Caral - des statuettes semblant présenter des ethnies très differentes...
Retour sur Caral-Supe au Pérou, la plus ancienne culture de l'Amérique Latine, avec celles de Kotosh et de Sechin au Pérou et celle de Valdivia en Equateur, puis ensuite celle de Chavin. Toutes ces " cultures archéologiques ", très semblables au fil du temps et évoluant pour certaines en parallèle localement étaient reliées entre elles et intégraient même temporellement et localement une autre " culture archéologique " nommée Cuspinique, qui s'étendait sur toutes les côtes du nord du Pérou jusque dans les vallées des contreforts de la chaîne andine. Toutes ces cultures, y compris Chavin, représentent la grande contradiction envers les postulats de la science du 19ème siècle et d'une bonne partie du 20ème siècle, supposant donc très longtemps qu'une civilisation ne se créée que grâce à la guerre, aux conflits, aux inventions liées et la volonté de se protéger. Tout comme l'invention de la poterie a longtemps été supposée être liée à l'agriculture, des découvertes de poteries datant d'au moins 20 000 ans en Asie, bien avant la notion d'agriculture, a remis cette théorie en question. Car Caral-Supe, que l'on peut considérer comme la plus ancienne réelle ville d'Amérique Latine à ce jour, démontre le contraire, et tout au long de son existence : pas de murs d'enceintes ou de protection, pas d'armes découvertes, et même son abandon n'est pas dû à un conflit guerrier, mais à une succession de catastrophes naturelles : gros séismes et changement climatique important, très bien documentés dans les diverses études récentes des lieux. J'ai déjà parlé de Caral-Supe dans cet article détaillé, je n'ajouterai donc ici que les dernières découvertes en ce qui la concerne : https://www.sciences-faits-histoires.com/blog/archeologie/la-civilisation-de-caral.html
La culture de Caral-Sepe est l'une des plus anciennes et des plus mystérieuses : Alors que la grande culture qui lui est contemporaine au nord, en Equateur, la culture de Valdivia, utilise abondamment la céramique, on n'en a trouvé aucune trace à Caral. Et pourtant, on a trouvé dans une tombe des céramiques de Valdivia, preuve qu'ils avaient des relations. Alors que la ville est constituée de bâtiments monumentaux bâtis sur d'énormes plate-formes (6 pyramides, un amphithéâtre, un bâtiment central monumental, un temple, de grandes habitations, des places rondes et creuses et rues), il n'y a aucune fortification ni murailles. Il n'y a même aucune forme d'art en tant que tel... mais par contre, il y a des instruments de musique et même tout un système utilisant le son et l'eau. En effet, de nombreuses flûtes en os de condor y ont été découvertes, et l'étude de ces os prouvent que les condors venaient de la forêt amazonienne, à des centaines de kilomètres de là.
Caral-Supe - l'amphithéatre et la pyramide centrale (UNESCO). La pyramide dite « Mayor » est reconnaissable entre toutes avec son impressionnante architecture de pierres et sa place ronde enterrée. Cette dernière, située devant la pyramide, mesure 15 m de diamètre. Orientée au sud, la pyramide domine la vallée et la rivière Supe. Il s’agit sans doute de l’édifice le plus important de tout Caral. Elle est en tous cas la plus haute – avec ses presque 30 m. La pyramide semble ainsi présider la grande place centrale vers laquelle toute sa structure et son escalier principal sont tournés. Dans cette pyramide, on a découvert le corps d’un personnage jeune, qui devait avoir environ 19 / 20 ans. Il avait les doigts de la main et des pieds coupés. On ne peut s'empêcher de faire un lien avec les pratiques des égyptiens de la même période chronologique, puisqu'il est très connu qu'à l’époque pharaonique, la mutilation de cadavres, et donc de momie, était également monnaie courante afin d’obstruer le voyage vers une seconde vie...
Alors que le site, qui s’étend sur 626 ha, est maintenant situé sur un plateau désertique aride en surplomb de la verdoyante vallée de Supe, on s'est aperçu en fouyant qu'ils avaient transformé les lieux en véritable oasis. A cet endroit convergent beaucoup des rivières qui descendent des Andes, amenant les eaux des neiges fondues, et les créateurs ont installé un vaste système d'irrigation. Et il y cultivaient des légumes, (notamment les haricots, les courges et les patates douces) et des fruits, mais surtout massivement du coton, qui leur servait pour leurs vêtements et filets de pêche, mais aussi d'objet d'échange avec leurs voisins ou autres implantations. Leurs filets étaient échangés contre le poisson des habitants de la côte, car Caral n'était pas le seul lieu de cette culture : 21 autres sites ont été découverts les concernant et leur possible évolution en ce qui a été nommé la culture Chansay par les archéologues, dans la même vallée Supe. Un autre chose étonnante, c'est qu'ils ont aussi inventé le quipu, ce système d'archivage en noeuds de cordes, toujours utilisé par les Incas 4 500 ans plus tard !
146 datations au carbone 14, réalisées aux Etats-Unis, ont établi une assez bonne chronologie en ce qui concerne la ville principale :
Début des implantations (village) : vers 5000 avant Jésus-Christ (7000 ans avant le présent donc - un autre site près de la côté a été daté de -4900 ans).
Premières constructions de plus grande taille : – avant Jésus-Christ.
