OVNIs : des visites dans des écoles
Le premier rapport de la vague de Voronezh est apparu dans le journal soviétique Kommuna le 09-10-1989. Cet incident particulier a eu lieu à un parc dans la ville durant un match de football. Les témoins comprenaient, a-t-on dit, de nombreux adolescents et également plus de quarante adultes. Ils ont décrit avoir vu une lumière rose ou rouge qui s'est transformée en sphère foncée. La sphère a fait des cercles au-dessus d'un secteur du parc à une très basse altitude (approximativement trente à quarante pieds au-dessus de la terre) est s'est alors envolée au loin. Après quelques moments a peine, elle a réapparu et a encore plané au-dessus du parc. A ce moment, une porte s'est ouverte au fond de l'engin, un être a pu être vu en train de regarder dehors, examinant un groupe de témoins étonnés. La porte s'est fermée et l'engin est descendu et a alors atterri. En faisant cela il a heurté un grand peuplier. L'arbre a été plié vers un côté et resté dans cette position.
L'agence Tass publie alors le communiqué suivant, qui sera lu dans les pays de l'Ouest:
Un OVNI aurait atterri dans un parc de Voronej
Voronej, 9 octobre 1989. TASS. Les spécialistes ont confirmé qu'un OVNI avait effectivement atterri dans un parc de Voronej. Selon leur dire, ils auraient découvert, sur le lieu de son atterrissage, des traces de l'engin et de ses occupants, qui auraient même fait une petite promenade dans le parc.
D'après des témoins, il y aurait eu ces derniers jours au moins trois visites d'extraterrestres. Une énorme boule ou un disque lumineux arrivait au-dessus du parc, puis il descendait à terre et laissait sortir par un passage deux ou trois extraterrestres de 3 a 4 mètres de taille, à la tête minuscule, ainsi qu'un petit robot. Pendant un certain temps, les extraterrestres tournaient autour de la boule, avant de rentrer dedans, suite à quoi l'appareil décollait sans bruit et disparaissait en un clin d'oeil. La peur s'emparait des témoins et durait plusieurs jours.
"Pour localiser le lieu d'atterrissage, nous avons eu recours à la technique du magnétisme biologique", a indiqué le chef du laboratoire de l'expédition envoyée dans le parc, Guenrikh Silanov. "C'est une aire circulaire de 20 mètres de diamètre. Quatre enfoncements de 4 a 5 centimètres de profondeur et de 14 à 16 centimètres de diamètre y sont bien visibles. Ils forment un losange. Nous avons aussi prélevé deux échantillons du sol mystérieux. Au premier abord, ils ressemblent à du grès rouge foncé. Cependant, après analyse minéralogique, nous avons établi qu'il s'agissait d'une roche qui n'a pas d'équivalent sur terre. Pour donner une conclusion plus précise, il faudrait procéder à des études supplémentaires plus complexes."
Le communiqué est vite repris par les journaux dans le monde entier, comme par exemple dans "Le Courrier de l'Ouest", en France, le 10 octobre 1989:
Un OVNI aurait atterri en Union Soviétique
MOSCOU. -- Des chercheurs soviétiques ont affirmé qu'un vaisseau spatial étrange non identifié, manoeuvré par des individus géants avec des têtes minuscules, avait récemment atterri dans un parc de la ville de Voronej, a annoncé lundi l'agence Tass.
Les scientifiques "ont identifié l'endroit de l'atterrissage et découvert des traces des étranges créatures qui ont effectué une brève promenade dans le parc". La date de l'atterrissage n'est pas précisée.
Selon Tass, une boule ou un grand disque lumineux a été aperçue au-dessus du parc par les habitants de Voronej, une ville située à 480 km au sud-est de Moscou. L'objet volant non identifié (OVNI) a atterri et trois créatures, qui mesuraient entre 3 et 4 mètres avec des têtes minuscules, semblables à des êtres humains en sont sorties, accompagnées d'un petit robot.
