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Un monde sans argent 3

yvesh Par Le 23/07/2012 0

Dans Politique-Economie

Un monde sans argent 3

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Mausolée Olmèque

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Avant de nous pencher un peu plus sur les économies des dernières civilisations d'amérique latine et centrale, les plus connues, celles des Mayas et des Incas, qui sont peu différentes à leurs apogées respectives, nous allons tout de même tenter d'estimer la durée de cet interval durant lequel des communautés humaines se sont débrouillées autrement qu'avec de la monnaie fabriquée exprès pour. Je vais aussi continuer à chercher des traces d'artéfacts, notamment ceux qui auraient survécus aux Conquistadors et religieux espagnols qui ont fondu tout l'or et l'argent trouvé à l'époque (voir tous les métaux transportables en barres), et brûlés tous les aspects et objets ne correspondant pas à leur idée de ce que devait être le monde (et ne comprenaient pas) et ses habitants : de bons chrétiens (maléables si possible). 

La toute première civilisation connue : 

Difficile de répondre à cette question car plusieurs sociétés et civilisations réparties à des endroits très éloignés peuvent revendiquer la place. Le manque de données et de datation de beaucoup d'endroits et de pièces archéologiques amplifie peut-être le fait qu'il n'y a pas un mais plusieurs groupes, tribus ou peuples qui aient émergé ou débarqué (certains des plus anciens objets trouvés sont près des côtes) à peu près à la même époque.

L'amérique Centrale :

La présence de l'homme au Mexique est attestée il y a 30.000 ans grâce aux peintures rupestres trouvées ; ils vivent de cueillette et de chasse.

La culture la plus importante d’Amérique du Sud de cette époque est la culture Viscachani

Les viscachanis ont vécus avec les grands animaux de cette époque comme le mastodonte (mammouth), le mégathérium (paresseux géant) et le smilodon (tigre aux dents de sabre) mais aussi des cerfs et des camélidés (guanacos et vigognes) qu'ils chassaient. Certains de ces animaux ont évolué mais la plupart n’ont pas survécus et ont disparus environ 10 000 ans avant notre ère

La population, alors nomade fuyant les conditions climatiques du nord, arriva dans les Andes. Ces hommes s’installèrent définitivement dans cette zone développant une première culture de la période lithique. Les pointes en pierre sont de type feuille de laurier et sont travaillées par percussion. Elles servaient pour la chasse comme pointe de lances.  

Par après ils développèrent l’art de la pêche et des embarcations en Totora. Ces pratiques se trouvent encore aujourd’hui sur le lac Titicaca et sur les côtes du Pacifique. On pense que les Urus sont des descendants des Viscachanis car c’est un peuple lacustre, dépendant de la pêche et d’autres ressources produites par le lac comme la Totora...

Vers 7.500 av JC, un bouleversement climatique transforme les grands espaces de prairies en désert inculte et oblige ces nomades à se déplacer au sud vers les endroits plus humides. Vers 4.000 av JC, un événement capital se produit qui va entraîner la sédentarisation des populations : l’acclimatation du maïs.

Le plus ancien objet de pierre taillé a été découvert près de la ville de Durango, au nord-ouest du Mexique, et peut être daté sans trop de doutes de 10 000 avant J. C.

Le plus ancien maïs découvert provient d'un lieu nommé Bat Cave, au sud du Mexique (2 500 av. J.C.)

Durant l'ère suivante (1 500 av. J.C. - 800 av. J.C.), les habitants de l' Amérique Centrale sont des agriculteurs tirant des ressources d'appoint de la chasse et de la pêche, honorant leurs dieux sans construire de temples, enterrant leurs morts le plus souvent sous les maisons. A partir de 800 av. J.C. , le site le plus représentatif est Tlalico qui reçoit l'influence des Olmèques (dont on ne connaît pas le vrai nom) dont la civilisation, plus brillante, coexiste avec celles des paysans. Les temples ne sont plus de simples cabanes mais des constructions de pierre. Cette civilisation de Tlalico se poursuit jusqu'en 300 av. J.C. alors que les Olmèques disparaissent.