Remodelage général et annexion des places alentours : – avant Jésus-Christ.
Fin de la période d'agrandissement des bâtiments publics : – avant Jésus-Christ. -
Déclin, en même temps qu'un autre établissement, appelé Era de Pando, plus grand que Caral se développe dans la basse vallée : – avant Jésus-Christ.
Caral est progressivement abandonné et ses bâtiments sont enterrés : 2100-1800 avant Jésus-Christ. Référence : BCRP, « Caral, patrimonio cultural de la civilización », Revista Moneda, Lima, www.bcrp.gob.pe,
Les dernières découvertes : Découverte éventuellement en 1905 par Max Uhle, visitée par Paul Kosok et l’archéologue Richard Schaedel, en 1949, puis en 1975, par l’architecte péruvien Carlos Williams, une première fouille est faire en 1979 par l’archéologue suisse Frederic Engel, qui a creusé le site et dressé un plan de celui-ci. Les fouilles de la cité n'ont vraiment commencé que dans les années 1990 par Ruth Shady, qui procède enfin à des fouilles intensives plusieurs années et révèle sa grande ancienneté : le découvreur, comme le reste du monde, se désintéressent d'un lieu archaïque sans céramiques ni trésors. Caral est située dans la vallée de Supe, à 182 kilomètres au nord de Lima (Pérou actuel), à 23 km de la côte. Sur cette dernière, et en lien manifeste avec Caral, Áspero ou El Áspero, était situé sur la côte près de l’embouchure de la rivière Supe, qui, selon toutes les indications, était son port de pêche. D’autres sites situés dans la vallée de Supe et qui faisaient partie du noyau de la civilisation carale sont Miraya, Lurihuasi, Chupacigarro, Allpacoto, entre autres, ces centres principaux comportant tous des constructions monumentales.
Fouillé à partir de 2007, le site de Vichama, qui était une ville de la civilisation de Caral, a révélé en 2019 une fresque murale de plus de 3 800 ans, c'est à dire à la période de la disparition totale de cette culture (le grand site de Caral étant enterré volontairement et abandonné par ses habitants). La fresque représente un crapaud enroulant ses pattes autour de la tête d'un homme. Selon les archéologues, elle illustre " l'annonce de l'arrivée de l'eau ". " L'importance de cette fresque réside dans son ancienneté, puisqu'elle date de 3 800 ans, raconte Ruth Shady, la directrice des fouilles. Elle nous parle de l'importance de l'eau en temps de crise et nous amène à réfléchir sur ce thème."
Fait étonnant : Dans la mythologie inca (des milliers d'années plus tard donc), Vichaama est le dieu de la mort et le fils d'Inti. Sa mère a été assassinée par son demi-frère Pacha Kamaq, et il s'est vengé en transformant les humains créés par Pachacamac en roches et en îles. Ensuite, il a fait éclore trois œufs dont une nouvelle race humaine est née... La tradition orale (et l'aide des pétroglyphes comme l'a signalée une amazonienne dans une interview récente) ferait-elle remonter les origines des Incas aux Caralos ?...
La peinture murale pourrait donc représenter le crapaud apportant la pluie à l’homme. Les sculptures ont probablement été réalisées en période de pénurie et de famine, selon les chercheurs. Les explications sur la disparition de cette civilisation ont été trouvées par les fouilles : la région est soumise à beaucoup de séismes et plusieurs réparations, au fil du temps, ont été repérées. Mais il semble qu'un gros séisme, alors que survenait une longue période de sécheresse, aient achevé cette civilisation, convainquant probablement son peuple à migrer ailleurs.En effet, de grosses fissures dans les bâtiments, non réparées lors de son ensevelissement, ainsi que la rupture et destruction de ses systèmes d'irrigation ont été prouvés lors des fouilles. Une succession proche de catastrophes donc expliquent la disparition de cette civilisation... qui a pu éventuellement renaître ailleurs, et appellée différemment par l'archéologie moderne... peut-être à Bandurria, plus au sud ?
Lire la suite ci-dessous :
Caral occupe une superficie de 66 ha (65 000 m2 ), divisée en deux zones, l'une centrale et l'autre périphérique. Dans la zone centrale ou zone nucléaire, s'étendent 32 structures publiques et plusieurs complexes résidentiels, qui sont distribués en deux parties :
La moitié supérieure (Caral Alto), au nord, possède les plus grands bâtiments publics et résidentiels de la ville : sept bâtiments monumentaux (pyramides), deux places circulaires en contrebas (devant deux pyramides), deux espaces de rassemblement (Plaza Central et Plazuela de la Huanca), des logements pour les "fonctionnaires" ainsi qu'un vaste complexe résidentiel pour les artisans et les domestiques. La pyramide majeure (Secteur E) est le bâtiment le plus imposant. Il mesure 150 m de long, 110 m de large et 28 m de haut. Il surplombe la place centrale de la ville, un vaste espace où l'on croit que s'y tenait des foires. En raison de son emplacement et de sa taille, il est supposé qu'il s'agissait du bâtiment principal de Caral. Il fait partie d'un complexe complété par un enclos "rond-carré" et d'un ensemble de plates-formes en quinconce. La pyramide la Carrière (Secteur B), ainsi appelé parce que construit sur un promontoire rocheux autrefois utilisé comme carrière. Au sommet, il y a un autel circulaire, avec un grand foyer et des conduits souterrains. La pyramide Mineure (Secteur G), dont l'escalier principal était à l'origine situé du côté nord, puis il a été déplacé du côté ouest. La pyramide Centrale (Secteur C), la deuxième en dimension, avec une hauteur de 18 m. Elle est située à l'ouest de la place centrale. Un carré rituel a été mis au jour. L'édifice la Galerie (Secteur H), le troisième en dimension, situé à l'extrémité est de la ville. Au sommet se trouve une galerie souterraine. L'édifice de la Banqueta (Secteur N), est un temple de dimensions plus petites, avec des preuves de modifications à diverses périodes. Les bâtiments spéciaux (sous-secteur E2-E3), composés de deux bâtiments pyramidaux, différenciés à l'origine, mais qui ont ensuite été convertis en un seul. La pyramide La Huanca (Secteur I), devant sa façade se trouve un monolithe enfoui dans le sol, appelé La Huanca, d'une hauteur de 2,15 m.
