Articles de yvesh
Zealandia, un continent disparu retrouvé
Zealandia, un continent disparu retrouvé
J'en avais brièvement parlé à la fin de cet article mis à jour en 2018, à la fin : https://www.sciences-faits-histoires.com/blog/archeologie/l-ile-malden-et-ses-mysterieuses-ruines-prehistoriques.html
Un certain doute régnait encore à l'époque de la part d'une bonne partie de la communauté scientifique et du public. En effet, cela fait des décennies que la science officielle affirmait qu'il était impossible que de telles masses, composée de centaines ou milliers de km² aient pu se retrouver englouties sous les eaux, tant dans l'Atlantique que le Pacifique. Ils admettaient juste les apparitions et disparitions d'îles volcaniques de plus ou moins grandes grandeurs, puisque ce phénomène avait bien été observé à de nombreuses reprises. Ils s'appuyaient alors sur les quelques études océanographiques, sondages par les compagnies pétrolières (pas toujours honnêtes avec leurs éventuelles découvertes d'ailleurs, logiquement), pose de câbles, etc...
D'ailleurs, la pose d'un de ces câbles (télégraphique à l'époque du début du 20ème siècle), au large des Açores, avait fait l'effet de publications, à cause de la découverte à une profondeur de 2000 mètres de laves vitrifiées obligatoirement à l'air libre auparavant. Mais ces "certitudes" du 20ème siècle, basées sur des travaux très partiels et avec des techniques pas assez développées encore (ce qui n'empêche pas les "consensus" scientifiques de s'établir comme des vérités), commencent à être balayées par les nouvelles techniques. Les traces d'anciens continents engloutis (ou grandes terres) ont bien été annoncées dans l'Océan Indien, en Méditerranée récemment et dans le Pacifique donc avec Zealandia. Et les progrès actuels de la cartographie des fonds marins, ainsi que le fait que le continent Africain et l'Euro-asiatique ne correspond pas tout à fait à un collage parfait avec les Amériques (il manque en fait de larges terres pour en faire un bon collage) font qu'il existe assez probablement de telles masses effondrées sous l'Atlantique. Ce n'est pas le sujet ici, parlons des nouvelles informations sur Zealandia.
En 2017 donc, un groupe de scientifiques en géosciences néo-zélandais, français et australiens annonçait officiellement la découverte d'un septième continent baptisé par eux Zealandia. En fait, des indices de son existence existaient déjà depuis les années 1970 mais l'idée n'était pas très considérée (évidemment) et débattue modérément par la communauté scientifique depuis environ une vingtaine d'années. Malheureusement les preuves et certitudes manquaient pour aller plus loin dans les discussions.
Le continent en question, bien qu'il s'étend sur quasiment l'équivalent des deux tiers de la surface de l'Australie est à 94% sous la surface de l'océan Pacifique, parfois sous des milliers de mètres d'eau et surtout recouvert par une épaisse couche de sédiments. Il n'émerge essentiellement que sous la forme des terres de la Nouvelle-Zélande et de la Nouvelle-Calédonie et quelques îles :
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Fresque d'un scandale scientifique, du rififi au Tassili
Fresque d'un scandale scientifique, du rififi au Tassili
Dans ces colonnes(1), nous avions présenté la grande expédition archéologique qui, en novembre 2009, avait gagné le Tassili n’Ajjer.
Objectif : la datation de centaines de milliers de peintures et gravures rupestres de ce site classé par l’Unesco au patrimoine mondial de l’humanité. Par la suite, nous avions informé des résultats préliminaires de cette recherche à partir de leur publication dans la revue internationale Sahara (n° 21/2010). Tout semblait aller pour le mieux dans cette extraordinaire aventure qui se distinguait triplement : comme «la plus grande entreprise archéologique menée en Algérie depuis l’indépendance et sans doute avant» ; par l’utilisation de technologies ultramodernes de datation, sur le terrain et en laboratoire ; enfin par le fait que la réussite du projet permettrait à l’Algérie de devenir le premier pays du Sud à dater son art pariétal, ce que des pays avancés n’ont pu réaliser que récemment.
Mais le sérieux et l’enthousiasme qui marquaient l’envol de cette entreprise ont pris du plomb dans l’aile avec des agissements que l’on pourrait qualifier de braconnage scientifique. Un chercheur français est venu troubler ce beau et grand projet de recherche au risque d’étendre les dégâts à son cadre institutionnel et diplomatique : l’accord bilatéral signé en 2004 par les ministres des Affaires étrangères algérien et français qui envisageait même une extension de la recherche à l’Ahaggar et à l’Atlas saharien.
