"Peuple du cerf rouge"
Les restes fossilisés d'au moins trois de ces individus ont été mis au jour en 1989 dans la grotte de Maludong –grotte du cerf rouge en chinois– située près de Mengzi dans la province du Yunnan (sud). Ces fossiles n'ont pas été étudiés avant 2008.
Un géologue chinois a découvert le fossile d'un quatrième squelette partiel en 1979 dans une autre grotte près du village de Longlin, dans la région autonome du Guangxi, limitrophe du Yunnan. Ce fossile est resté encastré dans un bloc de roche jusqu'en 2009, quand cette même équipe l'a extrait et reconstitué. Les crânes et les dents provenant des grottes de Maludong et Longlin sont très similaires et révèlent un mélange de traits archaïques et modernes, ainsi que des caractéristiques jamais vues auparavant.
Malgré le fait que l'Asie compte aujourd'hui plus de la moitié de la population du globe, les paléoanthropologues savent peu de choses de la manière dont les humains modernes y ont évolué après que leurs ancêtres se furent installés en Eurasie il y a 70.000 ans, observe le professeur Curnoe. Les recherches ont souffert du manque de fossiles en Asie et du peu de compréhension de leur importance et de leur âge pour ceux qui ont été découverts. Ceci explique pourquoi l'Asie ne connaît pas "de cousins aux Européens dans l'évolution des humains dans cette région depuis l'apparition des premiers hommes modernes", selon les auteurs de cette recherche.
"La découverte des ces nouveaux humains baptisés peuple du cerf rouge –qu'ils chassaient pour se nourrir– ouvre le prochain chapitre dans l'histoire de notre évolution, celui de l'Asie, et cette histoire n'en est qu'à ses débuts", juge le professeur Curnoe.
Fragments de crâne trouvés dans une grotte près du village de Longlin en Chine. Ils datent d'une époque marquant la transition entre le Pléistocène et l'Holocène. La barre d'échelle représente 1 cm. © Darren Curnoe et al.2012, Plos One
De mystérieux fossiles d'Hommes préhistoriques découverts en Chine
L'histoire évolutive de l'Homme moderne est un sujet passionnant. Mais qu'en savons-nous au juste ? Selon une étude publiée dans la revue Nature, nos ancêtres originaires de l'Afrique subsaharienne seraient partis à la conquête de l'Europe et de l'Asie il y a environ 100.000 ans. Ils se seraient alors progressivement transformés pour donner naissance à l'Homme de Cro-Magnon, Homo sapiens sapiens, il y a quelque 40.000 ans.
L'installation de l'Homme en Europe est relativement bien documentée. En revanche, les informations retraçant son évolution sur le continent est-asiatique sont peu nombreuses. Cette méconnaissance est principalement due à un facteur : le manque de fossiles. Pourtant deux découvertes majeures ont été faites en 2007 : des fragments de crânes d'hominidés trouvés à Xuchang, dans la province de Henan, âgés de 80.000 à 100.000 ans, et à Zhoukoudian, près de Pékin, datés entre 38.500 et 42.000 ans.
Quatre nouveaux squelettes découverts dans le sud-ouest de la Chine viennent aujourd'hui compléter les données disponibles. Âgés de 11.500 à 14.500 ans, ils présentent à la fois des caractères archaïques et modernes. Ils appartenaient à un peuple de l'âge de pierre qui a dû cohabiter avec l'Homme moderne. Ces découvertes, publiées dans la revue Plos One , ont été faites par une équipe de chercheurs dirigée par Darren Curnoe, University of New South Wales, et Ji Xueping, Yunnan Institute of Cultural Relics and Archeology.
Sources : AFP, Maxine-voyance, Futura-science
Bon, un petit avis personnel concernant ces découvertes d'hominidés ou d'humains à la fois archaïques et modernes, et possèdant même d'autres caractéristiques inconnues chez les sapiens et archaïques : la période est trop proche pour parler d'un "chaînon manquant" à Homo Sapiens, tout au moins pour ces squelettes : il faudrait en trouver avec les mêmes caractéristiques, mais beaucoup plus anciens. Les deux possibilités édictées par le professeur Curnoe "Ces nouveaux fossiles pourraient bien être ceux d'espèces inconnues ayant survécu jusqu'à la fin de l'ère glaciaire il y a environ 11.000 ans", relève le professeur Curnoe. "Ils pourraient aussi représenter des descendants de peuplades d'humains modernes inconnues qui auraient émigré d'Afrique plus tôt et n'auraient pas contribué génétiquement aux populations actuelles (YH : chinoises)", comme c'est le cas avec l'homme de Neandertal, disparu il y a environ 30.000 ans, ajoute-t-il. (YH : qu'on ne retrouve génétiquement chez l'homme moderne (moins de 4%) qu'en Afrique, Moyen-Orient, Asie de l'ouest et Europe. Pour le reste de l'Asie, pas du tout ! affirment cette possibilité pour la première (mais ils auraient survécus depuis quand ?) et la deuxième paraît peu vraisemblable génétiquement et temporellement s'il y a aussi des caractéristiques modernes.
Je vois pour ma part, soit effectivement une ancienne race inconnue - châinon manquant entre erectus et sapiens (ou autres) - et ayant "débarqué" il y a 14500 ans en asie de l'Est (d'un endroit gelé, d'un endroit immergé suite à la montée des eaux,...?) pour y vivre à l'écart, sans croisements sexuels ou autres avec les sapiens (notez ici que c'était le cas des 1er sumériens qui ont refusé longtemps tout mêlange sanguin ou autre avec les autres humains), soit encore les derniers descendants d'un mêlange entre les néandertaliens et les sapiens (ou autres hominidés), créant une race qui s'est éteinte il y a 11000 ans... il y a certainement d'autres possibilités comme l'isolement total (comme l'Homme de Flores), ce qui ferait que cette race pourrait être très vieille sans aucune trace génétique en Asie (malgré sa contemporalité) et son évolution particulière... une chose est sûre : ce mélange d'archaïsme préhistorique et moderne si proche (et même en même temps) que nous, homme modernes, n'arrange pas vraiment les affaires de la théorie classique de l'évolution de Darwin...
Yves Herbo - S-F-H- 03-2012