La moitié inférieure (Caral Bajo), au sud, constituée de bâtiments plus petits, comme le complexe architectural de l'Amphithéâtre, le bâtiment de l'Autel circulaire et un complexe résidentiel, également de plus petite taille. Le Temple de l'Amphithéâtre (Secteur L). C'est un complexe fortifié, avec un enclos rituel en forme d'amphithéâtre, qui est le plus grand de la ville, avec 29 m de diamètre. C'est la structure la plus imposante de Caral Bajo et la plus connue de tout le village après la Grande Pyramide. Le bâtiment de l'autel circulaire (secteur P), où l'accent est mis sur un autel circulaire avec foyer et ses conduits souterrains.
La zone périphérique contient des ensembles d'habitations répartis à la manière d'îlots, adjacents à la vallée. Il est à noter que les constructions résidentielles n'étaient pas seulement des habitations domestiques mais aussi des ateliers.
En 2004, un quipu a été découvert dans une cache aménagée dans le sous-sol d'une pyramide. Les ouvriers qui ont bâti les pyramides transportaient les roches de la rivière au chantier dans des sacs de roseaux (les Chicras). Mais, plutôt que de vider leur sac, ils le jetaient avec son contenu dans la pyramide ce qui constitue aujourd'hui de bons indicateurs de l'époque, laissés intacts par le temps sec du Pérou. Ces roseaux ont donc servi à des datations très précises. Les chicras avaient une fonction antisismique. Chaque pyramide est de taille différente. Les murs de ces structures pyramidales étaient enduits de boue et peints en blanc ou en jaune clair, et parfois en rouge.
L'agglomération de Caral pourrait correspondre à un type de « cité-mère », ou foyer de civilisation. Dans ces lieux, des familles se sont unies pour passer de petits groupes à des groupes organisés et hiérarchisés, centrés sur la politique et la religion, première étape vers la civilisation en tant que telle. Les estimations les plus conservatrices et minimales estiment que la ville sacrée de Caral comptait de 1 000 à 3 000 habitants et que la vallée de Supe en comptait à peu près 20 000 au total. La découverte de la"Dame des quatre tupus" en 2016, à Áspero, confirme l’importance des femmes dans le développement de la civilisation de Caral et la présence féminine à des postes d’élite aux premiers stades de la civilisation. La femme a été retrouvée dans l’édifice public Los Idols d'Áspero en position fléchie, la tête en bas, placée dans un trou creusé dans un dépôt de cendres et de matières organiques. Le corps était enveloppé d'un linge de coton et d'une natte de roseau, fixée avec des cordelettes. Les résultats des analyses ont révélé qu'il s'agirait d'une femme dans la quarantaine, ayant un statut social élevé en raison des matériaux associés à la sépulture, tels que quatre tupus (épingles en os de mammifère), avec des motifs d'oiseaux et de singes. En outre, elle portait un collier avec des perles de crustacés et un pendentif en Spondylus.
Il a été proposé que Caral soit le siège d'une communauté formée par plusieurs ayllus ou groupes familiaux, dirigée par les chefs de ces ayllus, dont l'un serait le "principal" (Curaca) et les autres ses homologues. Ce système de gouvernement se serait également mis en placet dans d'autres localités situées dans la vallée de Supe et dans d'autres centres situés dans des régions plus éloignées, comme Las Haldas et Sechín Bajo (vallée de Casma), Kotosh (bassin de Huallaga), Huaricoto et La Galgada (chaîne de montagnes Áncash). Ils partageaient tous la même tradition et formaient un vaste réseau bien organisé de réciprocité et d'échange.
Toute cette zone, située dans la partie centre-nord de l'actuel Pérou, serait donc le lieu où s'est forgée la civilisation andine. Bien qu'il soit nécessaire de souligner que, de toute cette vaste zone, c'est la vallée de Supe qui a connu le plus grand développement, puisque l'on a détecté une vingtaine de colonies urbaines aux bâtiments publics monumentaux, constituant ainsi le foyer de plus grande densité de population si on la compare aux autres vallées enregistrées. En raison de sa taille et de sa complexité monumentale, Caral devait sans doute être à la tête de l'ensemble du réseau de villages de la vallée du Supe.
Une statuette montrant une mère tenant un bébé - Caral, 5000 ans.
