Chine : la mystérieuse civilisation Sanxingdui 4800 à 2316 BP
Un masque en bronze repésentant un dieu ? Musée de Sanxingdui
Ses datations ne sont pas figées, et les différents sites en parlant se contredisent souvent à leur sujet. Même l'UNESCO, dans sa page qui lui est consacrée, annonce cette culture comme datée du 29ème siècle au 5ème siècle Avant JC (4800 à 2316 Avant le Présent en fait), tout en parlant plus bas de sa fin en 316 Avant JC (donc 4ème siècle AV).
Considéré comme étant l'état Shu d'après son endroit, ce dernier faisait surtout partie des légendes et mythes chinois, jusqu'à la découverte du site principal en 1929, seulement fouillé un peu en 1934, puis surtout à partir de 1986.
Au printemps 1929, Yan Daocheng, un fermier de Nanxing, surveillait les travaux de creusement d’un fossé d’irrigation qu’effectuait son fils, près de la demeure familiale. En creusant, Yan Qing, le fils, heurta une pièce de jade; surpris, il appela son père qui accourut aussitôt. En fait, ce n’était pas une seule pièce de jade que les deux hommes allaient trouver, mais près de 400 ! Ils se hâtèrent donc de recouvrir leur découverte avec de la terre. À la nuit tombée, toute la famille Yan (5 personnes) se rendit au site pour prendre les jades et les conserver secrètement. Sans le savoir, Yao Daocheng venait d’entrouvrir la porte du royaume de Shu, une civilisation provenant surtout de légendes et d'une poignée de textes historiques...
Musée de Sanxingdui
En 1934, des fouilles de dix jours permirent de découvrir quelque 400 autres jades et poteries. Puis, dans les décennies 50 et 60, les recherches permirent de cerner davantage les endroits importants du site. Par exemple, en 1963, un professeur d’archéologie, qui faisait de l’excavation à Sanxingdui, déclara à ses étudiants : « Les vestiges abondent tellement ici que ce lieu doit être une ville centrale du royaume de Shu ». Au cours des excavations subséquentes, sa remarque allait s’avérer exacte. En effet, le 1er mars 1986, débutaient les excavations les plus importantes de l’histoire de Sanxingdui, menées en commun par l’université du Sichuan, l’Institut de recherche archéologique du Sichuan et la ville de Guanghan. Au cours de ces fouilles, on déterra neuf vestiges de maisons et 101 fosses funéraires, ce qui permit de trouver plus de 100 000 poteries et quelque 500 bronzes, jades et laques. Le 1er juillet de la même année, ce sera au tour de la fosse no 1 de révéler ses secrets avec ses 400 objets, dont des sceptres et des masques en or, des images en bronze, des tablettes et des épées en jade, de même que des objets en ivoire. Vingt-sept jours plus tard, la fosse no 2 laissera paraître plus de 800 pièces, dont l’homme debout en bronze, le masque en bronze avec l’œil à la verticale et l’arbre de vie sacré, désormais des pièces célèbres.
Gigantesque arbre de vie de plus de 4 mètres en bronze - Musée de Sanxingdui
Les murs d'une ville furent également trouvés en 1996 et, après des fouilles, les archéologues découvrirent que le site couvrait une superficie de 12 km2, ce qui en fait à ce jour la plus grande ville d'Asie de cette importance jamais découverte (pour l'âge du bronze).
Jusqu’à la découverte des vestiges de Sanxingdui, l’existence du royaume de Shu, dont les débuts remontent à l’ère du néolithique et qui a duré plus de 2 000 ans, faisait plus ou moins partie de la légende. Mais aujourd’hui, à Guanghan, province du Sichuan, se dresse un musée ultramoderne qui illustre le cheminement de ce qui fut bien plus qu’un simple royaume en Chine mais une véritable civilisation.
« Il semble que l’histoire de la Chine ne sera plus la même. Nous avons non seulement la culture du fleuve Jaune mais aussi la culture du Yangtsé…Sanxingdui représente la culture du fleuve Yangtsé.» C’est ainsi que s’est exprimé le présidentJiang Zemin, le 21 avril 1999 à Sanxingdui, pour qualifier ces vestiges qui attestent, eux aussi, de l’existence d’une culture chinoise cinq fois millénaire.
