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Incursion dans un domaine trop réservé : la monnaie - Part 9

Par Le 06/05/2012

Incursion dans un domaine trop réservé : la monnaie - Part 9

 

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VI

Annexe : Quelques remarques pratiques


Le réseau bancaire

Sur le plan pratique, cette transformation de la monnaie ne soulève aucune difficulté, surtout à l’ère de l'informatique, logiciels de statistiques et de comptabilité étant maintenant d'usage courant.

Comme la monnaie scripturale l'est depuis longtemps, la nouvelle monnaie est créée par l'augmentation de l'avoir d'un compte, et, inversement, elle est annulée par la diminution de cet avoir. La nouveauté est que ces inscriptions, à quelque niveau que ce soit, ne peuvent être effectuées légalement que par des institutions publiques ayant pour seule fonction de tenir les comptes des individus et des entreprises. Cette monnaie n'étant qu'un pouvoir d'achat, et ne pouvant être placée ou créée afin de rapporter un intérêt, elle a une valeur nominale à sa création, elle n'est pas transférable d'un compte à un autre, elle reste sur le même compte jusqu'à son annulation. Les banques ne sont donc plus des intermédiaires de placement, elles n'ont plus le pouvoir de favoriser des clients en “multipliant le crédit“ contre remboursement avec prise d'intérêt à leur profit. En d'autres termes, elles ne gagnent pas d'argent en le manipulant : en gérant les comptes elles effectuent un service public, comme ceux, par exemple, de l'état civil ou de la sécurité sociale, et obéissent à une Banque Centrale dont les décisions émanent du seul pouvoir politique élu.

Tout citoyen a un compte ouvert à son nom, tenu par la banque de son choix. Ce numéro de compte personnel peut être son numéro d'identité sociale, ce qui assure que tout le monde a un compte et un seul. Et cela dès la naissance, même si tant que le titulaire n'est pas adulte, celui qui en a la charge utilise son compte pour l'entretenir et veiller à son éducation.

 

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Le financement de la production

Aujourd'hui, pour se procurer des moyens de production, un entrepreneur a recours au crédit, en général par l'intermédiaire d'une banque commerciale. Avec une monnaie “qui ne peut pas rapporter”, il n’y a plus d’investisseurs privés vivant de l’intérêt tiré de telles avances, et c'est aux pouvoirs publics qu'il incombe de fournir les moyens de production.

Quelles différences cette transformation de la monnaie entraîne-t-elle ?

Il n’y en a pas au premier stade : dans les deux cas, que ce soit à son banquier ou au service économique compétent, l'entrepreneur doit chiffrer ses besoins et convaincre que son projet est sérieux en estimant le résultat qu'il en escompte.

Mais dans le premier cas, le banquier est seul juge, et son seul souci est de s'assurer que s'il avance la somme demandée, il a assez de chances d'être remboursé et d'avoir en plus les intérêts qu'il exige. Alors que dans le second cas, le service économique, parce qu'il est public et non plus intéressé à titre privé, va pouvoir prendre en considération d'autres critères, comme les effets sur l'environnement, le bruit, la santé, les déchets, la pollution, et la préservation du patrimoine commun, etc. On peut donc imaginer la création dans chaque commune de conseils chargés de publier les projets et d'amener le public intéressé à venir en débattre. On voit que dans la mesure où il ne s'agit plus seulement de faire du profit, il devient possible de réfléchir ensemble aux conditions dans lesquelles la production s'effectue. Cette consultation publique peut mener à débattre des modes, des méthodes et des rythmes de production, de leurs impacts, du choix des sites, des énergies, des matières premières, de la nature des déchets et de la façon dont ils sont éliminés, etc. Et même de ce que devient l'entreprise si elle échoue, afin d'éviter ces friches industrielles déplorables qu'on voit trop souvent aujourd'hui et dont personne n'assume la responsabilité.

Dans les deux cas encore, lorsque le projet est accepté, la somme allouée est inscrite au compte de l'entreprise, compte qui sera débité au fur et à mesure que l'entrepreneur s'en servira pour acheter ses matières premières et pour produire comme prévu.

 

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C'est ensuite que les choses changent.

Quand il s’agit d’un prêt en monnaie capitaliste, l'entrepreneur est réputé propriétaire des richesses produites et il faut qu’il trouve à les vendre car c'est avec l'argent de cette vente qu'il rembourse la somme prêtée, qu'il en paie les intérêts, qu'il acquitte des charges, des impôts et des taxes. Quand il réussit à tirer assez de sa vente pour que le solde soit positif, malgré, éventuellement la publicité qu'il paye aussi, il a un bénéfice. Sinon, c'est lui qui est le perdant.

Au contraire, si la somme lui a été allouée en monnaie distributive l'entrepreneur n'a pas à la rembourser, ni à payer des intérêts, ni de la publicité, ni des charges, ni des impôts, ni des taxes car il n'est pas propriétaire des richesses produites. Il s'est engagé par contrat à les livrer aux détaillants pour être mises en vente aux prix établis. Il rend donc un service public en produisant ce qu’il s’est engagé à produire.

Considérons maintenant le renouvellement des processus de production.

Avec la monnaie capitaliste, l'entrepreneur peut espérer accumuler assez de bénéfices pour pouvoir avancer une part de plus en plus importante de ses moyens de production, donc avoir de moins en moins besoin de prêts et, par conséquent, être de plus en plus libre de produire comme bon lui semble… à condition de pouvoir vendre de plus en plus. Quand elle a atteint une certaine taille, l'entreprise devient une affaire partagée entre des actionnaires qui sont en commun propriétaires des moyens de production et des richesses produites ; leur seul souci est donc sa rentabilité financière car l'entreprise est un placement, et toutes les questions telles que les méthodes de production, les conditions de travail et les pollutions engendrées ne sont, encore et toujours, considérées que dans l'optique de diminuer les coûts de production à seule fin d'augmenter d'autant le retour attendu des sommes investies. Même l'utilité des produits, voire les dangers qu'ils peuvent présenter, n'ont plus d'importance pourvu qu’une bonne “communication” publicitaire parvienne à séduire la clientèle ! Les clients, comme les employés, sont mis au service des investisseurs qui ont ainsi la main-mise sur la production.

La monnaie distributive permet de transformer cette logique, la relation entre producteurs et consommateurs ne reposant plus sur la soumission des uns aux autres, par intérêt. La compétition fait place à la coopération dont les conditions sont posées quand s'établit, par concertation, le contrat de production qui relie l'équipe des producteurs à la société dans laquelle ils vivent, et dont font aussi partie les clients pour lesquels ils s'engagent à produire.