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Vers -2400 ans Av J.C., les manifestations d’une nouvelle culture apparaissent le long des côtes du golfe du Mexique, dans l’actuel État de Veracruz, pour s’épanouir vers l’an -1200. Une culture qui adorait le Jaguar, symbole solaire, et qui deviendra plus tard la fameuse civilisation fondatrice des Olmèques qui atteindra son apogée vers -1000 av J.C.. La période Pré-Classique commencera alors et l’on peut dire qu’il s’agit d’une véritable révolution. Les Olmèques nous ont laissé ces fameuse têtes sculptés, énormes et aux traits que l’on a longtemps cru négroïde (les analyses des squelettes trouvés prouvent que ces peuples  avaient un faciès assez épais (héritage africain lointain d'un peuple peu "mélangé" ?) mais étaient de même teinte corporelle que les autres indiens d'Amériques (même si leurs tatouages et peintures les recouvraient probablement). La pierre volcanique dont elles sont faites provient d’une carrière située à plus de 100 km de l’endroit où on les a trouvé, sur les sites religieux de La Venta ou de Tres Zapotes, dans l’état de Veracruz.

Le site de La Venta , fondé entre 1200 et 600 avant notre ère, fut un lieux de culte et de pèlerinage très actif mais ce n’était pas une véritable ville. Les habitations "en dur" étaient quasiment absentes et même si les archéologues ont pu mettre à jour les traces d’une pyramide d’une taille déjà respectable pour l’époque il semble que rien ne subsiste de cette cité qui devait être construite en matériaux périssables. Les archéologues américains qui explorèrent le site dans les années 30 ont cependant retrouvés des vestiges et des fondations de bâtiments de grande taille. Il semble que vivaient là une caste religieuse, un clergé ayant réussit à étendre son pouvoir sur les communautés paysannes des alentours et qui pouvait en retour les entretenir.

Cela, semble-t-il, sans violence mais plus dans un mouvement religieux de participation volontaire aux mystères et aux secrets que connaissaient ces prêtres. Cette forte influence se répandit dans les populations semi-nomades plus lointaines qui peuplaient cette région tropicale relativement austère. N’oublions pas que tous les peuples amérindiens qui viendront par la suite seront des croyants fervents et des pratiquants disciplinés, et que les Olmèques ont probablement été les premiers à connaître un pouvoir théocratique. Mais précisons les choses. En fait, ils ont dû être les premiers à s’intéresser à l’astronomie, comme le laisse supposer certaines stèles gravées que l’on a retrouvé et qui portaient les signes d’un "comput" , d’un décompte des événements naturels et célestes. Un calendrier en somme qui devaient sûrement être ce savoir sacré qu’ils répandait auprès des agriculteurs et qui devait, peut-être, déjà régler le rythme des récoltes. Une telle science ne devait pas manquer de procurer un grand pouvoir à ces premiers prêtres sur des populations qui vivaient de manière assez précaire : "Ils pouvaient enfin dompter le temps...".

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Il suffit de regarder les 10 figurines (Les figurines de "La Venta" ) ci-dessus, restaurées et remises dans leur position originales pour se convaincre de qu’il s’agit d’une scène de culte : est-ce des hommes, est-ce des Dieux ? On ne le sait pas mais cette mise en scène d’un rituel oublié, et figé pour l’éternité à travers ces statues si étranges, reste le seul cas connu de ce type de pratique en Amérique centrale, où il est très rare de retrouver des ensembles d’offrandes mortuaires si importants. Il est à noter aussi que l’un des personnages est fait d’une pierre différente des autres ce qui suggère qu’il serait comme un initié entouré de ses maîtres (ou l'inverse, un Maître entouré). On remarque aussi leurs crânes allongés (héritage génétique ou déformation volontaire ?), signe distinctif que l’on retrouvera constamment ensuite jusqu’à la civilisation des Mayas qui réserverons cette pratique aux seuls nobles (là, on sait que cette déformation était volontairement pratiqué sur les enfants en bas âge).