Ce qui donnera, repris par l'Associated Press le 9 octobre 1989:
Par JOHN IAMS, rédacteur de l'Associated Press MOSCOU (AP) -- L'agence de nouvelles officielle Tass a indiqué aujourd'hui que les scientifiques ont confirmé l'atterrissage d'un vaisseau spatial extraterrestre portant des personnes géantes avec des têtes minuscules. Ce rapport est le plus récent conte étrange dans les medias soviétiques officiels, qui dans le cadre de la politique de la glasnost, ou "transparence" ont récemment raconté d'autres observations d'objets volants non identifiés et de créatures extraterrestres. "Les scientifiques ont confirmé qu'un objet volant non identifié a récemment atterri dans un parc de la ville russe de Voronezh," dit Tass dans une dépêche de la ville qui est à 300 milles au sud-est de Moscou. "Ils ont également identifié l'emplacement d'atterrissage et ont trouvé des traces des extraterrestres qui ont fait une courte promenade aux alentours du parc." Tass dit que les habitants de Voronezh ont vu une grande boule ou disque brillant planant au-dessus du parc. Ils ont rapporté que l'OVNI a atterri et que jusqu'à trois créatures semblables aux humains ont émergé, accompagné d'un petit robot, dit Tass. "Les extraterrestres avaient trois ou même quatre mètres de haut, mais avec des têtes très petites," selon les témoins cités par l'agence de nouvelles. "Ils ont marché près de la boule ou du disque et puis ont disparu à l'intérieur." Le rapport était semblable à une histoire l'été passé dans Le journal quotidien Industrie Socialiste, qui a raconté une "rencontre rapprochée" prétendue entre une laitière et un extraterrestre dans la région de Perm dans le centre de la Russie. Dans ce rapport, Lyubov Medvedev a été cité comme disant qu'elle a rencontré une créature extraterrestre "ressemblant à un homme, mais plus grand que la moyenne avec des jambes courtes." La créature, a-t-elle a dit, a eu "seulement un petit bouton au lieu d'une tête." Le rapport de Tass, qui n'a pas donné la date de l'atterrissage prétendu à Voronezh, dit que les spectateurs "ont été accablés d'une crainte qui a duré plusieurs jours." Genrikh Silanov, chef du Laboratoire Géophysique de Voronezh, a indiqué à Tass que les scientifiques étudiant le rapport d'OVNI ont trouvé une dépression de 20 mètres avec quatre bosselures profondes aussi bien que deux morceaux d'une roche non identifiée. "A première vue, ils ont ressemblé à du grès d'une couleur rouge-foncé. Cependant, l'analyse minéralogique a montré que la substance ne peut pas être trouvée sur terre," dit Silanov cité Tass. "Cependant, des tests additionnels sont nécessaires pour tirer une conclusion plus définitive." Silanov a indiqué que l'emplacement d'atterrissage et le chemin pris par les étrangers ont été confirmés en utilisant la méthode de pistage par "biolocation", mais Tass n'a pas expliqué ce qu'était cette méthode. Plus de confirmations sont venues des témoins, auxquels on n'a pas raconté les expériences et dont les comptes rendus ont correspondu avec précision aux résultats scientifiques, dit Tass. Le rapport de Tass a indiqué que les résidants ont également rapporté des observations récentes d'un objet "en forme de banane" dans le ciel. En juillet, Tass a contesté un rapport dans Industrie Socialiste citant un spécialiste en OVNI, A. Kuzovkin, comme disant qu'une pièce de sol brûlé de 26 pieds de larges dans le sud de Moscou a été probablement provoqué par l'atterrissage d'un OVNI. Tass dit que les sapeurs-pompiers pensent que c'est simplement une meule de foin qui a pris feu et brûlé la terre. |
Normalement, tout ufologue sensé aurait du tiquer en lisant les histoires de grès inconnu sur terre et de recherches de "spécialistes", devenus des "scientifiques", par "la technique du magnétisme biologique", entendez, la baguette de sourcier. Mais l'Agence Tass rapporte ensuite d'autres détails:
Moscou, 10 octobre. TASS. Le quotidien Sovetskaya Koullaura a publié aujourd'hui des détails supplémentaires sur l'apparition d'un objet volant non identifie a Voronej (Russie centrale). Selon le journal, cela s'est passe dans la chaude soirée du 27 septembre. Les écoliers Vassia Sourine, Jenia Blinov et Youlia Cholokhova jouaient au football dans le parc municipal où il y avait beaucoup de monde. Non loin de là, plusieurs dizaines de personnes attendaient l'autobus. A six heures et demie, les enfants ont subitement remarqué dans le ciel une lumière rose et ensuite une boule bordeaux d'environ dix mètres de diamètre. Après avoir fait quelques tours, la sphère a disparu mais elle est revenue quelques minutes après pour s'immobiliser au-dessus du parc. Une trappe s'est ouverte dans la partie inférieure de la boule. La foule, déjà très nombreuse, a vu un être d'une taille de trois mètres environ, à trois yeux, en combinaison argentée, bottes de couleur bronze et avec un disque sur la poitrine. Après avoir examiné le terrain, le "visiteur" a fermé la trappe, et la sphère a atterri, lit-on dans l'article. Deux êtres en sont descendus, dont l'un était sans doute un robot. Le premier a prononcé quelque chose, après quoi un triangle lumineux de 30 centimètres sur 50 s'est montré pour quelques instants sur le sol. L'extraterrestre a touché la poitrine du robot qui s'est mis à marcher. A ce moment, un des gamins a crié de peur. Le "visiteur" a jeté sur lui un regard lumineux: le garçon ne pouvait plus bouger. Alors, toute la foule a crié. La sphère s'est envolée avec les passagers. On la vit de nouveau cinq minutes après. Cette fois, l'être à trois yeux avait sur le côté un tube d'un demi-mètre de longueur. Il l'a pointé sur un adolescent de seize ans: celui-ci a disparu et n'a reparu que lorsque l'appareil et l'extraterrestre se sont envolés définitivement. Commentant ces informations, le correspondant permanent de Sovetskaya Koultoura à Voronej note qu'il est difficile de les expliquer. Mais, à son avis, quelque chose s'est vraiment passé. Le récit cité ci-dessus reproduit les témoignages de plusieurs personnes. Les résidents de la rue Poutiline ont plus d'une fois observé l'apparition d'ovnis entre les 23 et 29 septembre. Des miliciens et des journalistes ont interrogé les témoins: pas de divergence dans la description de la sphère et des actions des extraterrestres. En plus, tous les enfants qui ont assisté au phénomène éprouvent toujours de la peur. La section locale pour l'étude des anomalies naturelles, qui regroupe des spécialistes de physique et de biologie, enquête sur ce phénomène, annonce le journal. |
A ce moment là, la presse mondiale s'empare de l'affaire en la diffusant et en la ridiculisant le plus souvent. L'ufologue Boris Shurinov se rend aux bureaux de la TV française à Moscou, visionne une cassette de reportage sur l'affaire, donne son avis négatif: connaissant les ufologues impliqués pour leur sensationnalisme débridé, il flaire le canular.