Au départ, l’expédition de 2009, véritable «caravane du savoir», était partie d’un bon pied : 45 hommes et femmes, dont 15 chercheurs de différentes disciplines, une équipe de guides du parc du Tassili, une vingtaine d’âniers, une cinquantaine de bêtes de somme pour acheminer, à 1000 m d’altitude, dans un relief accidenté, vivres et matériel et, surtout, 500 kilos d’équipements scientifiques et techniques. Respectant ses engagements, la partie algérienne n’a pas lésiné sur la prise en charge humaine et logistique. De même, les chercheurs n’ont pas ménagé leurs efforts. On était au comble de l’optimisme et la communauté scientifique internationale accueillait le projet avec un grand intérêt. La deuxième étape, dite de laboratoire, avait confirmé l’esprit de coopération scientifique qui avait présidé à l’élaboration du projet ainsi que la mobilisation importante de part et d’autre.
Côté algérien : le CNRPAH (Centre national de recherches en préhistoire, anthropologie et histoire), les Parcs nationaux du Tassili et de l’Ahaggar, la wilaya de Djanet... Côté français : plusieurs structures rattachées au CNRS (Centre national de la recherche scientifique), dont le Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement de Paris, des instituts ou centres de physique appliquée à l’archéologie, étude des archéomatériaux, etc. « Le choix d’une coopération avec les scientifiques français s’explique par leur avancée dans les recherches sur l’art rupestre, dans leur pays mais aussi dans le monde », avions-nous relevé alors.
La publication précitée dans la revue Sahara avait confirmé la dynamique engagée, de même qu’un état d’esprit positif. L’équipe y rendait compte de l’avancement des travaux et signalait des perspectives importantes liées à la poursuite des analyses. Tout allait pour le mieux avant que Jean Loïc Le Quellec, faisant office de responsable de l’équipe française (car jamais nommé par sa tutelle comme prévu par les accords), ne décide de faire cavalier seul en publiant deux textes sur les résultats du projet : un article dans la revue française Nouvelles de l’Archéologie (n°120-121, sept. 2010) dans un dossier sur la coopération archéologique française à l’étranger, puis un résumé de communication envoyé au 13e Congrès de l’Association archéologique panafricaine de préhistoire (nov. 2010, Université Cheikh Anta Diop, Dakar), résumé dont il niera l’existence malgré sa publication dans le programme de ce congrès sur le Net !
Voici l'un des deux textes de JL Le Quellec (on y constate d'ailleurs dans la biographie en bas que ce scientifique français a consacré curieusement plusieurs de ses recherches afin d'accentuer au maximum la notion de mythe en ce qui concerne l'Atlantide et des datations convergeantes - L'Atlantide fait toujours parler d'elle, que ce soit en mauvais ou en bien, c'est positif pour un chercheur...) Et pourtant, les descriptions de Platon dans le Critias et Timée, sur l'Atlantide et l'Attique, de l'avis d'autres chercheurs, correspond assez bien à la dernière période glaciaire et à sa fin :
https://journals.openedition.org/nda/1002
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Mer du nord : Des nouvelles de Doggerland
Mer du nord : Des nouvelles de Doggerland
Fouilles sur le Bank Brown (ancien article)
Retour sur les passionnantes recherches actuelles sur cet immense espace de terres englouties entre la Grande-Bretagne et le Danemark/Hollande nommé Doggerland. Une suite et complément donc aux articles précédents sur le sujet :
https://www.sciences-faits-histoires.com/blog/actualite/mer-du-nord-un-yellowstone-inconsidere.html
Un monde perdu révélé par des reliques humaines de Néandertal échouées sur les plages de la mer du Nord.
Par un après-midi d'automne clair et venteux en octobre dernier, Willy van Wingerden a passé quelques heures libres avant de travailler en marchant au bord de la mer, non loin de la ville néerlandaise de Monster. Ici, en 2013, l'infirmière joyeuse avait trouvé sa première dent de mammouth laineux. Depuis, elle a cueilli plus de 500 objets anciens sur la large plage balayée par le vent connue sous le nom de Zandmotor, ou «moteur à sable». Elle a trouvé des outils néandertaliens faits de galets de rivière, d'hameçons en os et de restes humains vieux de plusieurs milliers d'années. Une fois, elle a arraché un outil néandertalien recouvert de goudron du bord de l'eau, ce qui lui a valu un crédit de co-auteur dans les Actes de l'Académie nationale des sciences ( PNAS ) il y a quelques mois.