Vu l’éloignement dans le temps, on a longtemps cru que le royaume de Shu appartenait à la légende, mais les découvertes effectuées à Sanxingdui ont concrétisé son existence. Maintenant, les cercles scientifiques divisent la culture de Shu en quatre périodes : la première correspond au néolithique; la deuxième, qui touche à sa formation à proprement parler, s’étend durant les Xia et les Shang, époque pendant laquelle les murs de la Cité de Shu furent érigés; la troisième correspond à son âge d’or, à la fin de la dynastie des Shang, et la quatrième, au déclin de la culture, au début des Zhou. En outre, on sait maintenant que Sanxingdui était un royaume florissant au pouvoir considérable, et que sa position était bien établie malgré une certaine dépendance. Le troc et l’agriculture y étaient florissants.
Bien que les objets trouvés livrent peu à peu des bribes d’histoire, de nombreuses interrogations ne sont pas encore totalement éclaircies. Lire la suite ci-dessous :
D’où venaient les gens de ce royaume du Sichuan ? Qui étaient-ils au juste ? Pourquoi ont-ils soudain disparu ? Quelle est la source de cette culture du Yangtsé ? Était-elle le résultat de la combinaison de diverses cultures ou une simple culture locale ? Quelle était l’âme même de cette culture ? D’après les mystères qu’on a pu percer, les vestiges de Sanxingdui reflètent la complexité des rites d’un royaume où on semblait vénérer non seulement des totems, mais également la nature, les ancêtres et les dieux, ce qui laisse supposer un système religieux et social à échelons multiples. En outre, le raffinement des bronzes déterrés a réservé bien des surprises quant aux idées qu’on se faisait sur les techniques de l’époque. Les arbres géants, les personnages et les masques sont des objets rarement vus dans les autres cultures du bronze. Ils présentent à la fois des traits visibles de la culture des Shang (culture han) mais également des caractéristiques locales marquantes.Comment alors ces gens ont-ils pu atteindre une telle maîtrise de la technique de la fonte et un tel niveau de symbolisme ?L’ont-ils fait seuls ou sous l’influence réelle de pays ou régions des alentours ? À quand remontent les deux fosses déterrées et quel était leur usage ? Selon la plupart des archéologues, ces fosses n’auraient pas été des fosses d’enterrement mais des fosses sacrificielles.
YH : Un étonnant rapprochement avec la culture de Caral-Supe au Pérou, qui existait à la même période (5000 AV JC à2100-1800 AV JC) : " Les statues ont fourni des informations considérables sur la structure sociale complexe qui a caractérisé la civilisation de Caral. On suppose qu'elles ont remplacé les êtres humains dans les rituels sacrificiels liés à la rénovation des bâtiments et à la fécondité ".
Un masque et le grand homme de bronze de 2 mètres 14 (qui tenait probalement quelque chose dans ses mains) - Musée de Sanxingdui
Grâce à Sanxingdui, le voile commence à se lever sur ce qu’on appelle les mystères du royaume de Shu, c’est-à-dire ses particularités historiques et son legs culturel, lesquels rendent possible l’étude de son organisation politique, de l’évolution de son tissu social et de son idéologie religieuse. Cependant, seul le temps permettra de recomposer complètement ce puzzle des âges.
Musée de Sanxingdui
Au début du 4e siècle av. J.-C., le roi du pays de Shu déménagea sa capitale à Chengdu, qui existait déjà durant la Période des Printemps et des Automnes (770-475 av. J.-C.).
L'archéologie a prouvé que les premières routes reliant les royaumes de Qin et de Shu ont été faites durant la période des Royaumes combattants. Elles ont permis l'invasion du royaume de Shu par le roi de Qin. Le royaume de Shu fut ainsi annexé, en même temps que celui de Ba, par l'État Qin en -316 AV.
Une légende raconte que le roi de Qin voulait anéantir le Shu, mais des monts escarpés le séparaient de cette région. Il n'y avait pas de route, sur laquelle l'armée de Qin pût avancer vers le Shu. Le roi de Qin fit sculpter cinq bœufs de pierre gigantesques et placer quelques pièces d'or derrière, prétendant que les bœufs pouvaient faire de l'or. Le roi de Shu se laissa duper et envoya cinq hommes robustes tirer les cinq bœufs dans son pays. Trois bœufs furent traînés ainsi jusqu'à Chengdu. Le résultat fut que la route menant au Shu était désormais tracée. L'armée de Qin n'eut plus qu'à suivre pour attaquer le Shu.