Dans le journal Pravda, un article rapporte l'affaire et ironise sur ce qui pour eux est un canular évident. En France, "Le Monde" s'en fait l'écho plus ou moins correctement:
La Pravda donne dans le canular et ironise sur une la rencontre du 3e type. L'organe du parti communiste soviétique la Pravda, réagissant à la récente avalanche de nouvelles sur les OVNI rapportées même par la très officielle agence TASS, a ironisé hier sur le phénomène en lançant, à son tour, une information sur le débarquement d'extraterrestres. Selon le quotidien, trois extraterrestres ont débarqué dans la ville d'Obradovsk. Leur arrivée, un samedi à 13 h 58, à bord d'une soucoupe volante de couleur orange, a été observée par 357 témoins adultes en train de faire la queue devant le débit de vodka local sur la place Proboujdénié (Réveil), ancienne Bolchaïa Démagoguitcheskaïa (Grande Place Démagogique), selon un journaliste local, Néoustoïev (L'Instable). Les trois Martiens, mesurant 3,02 mètres, 3,09 mètres et 3,36 mètres, ayant chacun trois yeux et quatre oreilles, portaient des costumes argentés et des bottes en caoutchouc. Le plus petit des trois était apparemment une femme selon les spécialistes. "L'un d'eux a fait un pas en avant, a dressé l'oreille droite et dit d'une voix métallique: 'Glasnost... Hourra!'" |
Mais cet écho sera mondial. N'importe quel journal de n'importe quel pays reprend l'affaire, comme par exemple le Post-Dispatch de Saint-Louis, USA, le 11 octobre 1989:
L'Etrange Récit d'un Extraterrestre a Trois Yeux Qui a Désintégré un Garçon! MOSCOU - Un extraterrestre a trois yeux avec un partenaire robot a atterri à bord d'un vaisseau spatial et a fait disparaître un garçon en le zappant avec un pistolet, a rapporté mardi un journal soviétique en une deuxième jour de contes étranges dans les medias gérés par l'Etat. Mais tandis que la bizarre saga de l'invasion spatiale de la ville de Voronezh s'est dévoilée pour un deuxième jour, un scientifique dont les mots ont été employés pour étayer les premiers par rapport publiés a exprimé des doutes et a dit qu'il a été en partie cité de façon erronée. "Ne croyez pas tout que vous entendez de Tass," a dit Genrikh Silanov, chef du Laboratoire Géophysique de Voronezh, dans une interview téléphonique avec Associated Press. "Nous ne leur avons jamais donné même une partie de ce qu'ils ont publié." Lundi, l'agence de nouvelles soviétique officielle, habituellement mesurée, a indiqué au monde que les scientifiques avaient confirmé qu'un vaisseau spatial extraterrestre portant des personnes géantes avec des têtes minuscules avait atterri dans Voronezh, une ville de plus de 800.000 personnes à environ 300 milles de sud-est de Moscou. Pas moins de trois aliens de 13 pieds de haut ont quitté le vaisseau spatial, décrit comme une grande boule brillante, et ont marché dans le parc avec un petit robot, a rapporté Tass. Un officier de service de Tass maintient l'histoire. "Ce n'est pas un poisson d'avril," a-t-il dit. La rencontre rapprochée prétendue à Voronezh était seulement le dernier des contes étranges à apparaître dans les medias soviétiques. Sous la politique de glasnost, ou transparence, les medias ont récemment raconté d'autres observations d'objets volants non identifiés et de yeti, ou abominable homme des neiges. Le rapport de lundi a engendré des rumeurs à Moscou, y compris l'une disant que les extraterrestres auraient dit aux habitants de Voronezh que la terre serait détruite en l'an 2000 si les gens ne cessaient pas de la polluer. Néanmoins, un journal du Parti Communiste dont la mission avérée est d'écrire au sujet de la culture était le seul journal national principal à imprimer quoi que ce soit mardi au sujet de l'OVNI, indiquant que des journaux plus bien solides comme la Pravda avaient trouvé le sujet trop brûlant pour en parler. Sovietskaya Kultura dit que son reportage avait été motivé par "la règle d'or du journalisme: Le lecteur doit tout savoir." Le journal a cité des témoins comme disant que l'OVNI a volé dans Voronezh le 27 septembre. A 18:30, dit-il, des garçons jouant au football ont vu une lueur rose dans le ciel, et ensuite vu une boule rouge-foncé d'environ 10 mètres de diamètre. La boule a fait des cercles, disparu, ensuite réapparu plus tard et a plané, a-t-il indiqué. Une foule s'est précipité à l'emplacement, dit Sovietskaya Kultura, et par une trappe ouverte a vu "des extraterrestres à trois yeux" d'environ 10 pieds de hauts, plaqués dans des combinaisons argentées et des bottes de couleur bronze et portant un disque sur son poitrail. Le journal, citant des témoins, a fait cet exposé: L'OVNI a atterri. Deux créatures, l'une apparemment un robot, est sorti. Un garçon a crié de peur, mais quand l'extraterrestres l'a regardé avec des yeux brillant, il est devenu silencieux, incapable de se déplacer. Les spectateurs ont crié, et l'OVNI et les créatures ont disparu. Environ cinq minutes plus tard, ils ont réapparu. L'extraterrestre avait un "pistolet" - un tube d'environ 20 pouces de long, qu'il a dirigés vers un garçon de 16 ans non identifié, le faisant disparaître. L'extraterrestre est allé à l'intérieur de la sphère, qui a décollé. En même temps, le garçon a réapparu. "Les enfants et les témoins oculaires du phénomène anormal ont été interrogés par des travailleurs de la police et les journalistes," a écrit E. Efremov, le correspondant de Voronezh pour Sovietskaya Kultura. "Il n'y a aucune anomalie dans la description de la sphère elle-même ou les actions des "extraterrestres"." D'ailleurs, tous les enfants qui sont devenus des témoins de cet événement ont encore peur, même maintenant." Les noms de trois témoins seulement étaient donnés, tous de jeunes enfants. Des scientifiques d'un groupe qui étudie les "phénomènes anormaux" dans tout le pays examinaient l'atterrissage, a dit le journal. |
Quant au New York Times, il traduit la prétendue "biolocalisation" de traces de passages des entités par "bilocation", alors que "biolocalisation" est simplement le terme qu'utilisent les russes pour l'art du sourcier et la radiésthésie en général.