Willy van Wingerden a trouvé des centaines d'objets anciens sur les plages près de sa maison aux Pays-Bas. Crédit : MANON BRUININGA
« Soleil, vent, pluie, neige - je suis ici 5 ou 6 jours par semaine », dit-elle. " Je trouve presque chaque jour quelque chose."
L'endroit préféré pour la plage de Van Wingerden n'est pas une étendue de sable ordinaire. D'une largeur de près d'un demi-kilomètre, la plage est constituée de matériaux dragués du fond de la mer à 13 kilomètres au large et déversés sur la plage existante en 2012. Il s'agit d'une mesure expérimentale de protection côtière de 70 millions d'euros, ses sables conçus pour s'étaler dans le temps pour protéger les Néerlandais. côte de l'élévation du niveau de la mer. Et l'effort a rendu 21 millions de mètres cubes de sol de l'âge de pierre accessibles aux archéologues.
Ce sol conserve les traces d'un monde perdu. Au cours de la dernière période glaciaire, le niveau de la mer était de 70 mètres plus bas (YH : à cet endroit, la baisse du niveau des mers n'est pas égale partout), et ce qui est maintenant la mer du Nord entre la Grande-Bretagne et les Pays-Bas était une plaine riche, qui abritait des humains modernes, des Néandertaliens et même des hominines plus anciens. Tout a disparu lorsque les glaciers ont fondu et que le niveau de la mer s'est élevé il y a environ 8500 ans. YH : notons qu'à l'heure actuelle, la fonte des derniers glaciers nordiques fait que la terre s'élève d'un côté et s'enfonce de l'autre - effet de balancier du à la disparition d'un gros poids d'un côté).
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Espagne : des dizaines de gravures trouvées dans une grotte
Espagne : des dizaines de gravures trouvées dans une grotte
Surnommée l' " Altamira catalane " par les médias locaux, il s'agit de la découverte d'un extraordinaire trésor de sculptures vieilles de 15000 ans, représentant des dizaines d'animaux, dans une grotte du nord-est de l'Espagne, dans la région de Tarragone.
Une centaine de sculptures d'animaux, dont des chevaux, des bœufs et des cerfs, ainsi que de mystérieux symboles abstraits, ont été trouvées dans une grotte du village de L'Espluga de Francolí.
Vous pouvez cliquer sur la photo pour l'agrandir - Crédit : Generalitat de Catalunya
Les œuvres d'art anciennes ont été révélées vendredi 07-02-2020, après avoir été découvertes à la suite des inondations d'octobre dernier. Les gravures sont extrêmement délicates, les archéologues avertissant que même le moindre toucher peut les endommager.
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Jourdain : un village de briques crues de 7200 ans
Jourdain : un village de briques crues de 7200 ans
Un village de briques crues a survécu à 7 200 ans dans la vallée du Jourdain. Les maisons et les silos identifiés à Tel Tsaf sont une trouvaille rare étant donné l'aversion des briques de boue pour la pluie - et un hiver inhabituellement humide provoque déjà la chute des briques exposées...
Il y a une raison pour laquelle les maisons préhistoriques sont rares dans les archives archéologiques. Les pierres de construction sont réutilisées, tandis que d'autres étaient fragiles au départ, en bois et en paille, ou en briques de boue qui ont succombé aux intempéries et à la pourriture. Pourtant, les archéologues en Israël ont identifié des maisons et des silos de stockage de nourriture en briques de boue séchées au soleil remontant à 7 200 ans à Tel Tsaf, un site de la vallée du Jourdain. Le professeur Danny Rosenberg de l'Institut d'archéologie Zinman, Université de Haïfa, qui a dirigé le projet Tel Tsaf en collaboration avec le Dr Florian Klimscha du Landsmuseum de Hanovre en Allemagne et ses collègues en parlent dans PLOS One.
Les briques de boue ont été cimentées et enduites à l'aide de plâtre de boue ou de chaux (et d'autres types également), a écrit l'équipe. Sur la base de découvertes organiques, ils ont déduit que les plafonds peuvent avoir été faits de bois ou de roseaux et postulent, sur la base d'une architecture simple et moderne, que les toits étaient plats.
