Vix, France, une nouvelle tombe celte découverte ?
L'emplacement de ce qui pourrait être une autre sépulture a été trouvé sous le tumulus de la princesse de Vix : c'est l'un des premiers enseignements des nouvelles fouilles entreprises sur le site, qui ne sont pas finies puisqu'elles durent jusqu'en novembre de cette année 2019. Découverts et partiellement fouillés en 1953, le tumulus de la princesse de Vix et son trésor ont été datés à l'époque au 6ème siècle avant notre ére. Il serait intéressant de refaire de nouvelles datations avec les nouvelles calibrations et techniques.
Durant l’hiver 1953, dans des conditions difficiles, la tombe de « la Dame de Vix » fut fouillée par René Joffroy. Dans la chambre funéraire, parementée de bois, les quatre roues d’un char étaient déposées le long d’une paroi. Au centre, une femme d’environ 40 ans reposait sur la caisse du char. Elle était richement parée avec notamment un torque en or, des fibules en bronze décorées d’or, de corail et d’ambre... Un gigantesque cratère grec en bronze – le plus grand vase métallique de l’antiquité – occupait un angle de la tombe. Il est décoré d’hoplites, de chevaux et de chars et des gorgones forment ses anses. Sont aussi présents une phiale (coupe) d’argent, une œnochoé, des bassins de bronze… Cette tombe constitue en France la plus grande découverte celtique du XXe siècle mais le vaste monument funéraire qui l’abritait n’a jamais été réellement fouillé.
Les techniques d’enregistrement des données en usage en 1953 n’autorisaient qu’une prise en compte partielle de la tombe. Aucune vue d’ensemble, aucun relevé stratigraphique n’existent pour cet espace funéraire. Aujourd’hui, l’utilisation de drone, la photogrammétrie et la modélisation 3D sont autant de nouvelles technologies au service des archéologues.
De nombreuses questions restent en suspens, auxquelles l’équipe de spécialistes (archéologues, géomorphologues, céramologues, etc…) tente de répondre. Le monument funéraire abrite-t-il encore des sépultures secondaires ? Pourrait-on, comme l’a montré le site princier de Lavau, déceler les traces d’un podium destiné aux funérailles de la princesse ?
Vue zénithale de la fouille ; le tumulus apparaît, vaste aménagement de pierres et de terre ; au cœur de la fouille, à la croisée des bermes, se trouve la tombe, recoupée par la fouille de 1953. - Denis Gliksman, Inrap
Depuis le mois d'août et jusqu'en novembre 2019 donc, des équipes de l’INRAP, l’Institut national de recherches archéologiques préventives, et de l’unité de recherche ArTeHis, se succèdent à Vix, près de Châtillon-sur-Seine, en Cote d'Or, là où en 1953 avait été découverte la tombe d'une princesse celte. Elle était pleine d'objets merveilleux, dont le célèbre vase de Vix, 200 kilos de bronze richement ouvragé, mais les archéologues veulent en savoir plus. Ils ont fait ce mercredi 18 septembre 2019 un point d'étape pour la presse :
Les archéologues ont dégagé le pourtour du tumulus de 40 mètres de diamètre qui recouvrait la tombe. Le monument qui devait s’élever à une hauteur de 6 ou 7 mètres, avait été érigé en amenant sur place des centaines de tonnes de pierres, prélevées à plusieurs kilomètres de là.
Il a rapidement, dans les siècles qui ont suivi, été démantelé, servant de carrière pour la construction notamment d’une ferme gallo-romaine à proximité. Le fait qu’il ait rapidement disparu du paysage a sans doute préservé la tombe du pillage.
Aujourd’hui, il ne reste plus que sa base, composée de grosses pierres, sur une profondeur d’une cinquantaine de centimètres. Il ne faut pas creuser beaucoup pour découvrir ces vestiges, dont l’étude a déjà montré la présence d’une sorte de podium, qui aurait pu servir pour une cérémonie ou abriter une statue. Par ailleurs, l’emplacement de ce qui pourrait être une tombe plus modeste et ancienne, a été localisé sous le grand tumulus.
" Une bonne partie des restes de la dame de Vix repose encore dans ce champ ".
Pour Dominique Garcia, le président de l’INRAP, en ce qui concerne les fouilles menées en 1953, « c'est un peu comme si on avait ouvert un livre, conservé les images, et qu'on n'avait pas lu le texte qui les accompagnait ». D’où l’intérêt de mener de nouvelles investigations, pour compléter nos connaissances sur ce témoin majeur du Hallstatt final (fin du Vie siècle av. J.-C. ).