2015 : une nouvelle section du mur est découverte, avec 3 tombes très anciennes en dessous : " Une section des murs de la ville, qui est supposée être la partie nord du mur, a été découverte récemment sur le site archéologique de Sanxingdui. Avec les sections est, ouest et sud des murs de la ville découverts auparavant, l'ancien mur de la ville de Sanxingdui a émergé.
De plus, trois tombes ont été découvertes sous les murs. Un squelette humain complet a été trouvé dans celui du milieu.On dit que les vestiges remontent au néolithique ou nouvel âge de pierre, plus tôt que les murs de la ville datés de l'époque de la dynastie Shang (du 16ème siècle avant JC au 11ème siècle avant JC).
(Source des photos: newssc.org)
Pendant de nombreuses années, on croyait que l'ancienne civilisation chinoise était originaire de la région moyenne et inférieure du fleuve Jaune, traditionnellement appelée le Zhongyuan (la plaine centrale). Cependant, après la fin des années 1970, lorsque la Révolution culturelle a pris fin, de nouvelles découvertes dans d'autres régions, comme un certain nombre de colonies néolithiques dans la région du fleuve Yangzi, ont attiré l'attention. Les sites de Hemudu et Liangzhu dans la province du Zhejiang, Tianmen Shijiahe dans la province du Hubei, Chengtoushan dans la province du Hunan et Baodun et Mangcheng dans la province du Sichuan ont fait partie des nouvelles découvertes. Certaines de ces habitations étaient entourées de murs et de douves, ce qui peut indiquer la présence d'une organisation sociale considérablement avancée avec des moyens de production stables.
Le site de Sanxingdui est situé dans la ville de Guanghan, à 40 kilomètres au nord-est de la ville de Chengdu. En 1986, la découverte fortuite de deux fosses sacrificielles a conduit les archéologues à fouiller la zone. En conséquence, l'histoire de Sanxingdui est classée en quatre périodes: 1)le niveau le plus bas où la première période appartient à la culture Baodun; 2) la deuxième période correspond au niveau le plus bas de Yangzishan à Chengdu; 3) la troisième période correspond à la première période de Shi'erqiao à Chengdu et 4) les fosses sacrificielles appartiennent à la quatrième période, correspondant à la période allant de la fin de la dynastie Shang au début de la période occidentale des Zhou. De nombreux artefacts tels que des instruments en bronze, des jades et d'autres pierres, de la poterie et des objets en or ont été trouvés dans les fosses sacrificielles. La plupart de ces objets avaient été intentionnellement brisés ou brûlés.
Il ressort clairement de nombreuses planches du livre qu'il est assez difficile de comprendre le but ou la signification des divers objets en bronze, tels qu'une grande figure d'une divinité, des têtes stylisées, des masques et des arbres, sur la base d'une connaissance de L'archéologie chinoise seule. La méthode de moulage est unique et la finition est de haute qualité. Il ne fait aucun doute que ces objets reflètent une certaine tradition indigène et peuvent être le produit de spécialistes à plein temps au service d'une certaine souveraineté. Les vestiges d'un mur entourant la colonie suggèrent également les étapes de formation d'un état précoce sur la plaine de Chengdu.
La découverte de Sanxingdui nous a fourni des informations importantes sur l'histoire de la plaine de Chengdu de la fin de la période néolithique au début de la période occidentale de Zhou. Cependant, l'histoire du Sichuan après la période occidentale de Zhou et avant la conquête par l'État Qin pendant la période des États en guerre reste encore un mystère. Ces nouvelles données archéologiques offrent une excellente occasion de reconstruire plus complètement l'histoire du Sichuan.
Dans l'introduction du livre, Jay Xu passe en revue la préhistoire et l'histoire du Sichuan avant la période des Royaumes combattants, et Michèle Pirazzoli-Serstevens passe en revue l'histoire du Sichuan entre la période des Royaumes combattants et la période des Han. Leurs commentaires sont concis et précis, incorporant à la fois le passé et les découvertes archéologiques les plus récentes dans la région. Cinq spécialistes discutent en détail de leurs domaines d'expertise respectifs dans les chapitres suivants.