Les structures de Tel Tsaf sont loin d'être la plus ancienne brique crue connue de la science. Jéricho a des restes de constructions de boue encore plus anciennes datant de la période connue sous le nom de néolithique pré-poterie A, il y a environ 12 000 à 10 800 ans. Les habitants de l'ancien Jéricho ont utilisé de la brique de boue pour rehausser les murs de la ville, et beaucoup de constructions.
D'autres exemples sont légion: de nombreux sites bibliques découverts étaient également connus pour l'utilisation de briques de boue, et Ebla en Syrie avait un mur de ville en briques de boue massif jusqu'à 6 mètres (20 pieds) d'épaisseur qui remonte probablement à l'époque de Tel Tsaf. Les deux ont quelque peu survécu.
En bref, les constructions en briques crues étaient courantes au Levant (et ailleurs). Mais l'étude archéologique du développement préhistorique de la construction avec de la boue - de la technique à ce qu'elle pourrait nous dire sur les gens, leur culture, leur technologie et leurs choix - a été entravée par le fait que la brique de boue se désintègre sous la pluie...
Le site archéologique de Tel Tsaf dans la vallée du Jourdain. photo Yossi Garfinkel
Cela soulève la question de savoir comment exactement les briques de boue d'un village, bien que substantielles, ont survécu partout au Levant pendant plus de quelques années, sans parler de 7 200 ans dans le cas de Tel Tsaf. Bien que le Moyen-Orient ait des déserts assez durs, ce n'est pas l'Atacama, qui ne reçoit littéralement aucune pluie :
Portugal et Açores, des cart-ruts aussi
Portugal et Açores, des "cart-ruts" aussi
MAJ 06-02-2020
Les plus connus se trouvent sur l'île de Malte, et j'en avais parlé ici, mais plusieurs autres régions du monde comportent ces traces jugées mystérieuses par plusieurs chercheurs, jugées comme étant l'oeuvre de civilisations antiques connues, comme celle des Romains par exemple pour d'autres... Cette dernière affirmation peut d'ailleurs être considérées comme étrange quand l'on sait qu'à Malte, par exemple, ces traces continuent en partie sous l'eau... et que la montée des eaux de la Méditerranée semble un peu trop lointaine pour que les Romains ou les Grecs soient impliqués dans ces traces. On reste tout de même avec deux hypothèses : une utilisation de ces sorte de 'rails" pour lancer des bateaux sur la mer (un travail sous-marins donc nécessaire par des anciens grecs par exemple) ou effectivement une civilisation préhistorique méconnue (en liaison avec les très nombreux "crânes allongés" (ou dolichocéphales) trouvés sur l'île ?) qui aurait fait ces traces avant la montée des eaux. Mais l'on sait aussi que l'île a été victime de plusieurs tsunamis (comme d'autres régions méditerranéennes), voir même qu'elle aurait pu s'affaisser assez récemment (séismes) et expliquer l'engloutissement de ces traces et même de plusieurs temples découverts au large... Les explications sont multiples et ouvertes encore...
Ces traces en forme de sillons souvent parallèles et de longue grandeur demeurent tout de même un mystère et plusieurs explications quant à leur objectif ont été émises, dont un système de traîneau (en bois car on n'en a retrouvé aucune trace) afin qu'un peuple mégalithique/préhistorique puisse déplacer de lourdes pierres afin de créer leurs structures de rituels ou autres (dolmens, menhirs, cairns ou habitations...). Certains pensent que les Phéniciens, voir Tartessos, pourraient aussi être ce peuple. Une autre explication logique est bien sûr l'utilisation de chars dans de la boue, les sillons des chars ayant durci au fil du temps... mais on ne retrouve pas de traces laissés par les chevaux dans la même boue durcie, ce qui est gênant (ni d'empreintes humaines à priori !), ce qui nous mène à un système peu crédible de "montagnes russes" préhistorique... et les géologues réfutent cette explication... (d'autant plus qu'il y en sur des roches identifiées qui ne peuvent être de la boue durcie).
Restons sérieux et parlons donc de ces étranges "cart-ruts" également visible au Portugal et aussi aux Açores, fait intéressant suite à la (re)découverte de plusieurs pyramides anciennes sur les Açores mais aussi de sites mégalithiques, dont j'ai largement parlé ici...
Açores, Madalena, à Valverde, Criação Velha et Sete Cidades, paysage de pyramides...