A Voronej, l'ufologue sensationnaliste Ajaja, grand admirateur de Jacques Vallée et de ses théories sur une mystérieuse "intelligence manipulatrice" d'un "monde parallèle" ou "interdimensionel", déclare que l'événement est réel, que c'est "l'atterrissage du siècle". Mais pour lui, ce ne sont pas des extraterrestres, bien entendu, mais: "quelque chose qui vient de mondes parallèles."
La presse mondiale profite de l'aubaine, une histoire bonne à vendre, et publie sans complexe avec les nécessaires remarques moqueuses sur les extraterrestres, et en omettant le plus souvent de faire la moindre recherche, ou même de consulter la presse Russe qui n'est pas entièrement adonnée au sensationnalisme. Ainsi, la "Literatournaya Gazéta" présente des aspects du cas moins reluisant, réunis par leur correspondant sur place N. Efremov, et met son compte-rendu à la disposition des agences de presse occidentales:
Les ufologues de Voronej ont réuni des "preuves tangibles": la vidéo des témoins, des trous d'origine extraterrestre dans le sol, un peuplier qui s'est courbé sous le poids de l'objet, deux morceaux de roche extraterrestre et, enfin, des références sur les indications des appareils de mesure. C'est vrai, le peuplier est courbé mais les gens insistent pour dire qu'il était comme ça depuis toujours. Les trous, bien que piétinés, on les voit. Mais on dit qu'ils ont été creusés il y a quelques années. La roche a été analysée et s'est révélée tout à fait banale puisqu'on en trouve partout. Les procès-verbaux des examens à l'aide des appareils de mesure frappent l'imagination. En tout il y en avait trois:
"Les histoires de témoins", c'est la source principale de l'information. Par exemple, un éboueur qui parle de ses rencontres avec des extraterrestres. Ou des enfants racontant l'arrivée de la boule et la conduite des extraterrestres. A ce moment-là s'approche encore un garçon qui commence à parler de ce qu'il a vu avec les autres. Quelqu'un s'indigne: "Tu n'étais pas avec nous!" L'imposteur cligne de l'oeil et apporte des rectifications en précisant qu'il a vu des extraterrestres une autre fois. Tant mieux. Et les ufologues le harcellent de questions pour préciser les détails d'un atterrissage inconnu des autres. |
Le 28 octobre, l'Agence France Presse publiait une nouvelle dépêche plus informée: une commission dirigée par le vice-président de l'Université de Voronej avait procédé à des analyses et vérifications sur le site de l'atterrissage, et réfutait toutes les rumeurs: aucune radioactivité, aucune anomalie. Le chef du Laboratoire de Géophysique de Voronej précisait que la soi-disant "roche inconnue sur Terre nécessitant plus d'analyses" n'était qu'un morceau de minerai de fer.
L'ufologue Russe Boris Shurinov notera: "L'affaire s'écroulait comme un château de cartes et les journalistes qui défilaient sur place se retrouvaient face à des gamins brûlant d'envie d'être interviewés et tous prêts à se déclarer témoins."
Des ufologues de SOS OVNI avaient également contacté leurs correspondants soviétiques, et ont ainsi appris que les traces de pieds allégués de la soucoupe existaient avant la date de l'atterrissage.
Chez certains ufologues Russes, le délire atteint pourtant alors des sommets. "Je pense que cette soucoupe volante n'était rien d'autre que l'apparition du Christ", dit Alexandre Mosolov, "membre de la commission spéciale d'investigation de l'incident de Voronej." Pourquoi? Parce que seulement des enfants, "des esprits innocents", étaient témoins.
Un certain S. Boulantsev, de l'agence TASS, défendait bec et ongles l'affaire: les traces étaient authentiques, l'objet pesait onze tonnes, la radioactivité était élevée.
Toutes sortes de reporters des medias occidentaux sillonnent la ville. Ils ont entendu dire qu'outre quatre enfants, il y aurait eu des centaines de témoins adultes. Il n'en trouvent aucun, à moins de compter la mère d'un des enfants qui déclare qu'à un certain moment alors qu'elle allait à une fête de famille, elle a vu clignoter des lumières rouges, vertes et jaunes au-dessus du toit d'une maison. Personne ne se soucie de vérifier si elle décrit un ordinaire avion ou un vaisseau spatial extraterrestre, cependant.