1953, le Mont Lassois - Collection Joffroy
En 1953, René Joffroy avait mené les premières fouilles, en plein hiver. C’était au mois de janvier, et dans la boue. On avait extrait de la tombe les éléments du trésor exposé aujourd’hui au Musée du Pays Châtillonnais – Trésor de Vix, mais un quart seulement du squelette de la princesse celte. Catherine Monnet, conservatrice du musée, aimerait bien le compléter : « les os qui manquent sont certainement là, au fond de la chambre funéraire. Ces fouilles vont permettre d’offrir au public plus d’informations encore que ce que l’on peut proposer actuellement. On espère aussi mieux comprendre comment était organisée la sépulture, et trouver des reste de pieux de bois, sachant que les chambres funéraires à cette époque étaient construites en bois au fond d'une fosse, avant d'être recouvertes de terre et de pierres».
Le squelette très incomplet de la Dame de Vix - Crédit: Radio France - Jacky Page
Les prospections géophysiques récentes (réalisées dans le cadre du PCR « Vix et son environnement ») ont confirmé la présence du monument funéraire lui-même. Vaste tertre de 40 mètres de diamètre, il se dévoile depuis le début de la fouille sous la forme d’un dôme de pierres et de terre arasé. Le dégagement permet d’observer en périphérie de l’aménagement une vaste couronne de puissants blocs de pierre ne provenant pas de l’environnement immédiat de la tombe. La présence de quelques assises révèle l’existence d’un véritable mur parementé en pierres liées à la terre qui atteignait un ou deux mètres. Ce dispositif ceinturant le tertre (lui-même de 6 à 7 m de haut) renforçait encore le caractère monumental de l’aménagement funéraire.
Les fouilles en cours -Crédit: Radio France - Jacky Page
L’omniprésence de mobilier antique en surface du monument princier suggère que le tertre était arasé à cette époque. À la différence du monument princier de Lavau, arasé au cours du Moyen Âge, le tumulus de Vix aurait donc été détruit très tôt.
Au centre du tertre, une couronne de gravier semble délimiter l’emplacement de la chambre sépulcrale. Actuellement, les archéologues ne l’ont pas encore explorée. Toutefois, à sa surface, les remblais de la fouille de 1953 ont révélé de petits clous en bronze provenant des ornementations du char. Ces objets témoignent à eux seuls du caractère hâtif des recherches anciennes. Les chercheurs procéderont très prochainement à une fouille plus fine des remblais de la tombe : l’occasion de vérifier si les recherches anciennes ont bien sondé l’intégralité de la chambre sépulcrale ou si le sol de Vix recèle encore de nouveaux indices...
Ces clous décoratifs, genre clous de tapissier, se trouvaient sur le char funéraire - Crédit: Radio France - Jacky Page
En attendant, avant même de rouvrir la tombe, le 30 septembre 2019, les archéologues ont trouvé deux clous qu'ils ont déjà identifiés : « il s’agit dedeux clous en bronze, qui proviennent vraisemblablement du char de la dame de Vix, qui ont donc été oubliés lors de la fouille de 1953. Le bronze n’est pas du tout corrodé, c’est tout neuf en fait, c’est assez impressionnant ».
Et puis dans le remblai des premières investigations de 1953, il y avait une pièce romaine, qui n'a rien à voir avec l'époque du tumulus. Damien Dubuis, archéologue à l'INRAP, y voit un geste malicieux de son prédécesseur René Joffroy : « ce n’est pas un objet qui témoigne de l’occupation du site, c’est plutôt " quelque chose qui est laissé en témoignage par les archéologues qui nous ont précédés ". C’est un genre de tradition, je pense que moi je laisserai une pièce d’un euro… allez deux euros ». YH : on peut se demander si le même genre de "traditions malicieuses" n'ont pas eu lieu aussi... à Glozel par exemple, en Auvergne...