Le caractère unique de la culture de la région du Sichuan est dû en grande partie au cadre géologique et à la diversité des origines ethniques. Le bassin du Sichuan a été appelé Tianfu (la terre d'abondance) pour son environnement riche depuis les temps anciens. Par contre, il ressort de la carte de la province du Sichuan que la communication avec les autres régions était extrêmement limitée. En général, les gens devaient emprunter des routes dangereuses le long des rivières des districts du Shaanxi et du Gansu, ou utiliser le transport par eau le long du fleuve Yangzi des districts du Hunan et du Hubei pour voyager. Ces itinéraires étaient dangereux et a condamné les mouvements de personnes et de marchandises entrant et sortant du Sichuan.
Cependant, la communication avec les régions extérieures n'a pas été entièrement coupée. Xu, qui a examiné de près les récipients en bronze tels que le zun et le lei (deux types de récipients à vin) de Sanxingdui, souligne qu'ils sont de style et d'utilisation similaires aux découvertes du sud du Hubei et du nord du Hunan. Ces récipients de service ont été trouvés pleins de jades ou de petits instruments en bronze au lieu de nourriture ou de boisson. Lothar von Falkenhausen, qui observe que les plus beaux vaisseaux des trésors de Zhuwajie se trouvent parmi les bronzes du Sichuan du début du Zhou occidental, suggère que soit le zun et le lei étaient des importations du Zhongyuan ou de la région du fleuve Yangzi moyen, soit des imitations ont été fabriqués localement.
Dans son analyse des jades et autres pierres de Sanxingdui, Jenny Sosuggère que les formes des lames de ge, des disques à collier et des anneaux ont été introduites de la région du fleuve Jaune, alors que d'autres jades étaient typiques de la région du fleuve Yangzi. Étonnamment, quatre plaques de bronze avec incrustations de turquoise trouvées à Sanxingdui sont très similaires à celles trouvées à Erlitou dans la province du Henan. Les plaques de bronze ont apparemment été vendues dans la région d'Erlitou, qui est toujours considérée comme le berceau de la culture chinoise de l'âge du bronze. Les résultats des analyses des isotopes du plomb du bronze révèlent que tout le bronze de Sanxingdui, la tombe de Fu Hao à Anyang dans la province du Henan et Xin'gan dans la province du Jiangxi, contient du plomb de la province du Yunnan. Sur la base de tels faits, nous pouvons retracer les interactions culturelles de la Chine ancienne sur une vaste zone.
Les plus beaux objets parmi les découvertes de Sanxingdui sont une figure en bronze grandeur nature et un arbre en bronze de quatre mètres de haut. Les archéologues chinois ont conclu que ces objets en bronze étaient fabriqués localement avec les masques en bronze. L'arbre de bronze était probablement lié à l'arbre sacré, qui était lié au culte du soleil, mentionné dans Shanhaijing (Classique des montagnes et des mers). Cependant, on ne sait pas pourquoi ces objets en bronze ont été jetés dans les fosses sacrificielles. Xu Zhaolong (ancien professeur assistant à l'Université du Sichuan) a suggéré qu'une force politique montante originaire de l'ouest de Chengdu a privé Sanxingdui de son pouvoir politique et détruit toutes les figures sacrées conservées dans son sanctuaire. Récemment, China Cultural Relics News a rapporté que 3000 masques, jades et défenses en or avaient été excavés du site (au début de Zhou occidental) de Jinsha dans le quartier de Qingyang.
Musée de Sanxingdui
Ce site est présumé avoir été le centre de la politique, de l'économie et de la culture dans le district de Chengdu après le déclin de Sanxingdui. Avec la publication du rapport de fouille, on espère que le caractère historique des découvertes de Sanxingdui sera clarifié.
Le mot Ba-Shu est fréquemment mentionné dans les documents ultérieurs en relation avec le district du Sichuan à l'époque des Royaumes combattants ou au dernier stade de l'âge du bronze. Ba et Shu font référence respectivement au district de Chongqing et à la plaine de Chengdu. Alain Thote fait deux observations sur cette région (illustrées par les planches du chapitre 4).
Premièrement, il y a très peu de ding (trépied) et de gui (récipient de nourriture à bouche ronde), mais de nombreuses armes telles que la lame ge, l'épée, le mao (lance), le yue (hache). Cependant, la lame ge extraite de la tombe de Xindu Majiaxiang n'était pas destinée à un usage pratique, mais plutôt à un usage rituel, car elle était décorée avec un traitement de surface spécial. À Zhong-yuan, les combinaisons de récipients rituels comme le ding et le gui indiquaient le statut des propriétaires, mais nous ne pouvons pas appliquer ce principe aux récipients rituels de Ba-Shu au Sichuan.