Parmi les objets retrouvés par les archéologues, on compte des instruments de musique, fabriqués à base d’os de pélicans et de condors, ainsi que des éléments laissant penser que cette civilisation utilisait des drogues, peut-être même des aphrodisiaques. En revanche, aucune poterie n'a été retrouvée. Caral est généralement considéré comme une culture "précéramique", c'est-à-dire qu'elle n'a pas développée la technique de la poterie (c'est-à-dire des pièces modelées en argile et cuites). Pour Ruth Shady, les "caralinos" n'avaient pas besoin de céramique parce qu'ils avaient des calebasses, des cuillères et des assiettes en bois gravées avec des pierres, donc, selon elle, il faut donc plutôt les qualifier de culture "sans poterie", bien qu'ils aient modelé de petites idoles anthropomorphes en argile, les laissant sécher au soleil. Ces statuettes, représentant des figures masculines et féminines, ont été retrouvées fragmentées et feraient partie de rituels liés à la rénovation des bâtiments et au culte de la fertilité. De ces représentations, on peut déduire les vêtements, la parure et la coiffure des habitants de Caral (voir photo en haut et ci-dessous de certaines retrouvées entières, et dans mon précédent article).
d'autres statuettes de la civilisation de Caral : la population ou les dirigeants étaient-ils cosmopolites ? Des cheveux peints en blonds, roux et noirs, des yeux ronds ou bridés, des caractéristiques physiques distincts sont-ils un tel indice ?
Trouvées dans la pyramide Huanca appelé La, la découverte de trois figurines d'argile bien conservé a provoqué la joie de la communauté archéologique.
Un bon exemple montre un personnage masculin de rang social élevé qui a été placé comme une offrande, sous une nouvelle plate-forme de la pyramide dans le cadre d'un rituel lors de la restauration de la construction. Le personnage est nu et assis, les jambes croisées, les yeux fermés et la bouche semi-ouverte. Il a une coiffure avec cinq touffes sur le dos. Fait intéressant, ses jambes ont été brisées avant d'être enterrées.
Dans la pyramide Cantera a été trouvé une statuette féminine sans tête, sans jambes et un seul bras - enterrée comme une offrande au cours de la construction d'une salle d'apparat.
Dans la pyramide, l'archéologue Galería a trouvé une tête en argile qui faisait partie à l'origine d'une grande statuette d'homme, elle a également une coiffure qui ressemble à un turban, dans un style similaire à la figurine d'abord mentionné de La Huanca.
Les statues ont fourni des informations considérables sur la structure sociale complexe qui a caractérisé la civilisation de Caral. On suppose qu'elles ont remplacé les êtres humains dans les rituels sacrificiels liés à la rénovation des bâtiments et à la fécondité. Elles ont également fournies de précieux renseignements sur les différents styles de vêtements, coiffures et parures comme des indicateurs de genre. Les découvertes ont également souligné l'importance de la place des femmes au sein de la structure sociale, comme en témoignent les deux statues découvertes ces dernières années dans le site voisin de Miraya d'une prêtresse et son compagnon de sexe masculin. La femme, de statut social élevé est représentée dans une position solennelle en costume somptueux et avec de nombreux ornements, l'homme, quant à lui, semble clairement attendre sa décision.
Il semble que les femmes dans les premières civilisations se soient souvent trouvées dans des postes d'importance, et c'est en tous cas une position que l'on retrouve beaucoup dans les cultures anciennes du Pérou, mais aussi ailleurs : les chamans préhistoriques en Eurasie ou Proche-Orient étaient souvent des femmes. Jusqu'à présent, les archéologues ont trouvé plus de 150 figurines dans la vallée de Supe, toutes en terre crue de 5 à 11 cm de hauteur.
Trois ensembles composés d'instruments à vent ont été découverts. Un ensemble de 38 cornets (trompes), faits d'os de guanaco et de cerf. Un ensemble de 32 flûtes transversales, en os de condor et de pélican, avec des motifs zoomorphes. Les flûtes ont été datées au radiocarbone de 2170 ± 90 avant notre ère. Un jeu de 4 flûtes de Pan, en roseaux liés par des fils de coton.
Monolithe : Des preuves ont été trouvées que les hommes de Caral avaient des connaissances en astronomie, qu'ils ont appliquée dans l'élaboration d'un calendrier, lié à la célébration des festivités et autres activités économiques, religieuses et civiques. Ces connaissances ont également été appliquées à l'orientation des bâtiments publics.
On a trouvé, par exemple, des géoglyphes et des lignes éparpillés dans les plaines désertiques, à côté de pierres sculptées dispersées, ainsi qu'une enceinte souterraine couverte à l'origine, qui semble être un observatoire. Il convient également de mentionner un monolithe (ou huanca) planté dans le sol d'une place publique, qui aurait été un instrument d'observation astronomique.
Géoglyphe : En 2000, Marco Machacuay (responsable des fouilles à l'époque) et son collègue Rocío Aramburú ont découvert près de Caral, une grande forme tracée sur le sol par des alignements de pierres rondes. Cette image, connue sous le nom de géoglyphe, se trouve sur le sol du désert à l'ouest du site principal de Caral. Des lignes forment le dessin d'un visage humain avec de longs cheveux lisses et une bouche béante. Il ressemble aux figures hurlantes et saignantes gravées sur les murs de pierre d'un site appelé Cerro Sechín, dans la vallée de Casma à 240 km plus au nord. La signification exacte de cette figure n'est pas claire, mais on estime qu'elle a été dessinée à peu près à la même époque que Caral.