Pendant la durée d'un contrat, le compte de l'entreprise est réalimenté automatiquement pour une production continue. À échéance, l'entrepreneur et son équipe sont amenés à présenter leur bilan afin que le public ait son mot à dire s'il y a demande de renouvellement, pour que certaines conditions puissent être, au besoin, modifiées.

 

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La participation citoyenne

Le service économique habilité à créer la monnaie nécessaire pour que les entreprises de production puissent fonctionner joue donc, avec la nouvelle monnaie, le rôle que jouent seuls les investisseurs et les actionnaires quand la monnaie est capitaliste.

En créant de la même façon la monnaie nécessaire à faire marcher les services publics, cette institution se substitue au fisc : la monnaie distributive supprime tout prélèvement d'impôts ou de taxes quelconques puisque ce n'est plus nécessaire. Ce qui ne signifie pas que tout est possible, puisque le flux de monnaie distributive est défini, donc limité, par celui de la production.

Par l'intermédiaire de cette monnaie c'est donc la population dans son ensemble qui investit dans ses entreprises et met son patrimoine à leur disposition, et c'est elle qui décide des grandes orientations concernant la production et la distribution des richesses ainsi produites.

La société s’engage ainsi dans une voie diamétralement opposée à l’idéologie libérale qui exalte les égoïsmes en prétendant que lorsque chacun n’agit qu’en fonction de son seul intérêt personnel, il en résulte le bonheur pour tous grâce au miracle accompli par la fameuse et mythique “main invisible” … !

L'organisation démocratique rendue possible

Les tâches à remplir dépendent d’abord des grandes orientations de la politique économique. En ce qui concerne la production des biens, deux positions extrêmes risquent peu d'être adoptées dans une économie démocratisée : ni l’idéologie aberrante de la croissance, cette course en avant d’une société de consommation qui détruit les ressources non renouvelables et compromet la vie sur la planète, ni le retour à l’âge des cavernes par un refus systématique de l’emploi de toute technologie.

La sagesse des nations portera vraisemblablement vers un juste milieu entre l'utilisation optimale du patrimoine commun de sciences et de réserves naturelles pour permettre au maximum l'épanouissement de chacun, et le souci de ne pas compromettre la possibilité pour les générations futures de faire encore mieux, en développant les connaissances.

Rappelons en outre que la monnaie distributive ne favorise pas la prolifération de gadgets inutiles : quand la vente n’est pas motivée par le profit du fabricant et du vendeur, personne n’a plus intérêt à pousser le gogo à les accumuler.

Pour ces raisons, et la mise au point de machines programmées ne cessant de se perfectionner, la production des biens matériels, surtout au stade final, demandera de moins en moins d’heures de travail humain. Les emplois nécessaires se situeront donc surtout dans la recherche et dans le développement de services.

 

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Comment se répartir ces tâches ?

La répartition actuelle est opérée par le marché : quiconque ne trouve pas une fortune inépuisable dans son berceau est contraint de vendre ses qualités personnelles et son énergie le plus cher possible sur le marché du travail, et sa vie en dépend. Ce système, on le constate, mène, dès que l’emploi devient rare, à la précarité et à l’exclusion pour une partie de plus en plus importante de la population. Parce qu’elle est basée sur l’égoïsme qu’elle encourage, cette pseudo-société est donc, là encore, un échec au point de vue humain. La monnaie distributive permet de refonder la société en la basant sur la solidarité, en remplaçant cette foire d’empoigne par un contrat à long terme entre la société et chacun de ses membres et qu'on peut ainsi résumer : la société garantit à tout citoyen un revenu décent pendant toute sa vie, celui-ci se sent obligé de contribuer, par son activité, dans la mesure de ses moyens et en fonction des nécessités, à faire que la société puisse garantir à tous ce niveau de vie suffisant.

S’appuyant sur un principe aussi clair, une démocratie moderne a les moyens, en définissant les modalités de son application, de laisser aux individus eux-mêmes le choix de leurs activités, pariant sur leur diversité et sur le fait qu’une tâche est d’autant mieux remplie qu’elle a été choisie et correspond donc aux aspirations et aux aptitudes de celui qui s’y engage.

La finalité de l’éducation, reflet de la société, en est radicalement transformée : il ne s’agit plus de former des employés disciplinés et des clients boulimiques, mais de futurs citoyens, capables de réfléchir, juger, critiquer et prendre des responsabilités, et, quel que soit le temps nécessaire pour cela, de les aider à révéler leurs talents, à trouver leur propre voie, puis de leur donner la formation dont ils ont besoin pour les développer, avec un maximum de culture générale, clé de leur autonomie de pensée. Conscient des besoins de la société qui lui a assuré une telle formation, un jeune deviendra citoyen à part entière en s’engageant dans l’activité de son choix. Il pourra pour cela s’associer à d’autres pour partager les tâches d’une entreprise agréée et dont les moyens seront par conséquent financés comme on l’a vu ci-dessus. Il faut admettre qu’un tel engagement puisse être pris pour une durée limitée, donc fasse l’objet d’un contrat “civique”, à l’issue duquel le citoyen aura la possibilité d’en demander le renouvellement ou de modifier son contrat, ou d’en proposer un autre, ou de prendre une année “sabbatique” pour convenance personnelle, ou pour suivre une nouvelle formation, éventuellement vers une activité différente.

Il est prévisible qu’au moins au début, l’opinion refusera l’idée que pleine liberté soit laissée à tous les individus et que tous les revenus soient égaux. Il appartiendra donc à chaque région de prévoir certains quotas, ou certaines normes, telles que des minima de services ou des maxima de vacances, annuels ou sur des périodes plus longues. N'entrons pas ici dans des détails, car il n'est pas question de figer quoi que ce soit. Notre propos n'est pas de présenter “un paquet tout ficelé” qui serait la panacée, mais de présenter ce qui paraît comme les clés d'un autre développement, d'une dynamique ouverte à toute évolution, débarrassée des dogmes et des impératifs qui sont aujourd'hui imposés alors qu'aucune éthique ne les justifie.