Deuxièmement, il est important de noter que la culture ciste de la partie supérieure de la rivière Min était étroitement liée aux cultures des steppes. En 1992, des épées bimétalliques (en fer et en bronze) ont été extraites du site de Moutuo (fin du Ve ou début du IVe siècle avant JC). Ce type d'épée reflète apparemment l'influence des peuples du nord du Gansu et d'Ordos. On le trouve non seulement dans la région supérieure de la rivière Min, mais également dans l'est du plateau de Qingzang. Selon de l'avis de certains archéologues chinois, la culture ciste était étroitement liée à l'ancienne tribu Qiang qui avait quitté les districts de Qinghai et de Gansu. Cette culture était également liée à la culture Dian de la province du Yunnan. Malheureusement, le nombre et la portée des études archéologiques effectuées entre le Sichuan et le Yunnan sont encore loin d'être suffisants. Seul Liu Hong (directeur du musée d'État de Liangshan dans la ville de Xichang) a réussi à fouiller des vestiges apparentés dans le bassin de Yanyuan. Ainsi, il reste beaucoup de potentiel et d'opportunités pour l'archéologie Shu-Dian et Ba-Shu.
Jessica Rawson discute de la sinisation du Sichuan et de l'acculturation de sa culture funéraire après la conquête de Qin en 316 av. Les empires Qin et Han ont amené de nombreux immigrants dans le sud-ouest de la Chine et ont adopté un système de préfectures et de comtés comme organisation politique et administrative. Le résultat a été que la sinisation a été pleinement réalisée au début de la période des Han de l'Est. Des familles riches et puissantes sont alors nées, qui ont dépensé de grandes sommes d'argent pour leurs tombes et ont fait construire de nombreuses tombes souterraines en briques et des tombes taillées dans la roche. Des scènes de la vie quotidienne et des idées sur la vie et la mort à cette époque étaient gravées en relief sur des pierres et des briques dans les tombes. Plusieurs motifs sont similaires à ceux trouvés au Henan et au Shandong, mais certaines scènes de la vie quotidienne représentées sur les briques (vinification ou distillation d'alcool, des motifs intéressants se retrouvent également sur les parois des tombes taillées dans la roche. Malheureusement, le développement urbain récent et la construction de routes détruisent l'un après l'autre ces tombes importantes. La destruction des tombes dans la banlieue de Luoshan est peut-être la menace la plus sérieuse pour les tombes du Sichuan à l'heure actuelle.
Le chaînon manquant de l'archéologie du Sichuan est maintenant progressivement récupéré avec la découverte de sites comme Sanxingdui. Cependant, de nouvelles questions surgissent toujours avec de nouvelles découvertes.
L'UNESCO donne quelques autres données : "1. Site de Sanxingdui -
Le site de Sanxingdui est situé dans la banlieue ouest de la ville de Guanghan, dans la province du Sichuan. Avec la ville antique comme noyau, le site couvre une superficie de 600 hectares. C'est un grand site urbain qui existait depuis très longtemps. Elle était devenue le centre culturel de la civilisation du bronze dans le bassin du Sichuan depuis environ 1800 av.J.-C. La ville était entourée de hauts murs de terre en terre sur une superficie de 360 hectares avec un zonage fonctionnel clair: prendre la rivière direction est-ouest à travers la ville comme ligne centrale , au nord de grands palais étaient construits sur la terrasse de terre, au sud se trouvait la zone religieuse symbolisée par les temples sacrés, tandis que dans la banlieue nord-ouest se trouvaient les tombes. De grands changements ont eu lieu autour de 1200 avant JC: les temples ont été enterrés et les vaisseaux dans les temples ont été endommagés et enterrés, ce qui pourrait être prouvé par plus de 6000 pièces de reliques culturelles de valeur déterrées dans les deux fosses sacrificielles.
