Chine : la mystérieuse civilisation Sanxingdui 4800 à 2316 BP
Un masque en bronze repésentant un dieu ? Musée de Sanxingdui
Ses datations ne sont pas figées, et les différents sites en parlant se contredisent souvent à leur sujet. Même l'UNESCO, dans sa page qui lui est consacrée, annonce cette culture comme datée du 29ème siècle au 5ème siècle Avant JC (4800 à 2316 Avant le Présent en fait), tout en parlant plus bas de sa fin en 316 Avant JC (donc 4ème siècle AV).
Considéré comme étant l'état Shu d'après son endroit, ce dernier faisait surtout partie des légendes et mythes chinois, jusqu'à la découverte du site principal en 1929, seulement fouillé un peu en 1934, puis surtout à partir de 1986.
Au printemps 1929, Yan Daocheng, un fermier de Nanxing, surveillait les travaux de creusement d’un fossé d’irrigation qu’effectuait son fils, près de la demeure familiale. En creusant, Yan Qing, le fils, heurta une pièce de jade; surpris, il appela son père qui accourut aussitôt. En fait, ce n’était pas une seule pièce de jade que les deux hommes allaient trouver, mais près de 400 ! Ils se hâtèrent donc de recouvrir leur découverte avec de la terre. À la nuit tombée, toute la famille Yan (5 personnes) se rendit au site pour prendre les jades et les conserver secrètement. Sans le savoir, Yao Daocheng venait d’entrouvrir la porte du royaume de Shu, une civilisation provenant surtout de légendes et d'une poignée de textes historiques...
Musée de Sanxingdui
En 1934, des fouilles de dix jours permirent de découvrir quelque 400 autres jades et poteries. Puis, dans les décennies 50 et 60, les recherches permirent de cerner davantage les endroits importants du site. Par exemple, en 1963, un professeur d’archéologie, qui faisait de l’excavation à Sanxingdui, déclara à ses étudiants : « Les vestiges abondent tellement ici que ce lieu doit être une ville centrale du royaume de Shu ». Au cours des excavations subséquentes, sa remarque allait s’avérer exacte. En effet, le 1er mars 1986, débutaient les excavations les plus importantes de l’histoire de Sanxingdui, menées en commun par l’université du Sichuan, l’Institut de recherche archéologique du Sichuan et la ville de Guanghan. Au cours de ces fouilles, on déterra neuf vestiges de maisons et 101 fosses funéraires, ce qui permit de trouver plus de 100 000 poteries et quelque 500 bronzes, jades et laques. Le 1er juillet de la même année, ce sera au tour de la fosse no 1 de révéler ses secrets avec ses 400 objets, dont des sceptres et des masques en or, des images en bronze, des tablettes et des épées en jade, de même que des objets en ivoire. Vingt-sept jours plus tard, la fosse no 2 laissera paraître plus de 800 pièces, dont l’homme debout en bronze, le masque en bronze avec l’œil à la verticale et l’arbre de vie sacré, désormais des pièces célèbres.
Gigantesque arbre de vie de plus de 4 mètres en bronze - Musée de Sanxingdui
Les murs d'une ville furent également trouvés en 1996 et, après des fouilles, les archéologues découvrirent que le site couvrait une superficie de 12 km2, ce qui en fait à ce jour la plus grande ville d'Asie de cette importance jamais découverte (pour l'âge du bronze).
Jusqu’à la découverte des vestiges de Sanxingdui, l’existence du royaume de Shu, dont les débuts remontent à l’ère du néolithique et qui a duré plus de 2 000 ans, faisait plus ou moins partie de la légende. Mais aujourd’hui, à Guanghan, province du Sichuan, se dresse un musée ultramoderne qui illustre le cheminement de ce qui fut bien plus qu’un simple royaume en Chine mais une véritable civilisation.
« Il semble que l’histoire de la Chine ne sera plus la même. Nous avons non seulement la culture du fleuve Jaune mais aussi la culture du Yangtsé…Sanxingdui représente la culture du fleuve Yangtsé.» C’est ainsi que s’est exprimé le présidentJiang Zemin, le 21 avril 1999 à Sanxingdui, pour qualifier ces vestiges qui attestent, eux aussi, de l’existence d’une culture chinoise cinq fois millénaire.
Vu l’éloignement dans le temps, on a longtemps cru que le royaume de Shu appartenait à la légende, mais les découvertes effectuées à Sanxingdui ont concrétisé son existence. Maintenant, les cercles scientifiques divisent la culture de Shu en quatre périodes : la première correspond au néolithique; la deuxième, qui touche à sa formation à proprement parler, s’étend durant les Xia et les Shang, époque pendant laquelle les murs de la Cité de Shu furent érigés; la troisième correspond à son âge d’or, à la fin de la dynastie des Shang, et la quatrième, au déclin de la culture, au début des Zhou. En outre, on sait maintenant que Sanxingdui était un royaume florissant au pouvoir considérable, et que sa position était bien établie malgré une certaine dépendance. Le troc et l’agriculture y étaient florissants.
Bien que les objets trouvés livrent peu à peu des bribes d’histoire, de nombreuses interrogations ne sont pas encore totalement éclaircies. Lire la suite ci-dessous :
D’où venaient les gens de ce royaume du Sichuan ? Qui étaient-ils au juste ? Pourquoi ont-ils soudain disparu ? Quelle est la source de cette culture du Yangtsé ? Était-elle le résultat de la combinaison de diverses cultures ou une simple culture locale ? Quelle était l’âme même de cette culture ? D’après les mystères qu’on a pu percer, les vestiges de Sanxingdui reflètent la complexité des rites d’un royaume où on semblait vénérer non seulement des totems, mais également la nature, les ancêtres et les dieux, ce qui laisse supposer un système religieux et social à échelons multiples. En outre, le raffinement des bronzes déterrés a réservé bien des surprises quant aux idées qu’on se faisait sur les techniques de l’époque. Les arbres géants, les personnages et les masques sont des objets rarement vus dans les autres cultures du bronze. Ils présentent à la fois des traits visibles de la culture des Shang (culture han) mais également des caractéristiques locales marquantes.Comment alors ces gens ont-ils pu atteindre une telle maîtrise de la technique de la fonte et un tel niveau de symbolisme ?L’ont-ils fait seuls ou sous l’influence réelle de pays ou régions des alentours ? À quand remontent les deux fosses déterrées et quel était leur usage ? Selon la plupart des archéologues, ces fosses n’auraient pas été des fosses d’enterrement mais des fosses sacrificielles.