Le géoglyphe de Caral (trouvé sur un site proche à l'ouest, Chupacigarro), paru dans la presse en 2000. Un géoglyphe parmi les plus anciens au monde donc.
Situation et principaux sites de la civilisation de Caral, reconstitution.
Pour découvrir Caral-Supe et sa civilisation étonnante, vous pouvez aussi regarder et écouter les commentaires du film de Mr Patrice Pouyard, "Batisseurs de l'Ancien Monde", qui contient de très belles images de ce site et y revient d'ailleurs plusieurs fois lors de ses commentaires :
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Avant de parler d'une autre culture identifiée par les archéologues, Sechin, je dois parler d'un site également dans la région de Lima, le site péruvien de Bandurria, près de Huacho, puisque sa datation remonte à 5000 ans avant le présent, il est donc aussi ancien que les grands monuments de Caral.
C'est un site monumental datant de plus ou moins 5000 ans, correspondant chronologiquement à la période dite Précéramique tardive ou période Archaïque tardive, qui se déroule de 3500 à 1800 avant Jésus-Christ. Le site se trouve dans la zone appelée Playa Chica (Petite plage), à hauteur du kilomètre 141 de la Route panaméricaine nord (Carretera Panamericana Norte). La zone archéologique occupe une aire de 54 hectares et comporte avant tout les ruines d'un superbe temple de l'époque.
Le site de Bandurria avec un étonnant amphithéâtre en forme de trou de serrure devant le grand temple.
Les zones entourant Bandurria comprennent la zone de Playa Chica et la zone humide côtière connue sous le nom de Humedal del Paraíso.
Bandurria a été découverte le 6 avril 1973 lorsqu'un canal de drainage de l'irrigation de Santa Rosa a débordé et a commencé à détruire le site archéologique, inconnu à ce jour. L'ingénieur Domingo Torero a été le premier à réaliser que l'eau d'irrigation transportait les restes des décharges, des champs de cendres, des pierres et des sépultures humaines. Pour cette raison, lui et certains résidents de Huacho et des étudiants ont commencé un sauvetage pour récupérer les matériaux archéologiques des eaux.
Plus de trente ans après la découverte de Bandurria, en 2005, les travaux de recherche menés par l'archéologue Alejandro Chu Barrera permettaient de découvrir des structures pyramidales (Zone monumentale).
Peu d'informations sur ce très ancien site, qui n'est rattaché à aucune culture particulière à priori, sinon qu'il a été construit en même temps que Caral, bien qu'il se situe bien au sud de la vallée de Supe. Lors de son sauvetage des eaux, un grand nombre de sépultures ont également été retrouvées, dont les restes humains étaient enveloppés dans des balles de nattes et de tissus entrelacés de grosses pierres sur le dessus.
Par la suite, le Dr Rosa Fung a effectué des recherches dans les années 1973 et 1977. Dans les fouilles effectuées en 1977, Fung (1988) a signalé l'existence de petites structures de fondation en pierre et d'un petit monticule situé à l'extrême sud-ouest du site, de fonction clairement non domestique. Une partie de cette zone a été partiellement nettoyée et des preuves stratigraphiques ont montré qu'elle correspond à l'occupation finale du site. Fung a trouvé deux occupations précéramiques claires. Le premier a du radiocarbone datant de 4500 ± 80 Avant le Présent (ce qui correspondrait à la base de cette première occupation), jusqu'à 4300 ± 90 Avant le Présent (correspondant au niveau 3). La deuxième occupation n'a pas de dates publiées, mais serait associée à unepopulation brachycéphale qui utilise des paniers pour les enterrements des adultes. Le monticule susmentionné n'a pas été étudié en détail, mais il est affecté à l'occupation ultérieure du site.
Ces fouilles ont récupéré d'abondants matériaux archéologiques, parmi lesquels se distinguent des textiles entrelacés et des paniers. Des perles de pierre, une pierre «vêtue» d'un textile entrelacé dans l'enterrement d'un garçon et une figurine d'argile non cuite ont également été retrouvées à la base de la première occupation (Fung 1988). Ces travaux ont conduit l'architecte Carlos Williams (1980) à inclure Bandurria comme "village avec temple", dans sa typologie de l'architecture primitive des Andes. Ces travaux ont confirmé l'importance du site archéologique, dont la date la plus ancienne est 3550 ans avant Jésus-Christ, donc le premier village associé à l'architecture publique. Malheureusement, Bandurria a fait l'objet d'une destruction systématique qui a commencé avec l'inondation de l'irrigation en 1973. En 2002, nous avons visité le site archéologique pour la première fois et avons noté qu'il a été envahi et détérioré par des résidents regroupés dans la coopérative artisanale autoproclamée « José Olaya », qui occupait le côté sud du site avec des maisons et des enclos précaires. Ces colons sont dédiés à l'extraction du roseau, de la quenouille et du roseau.
À la suite d'une plainte déposée par nous auprès de l'Institut national de la culture, le 29 octobre 2002, la zone archéologique monumentale de Bandurria a été déclarée patrimoine culturel de la nation, et un projet de recherche par l'auteur et une équipe d'archéologues et d'étudiants de l'Universidad Nacional Mayor de San Marcos de Lima. Cette étude cherche, à travers des fouilles archéologiques dans la région, à définir les caractéristiques de l'occupation pré-céramique de Bandurria et à déterminer les facteurs qui ont permis à des sociétés comme Bandurria d'atteindre des niveaux complexes d'organisation sociale, comme on le voit à Caral, la plus ancienne ville de l'Amérique et le berceau de la civilisation dans les Andes.