2. Site de Jinsha
Situé à l'ouest de la ville de Chengdu, le site s'étend sur 11 hectares centrant la zone religieuse et sacrificielle. Le site a émergé après Sanxingdui en 1200 avant JC et a été abandonné vers 650 avant JC. La disposition du zonage fonctionnel est similaire à celle de l'ancienne ville de Sanxingdui: une rivière ouest-est coupe le site dans les parties sud et nord. Les palais étaient situés dans la partie nord et la zone religieuse et sacrificielle étaient dans le sud. À l'ouest de ces deux parties, il y avait des quartiers résidentiels de la population et des tombes. La zone religieuse et sacrificielle était d'environ 1 hectare où un grand bâtiment sacrificiel en bois a été révélé et plus de 6000 reliques culturelles de valeur ont été déterrées de plus de 60 restes d'objets rituels. Les reliques culturelles excavées sont étonnamment similaires à celles du site de Sanxingdui en termes de catégorie et de style.
3. Tombes communes de cercueils en forme de bateau
Située dans la partie centrale de la ville de Chengdu, la zone proposée pour inscription est d'environ 0,3 hectare centrant la tombe. Il s'agit d'une grande tombe avec 17 cercueils de différentes tailles datant de 400 avant JC. La fosse funéraire est de forme rectangulaire mesurée 30,5 mètres de long, 20,3 mètres de large et 2,5 mètres de profondeur. Le fond de la fosse est pavé de dalles de bois portant un grand cercueil en forme de bateau de l'occupant et des cercueils plus petits dans d'autres formes. Tous les cercueils sont constitués de troncs simples d'arbres. Le plus grand cercueil en forme de bateau mesure 18,8 mètres de long et 1,5 mètre de large et contient un grand nombre de reliques culturelles précieuses. Au-dessus de la tombe se trouvent de magnifiques architectures mesurant 38,5 mètres de long et 30 mètres de large et comprenant les parties avant et arrière. La chambre arrière couvre la tombe symbolisant la résidence des morts; la chambre avant sortait de la tombe représentant le lieu de travail du propriétaire de la tombe et le temple ancestral pour les générations futures. Il s'agit de la première preuve matérielle du système de mausolée chinois connu sous le nom de «temple à l'avant et résidence à l'arrière». Autour du tombeau, plusieurs grandes tombes similaires se trouvent sous terre. Selon une étude sur les objets mis au jour, il s'agit d'une tombe de la famille royale de l'ancien État de Shu. Après la conquête de Shu par l'État de Qin, le tombeau, tout comme le site de Sanxingdui et le site de Jinsha, a été oublié depuis longtemps jusqu'à ce qu'ils soient découverts aujourd'hui.
Des fouilles archéologiques et des études par des experts de divers domaines tant nationaux qu'étrangers ont prouvé que l'âge et la valeur du site sont vrais et crédibles et généralement reconnus dans le monde. Les études archéologiques, les investigations et les fouilles montrent qu'il existe encore de nombreux vestiges culturels sous la zone proposée pour inscription. Les vestiges souterrains, les murs de la ville du site de Sanxingdui et les fondations d'une architecture importante au-dessus du sol sont bien conservés avec peu d'intervention artificielle. Les vestiges historiques conservent les caractéristiques importantes de l'ancienne civilisation Shu de 1900 à 400 avant JC, telles que la disposition et la structure de la ville, les zones de palais, les zones religieuses primitives et sacrificielles et la coutume funéraire de la famille royale.
La conclusion est la suivante: les sites archéologiques de l'ancien État de Shu sont les seuls à ce jour au monde qui présentent à la fois des caractéristiques culturelles uniques et des éléments culturels de la civilisation du bronze de la vallée du fleuve Jaune, des cours moyen et inférieur du fleuve Yangtze et peut-être de la civilisation mésopotamienne d'Asie occidentale. "
C’est au sud de la rivière Mamu, près de la ville de Nanxing relevant de Guanghan, que se dressent les trois collines (san xing) qui ont donné leur nom aux vestiges de Shu. C’est cependant au nord-est des 12 km2 que couvrent ces vestiges qu’on a choisi de construire un musée qui compte, depuis 1998, parmi les dix sites de reliques culturelles les plus valables en Chine. Et bien que l’histoire racontée par ce musée soit fort ancienne, l’approche choisie est résolument moderne.