YH : Un étonnant rapprochement avec la culture de Caral-Supe au Pérou, qui existait à la même période (5000 AV JC à2100-1800 AV JC) : " Les statues ont fourni des informations considérables sur la structure sociale complexe qui a caractérisé la civilisation de Caral. On suppose qu'elles ont remplacé les êtres humains dans les rituels sacrificiels liés à la rénovation des bâtiments et à la fécondité ".
Un masque et le grand homme de bronze de 2 mètres 14 (qui tenait probalement quelque chose dans ses mains) - Musée de Sanxingdui
Grâce à Sanxingdui, le voile commence à se lever sur ce qu’on appelle les mystères du royaume de Shu, c’est-à-dire ses particularités historiques et son legs culturel, lesquels rendent possible l’étude de son organisation politique, de l’évolution de son tissu social et de son idéologie religieuse. Cependant, seul le temps permettra de recomposer complètement ce puzzle des âges.
Musée de Sanxingdui
Au début du 4e siècle av. J.-C., le roi du pays de Shu déménagea sa capitale à Chengdu, qui existait déjà durant la Période des Printemps et des Automnes (770-475 av. J.-C.).
L'archéologie a prouvé que les premières routes reliant les royaumes de Qin et de Shu ont été faites durant la période des Royaumes combattants. Elles ont permis l'invasion du royaume de Shu par le roi de Qin. Le royaume de Shu fut ainsi annexé, en même temps que celui de Ba, par l'État Qin en -316 AV.
Une légende raconte que le roi de Qin voulait anéantir le Shu, mais des monts escarpés le séparaient de cette région. Il n'y avait pas de route, sur laquelle l'armée de Qin pût avancer vers le Shu. Le roi de Qin fit sculpter cinq bœufs de pierre gigantesques et placer quelques pièces d'or derrière, prétendant que les bœufs pouvaient faire de l'or. Le roi de Shu se laissa duper et envoya cinq hommes robustes tirer les cinq bœufs dans son pays. Trois bœufs furent traînés ainsi jusqu'à Chengdu. Le résultat fut que la route menant au Shu était désormais tracée. L'armée de Qin n'eut plus qu'à suivre pour attaquer le Shu.
2015 : une nouvelle section du mur est découverte, avec 3 tombes très anciennes en dessous : " Une section des murs de la ville, qui est supposée être la partie nord du mur, a été découverte récemment sur le site archéologique de Sanxingdui. Avec les sections est, ouest et sud des murs de la ville découverts auparavant, l'ancien mur de la ville de Sanxingdui a émergé.
De plus, trois tombes ont été découvertes sous les murs. Un squelette humain complet a été trouvé dans celui du milieu.On dit que les vestiges remontent au néolithique ou nouvel âge de pierre, plus tôt que les murs de la ville datés de l'époque de la dynastie Shang (du 16ème siècle avant JC au 11ème siècle avant JC).
(Source des photos: newssc.org)
Pendant de nombreuses années, on croyait que l'ancienne civilisation chinoise était originaire de la région moyenne et inférieure du fleuve Jaune, traditionnellement appelée le Zhongyuan (la plaine centrale). Cependant, après la fin des années 1970, lorsque la Révolution culturelle a pris fin, de nouvelles découvertes dans d'autres régions, comme un certain nombre de colonies néolithiques dans la région du fleuve Yangzi, ont attiré l'attention. Les sites de Hemudu et Liangzhu dans la province du Zhejiang, Tianmen Shijiahe dans la province du Hubei, Chengtoushan dans la province du Hunan et Baodun et Mangcheng dans la province du Sichuan ont fait partie des nouvelles découvertes. Certaines de ces habitations étaient entourées de murs et de douves, ce qui peut indiquer la présence d'une organisation sociale considérablement avancée avec des moyens de production stables.
Le site de Sanxingdui est situé dans la ville de Guanghan, à 40 kilomètres au nord-est de la ville de Chengdu. En 1986, la découverte fortuite de deux fosses sacrificielles a conduit les archéologues à fouiller la zone. En conséquence, l'histoire de Sanxingdui est classée en quatre périodes: 1)le niveau le plus bas où la première période appartient à la culture Baodun; 2) la deuxième période correspond au niveau le plus bas de Yangzishan à Chengdu; 3) la troisième période correspond à la première période de Shi'erqiao à Chengdu et 4) les fosses sacrificielles appartiennent à la quatrième période, correspondant à la période allant de la fin de la dynastie Shang au début de la période occidentale des Zhou. De nombreux artefacts tels que des instruments en bronze, des jades et d'autres pierres, de la poterie et des objets en or ont été trouvés dans les fosses sacrificielles. La plupart de ces objets avaient été intentionnellement brisés ou brûlés.
Il ressort clairement de nombreuses planches du livre qu'il est assez difficile de comprendre le but ou la signification des divers objets en bronze, tels qu'une grande figure d'une divinité, des têtes stylisées, des masques et des arbres, sur la base d'une connaissance de L'archéologie chinoise seule. La méthode de moulage est unique et la finition est de haute qualité. Il ne fait aucun doute que ces objets reflètent une certaine tradition indigène et peuvent être le produit de spécialistes à plein temps au service d'une certaine souveraineté. Les vestiges d'un mur entourant la colonie suggèrent également les étapes de formation d'un état précoce sur la plaine de Chengdu.
La découverte de Sanxingdui nous a fourni des informations importantes sur l'histoire de la plaine de Chengdu de la fin de la période néolithique au début de la période occidentale de Zhou. Cependant, l'histoire du Sichuan après la période occidentale de Zhou et avant la conquête par l'État Qin pendant la période des États en guerre reste encore un mystère. Ces nouvelles données archéologiques offrent une excellente occasion de reconstruire plus complètement l'histoire du Sichuan.
Dans l'introduction du livre, Jay Xu passe en revue la préhistoire et l'histoire du Sichuan avant la période des Royaumes combattants, et Michèle Pirazzoli-Serstevens passe en revue l'histoire du Sichuan entre la période des Royaumes combattants et la période des Han. Leurs commentaires sont concis et précis, incorporant à la fois le passé et les découvertes archéologiques les plus récentes dans la région. Cinq spécialistes discutent en détail de leurs domaines d'expertise respectifs dans les chapitres suivants.