YH : il est à noter que les civilisations précolombiennes d'amériques centrale et du Sud ont, pendant plusieurs millénaires appliqué un système sans monnaie liquide (sauf éventuellement pour commercer avec "l'étranger") aucun, et sur des espaces immenses. Assez proche de ce système, les citoyens commandaient chaque mois leurs listes de besoins familiaux et professionnels, et chaque citoyen assurait sa tâche pour produire et fournir les besoins de tous, qui étaient regroupés en communautés et mis à disposition pour continuer à produire et vivre. Evidemment, une famille royale et des prêtres profitaient du système et dirigeaient, mais ce principe est assez facilement remplaçable par un gouvernement démocratique si on y réfléchit un peu... il est prouvé que la grande dynamique agricole des Incas par exemple, leur a permis d'améliorer leurs technicités et d'augmenter le nombre de personnes affectées à la recherche, astronomie, chimie, etc...

 

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Sources : http://www.france.attac.org/  et multiples références


Yves Herbo 23-10-2014, MAJ 31-03-2020

Un autre dossier regroupera les articles sur d'autres propositions d'organisation de la société et recherches sur l'Histoire montrant des exemples et possibilités adaptables au monde moderne...

Dans OVNI/UFO

OVNIs : Un nouveau documentaire provocateur diffusé aux USA

Par Le 05/05/2012

OVNIs : Un nouveau documentaire provocateur diffusé aux USA

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Ce petit documentaire, produit par Iceberg Theory TV, reprend un petit historique de l'histoire des "soucoupes volantes" avec de rapides phrases-chocs de témoins, militaires, politiques ou scientifiques connus pour finir par montrer des cas très récents et des interventions significatives et provoquantes. Le débat aux Etats-Unis s'amplifie sur les implications et coûts financiers du gouvernement sur des technologies cachées même aux membres élus ou hauts responsables, voir relations cachées avec des aliens... Vidéo en VO mais des phrases courtes et beaucoup d'images parlent d'elles-mêmes :

 

http://news.gather.com/viewArticle.action?articleId=281474981309160

SFH 05-2012

Grèce : les 10 plus grandes découvertes de 2011

Par Le 04/05/2012

GRÈCE: LES 10 PLUS GRANDES DÉCOUVERTES ARCHÉOLOGIQUES EN 2011

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Une statuette en cuivre datant de 1600 avant JC, Crète
 

Il y a suffisamment de découvertes archéologiques importantes faites chaque année en Grèce pour remplir des musées entier. Cela a également été le cas en 2011, malgré une baisse du financement de la recherche en raison de la crise économique.

Voici une liste des dix plus importantes découvertes archéologiques en 2011:

1 - Une petite statue vieille de 2500 ans, en bois, dans des conditions parfaites. Cette trouvaille exceptionnelle été faite dans le sanctuaire d'Artémis à Vravrona (Brauron) lors de travaux de construction sur le site archéologique. D'autres objets ont été trouvés aux côtés de la statuette, tous datant du 5ème siècle avant JC.



2 - Les plus anciens textes de la Crète minoenne sur un sceau de jaspe, de couleur rouge foncé portant des incisions hiéroglyphiques en Minoéen. La découverte des archéologues Iris Tsachili et Eleni Papadopoulou, a été faite au sommet du sanctuaire du mont Vrysinas à Rethymno, sur l'île de Crète.
 


3 - Les tombes d'hommes enterrés aux côtés de leurs animaux, ont été mises au jour dans le village de Mavropigi en Eordaia. Elles contiennent 11 hommes et 16 animaux (chevaux, chiens, bœufs et un cochon). Le directrice de l'office des antiquités, Georgia Karamitrou-Mentesidi, rapporte que le trait distinctif de la nécropole est le grand nombre d'animaux placés aux côtés des hommes morts.
 


4 - Une statue de marbre représentant le dieu Hermès, dans des dimensions légèrement plus grandes qu'habituellement, serait la copie d'une œuvre du 4ème siècle avant JC de l'atelier du grand sculpteur Polyclète à Argos. L'oeuvre a été trouvée dans un petit théâtre d'Epidaure, lors de fouilles près du monument, et a probablement été sculpté autour du 2ème siècle avant JC.
 


5 - L'épigraphe lisible la plus ancienne jamais découverte sur le sol européen. Le texte écrit sur une dalle en argile écrite en «linéaire B» a été gravé il y a environ 3500 ans et a été découvert dans la ville d'Iklaina en Messénie par l'archéologueMichalis Kosmopoulos.
 


6 - L'œil de Toutankhamon est un petit bijou en or représentant un oeil humain. D'après le professeur Nikos Stompolidis il remonte au 7ème ou 8ème siècle avant JC. Il est similaire au masque d'or funéraire du célèbre pharaon égyptien. L'objet a été trouvé dans un récipient dans l'une des tombes de la nécropole d'Eleutherne, le site archéologique le plus important autour de la ville de Réthymnon, sur l'île de Crète.
 


7 - Un certain nombre de tombeaux familiaux ont été découverts dans la ville d'Hlois, dans la zone centrale grecque de Velestinou. Les archéologues pensent qu'ils ont été utilisés pendant de nombreuses générations, à partir du 10ème  jusqu'au 7ème siècle avant JC. Un certain nombre d'objets votifs ont été retrouvés à l'intérieur des tombes (bêches, couteaux et vases de différentes formes).

8 - Une statuette en cuivre datant de 1600 avant JC a été trouvée lors de fouilles à Zominthos, dans les montagnes Psiloritis, le plus haut sommet de l'île de Crète. la statuette, appelée "Minoitis", est dans une position cérémonielle, avec une main couvrant ses yeux, comme pour éviter d'être éblouie par la vision de la Divinité.
 


9 - Des dizaines de fragments de Kouroi (statues d'adolescents), sculpté dans du marbre opalescent de Paros, ont été trouvés à proximité du sanctuaire d'Apollon sur la minuscule île déserte de Dispotikos, proche de celle d'Antiparos. Jusqu'à présent, seules 60 sculptures ont été découvertes, dont 5 têtes Kouroi, la tête d'une femme et dix autres torses. Ces derniers comprennent la statue d'un Kouros avec sa main repliée sur la poitrine, un modèle qui, selon l'architecte Giannos Kouragio, se trouve uniquement dans les ateliers de sculpture de Paros, 6ème siècle avant JC.
 


10 - Un sanctuaire dédié à Artémis, peut-être le plus important en Crète, long de 52 mètres et large de 19,6 mètres, a été découvert dans la ville de Kefala. Dans le temple, rapporte l'archéologue Nikos Panagiotakis, Artémis Skopelitida (de l'île de Skopelos) y était adoré. D'après l'architecture et les dimensions, le sanctuaire devait jouir à l'époque d'un grand prestige.