Le Complexe archéologique de Cerro Sechín, aussi appelé Sechín ou Sechín de las Estelas (Sechín des stèles), est situé dans la province de Casma du département d'Áncash au Pérou, à 365 km au nord de la capitale Lima. Le site est situé à 90 m d'altitude sur une colline granitique à 5 km de la ville de Casma, capitale de la province, près du confluent de la rivière Sechín (au nord) et du fleuve Casma (au sud).
Le site a été découvert par les archéologues péruviens Julio César Tello et Toribio Mejía Xesspe en 1937 qui le considéraient comme la capitale de toute une culture, appelée Culture Casma/ Sechín. Des recherches ultérieures ont déterminé que Cerro Sechín est antérieur au sanctuaire de Chavín, faisant de Cerro Sechín le précurseur de l'architecture et de l'iconographie de Chavín. En termes de fonction, Cerro Sechín servait de lieu d'administration centrale pour la production, la distribution et les stocks de nourriture, et aussi de lieu de culte en tant que centre cérémoniel.
On ne sait pas qui a créé Cerro Sechín, comment il a été construit ainsi que la nature des cérémonies qui s'y déroulaient. On sait également peu de choses sur la communauté associée au site. Le site date d'environ 1600 ou 1800 av. J.-C., c'est-à-dire vers la fin de la période archaïque Andine et serait resté en service jusqu'à environ 1500 av. J.-C., donc avant le début de la culture Chavín.
Les vestiges de la cité de Sechin - Crédit Sylvain2803
Outre Cerro Sechín sur la rive gauche du rio Sechín, il y a 3 autres sites alentour ; Sechín Alto, Sechín Bajo aussi sur la rive gauche et Taukachi-Konkan au nord sur la rive droite du rio Sechín.
Bien que la zone occupe environ cinq hectares, les monuments sont regroupés sur un seul hectare.
La construction principale est rectangulaire, avec des angles arrondis et un mur périmétrique de monolithes et de stèles gravées, qui est de construction antérieure. Un double escalier menait au sommet de ce temple d'environ 4 mètres de haut, mais il est en ruine, détruit par les inondations.
Cet édifice central, est jouxté par deux autres (bâtiment A et C) et deux plates-formes (plate-forme Julio César Tello et plate-forme Rafael Larco).
Dans l'édifice principal, deux structures ont été identifiées, l'une en adobe et l'autre en pierre. L'édifice de terre, le plus ancien, présente un remodelage en trois phases, qui ont été datées entre les années 2400 et 2300 av. J.-C. L'édifice en pierre recouvre cette structure d'adobe.
Sa caractéristique la plus importante est sa façade constituée de monolithes à face plane sur lesquels sont gravés des représentations dramatiques de corps mutilés en offrande aux dieux et des "prêtres guerriers". Ces dalles du Cerro Sechín pourraient représenter les plus anciennes sculptures monumentales connues dans les Andes centrales.
Crédit photo : Diffusion
Les bas-reliefs gravés sont au nombre d'environ 300; des guerriers armés de haches, aux victimes décapitées et mutilées, en passant par les parties du corps. Les personnages sont de deux types : les guerriers-prêtres (portant une arme ou un sceptre) et les victimes démembrées ou leurs abats (principalement têtes, membres, yeux en brochette, intestins, vertèbres et viscères). Ces figures représentent des humains et des demi-dieux, mais il n'y a pas d'animaux. A l'intérieur du bâtiment en pisé, la décoration principale est la mieux conservée. Elle représente deux poissons mythologiques. Une autre figure représente un homme saignant.
Les techniques de sculpture sont des coupes biseautées, comme celles que l'on trouve sur les contours du corps et des incisions peu profondes, pour les paupières et les lèvres.
Ces figures sculptées dans les pierres qui ornent la façade du monument principal ont eu différentes interprétations:
Pour leur découvreur, Julio C. Tello, ce sont des scènes de batailles, sculptées en commémoration d'une grande victoire obtenue dans ce lieu, thèse que défendait aussi Arturo Jiménez Borja (es). Mais à part cette représentation d'une éventuelle bataille, aucune fortification ou protections n'a été trouvé en ce qui concerne Sechin, ni armes à priori...
Une autre théorie de Victor M. Paredes Ruiz est que le site était un laboratoire d'études anatomiques de haut niveau, ce qui expliquerait l'exposition explicite de diverses parties du corps humain, comme les viscères et les os, et la présence de chamans aux ongles longs. Il est vrai que les connaissances en chirurgies, trépanations et momifications sont étonnantes parmi tous ces peuples et très tôt.
Une position marxiste a soutenu qu'il s'agirait de la représentation d'une rébellion populaire écrasée dans le sang par l'élite dirigeante.
Pour Federico Kauffman Doig (es), ce serait une mise en scène de sacrifices humains, dans le cadre d'un culte propitiatoire de subsistance, pour contrer les famines causées par les sécheresses ou autres fléaux naturels.