Le caractère unique de la culture de la région du Sichuan est dû en grande partie au cadre géologique et à la diversité des origines ethniques. Le bassin du Sichuan a été appelé Tianfu (la terre d'abondance) pour son environnement riche depuis les temps anciens. Par contre, il ressort de la carte de la province du Sichuan que la communication avec les autres régions était extrêmement limitée. En général, les gens devaient emprunter des routes dangereuses le long des rivières des districts du Shaanxi et du Gansu, ou utiliser le transport par eau le long du fleuve Yangzi des districts du Hunan et du Hubei pour voyager. Ces itinéraires étaient dangereux et a condamné les mouvements de personnes et de marchandises entrant et sortant du Sichuan.
Cependant, la communication avec les régions extérieures n'a pas été entièrement coupée. Xu, qui a examiné de près les récipients en bronze tels que le zun et le lei (deux types de récipients à vin) de Sanxingdui, souligne qu'ils sont de style et d'utilisation similaires aux découvertes du sud du Hubei et du nord du Hunan. Ces récipients de service ont été trouvés pleins de jades ou de petits instruments en bronze au lieu de nourriture ou de boisson. Lothar von Falkenhausen, qui observe que les plus beaux vaisseaux des trésors de Zhuwajie se trouvent parmi les bronzes du Sichuan du début du Zhou occidental, suggère que soit le zun et le lei étaient des importations du Zhongyuan ou de la région du fleuve Yangzi moyen, soit des imitations ont été fabriqués localement.
Dans son analyse des jades et autres pierres de Sanxingdui, Jenny Sosuggère que les formes des lames de ge, des disques à collier et des anneaux ont été introduites de la région du fleuve Jaune, alors que d'autres jades étaient typiques de la région du fleuve Yangzi. Étonnamment, quatre plaques de bronze avec incrustations de turquoise trouvées à Sanxingdui sont très similaires à celles trouvées à Erlitou dans la province du Henan. Les plaques de bronze ont apparemment été vendues dans la région d'Erlitou, qui est toujours considérée comme le berceau de la culture chinoise de l'âge du bronze. Les résultats des analyses des isotopes du plomb du bronze révèlent que tout le bronze de Sanxingdui, la tombe de Fu Hao à Anyang dans la province du Henan et Xin'gan dans la province du Jiangxi, contient du plomb de la province du Yunnan. Sur la base de tels faits, nous pouvons retracer les interactions culturelles de la Chine ancienne sur une vaste zone.
Les plus beaux objets parmi les découvertes de Sanxingdui sont une figure en bronze grandeur nature et un arbre en bronze de quatre mètres de haut. Les archéologues chinois ont conclu que ces objets en bronze étaient fabriqués localement avec les masques en bronze. L'arbre de bronze était probablement lié à l'arbre sacré, qui était lié au culte du soleil, mentionné dans Shanhaijing (Classique des montagnes et des mers). Cependant, on ne sait pas pourquoi ces objets en bronze ont été jetés dans les fosses sacrificielles. Xu Zhaolong (ancien professeur assistant à l'Université du Sichuan) a suggéré qu'une force politique montante originaire de l'ouest de Chengdu a privé Sanxingdui de son pouvoir politique et détruit toutes les figures sacrées conservées dans son sanctuaire. Récemment, China Cultural Relics News a rapporté que 3000 masques, jades et défenses en or avaient été excavés du site (au début de Zhou occidental) de Jinsha dans le quartier de Qingyang.
Musée de Sanxingdui
Ce site est présumé avoir été le centre de la politique, de l'économie et de la culture dans le district de Chengdu après le déclin de Sanxingdui. Avec la publication du rapport de fouille, on espère que le caractère historique des découvertes de Sanxingdui sera clarifié.
Le mot Ba-Shu est fréquemment mentionné dans les documents ultérieurs en relation avec le district du Sichuan à l'époque des Royaumes combattants ou au dernier stade de l'âge du bronze. Ba et Shu font référence respectivement au district de Chongqing et à la plaine de Chengdu. Alain Thote fait deux observations sur cette région (illustrées par les planches du chapitre 4).
Premièrement, il y a très peu de ding (trépied) et de gui (récipient de nourriture à bouche ronde), mais de nombreuses armes telles que la lame ge, l'épée, le mao (lance), le yue (hache). Cependant, la lame ge extraite de la tombe de Xindu Majiaxiang n'était pas destinée à un usage pratique, mais plutôt à un usage rituel, car elle était décorée avec un traitement de surface spécial. À Zhong-yuan, les combinaisons de récipients rituels comme le ding et le gui indiquaient le statut des propriétaires, mais nous ne pouvons pas appliquer ce principe aux récipients rituels de Ba-Shu au Sichuan.
Deuxièmement, il est important de noter que la culture ciste de la partie supérieure de la rivière Min était étroitement liée aux cultures des steppes. En 1992, des épées bimétalliques (en fer et en bronze) ont été extraites du site de Moutuo (fin du Ve ou début du IVe siècle avant JC). Ce type d'épée reflète apparemment l'influence des peuples du nord du Gansu et d'Ordos. On le trouve non seulement dans la région supérieure de la rivière Min, mais également dans l'est du plateau de Qingzang. Selon de l'avis de certains archéologues chinois, la culture ciste était étroitement liée à l'ancienne tribu Qiang qui avait quitté les districts de Qinghai et de Gansu. Cette culture était également liée à la culture Dian de la province du Yunnan. Malheureusement, le nombre et la portée des études archéologiques effectuées entre le Sichuan et le Yunnan sont encore loin d'être suffisants. Seul Liu Hong (directeur du musée d'État de Liangshan dans la ville de Xichang) a réussi à fouiller des vestiges apparentés dans le bassin de Yanyuan. Ainsi, il reste beaucoup de potentiel et d'opportunités pour l'archéologie Shu-Dian et Ba-Shu.