Yves Herbo : Cela ne vous rappelle-t-il pas du déjà-vu, du déjà-lu plutôt ? L'apparition de prêtres possédant une culture (astronomique, écrite, mesurée, métallurgique, architecte, chimique, médicinale, etc...) usant de ces connaissances comme pouvoir... Cela NE PEUT être le fruit du hasard si nous retrouvons les mêmes débuts de civilisations grâce à un petit groupe possédant déjà toutes ces connaissances... Mésopotamie, Egypte, Indus, Celtes, ancêtres des Mexicains etc... Une grosse différence cependant en ce qui concerne les Amériques : la non-introduction de l'argent comme moyen d'échanges, la connaissance de la roue mais sa non-utilisation (apparente ?) fonctionnelle. Et d'autres différences comportementales et artistiques pour la plupart par rapport au reste du monde. Plusieurs possibilités à ces différences, la plus simpliste (et rarement vérifiée) est que ces prêtres n'ont pas réussi à tirer tout les bénéfices de leurs savoirs (les prédécesseurs des Sumériens, eux, l'ont réussi donc), ont inventé la roue mais sans réussir à fabriquer les essieux nécessaires assez solides pour des charges importantes (théorie oficielle actuelle) : on n'a trouvé (comme aux débuts de l'Egypte antique) que des "jouets" ou "objets religieux" équipés de roues dans des tombes anciennes. Idem pour l'argent, le système d'écriture inventé serait trop différent (du cunéiforme) pour avoir l'idée d'inventer la monnaie d'échanges... et pourtant on a trouvé un système de comptage très efficace dans toutes ces cultures pré-colombiennes... Une autre possibilité est que ces "prêtres" ou "éducateurs" n'aient pas eu le temps de terminer leur labeur de longue haleine : plusieurs cataclysmes importants ont été recensés dans ces régions assez instables du côté tectonique et climatique... d'ailleurs, si on y regarde de plus près, tout cet apport de nouvelles connaissances ne précèdent-elles pas, par la suite, de forts cataclysmes bouleversant l'environnement des humains ? Ces nouvelles connaissances acquises ne permettent-elles pas aux survivants de mieux repartir, plus rapidement, au lieu de ressombrer dans la préhistoire la plus sombre ? (ce qui s'est d'ailleurs probablement produit auparavant, en des temps beaucoup plus reculés...). Et peut-être d'être en mesure un jour d'éviter ou de se protéger de ces cataclysmes naturels... Il pourrait donc s'agir d'une aide dans le Temps au niveau de la race humaine, afin qu'elle puisse par elle-même se protéger un jour, au fur et à mesure de ses renouvellements naturels assistés par des connaissances (de base mais toujours en avance par rapport où la société humaine se place lors de leurs interventions). On peut aussi penser à une autre expérience locale de la part de ces "prêtres" (qui proviennent peut-être de Sumer d'ailleurs, qui est plus ancien) : l'emploi de techniques un peu plus élaborées permettant localement de se passer de certains outils (la lévitation est mentionnée dans les anciennes légendes amérindiennes), mais la technologie est plus probable : ces solides routes pavées partout sur le continent n'ont pas été faites que pour les sandales des voyageurs... certains font remarquer que si véhicules il y avaient, ceux-ci étaient en bois, et on sait ce que les Espagnols ont fait dès leur arrivée : de grands feux de joie avec les objets sataniques, idoles et meubles et ustenciles qu'ils ne comprenaient pas... quoiqu'il en soit, il semble que ces "prêtres" ou "dieux" soient repartis brusquement d'après les légendes, en promettant de revenir un jour... Tous les grands glyphes seulement visibles du ciel auraient été faits par les survivants de ces catastrophes, pour indiquer le chemin aux "Dieux" quand ils reviendront... cette expérience de longue durée sans argent dans un peuple évolué (de - 2.500 ans à + 1500 ans environ !) semble avortée également, même si certains peuvent considérer une bonne stabilité d'ensemble sur la durée : le système a très peu évolué après le départ de ces "initiateurs", ne s'est pas développé en système collectif (comme cela était apparemment l'objectif initial : les indiens de l'époque ne pratiquaient pas de religion dans des temples mais en commun en plein air, partageaient tous leurs biens et connaissances, explorations en commun. Les objectifs étaient communs et, à l'aide des nouvelles connaissances et des technologies provisoirement présentes, d'énormes pierres ont servies de bases à beaucoup de très anciens temples. Mais étaient-ce des temples à l'origine (pourquoi les indiens ont-ils si vite changé d'avis ?) ou des aires de décollages pour un départ prévu ? Ne peut-on considérer le fait que ce soit le départ de ces Educateurs qui ait déclanché l'utilisation de ces structures comme des Temples (par la suite, toutes les autres pyramides ou Temples ont été construits avec des pierres plus petites : c'est là que les hommes se sont retrouvés à être esclaves d'autres homme ayant accaparé le départ des Dieux... créant une société communautaire bien nourrie au service d'une famille royale et de prêtres... 