Le musée de Sanxingdui renferme un millier de précieux vestiges historiques, parmi lesquels six trésors nationaux : une gigantesque statue verticale en bronze, un masque en bronze aux yeux saillants (évoquant pour certains Can Cong, ancêtre des Shu), une canne en or (qui pourrait symboliser le pouvoir du roi, si roi il y a eu), un grand arbre divin en bronze, une tablette de jade ornée de motifs décrivant les rituels des religions primitives et une autre tablette de jade reflétant le niveau élevé des techniques de polissage et de perforage de l'époque. Le musée possède des statues en bronze de tailles et d'allures variées, des masques, des oiseaux et d'autres animaux en bronze.
D'après le docteur Chen Fang-mei, spécialiste des bronzes de la Dynastie Shang du National Taiwan University's Institute of Art History, on peut dire, en regardant la taille des statues de bronze, que la culture sanxingdui était très sophistiquée. Une des statues pèse plus de 180 kg, ce qui veut dire qu'il a fallu faire fondre plus de 10 tonnes de minerai pour pouvoir la fabriquer. Nous pouvons donc en déduire que le peuple de Sanxingdui connaissait déjà les techniques de température, de fonte, et de ventilation, sinon il aurait été impossible d'arriver à un tel niveau de qualité.
Le site de Jinsha, découvert en février 2001 à Chendgu, correspond vraisemblablement à l'implantation d'une cité nouvelle après l'abandon de Sanxingdui. Cette découverte archéologique majeure, comprenant de remarquables insignes de prestige en jade et en bronze, illustre la fin de la culture Sanxingdui.
Plusieurs sites datent du Ier millénaire av. J.-C. Parmi eux, Zhuwajie (fin xie-début xe siècle av. J.-C.), dans le district de Peng, dont les impressionnants récipients de bronze aux motifs zoomorphes révèlent peu de liens avec la civilisation de Sanxingdui, tout en se démarquant des vases rituels de l'époque des Zhou (env. 1050-256 av. J.-C.) découverts dans la province du Shaanxi au nord du Sichuan.
Récemment, National Geographic a publié sur Youtube un extrait de l'un de ses documentaires, en faisant référence à la civilisation de Shimao, dont je viens encore de parler. Mais cette affirmation est assez fausse en fait, puisque nous ne sommes pas dans la même province chinoise, Shimao est dans une autre province (le lien éventuel reste à prouver). Les images du musée sont tout de même intéressantes à voir, avec tous ces bronzes et jades étranges... :
Les Scandinaves du Néolithique utilisaient des bateaux en peau d'animaux pour la chasse et les échanges, le transport à longue distance. Une étude récente menée par le Dr Mikael Fauvelle et publiée dans le Journal of Maritime Archaeology suggère que la culture scandinave antique de la céramique piquée (PWC) aurait pu construire des bateaux en utilisant des peaux d'animaux, en particulier des peaux de phoque, pour naviguer, pêcher, chasser et transporter, échanger sur de vastes distances. La PWC a prospéré entre 3500 et 2300 avant J.-C. dans les régions entourant la mer Baltique et la mer du Nord, y compris certaines parties de la Suède, du Danemark et de la Finlande actuels.
Gigès, le mystérieux inventeur de la monnaie métallique
Pièce de Lydie en Electrum
Les plus anciennes pièces de monnaie métallique, marquant peu à peu le changements définitif (pour le monde entier sauf aux Amériques, où les peuples ont continué leur économie spécifique jusqu'à l'arrivée des envahisseurs et culture dévastatrice) de l'économie de l'Humanité, passant de la dernière économie créée (le troc) aux échanges par monnaie de substitution, toujours pratiqués de nos jours, ont été découvertes en Turquie, dans l'ancien Royaume de Lydie (ou Méonie pour Homère). Les Lydiens (aussi connus comme les Lud par les Egyptiens et Assyriens) était un peuple indo-européen descendant de Lydos, fils d'Attis d'après Homère. Quand on sait qu'Attis est en fait un Dieu très connu, d'origine Phrygienne (qui dominaient les Lydiens au début) et que l'on retrouve sous le nom d'Adonischez les Grecs et Romain ou Tammuzchez les Hindoux, on devine que les origines mêmes de ce peuple sont aménagées. Et ce n'est pas mieux pour leur Roi Gigès, qui a régné (d'après la science officielle mais avec une fourchette temporelle) de entre 708 et 687 avant Jésus-Christ, sa mort étant entre 680 et 648 avant Jésus-Christ...