Source:

Traduction : http://decouvertes-archeologiques.blogspot.fr/2012/04/

SFH 05-2012

La plus grosse pleine Lune de l'année ce week-end

Par Le 04/05/2012

La plus grosse pleine Lune de l'année ce week-end

dsc07034.jpg Crédit Mathieu Godron

C'est dans la nuit du 5 au 6 mai 2012 que la Lune se rapprochera le plus de la Terre cette année selon les astrophysiciens. En effet, notre astre nocturne ne tourne pas vraiment en rond autour de notre planète, mais plutôt de façon ovale, et ce week-end sera l'un des moments nommés périhélie où notre satellite sera au plus près. Notre compagnon va donc s'approcher à 356.955 kilomètres (221.802 miles) en chutant de 27.444 kilomètres d'après sa moyenne orbitale de 384.399 km, ou plutôt de 49.476 kilomètres, la lune étant au plus loin (aphélie) à 406,431 kilomètres le 22 avril 2012, en sachant qu'une marge de 3% d'ocillations concernent les aphélies et périhélies (la moyenne des périhélies est à 363.104 km). Les scientifiques estiment que l'astre sera 16% plus brillant que d'habitude et apparaîtra évidemment beaucoup plus gros à son lever également.


Malgré certaines alertes aux séismes de certains spécialistes (on se souvient que le gros séisme du japon a eu lieu avec une semaine de décalage avec la précédente grosse périhélie de mars 2011) qui pensent voir une corrélation avec certaines dispositions de la Lune en périhélie, le Soleil (voir les grosses planètes aussi) et certains gros séismes (et même remontées de magma), les spécialistes affirment qu'il n'y a aucune crainte à avoir de ce rapprochement habituel de la Lune (les périhélies se produisent tous les 27,32 jours, mais à différentes distances de la moyenne). Le fait qu'une périhélie très basse tombe le jour d'une Pleine Lune, comme c'est le cas ce week-end, n'est donc dû qu'à sa position dans le ciel par rapport au Soleil et ne modifie par la masse de la Lune bien sûr, mais peut ajouter celle-ci à celle de la Terre en deux points précis par rapport à l'attraction du Soleil : au-dessous de là où la Lune est au plus proche de la surface terrestre, et à son exact opposé, face au Soleil (le premier subissant une poussée gravitique de la masse lunaire vers le Soleil et la Terre, le deuxième subissant un étirement plus fort proportionnel à l'attraction solaire doublée de la poussée gravitique lunaire). Certains envisagent même que les effets de ces périhélies très basses (une seule par an en moyenne) pourraient être en quelque sorte décalés dans le temps, au relâchement de la pression exercée (effet de marée) par la combinaison lune-soleil (ou lune-jupiter), c'est à dire quand la lune reprendrai son altitude moyenne pour se diriger vers son aphélie (qu'elle atteint donc 13,66 jours après la périhélie)... Les experts sont par contre d'accord pour considérer que la Lune est en moyenne 42% plus "forte" question gravité à sa périhélie par rapport à son aphélie (heureusement !)... D'ailleurs en ce qui concerne les effets de marées, c'est une lourde erreur de penser qu'il n'y a que l'eau qui est concernée : par exemple, lors des grandes marées, un endroit comme Paris se soulève de 30 cm en moyenne...

super-moon-2011-tim-mccord-entiat-wash.jpg Tim McCord of Entiat, Washington caught this amazing view of the March 19, 2011 full moon - called a supermoon because the moon was at perigee, the closest point to Earth in its orbit - using a camera-equipped telescope.
CREDIT: Tim McCord

http://www.space.com/15474-supermoon-full-moon-2012.html

Editor's note: If you'd like to share your supermoon photos for a possible story or gallery, send images and comments to SPACE.com managing editor Tariq Malik: tmalik@space.com.

http://www.sogedima.be/java/seismes.htm

Yves Herbo 05-2012

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Incursion dans un domaine trop réservé : la monnaie - Part 8

Par Le 03/05/2012

Incursion dans un domaine trop réservé : la monnaie - Part 8

 

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Deuxième partie

V b)
Liberation

« Qui dira la puissance incalculable de l'association lorsqu'elle se transforme en coopération… ?» Jacques Duboin (Libération)

On se souvient du surnom, TINA, attribué à Mrs Thatcher pour son refus d'envisager tout autre mesure que les réformes libérales qu'elle initia au début des années 1980 : quels que soient les arguments qui lui étaient présentés, elle répondait «There is no alternative», soit, en prenant les seules initiales, T.I.N.A. et en français «Il n'y a pas d'alternative». C'est ainsi que les chemins de fer britanniques, par exemple, furent privatisés et que les Anglais se demandent après chaque accident ferroviaire s'il n'existe vraiment pas de plus sûrs moyens de gérer les transports en commun que de faire passer le profit avant la sécurité… !

L'organisation économique des sociétés humaines n'a pourtant rien d'immuable. Les dénationalisations et le démantèlement de l'État, que l'idéologie néolibérale présente aujourd'hui comme la seule façon de garantir la prospérité, sont l'exact opposé des nationalisations et de l'élaboration de cet État-providence, c'est-à-dire redistributeur, qui furent préconisées pour organiser la paix à la fin de la seconde guerre mondiale !

Affirmer l'obligation d'organiser l'économie de telle ou telle façon, en vertu d'une loi qui serait immuable, n'est pas un argument, mais une méthode couramment employée par certains pouvoirs politiques pour imposer l'orientation qu'ils ont choisie, et empêcher toute discussion en coupant court à tout argument contraire. De sorte que l'opinion ne soit pas à même de peser le pour et le contre.

Deux obligations péremptoires sont ainsi affirmées. La première est la croissance : un simple ralentissement de croissance est une catastrophe économique. La seconde est la compétitivité, mot qui, dévoyé de son sens de “courir ensemble” désigne maintenant une rivalité de tous les instants qui serait inévitable.