Continuons : A cette époque, la population vivant sur la côte est du Mexique ne pouvait pas être très nombreuse et, pourtant, il a bien fallu de nombreux bras pour transporter ces fameuses pierres volcaniques avec lesquelles les artistes olmèques ont sculptés ces statues colossales que l’on a retrouvé un peu partout dans la forêt profonde : pensez qu’elles pèsent en moyenne 10 tonnes, la plus grosse 30, et qu’elles proviennent d’un gisement volcanique situé avec certitude à 130 km de là ! Outre cet exploit, ils ont été les premiers à avoir sculpté le jade, représentant souvent leur dieu fétiche : l’enfant-jaguar . Ils élaborèrent par la suite un calendrier complexe et une écriture qui seront repris par leurs successeurs Mayas et une grande partie des peuples méso-américains. Ils sont, si l’on peut dire, les véritables ancêtres des mexicains.

Organisée en chefferies très hiérarchisées, la société olmèque évoluera vers la stratification en classes et la spécialisation professionnelle. L'économie sera basée sur l'intensification de la production, le stockage, l'innovation des moyens de production et la spécialisation des tâches. Les villages, rattachés à des centres cérémoniels, donneront naissance à des zones à forte concentration de populationLa domestication des animaux (chiens et dindons) semble faire son apparition très tôt. Les Olmèques entreprendront les premiers travaux de systèmes de contrôle hydraulique de la Méso-Amérique préhispanique. Ils construiront des réseaux de canalisations souterrains, notamment à San Lorenzo et à La Venta

Les édifices des centres cérémoniels olmèques, orientés en fonction des points cardinaux, respecteront des plans et des axes précis.

La culture olmèque disparaîtra définitivement vers le Vème siècle avant J.-C. avec la destruction de la cité de La Venta sous l’action d’un grand cataclysme dont on ne connaît pas l’origine (un tremblement de terre ?). Aujourd’hui encore, les Olmèques conservent une bonne part de leurs mystères et il n’est pas sûr que l’on en sache beaucoup plus car si La Venta fut découverte, ce fut par des géologues qui ne cherchaient pas la gloire mais simplement des gisements de pétrole. J’imagine leur surprise en découvrant ces têtes monstrueuses à demi enfouies sous la végétation. Victimes d’une exploitation intensives, les champs pétrolifères cernent désormais ces sites fondateurs de la culture mexicaine.

Les Zapotèques

La civilisation zapotèque s’est développée dans la région agricole fertile de la vallée d’Oaxaca dès 2000 av JC.

Vers 1400 av JC, les Zapotèques sont parmi les premiers à bâtir des édifices rituels recouverts de stuc. Entre 700 et 500 av JC, ils élaborent une première forme d’écriture pictographique. Vers 500 av JC, ils instituent une première forme d’État centralisé sur la majeure partie de la vallée d’Oaxaca. La capitale s’établit à Monte Albán qui devient entre 300 et 700 ap JC l’une des plus puissantes cités d’Amérique centrale. A son apogée, elle établit des liens avec Téotihuacan.