Assez vite, AK.E. Barrio publie un article dans la revue espagnole Cambio-16 en 1989 pour expliquer que toute l'affaire est sans réalité:
"Voronej s'est transformé en La Mecque pour des journalistes étrangers accrédités en URSS. Les autorités locales ont organisé des voyages pour les représentants de la presse. Malgré le fait que tous les témoins soient des enfants et que l'unique scientifique, persuadé de la réalité de l'événement, utilise des méthodes de recherches très particulières pour la démonstration, plusieurs soviétiques sont persuadés que pour le premier contact avec l'humanité, les extraterrestres avaient choisi la société de la perestroïka."
Les Ummites
Il s'est trouvé qu'un des garçons, Roma Torshin, qui avait prétendu voir l'OVNI de Voronej avait dessiné l'OVNI, en y plaçant un symbole qui allait déclencher des frissons chez certains ufologues:
Peu importait que les autres enfants n'aient nullement vu ni dessiné le symbole, et que les dessins comme les compte-rendus étaient assez contradictoires, ni que les "experts" étaient de toute évidence entre les doux farfelus et les falsificateurs pur et simples: pour certains, il devenait évident qu'il y a là la preuve que toute l'affaire est "vraie", puisqu'ils jugeaient "impossible" que de jeunes enfants Russes soient au courant de l'affaire Ummo et ce symbole.
Peu importait également que le soi-disant symbole Ummite n'était, pour tout citoyen Russe sachant lire, rien de plus qu'une lettre normale de l'alphabet cyrillique, que l'on transcrit "zh" et prononce un peu comme le "j":
Jean-Jacques Vélasco
En principe, Jean-Jacques Vélasco, qui est alors le Monsieur OVNI officiel en France au sein du SEPRA, un service alors bien oublié du CNES supposé traiter de la question OVNI, ne mène d'enquêtes qu'en France, et quand des ufologues français s'étonneront de ce que le SEPRA ne semble rien avoir à dire concernant la vague d'OVNI en Belgique, il rétorquera que cela est en dehors de sa juridiction strictement national. Pourtant, peut-être intrigué par quelque communiqué de l'AFP, ou le retentissement médiatique mondial de l'affaire, ou encore intrigué par l'histoire Ummo, il rapportera dans son livre avec Jean-Claude Bourret avoir mené une enquête discrète sur l'atterrissage de Voronej.
ll semble qu'il ait contacté par téléphone celui qui était présenté comme le "scientifique" investigateur de l'affaire, Silanov, et il y aura alors un échange de correspondance entre les deux hommes.
Mais voilà, Silanov abreuve Vélasco de "découverte scientifiques" tout à fait extraordinaires: une empreinte d'un humanoïde dans les dépôts mésozoïques datant de 140 à 150 millions d'années, il y a une "photographie en ultraviolet et infra-rouge de l'un de ses descendants", et des contacts télépathiques avec ces êtres...
Vélasco se demande si il y a là un membre des services secrets soviétiques qui le mène en bateau, et laisse finalement tomber son opinion:
"Je crains malheureusement que tout ceci ne relève de la plus pure affabulation."
Mais d'autres n'en sont pas là.
Renaud Marhic
Renaud Marhic, journaliste français, auteur de romans, de livres et articles sur les sectes et les pseudosciences, qui poursuivait la thèse que l'affaire Ummo était une opération secrète du KGB Soviétique, écrit que Ummo est étroitement lié à l'URSS, puisque "en 1989, un ovni arborant le signe Ummite se posait à Voronej, au sud de Moscou." Il n'a pas semblé trouver important que l'affaire était un canular, alors que les dépêches des agences de presse l'avaient annoncé, et n'a pas semblé réaliser que le fameux symbole Ummite de la prétendue soucoupe n'avait réellement rien de probant ou même de significatif. Il parle d'annonce officielle de l'Agence Tass, agence qui n'avait à ce moment rien de bien "officiel", et qui ne faisait que signaler les propos de journaux et non pas communiquer la moindre opinion officielle. Il parlera de "trace circulaire" là où il y avait de simples trous, et relaiera l'évocation d'un "fragment de roche extraterrestre découvert sur place" et d'une "radioactivité anormale."
Il écrira en 1993: "Sommes-nous face à un canular? Oui, probablement, dans la mesure où, quoi qu'il se soit passé à Voronej, cela n'avait pas l'ampleur que l'on voulut décrire", soit une manière assez douteuse de présenter un canular. Il préféra chercher plus loin: "Les auteurs? Des enfants à l'imagination débordante? Peut-être. Mais dans ce cas, pourquoi ont-ils ajouté à leur dessin de l'ovni ce sigle [celui d'Ummo] ? "
Et dira sans complexe: "Qui leur a soufflé ce détail qu'ils ne pouvaient en toute logique, connaître ?" Tout en signalant que "le moscovite Boris Shurinov avait, longtemps auparavant, publié un article où l'on pouvait voir le signe Ummite." Un histoire bien affaiblie en comparaison de ce que Shurinov indiquera lui-même. Et dans son livre, l'affaire apparaîtra comme confirmant sa thèse de ce que le KGB serait à l'origine de la fraude Ummo: "Je suis tenté d'y voir un nouveau trucage des services de renseignement soviétiques."
Jacques Vallée
" Les géants dans le parc de Voronezh ont laissé un message clair: le mystère ufologique était plus brûlant et intrigant que jamais ".
