Pyramides d'Egypte : de la HiTech utilisée dès novembre
Le ministre égyptien des Antiquités Mamdouh Al-Damati a annoncé dimanche 25 octobre le lancement de Scan Pyramids, une nouvelle mission scientifique internationale pour en savoir plus sur quatre des nombreuses pyramides égyptiennes, qui utilisera des procédés de Hautes Technologies qui ne laisseront aucune trace sur ces monuments archéologiques qui conservent encore une partie de leur mystère.
Le couloir d'accès actuel de la Grande Pyramide de Kheops n'est pas d'origine car on sait qu'il a été créé en 820 après JC par le Calife Al-Mamoun pour visiter la pyramide... (crédit Guminda)
Concrètement, le ministère égyptien a chargé un institut français et une association française à but non lucratif, l’Héritage, Innovation, Préservation Institut (HIP) de coordonner avec la Faculté des ingénieurs de l’Université du Caire cette mission d’un an, qui concerne deux pyramides du site de Dahchour (la rhomboïdale et la pyramide rouge), et deux autres du site de Gizeh (Khéops et Képhren).
L'HIP et la mission Scan Pyramids dispose donc de presque un million d'euros pour tenter de percer certains mystères liés à la construction de ces pyramides, qui ont fait et font toujours l'objet de diverses hypothèses. Par exemple, on sait qu'en 1986 et 1987, une campagne de microgravimétrie (une méthode qui permet de mesurer la densité des matériaux à l’intérieur d’une structure) a fait ressortir dans la Grande Pyramide de Gizeh une anomalie en sous-densité en forme de spirale sur toute la hauteur de l’édifice. Les mesures ont aussi montré de façon certaine que les 50 mètres supérieurs de la pyramide étaient peu denses, de même que certaines arêtes, à intervalles réguliers. Pour l’architecte Jean-Pierre Houdin, toutes ces anomalies s’expliquent probablement par la présence d’une rampe intérieure en spirale sous la "peau" du monument ayant facilité sa construction. Pour d’autres spécialistes, elles prouvent plutôt une construction par degrés, ensuite maçonnée en rampe inclinée, les creux étant remplis de façon plus tendre. D'autres théories font intervenir également des pierres non-naturelles, mais plutôt en une sorte de béton peu dense et peu lourd inventé et utilisé précocement par les créateurs de certains monuments antiques...
site de Dahchour la pyramide rhomboïdale
La mission va commencer dès début novembre par le passage minutieux de caméras à infrarouge sur les parois des pyramides. Elles permettront de relever l'empreinte thermique qui émane en permanence des parois. Cette opération pourrait permettre de constater d’éventuelles différences de densité d'un endroit à l'autre de chaque monument, en fonction de la chaleur qui s'en dégage. Une manière de chercher, notamment, des zones vides - moins denses - proches de la surface, qui pourraient indiquer la présence de pièces ou cavités inconnues jusqu’à présent.
Imagerie à la caméra infrarouge qui détecte les vides à l'intérieur d'une structure et la présence éventuelle de galerie, de chambres funéraires, etc. HIP INSTITUT
Ensuite, les scientifiques et techniciens vont rechercher des muons, c'est-à-dire des particules cosmiques présentes naturellement dans l’atmosphère et qui traversent la matière. Plus cette dernière est dense, moins elle laisse passer de muons.
site de Dahchour la pyramide rouge
Il s'agit ici d'une nouvelle technologie, qui a été développée au Japon pour, entre autres, observer les volcans. Lorsqu’il y a des changements sur les relevés étudiant les volcans en permanence, cela indique qu’il y a un regain d’activité. De même, s’il y a des variations du nombre de muons captés à l’intérieur de Khéops ou dans la pyramide rouge, par exemple, il y a des chances que derrière les murs ou les parois se trouve une anomalie, comme une salle cachée ou une structure solide jusqu’alors inconnue. (on revient ici sur la recherche de la tombe de Nefertiti dont on a beaucoup parlé récemment car ces mêmes techniques vont aussi être utilisées à Louxor dans la tombe du jeune pharaon Toutânkhamon).
Toutes ces données seront ensuite intégrées dans des représentations en 3D les plus fidèles possibles de ces quatre pyramides, réalisées pour l’occasion par des drones armés de capteurs photographiques, qui vont survoler et parcourir les couloirs et pièces de toutes ces pyramides. Et le tout sera mis à la disposition des archéologues, architectes et historiens qui sont les seuls à priori habilités pour pouvoir tirer des conclusions si c'est dans le domaine du possible avec ces nouvelles données bien sûr...
Sources : http://www.scanpyramids.org
Yves Herbo: on peut regretter (ou se poser la question ?) le fait que ces Hautes et Nouvelles Technologies ne semblent concerner que les pyramides elles-mêmes, et non pas également leurs sous-sols et fondations qui semblent également receler de nombreux mystères...
Yves Herbo, Sciences, Fictions, Histoires.com, 27-10-2015