Près du site principal se trouvent deux autres complexes archéologiques du même nom : Sechín Alto (haut) et Sechín Bajo (bas).
Sechín Alto : 9° 27′ 58″ S, 78° 14′ 33″ O- Se trouve sur la même rive de la rivière Sechín, au nord-est de Cerro Sechín. Il est considéré comme le plus grand complexe architectural du Pérou, couvrant 300 à 400 hectares.
Sechín Bajo : 9° 28′ 50″ S, 78° 15′ 32″ O- Plus proche du Cerro Sechín, ce petit site a été fouillé depuis les années 1990 et dans sa strate la plus profonde a été trouvée, en 2008, les restes d'un carré circulaire de pierre et d'adobe, l'Arcaico Tardío, daté du XXXVe siècle av. J.-C. (3500 Avant JC !).
Sechin Bajo est donc pour l'instant le plus ancien site monumental de cette culture :
Peter Fuchs, de l'Institut d'études latino-américaines de l'Université libre de Berlin, dirige avec sa collègue Renate Patzschke l'équipe germano-péruvienne de dix personnes travaillant sur ce site depuis 1992. Il raconte : « Cette année, nous voulions fouiller à l'écart d'un grand palais déjà étudié lors des années précédentes, datant de 1 600 ans avant notre ère ». Dès les premières semaines de la fouille, les archéologues mettent au jour d'importants vestiges. Ils révèlent ainsi la présence d'une place circulaire de douze mètres de diamètre, délimitée par des restes de murailles, ainsi que des escaliers et des corridors, construits en briques et en pierres transportées depuis les collines voisines, attestant de l'existence de plusieurs bâtiments ayant jouxté la place.
Leurs dimensions, plus de 100 mètres de long pour l'un, et quarante pour l'autre, attestent de l'importance de la structure mise au jour. Quant aux briques, d'une taille de dix centimètres sur quinze (YH : des dimensions fixes étonnantes !), elles portent encore la trace des doigts de ceux qui les ont façonnées ! Sur le sol de l'un des bâtiments, qui servait vraisemblablement de lieu de culte pouvant accueillir plusieurs centaines de personnes, les archéologues ont retrouvé des milliers de coquilles de moules, ainsi que des restes de foyers. Contrairement aux apparences, il ne s'agit pas, d'après les chercheurs, de restes de repas, mais des vestiges de rites religieux. La forme circulaire de la place, et le soin apporté à la réalisation des bâtiments prouve qu'il s'agissait d'un lieu de cérémonie, où les habitants des environs venaient pratiquer leur culte religieux.
En soi, la découverte de ces ruines constitue une belle récompense pour les chercheurs, qui ne s'attendaient pas à exhumer, à proximité des temples déjà connus, de nouveaux vestiges aussi importants. Mais ils ne sont en fait pas au bout de leur surprise. À leur retour en Europe, les archéologues allemands font dater au carbone 14, à l'Université de Heidelberg, vingt-cinq échantillons de matière organique prélevés sur le site, extraits essentiellement de coquilles de moules et de charbon de bois prélevé sur les foyers. Résultat : toutes les dates obtenues sont situés autour de 5 500 ans ! Cette fois, la découverte prend des allures d'événement.
« Cela signifie que nous sommes, à des périodes reculées, en présence d'une société complexe, capable d'ériger des édifices de grande taille. De plus, la qualité et la solidité des murs, et la maîtrise apportée à la fabrication des briques en argile, prouve que les bâtisseurs de Sechin possédaient des compétences techniques et architecturales très poussées », analyse Peter Fuchs.
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Les implications de la découverte sont à plusieurs niveaux. Régional, tout d'abord. Avec une telle ancienneté, la cité cérémonielle de Sechin Bajooblige les archéologues à revoir la chronologie des premières civilisations andines. On pensait que les premières cultures capables d'ériger de tels temples étaient apparues aux alentours de 1 600 avant notre ère, également sur la côte nord-péruvienne. En particulier, le site de Huaynunà, étudié dans les années 1980 indiquait la présence d'un monument, de poteries complexes, ainsi que la maîtrise d'une agriculture à grande échelle. « À Sechin Bajo, les structures découvertes sont plus complexes, et elles apparaissent presque 2 000 ans plus tôt », commente ainsi Peter Fuchs.
Alors, Sechin Bajo est-elle en mesure de rivaliser avec les premières cités apparues en Orient ? Du point de vue de l'âge, elle en a le pedigree, puisqu'elle se situe dans la même fourchette que les plus anciennes villes connues à ce jour, dans la région de Sumer, datant de la fin du Ive millénaire avant notre ère. Concernant sa taille et la complexité de son plan d'urbanisme, il est encore trop tôt pour répondre, car une grande partie du site reste à fouiller. Des maisons d'habitation, des rues ou des ruelles jouxtent-elles les temples et la place circulaire exhumés cet hiver 2008 ?
En août 2019, un escalier estimé à 4 000 ans a été découvert à l'intérieur du bâtiment principal :
La structure est faite de pierre et de boue et est une voie d'accès - jusqu'ici inconnue - à la galerie lithique, couverte de grandes dalles de pierre qui se trouve dans le bâtiment principal de Sechín. " Il s'agit d'un très vieil escalier, il est estimé à au moins 4 000 ans. Nous sommes actuellement dans la phase d'étude architecturale qui nous permet d'avoir plus de détails sur cette infrastructure ", a expliqué le chercheur. En entrant dans cet escalier, vous pouvez accéder à un niveau, une partie du bâtiment principal de Sechín, où les seigneurs de la culture se rencontreraient. En outre, des figures habituelles sur les murs, des traces de peinture rouge ont été trouvées, une indication que des couleurs auraient pu être utilisées dans cette culture.