Jessica Rawson discute de la sinisation du Sichuan et de l'acculturation de sa culture funéraire après la conquête de Qin en 316 av. Les empires Qin et Han ont amené de nombreux immigrants dans le sud-ouest de la Chine et ont adopté un système de préfectures et de comtés comme organisation politique et administrative. Le résultat a été que la sinisation a été pleinement réalisée au début de la période des Han de l'Est. Des familles riches et puissantes sont alors nées, qui ont dépensé de grandes sommes d'argent pour leurs tombes et ont fait construire de nombreuses tombes souterraines en briques et des tombes taillées dans la roche. Des scènes de la vie quotidienne et des idées sur la vie et la mort à cette époque étaient gravées en relief sur des pierres et des briques dans les tombes. Plusieurs motifs sont similaires à ceux trouvés au Henan et au Shandong, mais certaines scènes de la vie quotidienne représentées sur les briques (vinification ou distillation d'alcool, des motifs intéressants se retrouvent également sur les parois des tombes taillées dans la roche. Malheureusement, le développement urbain récent et la construction de routes détruisent l'un après l'autre ces tombes importantes. La destruction des tombes dans la banlieue de Luoshan est peut-être la menace la plus sérieuse pour les tombes du Sichuan à l'heure actuelle.
Le chaînon manquant de l'archéologie du Sichuan est maintenant progressivement récupéré avec la découverte de sites comme Sanxingdui. Cependant, de nouvelles questions surgissent toujours avec de nouvelles découvertes.
L'UNESCO donne quelques autres données : "1. Site de Sanxingdui -
Le site de Sanxingdui est situé dans la banlieue ouest de la ville de Guanghan, dans la province du Sichuan. Avec la ville antique comme noyau, le site couvre une superficie de 600 hectares. C'est un grand site urbain qui existait depuis très longtemps. Elle était devenue le centre culturel de la civilisation du bronze dans le bassin du Sichuan depuis environ 1800 av.J.-C. La ville était entourée de hauts murs de terre en terre sur une superficie de 360 hectares avec un zonage fonctionnel clair: prendre la rivière direction est-ouest à travers la ville comme ligne centrale , au nord de grands palais étaient construits sur la terrasse de terre, au sud se trouvait la zone religieuse symbolisée par les temples sacrés, tandis que dans la banlieue nord-ouest se trouvaient les tombes. De grands changements ont eu lieu autour de 1200 avant JC: les temples ont été enterrés et les vaisseaux dans les temples ont été endommagés et enterrés, ce qui pourrait être prouvé par plus de 6000 pièces de reliques culturelles de valeur déterrées dans les deux fosses sacrificielles.
2. Site de Jinsha
Situé à l'ouest de la ville de Chengdu, le site s'étend sur 11 hectares centrant la zone religieuse et sacrificielle. Le site a émergé après Sanxingdui en 1200 avant JC et a été abandonné vers 650 avant JC. La disposition du zonage fonctionnel est similaire à celle de l'ancienne ville de Sanxingdui: une rivière ouest-est coupe le site dans les parties sud et nord. Les palais étaient situés dans la partie nord et la zone religieuse et sacrificielle étaient dans le sud. À l'ouest de ces deux parties, il y avait des quartiers résidentiels de la population et des tombes. La zone religieuse et sacrificielle était d'environ 1 hectare où un grand bâtiment sacrificiel en bois a été révélé et plus de 6000 reliques culturelles de valeur ont été déterrées de plus de 60 restes d'objets rituels. Les reliques culturelles excavées sont étonnamment similaires à celles du site de Sanxingdui en termes de catégorie et de style.
3. Tombes communes de cercueils en forme de bateau
Située dans la partie centrale de la ville de Chengdu, la zone proposée pour inscription est d'environ 0,3 hectare centrant la tombe. Il s'agit d'une grande tombe avec 17 cercueils de différentes tailles datant de 400 avant JC. La fosse funéraire est de forme rectangulaire mesurée 30,5 mètres de long, 20,3 mètres de large et 2,5 mètres de profondeur. Le fond de la fosse est pavé de dalles de bois portant un grand cercueil en forme de bateau de l'occupant et des cercueils plus petits dans d'autres formes. Tous les cercueils sont constitués de troncs simples d'arbres. Le plus grand cercueil en forme de bateau mesure 18,8 mètres de long et 1,5 mètre de large et contient un grand nombre de reliques culturelles précieuses. Au-dessus de la tombe se trouvent de magnifiques architectures mesurant 38,5 mètres de long et 30 mètres de large et comprenant les parties avant et arrière. La chambre arrière couvre la tombe symbolisant la résidence des morts; la chambre avant sortait de la tombe représentant le lieu de travail du propriétaire de la tombe et le temple ancestral pour les générations futures. Il s'agit de la première preuve matérielle du système de mausolée chinois connu sous le nom de «temple à l'avant et résidence à l'arrière». Autour du tombeau, plusieurs grandes tombes similaires se trouvent sous terre. Selon une étude sur les objets mis au jour, il s'agit d'une tombe de la famille royale de l'ancien État de Shu. Après la conquête de Shu par l'État de Qin, le tombeau, tout comme le site de Sanxingdui et le site de Jinsha, a été oublié depuis longtemps jusqu'à ce qu'ils soient découverts aujourd'hui.
Des fouilles archéologiques et des études par des experts de divers domaines tant nationaux qu'étrangers ont prouvé que l'âge et la valeur du site sont vrais et crédibles et généralement reconnus dans le monde. Les études archéologiques, les investigations et les fouilles montrent qu'il existe encore de nombreux vestiges culturels sous la zone proposée pour inscription. Les vestiges souterrains, les murs de la ville du site de Sanxingdui et les fondations d'une architecture importante au-dessus du sol sont bien conservés avec peu d'intervention artificielle. Les vestiges historiques conservent les caractéristiques importantes de l'ancienne civilisation Shu de 1900 à 400 avant JC, telles que la disposition et la structure de la ville, les zones de palais, les zones religieuses primitives et sacrificielles et la coutume funéraire de la famille royale.
La conclusion est la suivante: les sites archéologiques de l'ancien État de Shu sont les seuls à ce jour au monde qui présentent à la fois des caractéristiques culturelles uniques et des éléments culturels de la civilisation du bronze de la vallée du fleuve Jaune, des cours moyen et inférieur du fleuve Yangtze et peut-être de la civilisation mésopotamienne d'Asie occidentale. "
C’est au sud de la rivière Mamu, près de la ville de Nanxing relevant de Guanghan, que se dressent les trois collines (san xing) qui ont donné leur nom aux vestiges de Shu. C’est cependant au nord-est des 12 km2 que couvrent ces vestiges qu’on a choisi de construire un musée qui compte, depuis 1998, parmi les dix sites de reliques culturelles les plus valables en Chine. Et bien que l’histoire racontée par ce musée soit fort ancienne, l’approche choisie est résolument moderne.