N'étant pas spécialistes, laissons les économistes, les sociologues, les moralistes, les historiens débattre des fondements et des origines de ces impératifs idéologiques. (YH : fondamentalement, c'est avec l'idée préconcue (mais malheureusement réaliste) que la société actuelle créée (de par son système éducatif) des élites, et que seuls ceux-ci comprennent la réalité profonde des choses (Si vous écoutez un peu les affirmations de personnalités comme Mr Sarkozi par exemple (mais il n'y a pas que lui), il y a d'un côté une "élite" et de l'autre les "normaux" (on retrouve un autre type de manipulation de la part de Mr Macron avec ses idées de "méritocratie" : les "méritants" étant évidemment les mêmes élites, gros héritiers, etc...). Au lieu de modifier en conséquence le système éducatif de façon à non pas distinguer ceux qui s'en sortent le mieux intellectuellement (pour X raisons, dont financières) ou psychiquement, et ne garder que ces derniers pour "l'élite", mais au contraire détecter le plus tôt possible chez chacun ses talents particuliers (tout le monde en a et c'est les appliquer qui rend service, et à la société et à l'individu), qui ne sont pas obligatoirement dans les panels et choix de l'éducation actuelle. Le libéralisme sous-entend que seule cette petite élite peut comprendre réellement le système de fonctionnement de la société - à plusieurs niveaux - et peuvent donc créer de l'emploi, de la richesse, des affaires... Le libéralisme ne peut pas être "démocratisé" réellement et à la portée de tous les citoyens : il faudrait pour cela modifier complètement le système éducatif et faire accepter bien plus tôt aux parents les talents les plus potentiels de l'enfant. Je connais plusieurs professeurs de mathématiques qui m'ont dit qu'ils savaient dès l'âge de 10 ans si un enfant avait du potentiel question chiffres et logiques... bien sûr, même si l'enfant, avec beaucoup d'efforts (qu'il n'utilisera pas ailleurs) peut atteindre un niveau convenable, il ne donnera jamais le meilleur qu'il aurait pu donner de par ailleurs, et n'en sera pas plus heureux (et sûrement moins). Ces profs ne se sont jamais trompés d'après eux. Et puis, que se passerait-il si chaque citoyen créait sa propre entreprise ou affaire ? Des millions de marques ?, de la concurrence acharnée de blogs et services ? des millions de pubs dans les boîtes internet et physiques ? ça fait plutôt sourire mais c'est bien ce à quoi l'idéologie libérale "démocratisée" mène à l'extrême... sauf que ses théoriciens et exécuteurs (de "droite" comme de "gauche") ne font évidemment rien pour que le libéralisme devienne réellement "démocratique", en ne modifiant pas le système éducatif entre autres (plutôt en le privatisant !)...)

 

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Par contre, il n'est pas nécessaire d'être économiste pour constater le résultat. La croissance sans limites est insoutenable, ses conséquences sont déjà telles que c'est l'équilibre biologique de la planète qui est compromis. Ce que n'entrevoyaient que quelques esprits lucides il y a quelques décennies apparaît aujourd'hui à l'évidence : on ne peut plus continuer cette course aveugle. “Aucun arbre ne peut monter jusqu'au ciel” !

Quant à la compétitivité, elle débouche sur un profond déséquilibre social. Cette guerre économique permanente qui impose d'être le meilleur en n'importe quoi, déshérite les perdants trop peu combatifs … ou qui n'ont pas eu la chance de naître parmi les privilégiés. À force de favoriser “les meilleurs" au détriment de tous les autres, le formidable progrès des connaissances et de leurs applications technologiques a été mis au service d'une infime minorité, tandis que près de 840 millions d'êtres humains (YH : en 2003) (55) souffrent de malnutrition, n'ayant même pas un lopin de terre à cultiver de leurs mains pour survivre.

Les deux pièges de la monnaie capitaliste

Alors que les effets catastrophiques de ces impératifs de croissance et de compétitivité sont de plus en plus évidents, on continue pourtant à les prétendre incontournables. Et avec des arguments aussi creux que : “c'est dans la nature des choses” ou “c'est ainsi que les hommes fonctionnent”, sans percevoir à quel point ces deux pièges, dans lesquels notre civilisation se perd, sont contenus dans les mécanismes actuels de la monnaie, qui, pourtant, ne sont évidemment pas des lois de la nature. En effet :

L'obligation de croissance est contenue dans le mode de création de la monnaie : il faut qu'un investissement rapporte plus qu'il n'a coûté pour que puissent être payés les intérêts du crédit ou les “retours sur investissement”. 
• Le creusement du fossé entre les riches et les pauvres est contenu dans le choix des clients auxquels les crédits sont ouverts, parce qu'un organisme de crédit, pour éviter d'être mis en faillite, exige des garanties, une hypothèque, une assurance. On ne prête donc qu'aux riches et par l'effet “boule-de-neige” de la capitalisation, seuls les riches ont ainsi les moyens de s'enrichir.

Alors que l'opinion est en train, peu à peu, de prendre conscience des dangers de la croissance à tout prix et s'indigne de voir que cette exploitation des richesses ne réduit pas, bien au contraire, la misère en ce monde, force est de constater que les mécanismes monétaires sont tellement mal connus que leur relation avec ce productivisme et avec cet individualisme n'est généralement pas dénoncée. À croire qu'elle n'est même pas perçue.

Ce lien se manifeste pourtant. Il se manifeste par exemple par la réaction du public contre l'argent en cas de crise économique : on constate que c'est bien en créant leur propre monnaie que des minorités cherchent alors à survivre. Les expériences qui furent lancées pour réagir à la grande crise des années 1930, celles, par exemple, de la monnaie fondante de Gesell, ou les cercles WIR, de même que celles qui naissent un peu partout depuis le tournant libéral des années 1980, par exemple en Argentine depuis 2002, sont bien des manifestations de rejet de la monnaie officielle. Mais ces monnaies parallèles, parce qu'elles sont à usage local, restreint, marginal, ne peuvent, au mieux, qu'épargner, mais pour les seuls membres des associations qui les créent, certains des effets néfastes qu'ils constatent.

 

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Et, d'autre part, comment ne pas s'apercevoir qu'on retrouve partout l'argent comme mobile quand on déplore de grandes catastrophes humaines comme l'affaire du sang contaminé, ou des désastres écologiques comme les marées noires ou les gégazages en mer, quand on prend conscience des effets de la marchandisation des services publics et du brevetage du vivant, ou quand on découvre le pouvoir et le rôle des fonds de pension, de la spéculation monétaire et des paradis fiscaux sur les choix économiques, etc. ? L'argent est le dénominateur commun de tous ces comportements inhumains, il est bel et bien à l'origine commune de ces catastrophes qui n'ont rien de naturel.

Ceci devrait amener à comprendre que chercher à réparer, quand c'est possible, les effets de ces mécanismes, ne résout rien, puisqu'ils se renouvellent indéfiniment, voire s'amplifient, tant que demeure leur cause commune.