Crésides d'argent, attribuée à Crésus-5ième siècle av JC
Il était appelé Gugu par les Assyriens, et serait à l'origine des traditions bibliques sur Gog, prince de Magog (c'est-à-dire en assyrien mā(t) Gugu : « pays de Gygès »). En fait, on ne sait pas vraiment comment il est arrivé au pouvoir car les sources sont rares (donc à fiabilité resteinte) et divergent complètement... :
Selon Hérodote (né vers 484 avant notre ère et mort vers 420 - donc 250 ans après environ), Gygès était à l'origine le fils d'un des gardes et le confident du tyran Candaule, (ou Sadyate, ou encore Myrsile), roi très légendaire descendant d'Héraclès (Hercule), qui était un roi vantard qui ne cessait de vanter la beauté de sa femme. Ne supportant pas que Gygès puisse douter des charmes de son épouse, Candaule lui donne l'ordre de tout faire pour la voir nue et constater sa vérité. Après avoir refusé car pensant que c'est indigne, Gygès finit par céder et se cache dans la chambre royale au bon moment pour admirer le déshabillage de la Reine. Mais celle-ci le découvre sans le laisser paraître. Elle a compris que le roi ne peut être que l'auteur de cette indignité et décide de se venger de cet outrage. Elle convoque Gigès le lendemain et lui fait le chantage suivant : soit il assassine Candaule, devient son époux et le nouveau Roi, soit il est exécuté... Gigès n'a pas trop le choix, poignarde le Roi et s'empare du trône de Sardes, capitale de la Lydie...Mais selon Platon (né en 424/423 av. J.-C., mort en 348/347 av. J.-C. - donc 300 ans après environ), Gygès n'était qu'un simple berger lydien à l'origine, qui faisait paître son troupeau lorsqu'un violent orage fit s'affaisser une colline. Il s'y aventura et découvrit un énorme cheval de bronze dans les flancs duquel étaient pratiquées des portes (Cheval qui rappelle un peu le célèbre Cheval de Troie de part sa description !). Après avoir ouvert ces portes, Gygès aperçut à l'intérieur du cheval le squelette d'un géant portant au doigt un anneau d'or. Il se saisi de cet anneau, se le passa au doigt, et, sans dire un mot de son aventure, il alla rejoindre les autres bergers du voisinage. Par hasard, il remarqua que, à chaque fois qu'il tournait sa bague vers l'intérieur, il devenait invisible de tous, tout en gardant la faculté de voir et d'entendre ce qu'il se passait autour de lui. Dès qu'il retournait la bague en sens inverse, il redevenait visible. Après avoir essayé les pouvoirs de son anneau par plusieurs expériences, il se rendit au palais et séduisit la reine. Il complota avec elle la mort du roi, le tua et s'empara du trône...
Le mystère des tunnels de la cité engloutie de Baïes
Baïes (Baia de nos jours) est le nom d'une ancienne cité romaine, située en Italie, plus précisément au nord du golfe de Naples, dans une anse sur la rive est du cap Misène, entre la pointe de la Lanterne au sud et la pointe de l'Épitaphe au nord. Elle est proche de la base navale romaine de Misène, et fait face à Pouzzoles, de l'autre côté de la baie donc.
Plutôt qu'une ville, Baïes était un regroupement de villae de villégiature étagées sur la pente intérieure d'un ancien cratère (l'endroit est une caldeira volcanique, suite à une éruption explosive vers - 35000), en partie submergé par la mer, Baïes devait son succès à la douceur de son climat et surtout à la présence de sources thermales engendrées par le volcanisme actif des Champs Phlégréens. Ces sources chaudes, sulfureuses ou salines, sont vantées comme les plus curatives et les plus abondantes d'Italie par Pline l'Ancien, Strabon, Florus, Fronton et aussi Flavius Josèphe.
Des milliers d'outils en pierre taillée, d'os de chevaux, et une dent de lait humaine: une grotte du plateau central iranien a livré des traces d'occupation humaine vieilles de 452.000 à 165.000 ans, les plus anciennes jamais trouvées dans cet immense territoire à la croisée du Levant et de l'Asie.
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Commentaires
1
Michel ARMAND
Le 09/10/2020
Bonjour, l'homme de bronze de 2m 14 (photo supra) devait tenir dans ses mains une défense d'éléphant...de tels objets ont été découverts en vrac avec les objets en bronze...Merci
yveshLe 11/10/2020
Très probable en effet, merci de cette précision et de me lire.