tenté, à leur sujet, de crier au mystère et de « faire du roman ». Cependant, il importe de poursuivre cette étude et Luc Chevalier le fait avec sagesse en se contentant de décrire quelques nouveaux sites d’un grand intérêt et de rappeler, sans prendre partie, les diverses théories proposées à l’égard de l’origine de ces curieuses gravures.
Notons aussi ces points sur l'architecture des Kanaks principalement des cases ayant la forme ronde avec un toit conique, assez semblable curisuement aux petites pyramides faites en dur trouvées au Soudan, Ethiopie et en Asie (Gobi, Chine) : " L'architecture traditionnelle kanake comprend uniquement la case, véritable symbole de l'organisation de la société. Il en existe de plusieurs types : à la fois lieux des cérémonies ou palabres (grande case du clan ou des districts des Îles Loyauté, les plus représentatives et les plus chargées de symbolisme), d'habitat (avec des cases ordinaires pour les femmes) ou de stockage (greniers à igname). Ronde (forme qui représente un espace collectif de vie, propice aux palabres, aux échanges et au maintien d’un esprit communautaire) avec un toit conique offrant souvent une forte pente (pour permettre l'écoulement des eaux de pluie, tandis que la forme aérodynamique générale de l'édifice permet une forte résistance aux vents violents quelle que soit leur direction), elle est souvent construite, notamment sur la Grande Terre où les inondations sont courantes, sur un tertre surélevé par rapport au terrain naturel pour échapper aux dégâts des eaux. "
Sources : Luc CHEVALIER, Conservateur du Musée néo-calédonien, Texte extrait des Etudes Mélanésiennes (1959) - http://www.dinosoria.com/insolite_tumulus.htm
" Les archéologues pensent que les cylindres ont été façonnés en coulant du mortier dans d’étroits puits creusés au sommet des tertres et qu’on laissa durcir en place. C’est pourquoi, la surface des cylindres est mouchetée de fragments de silice et de gravier ferrugineux, qui semblent s’être incrustée dans le mortier lors de son durcissement. Mais ils doutent car les premiers colons n'ont pas employé de ciment, et théorisent que les monticules ont été construits par des oiseaux énormes, maintenant éteints, incapables de voler pour incuber leurs oeufs ! Cependant les cylindres à l'intérieur des tumulus sont d'un mortier de chaux très dur et homogène, contenant un peu de coquillages.
La datation au Carbone 14 des coquillages ont rapporté des dates de 5120 à 10.950 av. J.C. La date ultérieure est environ 3000 années plus tôt que celle où des humains sont censés avoir atteint le sud-ouest Pacifique dans la zone indonésiene, les plus anciennes traces archéologiques attestent d’un peuplement de la Nouvelle-Calédonie vers 1300 avant notre ère (période de Koné). Cependant, il y a quelques années, on a retrouvé sur la côte nord de la Nouvelle-Guinée, de la céramique datée de 3000 ans avant notre ère. "
Source : http://secretebase.free.fr/civilisations/ruines/pacifique/pacifique.htm
Des oiseaux géants intelligents devenus des dieux pour les hommes étonnés ?
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/jso_0300-953x_1976_num_32_51_2744
" En 1984 les scientifiques du Muséum d’Histoire Naturelle ont prouvé définitivement que les « tumuli » ont été érigés par le Sylviornis, oiseau géant sans aile, qui occupait l’Ile des pins avant l’arrivée des hommes. Ils construisaient ces énormes monticules pour protéger ses oeufs.
Cette colonie de Placostylus était en train d’évoluer lors de l’arrivée des premiers habitants, il a 4.000 ans. La datation de la construction des tumulus remonterait à 7.000 ans. Ceux trouvés à l’Ile des Pins sont analogues à ceux découverts dans la région de Païta. Des datations au carbone 14 ont donné environ 12.000 ans à des ossements d’un Placostylus incrustés dans le béton du tumuli et 10.000 ans pour la datation du béton et 7.000 ans pour celle du béton supérieur. Oiseau endémique géant, disparu. Il mesurait 1,70 m du bec à la queue, pour un poids avoisinant les 30 kg. D’après les caractères du squelette, cet oiseau devait différer de toutes les espèces connues : crâne très large et volumineux, bec fort, haut mais étroit, surmonté d’une protubérance osseuse. Les ailes étaient atrophiées et les pattes courtes, ce qui devait réduire sensiblement ses performances à la course. Les pattes étaient pourvues de 4 doigts prolongés de fortes griffes. A la différence de la plupart des oiseaux, il ne possédait pas de clavicules soudées, et le nombre de vertèbres caudales semble avoir été anormalement élevé. De plus, il était étrangement dépourvu des formations osseuses intercostales qui confèrent à la cage thoracique des oiseaux une certaine rigidité. Enfin, le squelette possède certains caractères primitifs, connus chez certains oiseaux mais surtout chez la plupart des reptiles comme la large fenêtre qui sépare deux os du bassin. Sa biologie semble être caractérisée par une forte natalité, mais une faible longévité.
Les Pétroglyphes calédonniens
De nombreux dessins gravés sur les roches ont été trouvés en Nouvelle-Calédonie, et également à proximité de la plupart des tumulii en question. On peut se poser la question à la description et analyses des tumulii et de leur agencement magnétique étonnant (surtout sur l'île des Pins il est vrai grâce au matériau ferreux) de savoir si les scientifiques n'ont pas inversés les intelligences des oiseaux et celles des humains : les constructions auraient tout aussi bien pu être faites par les humains pour domestiquer les oiseaux et leurs oeufs géants... d'autant plus que les ossements des oiseaux ont été datés de 12.000 ans... et les tumulii de 7.000 ans, ce qui voudrait dire que les oiseaux se sont mis à ériger leurs constructions 5.000 ans après leur arrivée ! Et ce n'est pas parce que des ossements d'oiseaux ont été trouvés à l'intérieur d'un mortier central qu'il a été mis par des oiseaux et non des humains. Quant à la composition du mortier même, de ce que les scientifiques ont appelé "chaux", les diverses analyses apportent difficilement la preuve qu'il s'agit de digestions gastriques acides d'un animal unique au monde disparu sans pouvoir comparer d'aucune façon. Des preuves contestables donc, d'autant plus que les mêmes scientifiques écartent sans même les citer les nombreuses traces et glyphes humains existant... disant au contraire " aucune trace d'activité humaine ancienne n'a jamais été trouvée...".
petrosud.pdf (265.43 Ko)
nelle-caledonie-petronord.pdf (403.26 Ko)
Yves Herbo, Sciences, F, Histoires, 22-06-2014