Le musée de Sanxingdui renferme un millier de précieux vestiges historiques, parmi lesquels six trésors nationaux : une gigantesque statue verticale en bronze, un masque en bronze aux yeux saillants (évoquant pour certains Can Cong, ancêtre des Shu), une canne en or (qui pourrait symboliser le pouvoir du roi, si roi il y a eu), un grand arbre divin en bronze, une tablette de jade ornée de motifs décrivant les rituels des religions primitives et une autre tablette de jade reflétant le niveau élevé des techniques de polissage et de perforage de l'époque. Le musée possède des statues en bronze de tailles et d'allures variées, des masques, des oiseaux et d'autres animaux en bronze.
D'après le docteur Chen Fang-mei, spécialiste des bronzes de la Dynastie Shang du National Taiwan University's Institute of Art History, on peut dire, en regardant la taille des statues de bronze, que la culture sanxingdui était très sophistiquée. Une des statues pèse plus de 180 kg, ce qui veut dire qu'il a fallu faire fondre plus de 10 tonnes de minerai pour pouvoir la fabriquer. Nous pouvons donc en déduire que le peuple de Sanxingdui connaissait déjà les techniques de température, de fonte, et de ventilation, sinon il aurait été impossible d'arriver à un tel niveau de qualité.
Le site de Jinsha, découvert en février 2001 à Chendgu, correspond vraisemblablement à l'implantation d'une cité nouvelle après l'abandon de Sanxingdui. Cette découverte archéologique majeure, comprenant de remarquables insignes de prestige en jade et en bronze, illustre la fin de la culture Sanxingdui.
Plusieurs sites datent du Ier millénaire av. J.-C. Parmi eux, Zhuwajie (fin xie-début xe siècle av. J.-C.), dans le district de Peng, dont les impressionnants récipients de bronze aux motifs zoomorphes révèlent peu de liens avec la civilisation de Sanxingdui, tout en se démarquant des vases rituels de l'époque des Zhou (env. 1050-256 av. J.-C.) découverts dans la province du Shaanxi au nord du Sichuan.
Récemment, National Geographic a publié sur Youtube un extrait de l'un de ses documentaires, en faisant référence à la civilisation de Shimao, dont je viens encore de parler. Mais cette affirmation est assez fausse en fait, puisque nous ne sommes pas dans la même province chinoise, Shimao est dans une autre province (le lien éventuel reste à prouver). Les images du musée sont tout de même intéressantes à voir, avec tous ces bronzes et jades étranges... :
Une industrie du traitement de l'ocre de 40 000 ans en Chine
Artefacts trouvés gisant sur la plaque de sédiments teintés d'ocre rouge dans l'atelier d'ocre du nord de la Chine. (Andreu Ollé / Wang et al / Nature ) - Source : Université Griffin
Une équipe internationale d'archéologues rapporte dans Nature des preuves indirectes mais convaincantes de la présence d'Homo sapiens à Xiamabei, un site du nord de la Chine près de la rivière Huliu qui remonte à au moins 40 000 ans.
Des fouilles archéologiques sur le site de Xiamabei dans le bassin de Nihewan au nord de la Chine ont révélé la présence d'inventions, d'outils et de comportements associés à des sites plus récents. La nouvelle étude montre également que l'atelier d'ocre trouvé sur le site est le plus ancien d'Asie de l'Est et que les outils lithiques trouvés là-bas sont liés à l'Afrique, mais d'une manière nouvelle.
Bassin de Nihewan, site des premières activités humaines modernes en Chine Crédit : Lumières dans le noir, Wikimedia Commons
" Xiamabei se distingue de tout autre site archéologique connu en Chine, car il possède un nouvel ensemble de caractéristiques culturelles à une date précoce ", a déclaré le Dr Fa-Gang Wang de l'Institut provincial des reliques culturelles et d'archéologie du Hebei, dont l'équipe a d'abord fouillé le site, indique un communiqué de la Max Planck Society.
En fait, il semble qu'ils aient développé une culture technologique de la pierre unique qui n'émergera largement que plus de 10 000 ans plus tard.
Les preuves trouvées à Xiamabei incluent la première découverte de traitement de l'ocre dans la région - par opposition à la simple utilisation de l'ocre, qui a été trouvée même chez les Néandertaliens.
Alors que les humains archaïques sont connus pour avoir commencé à atteindre l'Eurasie il y a au moins 2 millions d'années (Homo Erectus), le moment où leurs homologues anatomiquement modernes ont commencé leur propagation depuis l'Afrique est plus un mystère.
Résumé de la publication scientifique dans Nature : " Homo sapiens (homme moderne) était présent dans le nord de l'Asie il y a environ 40 000 ans, ayant remplacé les populations archaïques à travers l'Eurasie après des épisodes d'expansions démographiques antérieures et de croisements1 , 2 , 3 , 4 . Les adaptations culturelles des derniers Néandertaliens, des Denisoviens et des populations d'H. sapiens entrant en Asie restent inconnues1 , 5 , 6 , 7. Nous décrivons ici Xiamabei, un site archéologique bien conservé d'environ 40 000 ans dans le nord de la Chine, qui comprend la plus ancienne caractéristique connue de traitement de l'ocre en Asie de l'Est, un assemblage lithique miniaturisé distinctif avec des outils en forme de lamelles portant des traces d'emmanchement, et un outil en os. L'assemblage culturel de traits à Xiamabei est unique pour l'Asie de l'Est et ne correspond pas à ceux trouvés dans d'autres assemblages de sites archéologiques habités par des populations archaïques ou ceux généralement associés à l'expansion de H. sapiens, tels que le Paléolithique supérieur initial 8 , 9 , dix. Le dossier de l'Asie du Nord soutient un processus d'innovations technologiques et de diversification culturelle émergeant dans une période d'hybridation et de mélange d'hominidés2 , 3 , 6 , 11 . "
Fa-Gang Wang de l'Institut provincial des reliques culturelles et d'archéologie du Hebei en Chine, le professeur Michael Petraglia de l'Institut Max Planck pour la science de l'histoire humaine et ses collègues.
Ce que l'on sait des études précédentes, c'est qu'il y a 40 000 ans, Homo sapiens était présent dans le nord de l'Asie, ayant remplacé les populations archaïques après des épisodes antérieurs de déplacement et de métissage. Cependant, on ne sait pas grand-chose de leur vie, de leurs adaptations culturelles et de leurs interactions avec leurs cousins évolutifs plus âgés tels que les Néandertaliens et les Dénisoviens.