Encore de nouvelles découvertes en novembre 2019 : " Une structure architecturale, semblable à une pyramide à des fins cérémonielles apparentes et vieille d'au moins 5 000 ans, a été retrouvée grâce aux travaux de fouilles effectués dans le complexe archéologique Cerro Sechín, dans la province d'Ancashina de Casma.
Il s'agit d'une architecture d'argile échelonnée, d'au moins 3,20 mètres de haut et 5 mètres de large. Pour le localiser, l'équipe d'archéologues et d'ouvriers du projet archéologique de Sechín a dû creuser environ six mètres de profondeur et enlever un grand nombre de pierres de remplissage.
L'archéologue Ubillús Monica Suarez, coordinatrice du projet archéologique Sechin, a déclaré que la pyramide est située à l'intérieur du centre dans le sud, dans le bâtiment principal, donc elle est présumée avoir été utilisée à des fins cérémonielles.
" C'est d'une très grande importance dans ces sites cérémoniels, il a eu un objectif cérémoniel, mais nous devons encore faire des analyses telles que la datation au carbone et d'autres tests " a commenté l'archéologue. Et associés à cette infrastructure, l'équipe de chercheurs a également découvert deux crânes, l'un en tant qu'adulte et l'autre en tant qu'enfant dans les startes inférieures; tandis que sur le côté était un corps démembré; ce qui rend la théorie de pratiques cérémonielles plus puissante.
À propos de la structure en forme de pyramide à gradins, le chercheur a déclaré qu'il était très possible qu'elle servait d'escalier pour accéder à un niveau supérieur.
" Il y a un mur d'adobe au sommet, et dans la boue, vous pouvez voir les empreintes de pas des Sechín, qui les auraient apparemment laissées comme symbole de leur travail ", a-t-elle dit. " Ces restes squelettiques seront soumis à des analyses, précise Suárez Ubillus, qui seront effectuées à l'étranger et vont de 250 $ à 500 $ pour chaque échantillon."
Les travaux d'excavation de cette première saison ont duré trois mois, qui s'achèvent ce jeudi 21 novembre 2019. Ces nouvelles découvertes s'ajoutent aux précédentes, qui étaient un escalier et les restes d'un chien qui appartenait également à la culture Sechín. Au total, six professionnels et dix travailleurs ont travaillé pendant tout ce temps, malheureusement sans aide budgétaire, gratuitement...
" Les fouilles reprendront l'année prochaine, mais cette fois nous voulons le faire avec des institutions sérieuses. Le soutien que la municipalité de Casma nous a offert, ne s'est pas concrétisé car ils voulaient l'allouer à des choses qui n'étaient pas utiles au projet, nous ne l'avons donc pas accepté ", a déploré l'archéologue.
Notons que de nombreux vestiges de textiles ont également été trouvés à Cerro Sechin.
Voici une conférence de début 2019 de Peter Fuchs, de l'Institut d'études latino-américaines de l'Université libre de Berlin, qui montre beaucoup de photos de ses fouilles (en anglais) et parle de ses découvertes et conclusions : " par PETER R. FUCHS et RENATE PATZSCHKE de l'Université libre de Berlin et JESUS BRICEÑO R. avec le Ministerio de Cultura, Trujillo, "Archéologie et rituels à Sechin Bajo, Casma, Pérou". Les enquêtes à Sechin Bajo ont identifié une architecture durable avec une séquence de quatre constructions différentes, chacune construite en partie au-dessus de la structure précédente. Le premier bâtiment, une plate-forme de deux mètres de haut avec une surface d'au moins 600 mètres carrés, a été érigé au début du IVe millénaire av. (6000 ans avant le présent donc) Cette plate-forme a subi cinq modifications avec l'ajout de quatre places circulaires englouties et d'une cour rectangulaire engloutie dans un processus qui représente l'essor de l'architecture monumentale dans les Andes centrales. Vers 3000 avant JC, le bâtiment a été soigneusement rempli et scellé avec un sol en argile compact, et une deuxième structure a été érigée au sommet. Deux autres structures monumentales ont suivi jusqu'à ce que le site soit abandonné vers 1400 av. Cette séquence architecturale s'étalant sur plus de 2000 ans présente non seulement un aperçu unique du développement des techniques de construction, mais permet également d'examiner de près l'émergence et les changements des rituels, des visions du monde et des comportements sociaux reflétés dans l'architecture."
Cet article est un peu la suite de celui-ci :https://www.sciences-faits-histoires.com/blog/archeologie/la-civilisation-de-caral.html, mais va avoir une seconde partie tant il y a un apprendre et écrire sur toutes ces premières cultures qui se sont enchaînées jusqu'à celle de Chavin (dont les études sur l'acoustique nous donne un certain lien avec les musiciens de Caral). A suivre donc prochainement pour Pérou : Caral-Supe - Bandurria - Sechin - Kotosh - Chavin 2.
Yves Herbo et Traductions, Sciences-Faits-Histoires, 21-06-2020