Supprimer cette cause n'est certainement pas simple, mais il faut prendre conscience que c'est devenu inévitable, que c'est la condition nécessaire pour donner à la société d'autres bases que celles qui sont en train de la détruire. Or cette reconstruction passe par une nouvelle transformation de la monnaie : pour qu'elle n'oblige plus la croissance, il faut que sa création n'impose plus paiement d'intérêts, et qu'elle tienne compte d'autres critères que la rentabilité financière pour qu'il soit possible de produire, dans le respect les Droits de l'Homme et de son environnement, des biens et des services accessibles à tous, sans exclusion. Aucun coup d'État ne devrait, cette fois, être nécessaire pour réaliser une telle transformation puisque, à l'inverse des précédentes, elle vise à faire passer l'intérêt général avant l'intérêt de quelques-uns. Mais il est urgent d'y réfléchir, et c'est dans ce but que nous formulons les trois propositions suivantes.

Première proposition : Revenir au droit régalien

À l'évidence, la monnaie immatérielle correspond à l'état actuel de la technologie, la monnaie-marchandise appartient au passé. Il serait donc absurde de vouloir refuser la monnaie virtuelle en rêvant au retour des louis d'or. L'informatique existe, elle est pratique, admettons donc, sans nous y attarder, que la monnaie de demain sera sous forme scripturale, comme elle l'est presque totalement aujourd'hui, les cartes à puce et les transactions transmises par internet allant encore se développer.

Mais il faut prendre conscience du danger que présente cette forme moderne de la monnaie du seul fait qu'elle est naturellement, matériellement, illimitée !

Sa création est si facile qu'avoir abandonné le droit de créer la monnaie à des entreprises privées ayant leur propre intérêt pour objectif, apparaît comme une véritable aberration, source évidente de multiples abus aux conséquences imprévisibles, incalculables. On a vu que lorsque des orfèvres signèrent plus de reçus qu'ils n'avaient d'or dans leurs caves, leur seule limite fut… la peur que leurs clients s'aperçoivent qu'ils avaient exagéré. Méthode peu efficace, puisque plusieurs paniques ont marqué l'Histoire. On se souvient aussi que lorsque trop de banquiers ont suivi l'exemple des orfèvres, c'est parce qu'ils se sont aperçus que cela leur faisait du tort que certains d'entre eux ont intrigué pour en obtenir le monopole. Et l'histoire des Banques centrales montre que c'est encore pour éviter des abus, des paniques ou des faillites qu'elles ont reçu un certain pouvoir, non pour fixer une limite à la masse monétaire, mais seulement pour tenter, par l’intermédiaire de leurs taux d’escompte, d'accélérer ou de ralentir la croissance de cette masse, espérant que ces variations auraient, à terme, une influence sur l'économie. Et depuis que ces taux n'obéissent plus qu’aux marchés, on ne compte plus le nombre de pays ruinés par des crises monétaires… On voit bien que le pouvoir politique ne doit pas se contenter d'imaginer des digues pour éviter des abus ou en colmater les conséquences, il lui appartient de déterminer la masse monétaire nécessaire à l'économie.

Ce n'est pas sans raison que le “droit de battre monnaie” était, par excellence, une des prérogatives du souverain et qu'il ait fait partie, sous la monarchie, des “droits régaliens”, avec ceux de lever l'impôt, de commander la police et l'armée, de rendre la justice, de déclarer une guerre ou d'en signer la fin. Pourquoi l'un de ces droits du Prince a-t-il fait exception quand le peuple a conquis la souveraineté ? On ne comprend pas que les démocraties aient abandonné à quelques nouveaux privilégiés l'un de ces droits essentiels qui décident de la vie d'une nation. Le droit de créer monnaie est trop important pour qu'il puisse être dissocié des autres attributs qui permettent de décider pour tous en leur nom. (parce que ce ne sont pas des démocraties !)

 

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Il doit être réintégré au pouvoir politique parce qu'une société évoluée, telle qu'on peut la concevoir au XXI ème siècle, doit être en mesure de décider des besoins qu'elle va satisfaire, en fonction des moyens dont elle peut disposer, en respectant les droits des êtres humains, vivants et à venir. Dans une telle perspective, le choix si essentiel de l'orientation générale de l'économie est une décision politique fondamentale qui ne peut donc pas être abandonnée à des intérêts privés.

Aujourd'hui, la société est au service de la finance, qui dicte sa politique aux gouvernements. Remettre aux pouvoirs publics la responsabilité de toute création monétaire, c'est renverser les rôles : les choix économiques deviennent alors des choix politiques et la finance leur est subordonnée.

Mais ceci ne suffit pas. Dans une vraie démocratie, confier l'économie au pouvoir politique serait la confier au peuple, mais toute société, même au XXIème siècle, n'est pas assurée d'être démocratique et de le rester. Pour remettre l'économie au service de tous et l’y maintenir, il faut des règles qui empêchent tout abus de la part des responsables du pouvoir d'émission, et pour cela, imposer à la masse monétaire une limite concrète, objective.

Deuxième proposition : Fixer objectivement la masse monétaire

Une telle limite naturelle résulte simplement de deux des aspects de la monnaie : elle est un droit de tirage sur les richesses produites et une reconnaissance de dette commune puisque la loi oblige à l'accepter en paiement. De ces deux faits découle la règle suivante : les représentants d'une population qui, en ayant le monopole de la création de sa monnaie, s'engagent en son nom, ne peuvent émettre que la masse monétaire équivalente aux richesses que cette population produit et met en vente.

La création monétaire étant ainsi un engagement à produire, toute nouvelle production entraîne automatiquement la création de son équivalent en monnaie. Et, inversement, lorsqu'un produit parvient à son consommateur, la monnaie qui lui sert à l'acheter a rempli son rôle et n'a plus ensuite de raison d'exister, elle est donc annulée au moment de la vente. En d'autres termes, la monnaie devient un flux parallèle et équivalent à celui des richesses produites afin d’être vendues. Il s'agit évidemment d'une équivalence de principe, qui donnera lieu, dans la pratique, à des ajustements par des calculs analogues à ceux que les ordinateurs boursiers font aujourd'hui pour afficher les cours de façon continue et permanente.