Des preuves abondantes dans le plus ancien atelier d'ocre d'Asie de l'Est
L'une des découvertes les plus étonnantes sur le site vieux de 40 000 ans a été l'atelier d'ocre rouge où le minéral était traité. L'utilisation de l'ocre a été une caractéristique de la lignée Homo antérieure à notre espèce, semble-t-il. Surtout l'ocre rouge. La pierre colorée friable a peut-être été utilisée par Homo erectus au Kenya il y a 285 000 ans. Alors que l'utilisation de l'ocre elle-même a été documentée de manière assez fiable sur un site néandertalien ancien aux Pays-Bas il y a environ de un quart de million à 200 000 ans, l'atelier d'ocre préhistorique de Xiamabei est désormais le plus ancien d'Asie de l'Est.
A, B : Artefacts sur sol teinté de rouge C : Ocre modifié par broyage D : Fragment d'ocre provenant du broyage E : Dalle teintée Crédit : Fa-Gang Wang, Francesco d'Errico / Wang et al., Traitement innovant de l'ocre et utilisation d'outils en Chine il y a 40 000 ans. Nature. 2022
De l'ocre a été trouvée sur 10 des outils. Un morceau d'ocre riche en fer avait été broyé pour produire une poudre rouge foncé. Un autre petit morceau d'un autre type d'ocre semble avoir été les restes d'un morceau plus grand. Et une dalle de calcaire allongée, clairement tachée d'ocre, a également été découverte sur le site.
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Le fossile d'un grand hominidé inconnu de 1,5 Million d'années étudié en Israel
Une vue de dessus (a), arrière (b), bas (c) et avant (d) de la vertèbre découverte à 'Ubeidiya (Crédit image : Dr Alon Barash)
Une nouvelle étude datée du 02 février 2022 parle de l'analyse d'un fossile de vertèbre d'un hominidé inconnu découvert en Israël. Une vertèbre vieille de 1,5 million d'années d'une espèce humaine éteinte découverte en Israël suggère que les humains anciens ont peut-être migré d'Afrique en plusieurs vagues, selon cette nouvelle étude.
Bien que les humains modernes, Homo sapiens, soient maintenant les seuls membres survivants de l'arbre généalogique humain, d'autres espèces humaines parcouraient autrefois la Terre. Des travaux antérieurs ont révélé que bien avant que les humains modernes ne quittent l'Afrique il y a environ 270 000 ans, des espèces humaines aujourd'hui disparues avaient déjà migré d'Afrique vers l'Eurasie il y a au moins 1,8 million d'années, au début du Pléistocène ( 2,6 millions à 11 700 ans), l'époque qui comprenait la dernière période glaciaire.
Les scientifiques avaient débattu de la question de savoir si les anciens humains se sont dispersés d'Afrique lors d'un événement ponctuel ou en plusieurs vagues. Maintenant, les chercheurs ont découvert que ce dernier scénario est plus probable, basé sur une vertèbre récemment analysée d'une espèce humaine inconnue. " Avec environ 1,5 million d'années, la vertèbre est la plus ancienne preuve à ce jour d'anciens humains en Israël ", a déclaré à Live Science l'auteur principal de l'étude Alon Barash, paléoanthropologue et anatomiste humain à l'Université Bar-Ilan en Israël.
L'os a été découvert sur le site préhistorique d'Ubeidiya dans la vallée du Jourdain, le deuxième site archéologique le plus ancien hors d'Afrique. Le site comprend non seulement d'anciens artefacts en pierre ressemblant à ceux trouvés sur des sites d'Afrique de l'Est, mais également une riche collection d'ossements d'animaux appartenant à des espèces disparues telles que les chats à dents de sabre et les mammouths.
Le site de 'Ubeidiya(Crédit image : Emil Alagem/Autorité des antiquités d'Israël)
En 2018, après avoir réexaminé des os initialement déterrés à Ubeidiya en 1966, les scientifiques ont découvert ce qui semblait être une vertèbre du bas du dos d'un hominidé, le groupe qui comprend les humains, nos ancêtres et nos plus proches parents évolutifs.
" C'est formidable de voir de nouvelles découvertes provenant d'anciennes collections comme celle-ci ", a déclaré John Hawks, paléoanthropologue à l'Université du Wisconsin-Madison qui n'a pas participé à l'étude. " Cela montre qu'il reste toujours quelque chose à trouver même lorsque les archéologues pensent avoir tout fait."
Après que les chercheurs ont comparé la vertèbre avec celles d'une gamme d'animaux - tels que des ours, des hyènes, des hippopotames, des rhinocéros, des chevaux, des gorilles et des chimpanzés - qui vivaient autrefois dans la région d'Ubeidiya, l'équipe a conclu que l'os provenait d'une espèce éteinte du genre Homo. (Il n'y a pas suffisamment de données sur cet os pour révéler s'il appartenait à une espèce connue d'humain disparu.)
Sur la base de la taille, de la forme et d'autres caractéristiques de l'os, les chercheurs ont estimé qu'il appartenait à un enfant de 6 à 12 ans. Cependant, ils ont estimé qu'à la mort, l'enfant aurait mesuré environ 5 pieds 1 pouce (155 centimètres) et pesé environ 100 à 110 livres (45 à 50 kilogrammes) - aussi gros qu'un enfant moderne humain de 11 à 15 ans. En d'autres termes, cet enfant aurait eu la tête et les épaules plus grands que ses homologues modernes.
Mexique: les mystérieuses dalles de San Miguel Ixtapan
Crédit ARX Project
Le ARX Project vient d'annoncer la récupération et le transport réussies de la plus grande des dalles de pierre mégalithique de la région de San Miguel Ixtapan, dont les fragments ont été trouvés dans un ranch à quelques kilomètres du site archéologique au début de 2021.
Toute l'opération a été coordonnée par l'archéologue Victor Osorio, directeur du site archéologique de San Miguel Ixtapan, et l'association ARX, en collaboration avec l'Institut national mexicain d'anthropologie et d'histoire (INAH) et le Sec retaire de la culture de l'État du Mexique.