Le site englobe un promontoire dominant la Seine, fortifié par un vaste réseau de remparts. En son sommet s’implantait un habitat, certainement siège de l’aristocratie locale. Il était composé de grands bâtiments avec abside et de puissants greniers. La tombe est implantée en contrebas et à proximité du fleuve. Autrefois impressionnante butte de terre et de pierre marquant pour l’éternité la mémoire de « la Dame de Vix », le monument princier, mis en culture par les agriculteurs, ne constitue plus qu’un relief discret dans le paysage. Cette découverte permet de percevoir la butte du Mont Lassois comme le centre d’un important pôle de pouvoir contrôlant la vallée de la Seine.
le Mont Lassois photo aérienne - Crédit : René Goguey
La communauté de communes du Pays Châtillonnais, a acheté le terrain afin de donner libre cours aux recherches archéologiques et d’éviter la dégradation du site par des labours répétés, car dans ce champ, les vestiges du tumulus ne sont qu’à une vingtaine de centimètres de profondeur. Le Pays Châtillonnais mise beaucoup sur cet atout touristique : « les Parisiens ont la Tour Eiffel, les Châtillonnais ont le vase de Vix », se plaît à répéter Jérémie Brigand, le président de la communauté de communes, qui a voté la mise en place d’un plan numérique, afin que dans quelques années, les touristes, équipés de casques de réalité virtuelle, aient l’impression de déambuler dans la cité celte qui dominait le site funéraire, au sommet du mont Lassois, où la princesse avait son palais.
Mathieu Rabeau RMN - Grand Palais
Le fameux vase (ou cratère) de Vix, et le détail d'une de ses hanses, avec les deux serpents de chaque côté et le . Sa contenance est de 1 100 litres, le plus grand que l’Antiquité nous ait légué à ce jour, sans doute sorti d’un atelier corinthien grec d’Italie du Sud vers Anne Bréhier, « La fabuleuse histoire du vase de Vix »).
" Les cratères étaient, dans l'antiquité, destinés à opérer un mélange entre le vin, imbuvable seul, l'eau, et sans doute divers aromates. C'est ici, à Vix, un objet exceptionnel de par sa taille (1,24 m) et sa facture. Il est constitué de l'assemblage de plusieurs pièces séparées, l'ensemble pèse 208,6 kg. Le vase est fait d'une seule pièce en feuille de bronze martelée et pèse environ 60 kg. Son fond est arrondi, son diamètre maximal est de 1,27 m. et sa capacité est de 1100 litres; l'épaisseur moyenne de la paroi varie entre 1 et 1,3 mm, et l'on n'arrive pas à déceler de soudure. Le pied est une pièce coulée d'un diamètre à la base de 74 cm et pèse 20,2 kg. Il est décoré de motifs classiques de végétaux stylisés. Les anses, fonte de bronze d'un poids de 46 kg chacune. En forme de volutes d'une hauteur de 55 cm, elles sont richement décorées de gorgones grimaçantes et tirant la langue. La frise des hoplites décore le tour du col. Huit quadriges conduit par un aurige de plus petite taille, suivant la règle d' isocéphalie nécessitée par la composition, sont suivit chacun par un hoplite à pieds en armes. Cette frise est un chef-d'œuvre du bas-relief grec. Le couvercle, feuille de bronze martelée de 13,8 kg, couvrait l'ouverture du cratère, et en son centre, s'élève une statuette en bronze de 19 cm de haut, représentant une femme. Le cratère et la totalité des pièces retrouvées dans la sépulture de la tombe princière de Vix se trouvent aujourd'hui exposés au Musée du Châtillonnais, à Châtillon-sur-Seine. (https://fr.wikipedia.org/wiki/Crat%C3%A8re_de_Vix).
Yves Herbo : La question importante maintenant, c'est de savoir si la cavité découverte sous la tombe de la Dame de Vix est également Celte, mais un peu plus ancienne car en-dessous, ou beaucoup plus ancienne, de l'époque des fabricants des mégalithes (dolmens et autres menhirs), venus à priori (d'après les recherches actuelles), de Bretagne, bien avant les Celtes, et qui sont descendus vers le sud en passant (entre autres) par la Bourgogne et l'Auvergne...
C'est lors d'un meeting scientifique qui s'est déroulé en décembre 2018 qu'une publication importante, concernant Gunung Padang, est passée assez inaperçue pendant les fêtes.
Après des années de fouilles et de recherches scientifiques, la nouvelle publication du Dr géologue Danny Hilman Natawidjaja (Indonesian Institute of Sciences) vient étoffer ses précédentes analyses sur l'artificialité d'une grande partie du site...
Voici le résumé de cette publication accompagnée d'un PDF plus bas : " Le site archéologique du mont Padang est connu depuis la fin du XIXe siècle comme ayant un complexe mégalithique au sommet. Nos études prouvent que la structure ne couvre pas seulement le sommet mais qu’elle enveloppe également les pentes sur une superficie d’au moins 15 hectares.