Après avoir été la capitale des Zapotèques pendant près de 1200 ans, Monte Albán est abandonnée lors des bouleversements sociaux et politiques qui marquent le début de la période postclassique (de 700 à 1521).

Née il y a plus de 6.000 ans, la langue zapotèque est aujourd’hui l’une des langues indiennes les plus parlées au Mexique.

Teotihuacan

Sur les hautes terres du Centre, la cité de Teotihuacan fut occupée dès le IIIe siècle av JC. On ne sait toujours rien de l’origine des hommes qui la peuplèrent, ni de leur disparition.

A partir du IVe siècle ap JC, Teotihuacan contrôle les deux tiers des régions méridionales du Mexique et étend son influence sur le Guatemala et le Belize et jusqu’au Honduras et au Salvador.

L’apogée de la culture teotihuacanne (IVe au VIIe siècle) coïncide avec la période de splendeur de la civilisation maya, mais également avec l’essor de la civilisation Zapotèque.

La cité de Teotihuacan est détruite par des tribus barbares venues du Nord vers 650 ap JC et avec elle la civilisation du même nom.

Les Mixtèques, installés dans les régions d'Oaxaca, de Puebla, et partie de Guerrero, constitueront l'une des plus importantes communautés mexicaines précolombiennes.

Leurs origines restent mystérieuses. Leur codex, qui constitue la plus grande collection de manuscrits précolombiens connus à ce jour, constitue une biographie de souverains et d'aristocrates depuis 692. 

Les Mixtèques, probablement influencés par les Olmèques, semblent avoir été les porteurs de la culture avancée de montagne.

Les Toltèques

Les ruines de la cité de Tula se situent à 80 km au nord de Mexico. Aux alentours de l’an 1000, Tula était la capitale mythique des Toltèques, un peuple de guerriers venus du nord et dont nous ne connaissons guère les origines, pour conquérir de nouvelles terres et qui fonda là sa capitale, sous le règne de leur chef dénommé Mixcoátl. Ces envahisseurs dont l’origine est certainement Chichimèque (terme qui désigne un ensemble assez large de groupes nomades qu’une tribu ou une ethnie précise). Ce sont donc les descendants de ces barbares qui accoucheront pourtant d’une culture à la vie et aux mours raffinées d’après les légendes et vestiges qu’ils nous ont laissés comme à Tula.

Ils passent pour avoir inventé la peinture et l’art de la fresque, la sculpture, la poésie et donc d’avoir été les premiers à avoir su maîtriser l’écriture. Il faut bien sûr modérer la vision d’une culture naissante, venue de nulle part, et déjà maîtresse d’elle-même. Les archéologues ont montré que la réalité était bien plus complexe et que, de tout temps, les différentes cultures de l’Amérique centrale se sont rencontrées, combattues, associées, mélangées... Toutes ces cultures n’ont d’ailleurs pas toujours laissé de traces. Le régime politique était féodal et les conflits fréquents. Lorsque les Toltèques arrivèrent à Teotihuacán, suite à leur migration, et pour nous vers l’an 1000, la cité était déjà abandonnée depuis près de trois siècles... On ne sait quelle guerre ou cataclysme a pu vider l’endroit de tous ses habitants. On a retrouvé récemment les traces d’un grand incendie dans la cité. Les Toltèques ont investi une ville fantôme et très vite lui ont redonné vie. Ils reconstituèrent en partie l’héritage de ces ancêtres prestigieux dont ils ne savaient presque rien. Ils fondèrent leur nouvelle capitale, Tula, 50 Km plus au nord-ouest, et, en deux siècles, bâtirent un empire puissant s’étendant sur tout le centre du Mexique.

