Pérou, de nouvelles découvertes archéologiques
Un sanctuaire de rituels incas a été découvert par des explorateurs espagnols dans la zone montagneuse de Vilcabamba au Pérou, à l'aide de relevés obtenus par images satellites. Menée par l'explorateur et écrivain basque Miguel Gutiérrez Garitano, l'équipe a découvert un grand complexe archéologique composé d'au minimum 55 enceintes différentes. « Elles sont situées dans la montagne la plus élevée de la zone, dans un lieu que l’on peut découvrir uniquement à l’aide d’images satellites », a confié Miguel Gutiérrez Garitano au quotidien espagnol El País.
« Nous avons trouvé des preuves qui laissent à penser que cette montagne a pu abriter le rituel de Capacocha, comme nous avons pu relever deux constructions disposées près du sommet, elles sont identiques à celles qui figurent au volcan Llullaillaco et qui ont servi vraisemblablement à préparer les enfants avant le dernier rituel du sacrifice. Il y a une plate-forme de pierres à proximité où pourraient avoir été enterrés ces enfants sacrifiés », a ajouté l'écrivain (qui a recu un prix en 2011 pour son livre « La aventura del Muni »). Le rituel de Capacocha est une cérémonie incluant le sacrifice d’enfants, décrite par plusieurs chroniqueurs du 16e siècle. En 1999, trois enfants Incas avaient été découverts dans les neiges du volcan Llullaillaco, ce qui a conforté la véracité de ces textes. Il a ajouté « les ruines sont en relation avec le Royaume inca de Vilcabamba. Il se peut que les vestiges que nous retrouvions puissent démontrer l’existence du rite de Capacocha, ce qui, selon les experts, serait une découverte extraordinaire ». (YH : notons que la rareté des traces (et donc preuves) de ces sacrifices humains chez les Incas font que ces rituels étaient probablement très rares et exceptionnels, probablement plus rares que les exécutions massives organisées par certains rois européens !)
Les ruines, jusque-là inconnues par les scientifiques et localisées par cette expédition audacieuse qui a utilisé, entre autres, des techniques de télédétection; se situent entre 3 700 et 5000 mètres d’altitude et s’étendraient sur une douzaine d’hectares.
L’experte du monde andin Carmen Martin Rubio, qui a eu accès aux documents et aux informations de l’expédition, estime que « ce lieu correspond à l’une des montagnes sacrées, appelées par les incas Apus où un culte à l’eau était rendu en parfaite union avec le dieu du soleil, Inti qui fécondait la déesse terre, la Pachamama, la mère des femmes et des hommes des Andes. La présence d’une plate-forme sur le sommet de la montagne indique que, très probablement, durant les périodes de sécheresse on donnait en offrandes des enfants, un rituel appelé Capacocha semblable à celui trouvé au volcan Ampato à Arequipa et au Llullaillaco à Salta, ou peut-être qu’elles avaient lieu pour invoquer la protection de l’Apu quand des guerriers transitaient par les hauts chemins construits par le Tahuantinsuyo et prenaient la direction de territoires lointains dans le but de les annexer à leur Empire. La découverte scientifique de cette montagne sacrée est très importante, car en plus de conserver de profonds mystères, qui vont émerger avec la découverte, les structures qu’elle renferme, à sa base, sont seulement comparables à Llullaillaco ».
L’expédition basque a informé le gouvernement du Pérou des découvertes effectuées et dans les prochains mois elle présentera un projet d’étude archéologique qui comprendra des travaux de prospection superficielle et d’excavation de surface. L’archéologue reconnu de l’équipe, Iñigo Orue considère que « toute la montagne s’organise comme un énorme gisement dont il est impossible de mesurer l’envergure avant qu’un travail archéologique de grande ampleur ne soit réalisé ».
À l’heure actuelle, les explorateurs ont simplement répertorié la zone en relevant des coordonnées GPS. Dès lors, ils vont chercher la participation de l’Université du Pays Basque et n’excluent pas d’obtenir l’aide de l’UNESCO et l’Agence de coopération des Affaires étrangères d’Espagne, ils veulent que ce soit un projet officiel « pour aider à prévenir le pillage » et conserver ainsi un patrimoine national qui enrichit l’ensemble de l’humanité, comme a tenu à le souligner Garitano Gutierrez.
tout au sommet de la montagne...
Sources : http://arqueologia-paleoramaenred.blogspot.com.es/2015/10/localizan-santuario-inca-desconocido.html
http://www.elmundo.es/ciencia/2015/10/22/56277ecaca4741366a8b45ff.html
photos: JAVI JANER
https://twitter.com/Xploradora2015
Pérou : Nouvelle découverte archéologique dans la zone d’Ollantaytambo
Alors qu’ils effectuaient des travaux d’entretien sur le site du parc archéologique d’Ollantaytambo, au Pérou, des membres du personnel de la Direction décentralisée de la Culture de Cuzco ont découvert des terrasses, une « colca », et une enceinte cérémonielle sur le site de Las Peñas, situé à proximité de la voie qui conduit jusqu’à l’Abra Málaga et Quillabamba. Le coordonnateur, Oscar Montufar, a affirmé que la découverte a été effectuée dans une zone rocheuse entièrement recouverte d’une végétation abondante.
Les plates-formes sont construites sur un espace de cinq hectares environ, elles présentent des hauteurs et des longueurs différentes et bénéficient d’escaliers que les Incas appelaient « sarunas » et de petites marches en colimaçon qui permettaient d’accéder d’une plate-forme à une autre.
Une enceinte en pierre adossée à une énorme roche a été mise au jour, elle aurait été construite à des fins cérémonielles, certains contextes funéraires en roches et une « colca » (dépôt d’aliments) présentent un important niveau de détérioration, ils auraient été affectés par les travaux de construction de la route Cusco-Quillabamba qui ont eu lieu en 1933.
Ollantaytambo était à la fois une résidence, un temple et une forteresse, situé sur l’épaulement qui surplombe le fleuve, il domine des cols stratégiques. L’Inca Pachacuti aurait construit le site en employant de force des travailleurs de la région du lac Titicaca. Plus tard, Ollantaytambo fut l’un des endroits où l’oligarchie inca en exil se réfugia contre les attaques espagnoles lancées depuis Cuzco.
Yves Herbo relai, Sciences, Faits, Histoires.com, 09-11-2015