Des études géophysiques complètes combinant des méthodes de radar de pénétration du sol (GPR) et de résistivité multicanal, une tomographie sismique complétée par des données de carottage et des fouilles archéologiques, montrent par ailleurs que les structures sont non seulement superficielles mais enracinées plus profondément. Les structures ne sont pas construites en une fois, mais consistent en plusieurs couches de périodes consécutives.
La couche la plus élevée de la surface est constituée de piles horizontales de roches en colonnes basaltiques formant des terrasses en escalier et décorées par des arrangements exotiques de colonnes rocheuses dressées formant des murs, des chemins et des espaces.
La deuxième couche, qui avait été précédemment interprétée à tort comme une formation rocheuse naturelle, enfouie à 1 à 3 mètres sous la surface du sol, est un remblai de plusieurs mètres d'épaisseur consistant en un agencement plus compact et plus avancé de roches en colonnes similaires dans une matrice à grains fins.
cet artefact, nommé " Kujang " par les Sundanais, a été découvert à 3 mètres de profondeur, à la limite du sol de la seconde couche, a été daté à entre 9770 et 9550 ans avant maintenant calibrés.
La troisième couche est également un arrangement artificiel de fragments de roche avec des types variés allant jusqu’à environ 15 mètres de profondeur. La troisième coucherepose sur une langue de lave fracturée et massive. L'enquête révèle également des preuves de grandes cavités ou chambres souterraines.
Les résultats de la datation préliminaire au radiocarbone indiquent :
Motza, Israel, découverte d'une cité préhistorique MAJ 08-2019
Reportage par Ilan Rosenberg et Ari Rabinovitch - Nir Elias
MOTZA, Israël (Reuters) - Une énorme colonie préhistorique découverte près de Jérusalem par des archéologues israéliens offre un nouvel aperçu du développement des civilisations à la fin de l'âge de pierre. La métropole, vieille de 9 000 ans, découverte lors d'une enquête menée avant la construction d'une nouvelle autoroute, est l'une des plus grandes jamais découvertes, a déclaré mardi l'autorité israélienne des antiquités.
L'équipe a estimé que 2 000 à 3 000 personnes y vivaient, ce qui correspondrait à une ville par rapport aux normes modernes. Il couvrait des dizaines d'acres près de l'actuelle ville de Motza, à environ cinq kilomètres à l'ouest de Jérusalem.
Avant la découverte, on pensait généralement que toute la région était inhabitée au cours de cette période, au cours de laquelle les gens délaissaient la chasse pour leur survie pour adopter un mode de vie plus sédentaire comprenant l'agriculture.
Japon: Analyse ADN d'une femme Jomon âgée de 3 800 ans
Plus de deux décennies après que les chercheurs aient découvert les restes d'une "femme Jomon" âgés de 3 800 ans à Hokkaido, au Japon, ils ont finalement déchiffré ses secrets génétiques.
Et il s'avère que, de ce point de vue, elle a l'air très différente des habitants du Japon d'aujourd'hui. La femme, qui était âgée à sa mort, avait une tolérance élevée à l'alcool, contrairement à certains Japonais modernes, a révélé une analyse génétique. Elle avait également une peau et des yeux moyennement foncés et une possibilité accrue de développer des taches de rousseur.
Étonnamment, l'ancienne femme partageait une variante du gène avec des habitants de l'Arctique, une variante qui aide les gens à digérer les aliments riches en gras. Cette variante est présente dans plus de 70% de la population arctique, mais elle est absente ailleurs, a déclaré le premier auteur de l'étude, Hideaki Kanzawa, conservateur de l'anthropologie au Musée national de la nature et des sciences à Tokyo.
Cette variante fournit une preuve supplémentaire que le peuple Jomon a pêché et chassé des animaux marins et marins gras, a déclaré Kanzawa.
" Les habitants d'Hokkaido Jomon se livraient à la chasse [non seulement] d'animaux terrestres, comme le cerf et le sanglier, mais aussi à la pêche en mer et à la chasse au phoque à fourrure, aux otaries de Steller, aux otaries, aux dauphins, au saumon et à la truite ", a déclaré Kanzawa. " En particulier, de nombreux vestiges liés à la chasse aux animaux marins ont été mis au jour sur le site de Funadomari ", où la femme Jomon a été retrouvée.
Qui est la femme Jomon ?
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Commentaires
1
DOYEN
Le 12/09/2020
Nous remontrions donc de cette princesse:
HenryVdelaCroixdeFrôlois sur "Geneanet"sous le pseudo de "Gonemichel ou Gonemichet"