L’histoire se répète. Plus tard, les Aztèques imiteront leur culture. Leur religion aussi. C’est d’eux qu’ils tiennent la croyance en "Quetzalcoátl" . Ce Dieu qui traverse toute la mythologie précolombienne et qui semble avoir vraiment existé : on pense qu’il s’agit du fils de Mixcoátl qui, devenu le maître spirituel des Toltèques, repris le nom de ce dieu déjà vénéré depuis des siècles mais sans importance particulière et qui par sa propre histoire, funeste d’ailleurs, fit renaître la légende du "Serpent à Plume" en créant involontairement la confusion dans l’esprit de ses contemporains. Renversé par ses ennemis qui adoraient des dieux sanguinaires, il dû s’exiler et se retrouva finalement dans le Yucatán où il fut accueilli puis vénéré, là aussi, par les Mayas... On peut le considérer comme une sorte de Bouddha ou de Jésus Christ qui réussit à focaliser sur lui toutes le respect et toutes les craintes de ses contemporains. Un mythe : il eut plusieurs vies... Et il a déjà détruit quatre fois ce monde ! Et la cinquième est proche... La comète de 1519 annonçait-elle son retour ? On le vénère surtout pour le don qu’il fit aux hommes de l’âme et de la morale.

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Les Atlantes de Tula sont quatre géants de pierre alignés côte à côte. On les trouve sur la terrasse d’une pyramide basse à quatre degrés, un "Teocalli" , auquel on accède par un escalier monumental. Ils mesurent tous cinq mètres de haut et ce sont probablement les guerriers mythiques d’ "Aztlán" , la Cité-Mère, dont on a pu croire un temps qu’elle faisait référence à la fameuse Atlantide. La similitude des deux mots paraît troublante. Le site de Tula est étonnant de beauté d’autant plus qu’il est assez rare de trouver des représentations humaines d’une telle importance. Les statues, qui n’étaient en fait que des piliers, supportaient les superstructures d’un temple immense entouré d’une ville dont il ne reste plus rien. On imagine à peine la richesse des autres oeuvres qui devaient s’y trouver.

Comme Teotihuacán , la cité domina toute la vallée de Mexico et comme Teotihuacán, la cité fut envahie et détruite au XIIème siècle, par des barbares venus du Nord. On sait aujourd’hui que la ville fut brûlée et abandonnée.

Les Aztèques

Le 18 juillet 1325, la tribu nahua des Aztecas (ou Mexicas) venue du nord du Mexique (région du lac d’Aztlan) s’installe dans la vallée d’Anahuac et édifie une cité au milieu du lac Texcoco : Tenochtitlán . La légende veut que le dieu Huitzilopochtli ait désigné cet endroit : un rocher portant un cactus où se tenait perché un aigle.

Après avoir vaincu les Tépanèques, les Aztèques étendent leur empire depuis les steppes désertiques du nord jusqu’aux limites du pays maya au sud et depuis les côtes du golfe jusqu’à celles du Pacifique.

Tous les monuments de la capitale de l’empire aztèque Tenochtitlan (l’actuelle Mexico) ont été détruits en 1521 lors du siège de la ville. Nous ne les connaissons que par les descriptions et les dessins de l’époque que sont venues corroborer les fouilles archéologiques du Grand Temple. Hors de la cité ravagée, certains édifices construits par les Aztèques ont subsisté, comme les temples de Teopanzolco dans le Morelos actuel, de Huatusco et de Teayo (Veracruz). La pyramide de Tenayuca, non loin de Mexico, bien que bâtie à l’origine par d’autres peuples, a été complétée par les Aztèques.

les Aztèques , qui se prétendaient les fiers descendants des Toltèques, auront oublié qu’ils avaient d’abord été battus et soumis par ces mêmes Toltèques. Ils leurs doivent presque tous les raffinements de leur culture, système politique et religieux compris, et ils ont su perpétuer à leur manière leur art et leur architecture, à tel point que le mot "toltèque" sera le nom qu’ils utiliseront communément pour désigner "un artiste" . Etrange culture, étranges barbares ; capables de commettre les pires sacrifices humains pour des dieux cruels mais pour qui, dans le même temps, ils écrivaient les plus beaux poèmes des civilisations précolombiennes...