Trois facteurs réunis ont attiré l'ufologue français résidant aux Etats-Unis, Jacques Vallée, vers cette histoire douteuse: tout d'abord, il avait souvent maintenu la position que ce sont des "militaires" ou des "agences secrètes" mystérieuses qui sont derrière le phénomène des OVNIS. Il avait alors naturellement été fasciné par l'affaire Ummo, y voyant un montage sophistiqué d'une telle mystérieuse agence humaine. Dans son livre "Le Collège Invisible", il avait noté quinze pages sur l'affaire Ummo. Il y rapporte scolairement ce qui en était connu, et conclut comme si tout cela était fait avéré, d'abord par une de ses thèses favorites: "le phénomène ment systématiquement pour dépasser la logique", voyant un "lien psychique" entre Ummo, Uri Geller, les OVNIS et tout le domaine du paranormal, puis annonçant que l'affaire Ummo semble démontrer" qu'il doit y avoir un mystérieux groupe "sur Terre de gens qui sont au courant de la nature des Ovni et l'utilise pour ses propres buts!" (sic).
Egalement donc, il savait qu'il trouverait en Russie des oreilles attentives à ses thèses teintées de paranormal et autre "aspects psychiques" ou interdimensionnels. Là où un ufologue sensé aurait souri à "l'appareil scientifique" du genre bâton de sourcier des fameux "experts" Russes soi-disant prouvant une "activité biomagnétique" sur les prétendus lieux de l'atterrissage de Voronej, Jacques Vallée entendait plutôt résonner agréablement un tintement paranormal. Et ces extraterrestres "trop absurdes pour être des extraterrestres" donc "leurres d'extraterrestres" produits par quelque "intelligence supérieure" ont été probablement aussi irrésistibles pour lui.
En janvier 1990, il arrive donc à Moscou en compagnie de Martine Castello, une chroniqueuse scientifique du journal français "Le Figaro", qui prépare un livre sur l'affaire Ummo, et a été stupéfaite de voir ce sigle sur un dessin de soucoupe d'un enfant de Voronej au journal télévisé. Il s'agit donc de rencontrer les ufologues soviétiques, notamment ceux de la farce à Voronej et ceux ayant fait la promotion d'un autre canular à Perm.
Castello et Vallée rencontrent alors les promoteurs du cas de V. Ajaja, A. Malikhine, A. Mosolov, en présence de Boris Shurinov qui est bien plus sceptique et racontera cette rencontre en détail dans son livre:
Vallée cherche à savoir si l'histoire à Voronej est vraie et s'il y avait bien le "symbole Ummite" sur cet OVNI, pensant que si c'est le cas, l'affaire Ummo devient une affaire sérieuse. Tous lui disent que le symbole est connu des ufologues Russes, mais pas de l'enfant qui l'a dessiné. Vallée demande s'il est vrai que les extraterrestres ont enlevé un des enfants, et entend que c'était "dans les journaux" mais que c'est peut-être inventé.
Shurinov explique que le symbole Ummite a été dessiné par un garçon qui n'était pas avec les autres au moment de l'atterrissage allégué, qu'il a dessiné ce symbole parce qu'un des ufologues de Voronej lui avait montré la prétendue photo d'OVNI Ummite de San Juan Valderas pour rendre l'histoire plus solide en la rattachant à un cas européen, sans savoir que le cas européen était démonté comme fraude. Castello notera dans son livre qu'un certain Boris Shurinov les a convaincu que l'enfant a dessiné le symbole Ummite parce qu'il était dans son livre, et que le symbole est connu dans le coin depuis 1984, l'histoire Ummo circulant depuis longtemps dans le pays.
Vallée pose des questions: "certains reportages disent que les extraterrestres avaient trois yeux." "En réalité, la majorité a seulement parlé de deux yeux, avec quelque chose entre eux, dans le front, et certains ont pensé que c'est un troisième oeil," lui disent les Russes.
Shurinov note aussi que Vallée n'a pas été convaincu par la vidéo des ufologues de Voronej manipulant leur appareil scientifique de sourcier.
D'autres personnes que Shurinov ont rapporté des détails de la réunion. "Et les radars du secteur?" avait demandé Vallée. Ils n'ont rien détecté. Vallée explique: "Peut-être que ces objets sont invisibles pour le radar sous certaines conditions".
La soirée suivante, Vallée soupe avec Ajaja et d'autres de ces ufologues russes qui font le désespoir de Boris Shurinov. Vallée est appelé au téléphone, on lui parle d'un OVNI qui a survolé la centrale nucléaire et brûlé la route avec un rayon. Vallée raconte: "Je reprends l'hypothèse que quelqu'un peut avoir fait voler des ballons ovales sur la Russie avec le symbole d'Ummo, peint en évidence sur un côté. Si le culte d'Ummo en Espagne est le résultat d'une manipulation psychologique, n'importe qui peut jouer le jeu. Mais cette hypothèse ne suffit pas à expliquer tous les témoignages de Voronej. Nous retirons de ces réunions une appréciation de la complexité de tout le problème."
Vallée et Castello iront encore rencontrer des membres de l'Académie des Sciences Soviétiques, le cosmonaute Valentin Zudov, directeur des équipes des vols spatiaux, et débattront ensemble de diverses théories sur les OVNIS.