Mais il faut insister sur un autre aspect. Pour que cette équivalence soit à l'origine de la création monétaire, il faut que le prix d'un bien ou d'un service mis en vente soit évalué au moment où est pris l'engagement de sa production, et non plus après, quand il a déjà été produit. Ceci présente l'inconvénient de bouleverser les habitudes, et le réflexe sera probablement de croire, mais un peu vite, qu'il est question de supprimer le marché. Que tous ceux qui vantent sans cesse ses mérites irremplaçables se rassurent, il ne s'agit pas du tout de le supprimer, mais bien au contraire, de lui restituer ses vertus (56), c’est-à-dire de permettre que le prix de vente d'un bien ou d'un service résulte vraiment d'un débat entre producteurs-vendeurs et consommateurs-acheteurs

Or ce n'est que si cette évaluation démocratique a lieu en amont, donc avant qu'il soit trop tard, qu'il est possible de discuter des modes de production, de les encourager ou de les proscrire. 
Précisons, si besoin, que ces discussions sont destinées à définir des bases et non à fixer chaque prix, un à un, et qu'il faut prévoir des marges d'erreur et des aléas, par exemple pour la production agricole, qui donneront lieu aux ajustements mathématiques nécessaires évoqués ci-dessus. Et ajoutons que cela n'a rien d'utopique, comme le prouvent les Seikatsu, ces associations producteurs-consommateurs qui fonctionnent ainsi au Japon depuis déjà plus de 20 ans, ou bien les Community supported agriculture (CSA), ces associations de consommateurs (57) qui passent contrats avec des agriculteurs et qui achètent ainsi, avant la saison, une part de leur récolte fermière.

Par rapport à la situation actuelle, la monnaie conserve donc son rôle d'unité de compte et de moyen de paiement, même différé. Elle est un pouvoir d'achat qui ne sert qu'une fois car il est périmé quand il a servi, comme un titre de transport ou un timbre, tout en laissant à son titulaire la possibilité de l'utiliser pour n'importe quel achat de son choix. Par contre, cette monnaie réformée cesse d'être un facteur d'enrichissement et d'inégalité, donc de domination, dès lors qu'une ouverture de crédits n'implique plus versement d'intérêts.

Assainie sur de telles bases, la monnaie apparaît comme le moyen de répartir entre tous les consommateurs les biens et les services que produit l'économie d'une région. La logique de capitalisation, c'est-à-dire d'accumulation, fait place à une logique de répartition, de distribution.

 

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Cette réforme, bien plus simple et plus objective que celles qui ont jalonné l'Histoire, conduit à un retournement de situation : à la loi de la jungle financière qui règne aujourd'hui, elle substitue un contrôle social de la production, les décisions économico-financières sont enfin soumises à la réflexion et au débat politique, éclairés par des enquêtes objectivement menées.

Mais tant qu'un tel débat préalable ne permettra pas de considérer d'autres aspects que la rentabilité, les avertissements d'experts et les cris d'alerte contre les dangers du productivisme actuel pourront indéfiniment se multiplier, ils ne seront que vœux pieux. (voir l'Histoire 2007-2016)

En ce qui concerne le commerce international, si la monnaie d'un pays (58) est la manifestation comptable de ce que ses résidents s'engagent à y produire (en utilisant les connaissances humaines acquises pour faire fructifier les richesses du sol et du sous-sol), les relations commerciales entre deux régions ne sont plus que des contrats de troc entre leurs deux populations, les échanges internationaux de marchandises sont à somme nulle et il n'y a alors plus de dette financière internationale. Il va de soi que ces contrats peuvent inclure des délais, que leur équité et leur exécution peuvent être soumises à un contrôle supranational, etc. L'important est que cette transformation des bases du commerce extérieur permettrait aux populations de retrouver le droit de disposer d'elles-mêmes, celui d'assurer en priorité leur propre suffisance vitale, de “vivre au pays” et de s'y épanouir en développant leur culture.

Notre troisième proposition est inspirée par ce que nous avons observé à propos de la notion de valeur :

Troisième proposition : Séparer la gestion des biens de celle des gens

Nous avons rappelé que lorsque les économistes parlent de valeur, il s'agit de valeur d'échange et que celle-ci est, de fait, le prix de vente d'une marchandise. Outre que ce prix, tel qu'il est fixé aujourd'hui, ne résulte nullement d'un débat comme le prétend l'économie classique, mais plutôt de la loi du plus fort, financièrement parlant, cette façon de comparer à l'étalon unique qu'est la monnaie, ce qui est mesurable et ce qui ne l'est pas, conduit à considérer le travail humain comme une marchandise, une matière première parmi d'autres, et finalement l'être humain comme un objet remplaçable, ce qui va jusqu'à traiter des employés “comme des kleenex” en cas de “licenciement économique”, "licenciements de fausses faillites".

D'autre part, un tant soit peu de lucidité permet de prévoir que la production de demain sera de plus en plus une oeuvre collective et intellectuelle (59), qui fera de moins en moins appel à de la main d'oeuvre, mesurable (à la rigueur) en temps de travail, et de plus en plus à une participation humaine impondérable, liée à la personnalité, à la culture, à l'expérience, à l'imagination et à la créativité, qualités par essence non mesurables. De sorte que prétendre pouvoir estimer la participation individuelle afin de l'acheter à un “juste prix”, le “salaire”, devient une absurdité, voire une escroquerie.

Pour éviter pareille aberration, il faut séparer la gestion des gens de celle des biens. Ne plus mélanger dans une même comptabilité l'être et l'avoir, c'est ramener l'économie à sa place naturelle, celle de l'intendance. Cessons d'oublier que le rôle d'une entreprise de production est de transformer des matières premières pour mettre à la disposition des gens les objets dont ils ont besoin, et que ce n'est pas de fournir du travail, ce n'est pas de créer des emplois pour justifier des revenus. Le fait que la transformation de la matière nécessite une intervention humaine n'oblige pas à traiter “une ressource humaine” comme une matière première, et c'est en séparant la comptabilité des matières de celle des humains que cette distinction redeviendra possible et qu'on se rappellera que travail et emplois ne sont pas des buts, mais des moyens. Alors seulement le revenu reçu par un être humain ne sera plus le prix auquel il se vend à une entreprise. On ne parlera plus de salaire, de prix de la sueur, mais de revenus individuels, fondés sur les besoins personnels et dont le but sera de fournir à chacun les moyens de développer ses qualités propres pour exercer au mieux les activités par lesquelles il assume sa participation à la société. Alors cette contribution pourra parfaitement ne pas être mesurable et produire de la qualité, même pour le long terme. Même si cela implique que le revenu soit versé par l'ensemble de la société et pendant toute la vie, et non plus par les entreprises, à ceux qu'elles emploient, et seulement pendant la durée de cet emploi.