Comme le précise les fondateurs de l'ARX Project, Le projet a été lancé en 2020 dans le but de fournir une approche multidisciplinaire à l'étude du passé antique. Ils travaillent en partenariat avec des institutions gouvernementales et non gouvernementales pour faire progresser notre connaissance de l'histoire humaine et des origines de la civilisation. C'est une organisation à but non lucratif basée au Mexique qui est soutenue par le travail et la passion de ses associés, ainsi que par la générosité et les contributions de nos sponsors, publics et privés. Les fondateurs sont : Marco M. Vigato, italien vivant au Mexique, a étudié à Harvard et à l'université Bocconi de Milan. Il fait des recherches sur les civilisations anciennes en tant que chercheur indépendant depuis 15 ans. Il est un expert de la Méso-Amérique ancienne, ainsi qu'un contributeur régulier au magazine en ligne Ancient Origins et à divers autres journaux et podcasts imprimés et en ligne. Il est également l'auteur d'ouvrages et de publications sur divers sujets d'histoire et de préhistoire liés aux origines de la civilisation. Ludovic Celle, français vivant à Oaxaca, est diplômé en architecture de l'école d'architecture de Grenoble. Il est illustrateur spécialisé en architecture depuis 12 ans, depuis 2017 avec un focus sur la visualisation précolombienne et l'investigation iconographique. Sa reconstruction 3D détaillée de la ville postclassique zapotèque de Mitla lui a valu des éloges dans le domaine archéologique. Son enquête centrale est le vaste monde des conceptions de frettes étagées à travers le continent américain. Alexandre Tokarz, Polonais vivant à Mexico, a fréquenté le California College of the Arts à San Francisco où il a obtenu un baccalauréat en architecture. Il a passé plusieurs années à travailler au Danemark avec Bjarke Ingels Group, Henning Larsen Architects et 3XN Architects. Par la suite, il a obtenu une maîtrise ès arts en architecture de l'Arkitektskolen Aarhus au Danemark. Avec son propre studio de design, il a construit de nombreux projets au Mexique, notamment en participant aux efforts de reconstruction après le tremblement de terre du 19 septembre 2017. Leur équipe est composée d'experts de différentes disciplines, notamment des archéologues, des géophysiciens, des spéléologues, des architectes, des ingénieurs, des photographes et des artistes numériques.
Une composition photographique des près de 14 dalles de pierre mégalithiques connue du site de San Miguel Ixtapan. Source : Marco M. Vigato
Leur site internet se centralise sur ce résumé : " La question de l'origine de la civilisation mésoaméricaine a intrigué des générations d'archéologues, d'historiens de la culture et d'anthropologues. Les Olmèques, qui ont prospéré entre 2 500 et 400 av. JC.
Depuis le début des années 1990, cependant, une nouvelle hypothèse a émergé selon laquelle la civilisation mésoaméricaine n'est pas apparue isolément, mais dans le cadre d'un réseau complexe d'interactions commerciales régionales qui ont favorisé les échanges culturels et la diffusion de styles artistiques similaires ainsi que la poterie, la pierre et techniques de travail des métaux dans une vaste zone entre l'ouest du Mexique, l'Amérique centrale et l'Amérique du Sud.
Ces contacts ont certainement profité du vaste réseau fluvial de l'ancien Mexique et du Guatemala, en particulier le long des rivières Balsas et Usumacinta, où se trouvent certains des premiers centres de la civilisation mésoaméricaine en dehors de la côte du golfe du Mexique.
En adoptant une vision panaméricaine du développement de la civilisation dans les Amériques, notre mission est de documenter la mosaïque complexe d'influences culturelles qui ont façonné la période formatrice et classique de la civilisation mésoaméricaine.
Nos méthodes combinent l'exploration traditionnelle avec l'utilisation des dernières technologies en imagerie aérienne et satellite pour aider à démêler le grand puzzle des origines mésoaméricaines, en cartographiant et en documentant les couloirs commerciaux et les centres originaux de civilisation des Amériques. "
Et les sites étudiés sont : Mitla, Oaxaca, Étude et exploration géophysiques - San Miguel Ixtapan, Une influence andine au centre du Mexique ? - Tamoanchan, Cités perdues des hauts plateaux du centre du Mexique et Mictlan, Exploration souterraine de Teotihuacan (Tunnels et grottes).
Nous nous intéressons ici au Projet San Miguel Ixtapan, dont les énormes dalles gravées de formes géométriques découvertes récemment reflètent une étonnante similitude avec les structures proches du Lac Titicaca en Bolivie, surtout celles de Puma Punku.
Vue de la partie fouillée du site archéologique de San Miguel Ixtapan, dans l'État de Mexico. Crédit Marco M. Vigato
" Au cours du siècle dernier, des dizaines de dalles de pierre mégalithiques sculptées d'origine et de fonction inconnues ont été découvertes dans le sud de l'État de Mexico et au nord de Guerrero, principalement autour du petit site archéologique de San Miguel Ixtapan.
Les fouilles menées à San Miguel Ixtapan à partir de 1995 ont révélé de nombreuses structures archéologiques, dont une grande pyramide, un terrain de balle mésoaméricain et un escalier monumental construit d'énormes blocs de basalte. Ils ont également découvert une chambre mystérieuse sur un côté de la pyramide principale qui, pour des raisons inconnues, avait été rituellement enterrée dans l'antiquité sous une couche de plâtre et de stuc de 2 mètres (6 pieds) d'épaisseur. La chambre contenait deux énormes dalles mégalithiques couvertes de motifs géométriques complexes et plusieurs idoles dans une pose particulière de bras croisés. La découverte a montré hors de tout doute que les dalles étaient en effet des artefacts anciens et non coloniaux fabriqués avec des outils en métal.
Crédit ARX Project
Déjà dans un article de 1959, l'anthropologue américain Charles R. Wickeavait décrit de nombreuses dalles mégalithiques similaires de l'Hacienda voisine de Guadalupe, remarquant leur grande similitude avec les styles artistiques et architecturaux sud-américains. "
Des tablettes gravées de Stonehenge de 5000 ans analysées
Faces supérieures des plaques de craie gravées de la région de Stonehenge. Crédit image : Davis et al ., doi : 10.1017/ppr.2021.13.
