La Chine recherche-t-elle une preuve de structures étranges sur la Lune ?
Tout le monde sait maintenant que le programme spatial chinois a mit une grosse partie de son budget sur la conquête de la Lune, y compris sa face cachée. Cette dernière fait de plus l'actualité depuis le succès de la première partie du programme concerné, qui consistait à la mise en orbite d'un orbiteur ainsi que de mini-satellites robots de communication, servant de relais pour les transmissions avec la Terre. Cette dernière partie a subit la perte d'un des deux mini-satellites prévus à cet effet, mais un seul suffisait pour la réussite du projet. D'ailleurs, le deuxième pays participant à cette exploration de la face cachée, l'Arabie Saoudite, n'a pas caché sa satisfaction devant le succès annoncé : " Les premières images du satellite envoyés conjointement sur la Lune par la Chine et l’Arabie saoudite nous sont parvenues jeudi 14 juin 2018. Le succès de cette mission spatiale bilatérale est le résultat d’une coopération d’importance majeure pour l’ensemble du Moyen-Orient et du continent eurasiatique ".
" Le voyage de la sonde lunaire Chang’e-4 aura duré plus de 20 jours. Equipée d’une caméra optique mise au point par des ingénieurs de la Cité du Roi Abdulaziz pour la Science et la Technologie (KACST), la sonde a tourné autour de la Lune dès le 28 mai avant de se poser, sur la face cachée de l’astre, afin de prendre des clichés, mener des observations et prélever des données. " (!)
Yves Herbo : le journal saoudien donne à priori de mauvaises infos car il ne s'agit pas de la sonde Chang'e-4 qui a été lancée par la Chine, mais du satellite relais Queqiao. Dans le cadre de la Mission Chang'e-4, la Chine peut maintenant prévoir le lancement du rover lunaire Chang'e 4 qui se posera sur la face cachée de la Lune (fin 2018-début 2019), et qui sera assisté par ce satellite relais. Alors que Queqiao se mettait en orbite et déployait son antenne de 4,2 mètres, l'un des deux micro-satellites (Longjiang 2), lancés en même temps, était en activité autour de la Lune et réalisait toute une série de photos de la face cachée de la Lune et de la Terre (car il embarque une caméra fournie par l'Arabie Saoudite). Rappelons que Longjiang 1 a purement et simplement disparu dans la manoeuvre d'approche...
La grande fissure Rima Brayley dans région Mare Imbrium de la Lune - photo par Longjiang-2 (06-2018)-CNSA-CLEP-KACST
Le programme chinois a été précisé sur le lieu d'atterrissage lunaire et donc le début de l'exploration du rover chinois : Il est prévu que cette mission se pose dans les environs du cratère Von Kármán dans le bassin Aitken du Pôle Sud-Aitken de la face cachée, ce qui sera une première mondiale. Et le choix du lieu n'est peut-être pas étranger au fait que, dans ce bassin Aitken assez plat, qui abrite bien sûr tout de même le grand cratère Aitken, se trouve un endroit (Crater Paracelsus C) qui a fait l'objet d'une longue étude de la part de scientifiques (Mark J Carlotto, Francis L Ridge et Ananda L Sirisena pour The Lunascan Project and Society for Planetary SETI Research, Tennessee, USA). Etude publiée dans le " Journal of Space Exploration " de septembre 2016 (copie du PDF ci-joint - : Carlotto MJ, Ridge FL, Sirisena AL. Image Analysis of Unusual Structures on the Far Side of the Moon in the Crater Paracelsus C. J Space Explor. 2016;5(2):102. © 2016 Trade Science Inc.). Cette étude se base sur des photographies faites par Apollo 15 lors de ses orbites autour de la Lune, et aussi bien sûr celles plus récentes de l'orbiter actuel de la NASA autour de la Lune, le LRO. Le rover Chang'e-4 pourrait bien avoir comme mission de se diriger vers ce fameux cratère, qui abrite donc des structures qui posent questions depuis longtemps...
photo de la Terre et de la face cachée de la Lune prise le 5 juin 2018 par la camera developpée par kacst sur le microsatellite chinois longjiang-2/dslwp-b