 

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Dans l'économie actuelle, la monnaie de profit est utilisée pour “marchandiser” le domaine de l'immatériel. En empiétant ce domaine de liberté, la finance le soumet au profit et en contrôle ou en réserve l'accès. L'Accord Général sur le Commerce des Services, l'AGCS, est en train d'installer cette appropriation de tout un patrimoine commun de l'humanité, fait de connaissances lentement élaborées au cours de l'Histoire. L'art et une certaine culture sont déjà standardisés, il ne sera bientôt plus possible aux agriculteurs de renouveler leurs récoltes, comme ils l'ont fait pendant tant de générations, sans acheter de nouvelles semences à Monsanto. À quand l'obligation d'acheter le droit d'avoir sa propre progéniture ?

La réforme que nous proposons permet de rendre impossible cette appropriation, en faisant de la monnaie l'instrument de la seule gestion du réel. De séparer ce qui est naturellement du domaine de l'économie, qui est mesurable et qui doit, dans certains cas, être “économisé” donc compté, d'avec ce qui est du domaine du non mesurable, de l’impondérable et l’immatériel, celui de la connaissance, de la culture, de l’information qu’on donne sans s’en défaire et dont l'usage, loin de devoir être limité s'il n'est pas utilisé pour nuire, doit pouvoir être diffusé sans compter, et par conséquent être gratuit.

Ces deux domaines ne sont évidemment pas indépendants, puisqu'il y a un lien entre eux, l'Homme, qui vit dans le domaine du réel et doit pouvoir s'épanouir librement dans le domaine de l'immatériel qui lui est propre. Mais dans la mesure où l'économie produit des biens et non pas des profits financiers, où la monnaie est un flux qui se consume en même temps que les biens produits, il devient possible de décider objectivement de l'économie. Alors les gens peuvent se grouper en un réseau de coopératives de toutes tailles et y prendre ensemble les décisions objectives qui les concernent directement, puisqu’il s’agit d’abord de décider de ce qu’ils veulent produire pour consommer et dans quelles conditions, ce qui définit en même temps leur activité et la masse monétaire totale dont ils disposent. Il leur appartient ensuite de faire, dans le budget ainsi fixé, la part destinée à payer les moyens matériels de leur production, celle qui est nécessaire à faire fonctionner les services publics et celle qui constitue leurs revenus personnels.

Les débats sont ainsi largement ouverts au public et portent sur des critères d’intérêt général. C’est donc une extension de la démocratie à l’économie qui est proposée, permettant à tout résident de participer, sinon toujours directement, au moins par délégation, à ces prises de décisions qui sont à la fois sociales et économiques.

(55) Lire René Passet, Mondialisation financière et terrorisme

(56) Alors même qu'au contraire, c'est la financiarisation de l'économie qui a eu pour conséquence de réserver les vertus du marché aux seuls professionnels des “Marchés” (Bourses des valeurs et autres marchés des changes ou des matières premières, etc.) et de les supprimer pour le reste du monde, qui se voit offrir des marchandises à des prix fixés au préalable par les vendeurs : c'est “à prendre ou à laisser”, on ne marchande pas...

(57) on peut citer la CSA modèle de Poughkeepsie, installée en zone pré-urbaine à une centaine de km au nord de New-York et en France le réseau Alliance paysans écologistes consommateurs qui regroupe des associations qui travaillent ensemble pour promouvoir le développement de produits d'agriculture écologique de qualité.

(58) ou d'une région, ou d'un groupe de régions dont les résidents décident de s'associer économiquement.

(59) lire à ce sujet les profondes analyses d'André Gorz, par exemple dans L'immatériel, connaissance, valeur et capital.

Sources : http://www.france.attac.org/ et multiples références

Yves Herbo/MPSA/2014

 

A suivre pour la dernière partie : Annexe et Bibliographie

Articles, Podcasts et News SerieViewer du 21-04 au 27-04-2012

Par Le 03/05/2012

Articles, Podcasts et News SerieViewer semaine du 21-04 au 27-04-2012

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http://www.serieviewer.com/news/audiences/audiences-usa-belle-chute-de-the-mentalist-2200.html par Delphine Herbo

http://www.serieviewer.com/news/renouvellements-et-annulations/fringe-aura-une-saison-5-2199.html par The Scottish

http://www.serieviewer.com/news/festivals-et-conventions/scenes-de-menages-au-festival-de-television-de-monte-carlo-2198.html par Delphine Herbo

http://www.serieviewer.com/news/audiences/audiences-usa-apartment-23-s-effondre-sans-lead-in-2197.html par Delphine Herbo

http://www.serieviewer.com/news/audiences/audiences-usa-demarrage-rate-pour-the-l-a-complex-2196.html par Delphine Herbo

http://www.serieviewer.com/news/upfronts/syfy-revele-ses-projets-aux-upfronts-2195.html par Yves Herbo

http://www.serieviewer.com/news/festivals-et-conventions/mes-amis-mes-amours-mes-emmerdes-a-monte-carlo-2194.html par Delphine Herbo

http://www.serieviewer.com/news/audiences/audiences-francaises-de-la-semaine-du-14-au-20-avril-2012-2193.html par Sandra Bellisardi

http://www.serieviewer.com/news/audiences/audiences-usa-remontees-faibles-de-bones-et-house-2192.html par Delphine Herbo

http://www.serieviewer.com/news/ceremonies/nominations-des-british-academy-television-craft-awards-2012-2191.html par Sandra Bellisardi

http://www.serieviewer.com/news/ceremonies/nominations-des-bafta-awards-2012-2190.html par Sandra Bellisardi

http://www.serieviewer.com/news/audiences/audiences-usa-le-pilote-des-simpson-n-a-pas-attire-les-foules-2189.html par Delphine Herbo

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ARTICLES :

http://www.serieviewer.com/articles/projets/projets-saison-2012-2013-groupe-viacom-1605.html par Yves Herbo

http://www.serieviewer.com/articles/projets/projets-2012-2013-pour-le-groupe-nbc-1586.html par Yves Herbo

http://www.serieviewer.com/articles/projets/projets-saison-2012-2013-pour-le-groupe-fox-fx-1619.html par Yves Herbo

http://www.serieviewer.com/articles/divers/recherche-liens-news-articles-podcasts-par-semaine-1312.html par Yves Herbo

PODCASTS :

http://www.serieviewer.com/podcast/les-seriespods/seriespod-2-29-65-a-boire-et-a-venger-2201.html avec Nico, Céline, Delphine, Maxx et Yann

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