Une équipe d'experts de Wessex Archaeology a analysé quatre anciennes plaques de craie de la région de Stonehenge, dans le sud de l'Angleterre. Leurs résultats placent les plaques dans la première partie du 3e millénaire avant notre ère, ce qui, avec l'identification de motifs individuels, permet de reconsidérer les artefacts et les dessins dans le corpus de l'art néolithique dans les îles britanniques. Comme nous venons tout juste d'entrer dans le 3ème millénaire après JC, ces plaques de craie ont donc environ 5 000 ans, tout en sachant maintenant que certaines des pierres de Stonehenge datent en fait " d'une plage de 6980 ± 2120 av. J.-C. à 1900 ± 20 après J.-C., la grande erreur reflétant les distributions de doses équivalentes hétérogènes à âge mixte. Les échantillons dans les remblais primaires des quatre trous de pierre échantillonnés ont des combinaisons pondérées, suggérant une date de construction probable de 3 530 ± 330 avant JC (5,55 ± 0,33 ka) du henge d'origine." https://www.sciences-faits-histoires.com/blog/archeologie/stonehenge-une-imitation-d-un-monument-plus-ancien.html
La craie a fourni un matériau des plus attrayants pour la gravure depuis d'innombrables générations. Il offre des surfaces qui peuvent être lissées, permettant aux conceptions d'être esquissées, retravaillées, modifiées ou effacées en conséquence.
La matière est irrésistible ; des exemples récents incluent un insigne de régiment sculpté par des membres du régiment de Liverpool Pals pour documenter leur présence dans une tranchée d'entraînement de première ligne de la Première Guerre mondiale à Perham Down dans la plaine de Salisbury, dans le Wiltshire.
Les exemples les plus spectaculaires de craie gravée préhistorique concernent un petit nombre d'objets portables, principalement les trois Folkton Drums, Folkton, North Yorkshire et deux plaques carrées d'une fosse du Néolithique tardif, la Chalk Plaque Pit près d'Amesbury, Wiltshire.
Les Folkton Drums et les plaques de craie fournissent collectivement les exemples les plus fréquemment illustrés d'art gravé sur craie de Grande-Bretagne.
De plus, deux autres plaques de craie fragmentaires sont maintenant connues de la région de Stonehenge : un exemple brisé de Butterfield Down, Amesbury et un autre fragment de Bulford, à seulement 7 km de Stonehenge.
« La fosse à plaques de craie, découverte en 1968, a été l'une des découvertes les plus importantes de l'art de la craie du néolithique tardif en Grande-Bretagne, et au cours des cinq dernières décennies, nous avons vu des plaques supplémentaires découvertes dans la région de Stonehenge qui ont aidé l'étude », a déclaré le Dr. Bob Davis, ancien agent principal de projet chez Wessex Archaeology.
Faces supérieures des plaques de craie gravées de la région de Stonehenge. Crédit image : Davis et al ., doi : 10.1017/ppr.2021.13. - Cliquer pour agrandir.
Découvertes par Amerigo Vespucci au début du 16e siècle, puis visitées par Esteban Gómez (1520), Simón de Alcazaba et Alonso de Camargo (avant 1540), les îles Malouines sont baptisées en 1592 par les Anglais « îles méridionales de Davis », nom que leur donna le navigateur anglais John Davis. Deux ans plus tard, en 1594, le navigateur anglais Richard Hawkins les nomme « Hawkins’s Maiden-Land ». En 1600, le navigateur hollandais Sebald de Weert y accoste à son tour et leur donne le nom d'« îles Sebald ». Lors d'une nouvelle exploration en 1690, John Strong, qui dirige l'expédition, les baptise à son tour Falkland Islands, d'après son seigneur, Anthony Cary, 5e vicomte de Falkland (une petite ville du Sud-Est de l'Écosse dans le Fife). Le Français Louis-Antoine de Bougainville les visite à son tour en 1764, et leur donne le nom d'« îles Malouines », d'après les marins et pêcheurs de Saint-Malo, qui furent les premiers colons permanents connus de ces îles. Les Malouins pratiquaient beaucoup au 18e siècle le commerce interlope avec la côte ouest de l'Amérique du Sud. S'inspirant de cette dénomination, les Espagnols nomment quant à eux l'archipel Islas Malvinas.
Désertes jusqu'à leur découverte par les Européens au 16e siècle, les îles Malouines sont colonisées en 1764 sous la direction du français Louis-Antoine de Bougainville, mais passent quelques années plus tard (1767) sous souveraineté espagnole. Elles font ensuite l'objet de revendications territoriales de l'Espagne et du Royaume-Uni, ce qui conduit à une crise diplomatique, la crise des Malouines de 1770, conclue par un compromis entre les deux États. Après son indépendance de l'Espagne en 1816, l'Argentine se proclame héritière de la souveraineté espagnole sur les îles Malouines, situées au large de ses côtes.
Le Royaume-Uni contrôle cependant l'archipel à partir de 1833, et y installe progressivement des colons d'origine britannique. Il maintient sa domination sur les îles pendant la Première Guerre mondiale, en remportant la bataille des Falklands contre la marine impériale allemande. L'Argentine conteste la souveraineté britannique sur les îles Malouines, et tente d'en prendre le contrôle par les armes en 1982 : c'est la guerre des Malouines, dont le Royaume-Uni sort vainqueur...
Mais des expéditions scientifiques récentes par l'Université du Maine (USA) affirment maintenant que les Européens n'ont pas été les premiers à mettre les pieds sur les îles, et que les premiers arrivés provenaient probablement d'Amérique du sud, confortant indirectement les revendications argentines...
Kit Hamley, chercheure diplômé de la National Science Foundation avec l'UMaine Climate Change Institute, a dirigé la toute première enquête scientifique sur la présence humaine préhistorique dans l'archipel de l'Atlantique Sud. Elle et son équipe ont collecté des ossements d'animaux , des enregistrements de charbon de bois et d'autres preuves à travers les îles au cours de plusieurs expéditions et les ont examinés à la recherche d'indications d'activité humaine à l'aide de la datation au radiocarbone et d'autres techniques de laboratoire.
Un signe notable de l'activité humaine pré-européenne dérivé d'un enregistrement de charbons de bois vieux de 8 000 ans collecté dans une colonne de tourbe sur New Island, située à la limite sud-ouest du territoire. Selon les chercheurs, le dossier a montré des signes d'une augmentation marquée de l'activité des incendies en 150 de notre ère, puis des pics abrupts et significatifs en 1410 EC et 1770 EC, ce dernier correspondant à la colonisation française initiale.
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Commentaires
1
Michel ARMAND
Le 09/10/2020
Bonjour, l'homme de bronze de 2m 14 (photo supra) devait tenir dans ses mains une défense d'éléphant...de tels objets ont été découverts en vrac avec les objets en bronze...Merci
yveshLe 11/10/2020
Très probable en effet, merci de cette précision et de me lire.