Martine Castello écrira dans son livre avec Philippe Chambon et Isabelle Blanc sur l'affaire Ummo des choses assez étonnante: il lui semble que "l'URSS soit aujourd'hui le siège de phénomènes ufologiques de grande ampleur", que selon les Russes, "pas un jour ne se passe" sans apparitions d'OVNIS, atterrissages et enlèvements extraterrestres, et que l'ufologie y serait devenue une "science officielle" pratiquée par des académiciens avec "la bénédiction des autorités." Mais elle décrit la réunion à Moscou avec les enquêteurs de Voronej comme tout autre chose: enquêteurs en Jeans et Parka avec la mine fatiguée du voyage, et surtout, la difficulté de la traduction: ils parlent tous en même temps et elle ne comprend plus grand chose. Elle remarque que pour Jacques Vallée, l'affaire est entendue: l'enfant a dessiné le symbole Ummo parce qu'ils ont lu l'article de Shurinov qui le présentait ou parce qu'un des investigateur l'a poussé à le dessiner pour donner plus de crédit à l'affaire.
Quand à Jacques Vallée, il sortira son livre "UFO Chronicles of the Soviet Union" et décrira sans complexe le cas de Voronej comme celui d'une douzaine d'adultes et d'enfants témoins d'un vaisseau en forme de boule, avec géant à trois yeux, et un robot qui l'accompagne, parlant "d'ingénieurs" qui ont examiné des traces alléguées laissées par l'engin, qui aurait pesé 11 tonnes. Il racontera qu'Ajaja lui a confirmé "des" enlèvements "des" témoins de Voronej. Il a recopié une liste de témoins allégués venant d'une gazette douteuse.
Le pire sont les raisons qui poussent Vallée à présenter le cas autrement que le canular qu'il est. Il rapporte qu'un membre de l'Académie des Sciences soviétiques, Vladimir Migulin, avait attribué les marques à l'atterrissage d'une fusée lancée à Stalingrad. Puisque cette explication est assez ridicule, Vallée en profite pour sembler donner du poids au cas: "Migulin's skeptical attitude is not very different from what you would get from our own National Academy of Science."
Il parle ensuite du "poids de l'engin", une allégation sans fondement, puisque relative à une prétendue profondeur des trous des pieds de l'engin alors que les trous étaient là avant cette histoire. Le poids de l'engin, selon lui, "in the range of estimates reached by French scientists studying physical markings left by UFO landings in France" - "de la grandeur des évaluations atteintes par des scientifiques Français étudiant des marques physiques laissées par des atterrissages d'OVNIS en France." Vous ne rêvez pas: c'est parce que dans l'enquête sur la rencontre de Marius Dewilde à Quarouble en 1954 avait montré des marques dans des traverses de chemin de fer là où l'engin se serait posé, marques qui avaient permis à de (vrais cette fois) ingénieurs de la SNCF (et non des "scientifiques français") d'estimer à 30 tonnes (et non 11) le poids exercé pour laisser ces marques, que Jacques Vallée trouve que la soucoupe de Voronej doit être "vraie." Vallée a simplement écouté Yuri Lozotsev, "expert en matériaux" du groupe des promoteurs de Voronej, qui lui raconte: "Nous trouvons 11,5 tons. Ceci est cohérent avec autres chiffres que tu as rapporté dans un de tes livres, concernant l'Armée de l'Air Française des mesures qu'ils ont faites à Quarouble." Vallée a été naturellement très étonné, et probablement flatté, d'avoir des lecteurs en Russie, 11,5 ou 30 tonnes, peu importe, et il lui a répondu que les ufologues américains, eux, "ne connaissaient pas ces chiffres."
Quant aux êtres, géant à trois yeux ou robots, Vallée voit bien qu'ils ne ressemblent guère à ceux décrits dans les rapports les plus fiables ni même à ceux décrits en général, mais il les authentifie virtuellement en annonçant qu'il y a eu un cas "très similaire en Argentine en 1978."
Il trouve tous ces rapports sensationnels venant tout d'un coup de l'URSS très significatifs, au motif que "With the chaos spreading over the Soviet Union I felt there was genuine information coming out from the witnesses" - "Avec le chaos qui se répand en Union Soviétique j'ai senti qu'il y avait de l'information véritable venant des témoins."
Alors que, particulièrement en France, Vallée est nanti d'un prestige inébranlable particulièrement chez les promoteurs de théories "ultraterrestres" ou "paranormales" sur les OVNIS, le considérant comme un grand enquêteur tout à fait sérieux, des ufologues plus sensés n'ont pas manqué d'être stupéfait par la "méthode Vallée" encore illustrée dans ce nouveau livre. Par exemple, Michael Swords, un professeur de la Western Michigan University et également ufologue et directeur du Journal of UFO Studies, a noté: "En ce qui concerne le livre de Vallée, cela sonne comme "Ce que j'ai fait pendant mes vacances." Vallée peut avoir rencontré un tas de gens et avoir entendu des histoires intéressantes, mais il ne documente pas correctement les choses, et s'il l'a fait, il n'a jamais semblé le partager avec quiconque."
Quand les ultrasceptiques du CSICOP feront des gorges chaudes de son livre et notamment de son avalisation du cas de Voronezh, notant que "la haute taille des extraterrestres de Voronej n'est pas conformes aux normes établies par le Center for UFO Studies", le groupe d'ufologie monté par J. Allen Hynek, et que le cas soit donc être "logiquement rejeté par les ufologues," Vallée rétorquera sans peur du ridicule que "cette position illustre le triste état dans lequel l'ufologie américaine se trouve"!
Il reparlera de sa visite en URSS à un journal Brésilien en 2006. Du fait que je ne suis pas béat d'admiration pour Jacques Vallée, on me rétorque souvent en France que j'ai l'esprit fermé et que l'esprit ouvert de Jacques Vallée fait progresser l'ufologie; aussi est-il peut-être utile d'écouter ce qu'il a pu retirer de tout ceci:
"Oui, mais je n'ai pas entendu de cas de vraies blessures [causés par des OVNIS] en Russie bien que j'ai entendu un récit concernant des rayons qui ont fait fondre de l'asphalte. J'ai passé une semaine avec une journaliste française en Union Soviétique. Pensez que l'approche de base pour moi, c'est celle de comprendre que le phénomène OVNI n'est pas un système. S'il était un système nous pourrions, probablement, le comprendre. Nous sommes très bons pour analyser des systèmes quand ces systèmes sont sociaux, ou des systèmes "matériels" ou des systèmes physiques. Je pense que nous n'arrivons pas encore à en expliquer certains, parce que nous avons besoin d'enquêter sur le phénomène, non pas comme sur un système, mais comme étant un méta-système. En d'autres termes, c'est un système générateur de systèmes. Pour offrir une analogie simple, supposez que nous voulions étudier une civilisation sur laquelle nous ne savons pratiquement rien. Alors, nous voyons, un samedi soir, qu'une foule se dirige vers la droite. Nous demandons "pourquoi vont-ils par là?" Et ils répondent: "Oh, c'était sensationnel nous avons vu Bambi." Nous considérons l'expérience comme très cohérente, puisque, à la base, tous disent la même chose. Nous traversons la rue et posons la même question à une autre foule, qui se dirige vers un autre bâtiment, et ces gens répondent: "nous avons vu Rambo." Des informations, toutes aussi cohérentes, mais différentes l'une de l'autre. La prochaine étape est d'aller aux bâtiments pour vérifier les choses par nous-mêmes. Tout ce que nous voyons est un écran blanc et une série de chaises face à l'écran. La théorie évidente est psychologique, ces gens aiment venir là et leurs consciences créent des mythes à partir de leurs propres fantaisies. Les uns aiment Bambi et les autres, Rambo. Nous supposons que n'y a pas de réalité physique du tout. Nous pouvons être dubitatifs de cette supposition, mais c'est une théorie à développer. Les gens font la même chose concernant les OVNIS. Ils disent: c'est une mythologie, venue de l'inconscient selon les époques. Quelquefois ça ressemble à la Vierge Marie, d'autres fois ils aiment les fées, et à d'autres époques, ils aiment ressembler à des vaisseaux spatiaux."
Et bien sûr, en prenant des vessies pour des lanternes, ou un canular évident et connu comme tel depuis des lustres pour un "méta-système", il y a des gens qui arrivent à brasser beaucoup de vent...
Références:
Flying Saucer Review (FSR) 34, 4.
MUFON UFO Journal 259 et 260.
"UFOs: The Secret History", livre par Michael Hesemann, Marlowe and Company éditeur, pp. 249-255, 1998.
"The UFO Encyclopedia, Volume 1: UFOs in the 1980s", livre par Jerome Clark, Apogee Books éditeur, page 214, 1990.
"OVNI en Russie: les deux faces de l'ufologie Russe", livre par Boris Shurinov, Guy Trédaniel éditeur, pp 191-210, 1995.
"Le Collège Invisible", livre par Jacques Vallée, Albin Michel éditeur, 1975.
"UFO Chronicles of the Soviet Union: A Cosmic Samizdat", livre par Jacques Vallée, Ballantine éditeur, 1992.
"La Conspiration des étoiles", livre par Martine Castello, Philippe Chambon et Isabelle Blanc, Robert Laffont éditeur, pp 155-162, 1991.
"L'affaire Ummo, les extraterrestres qui venaient du froid", livre par Renaud Marhic, 1993.
"OVNIS - la science avance", livre par Jean-Claude Bourret avec Jean Jacques Vélasco, Robert Laffont éditeur, 1993.
Sources : http://ufologie.patrickgross.org/ummo/indexf.htm + http://ufologie.patrickgross.org/ummo/voronejf.htm
Yves Herbo : Belle collecte d'articles et d'infos sur le sujet et montrant bien les difficultés a démêler le vrai du faux de beaucoup de cas, dès qu'il y a un nombre trop élevé de témoins ou des éléments de preuves ennuyeux. Bon, je ne dis pas que ce cas n'est pas un canular, car il y a certaines choses bizarres, je dis surtout que ce cas a été très probablement manipulé par quelqu'un qui y a ammené Ummo dedans, et principalement pour le discréditer très vite. L'article de Patrick Gross offre un panel documentaire assez complet ainsi que son opinion qui n'est pas bien sûr à négliger mais n'est qu'indiquative : faites-vous votre propre opinion.
Des extra-terrestres dans une école du Zimbabwe
Nous nous trouvons à Ruwa, une ville du Zimbabwe dans le sud de l'Afrique, dans l'école d'Arial.
Nous sommes le 16 septembre 1994 et comme tous les jours une soixantaine d'enfants de huit à douze ans, jouent dans la cour de cette petite école.
Les professeurs sont eux dans une salle de classe pour une réunion de professeur.
Une journée comme une autre sauf que l'incroyable va se produire et que les enfants vont être les témoins d'un événement surprenant.
Les enfants déclarent avoir vu plusieurs objets atterrir dans la cour, « Des soucoupes volantes », et avoir vu deux êtres en sortir. Certain élèves courent prévenir les adultes dans la salle de réunion, mais ceux-ci pour qui les détails paraissent fantasques ne prennent pas la peine d&