La société aztèque est très hiérarchisée. A sa tête se trouve l’Empereur ( tlatoani ) : il dirige tout et exprime la volonté des dieux ; c’est un personnage quasi-divin entouré d’une fascination religieuse. La succession sur le trône est héréditaire.

Le haut de la société est constitué par les pilli : ce sont des nobles de naissance appartenant à la lignée royale.

Les prêtres sont responsables des rituels religieux, de l’écriture, de la médecine et de l’astronomie.

Au-dessous se trouvent les macehualli , roturiers qui représentent la majeure partie de la population. Ils sont divisés en de nombreuses catégories sociales selon leur richesse ou leurs fonctions officielles, et peuvent, à la suite d’un haut fait, être élevés au rang de noble et en avoir tous les avantages.

A la base de la pyramide sociale se trouvent les mayeques : ce sont les paysans rattachés à un seigneur et à son domaine (serfs).

La vie quotidienne des Aztèques 

Elle se déroule au milieu du grand lac Texcoco qui leur apporte une source importante de leur alimentation grâce à la pêche. Ils vivent également de la culture qu’ils pratiquent sur des chinampas , des jardins flottants formés de paniers remplis de feuilles, de terre et de cendres, et dans lesquels poussent du maïs, des légumes divers (haricots, courges, citrouilles, tomates, pommes de terre), des condiments (oignons, piments), ainsi que les cacahuètes (tlacacahuatl) et la vanille. Le lac fournit de l’eau douce et de l’eau salée, et permet d’irriguer les cultures grâce à des canaux d’irrigation.

Les hommes portent un pagne et des sandales ; ils ont les oreilles percées, les cheveux coupés courts et ne portent pas de toque, contrairement aux nobles. Les femmes marchent nu-pieds, et sont vêtues d’une jupe ample et d’une sorte de poncho dont la base est ornée de motifs décoratifs ; elles portent une coiffe imitant des tresses.

Quetzalcoatl ("le serpent à plumes") est le dieu de l’air et du commerce. ll est représenté avec un épis de maïs (la terre), un poisson (l’eau), un lézard (le feu) et un vautour (l’air). C’est le seul dieu Aztèque (hérité) qui ne demandait pas de sacrifice humain...

Pour écrire, les Aztèques se servent de glyphes ; ils n’arriveront que très tard à une forme d’écriture primitive. Pour ce qui est des chiffres, ils n’en connaissaient pas l’usage et représentaient leurs caractères numériques par des figures symboliques.

La plupart des codex réalisés avant la conquête espagnole ont été détruits, mais les Espagnols en firent exécuter un grand nombre par les scribes aztèques à leur arrivée au Mexique, à l’instar du codex Mendoza qui décrit en trois parties : la vie des Aztèques, l’histoire des seigneurs de Tenochtitlán et une liste des impôts payés par les villes à l’empereur Moctezuma. (Yves Herbo : Tout à fait exact, l'histoire entière des Aztèques a été réécrite à la demande du pape de l'époque et de la Reine d'Espagne, afin de ne pas contrarier les écrits chrétiens de n'importe quelle façon que ce soit, et aussi politiquement de prouver (les impôts) la cupidité de l'empereur au lieu de sa "divinité" - même si la liste est probablement vraie, sans pouvoir le prouver puisqu'écrite sous la contrainte. C'est tellement évident que les Aztèques vaincus (et constatant leur erreur quant au retour des Dieux) se sont révoltés et ont luttés des générations durant... leur propre histoire a été détournée et modifiée sous leurs yeux, sans qu'ils ne puissent rien y faire. L'Empire Aztèque a été éradiqué et son peuple a été l'un des plus massacré par les espagnols.

Les Mayas

En traversant les contrées d’Amérique centrale, les conquistadores espagnols sont passés à proximité des plus grands centres mayas sans en soupçonner l’existence. L’Empire aztèque était alors à son apogée, et la civilisation maya en pleine décadence, ses grandes citées ayant été abandonnées cinq siècles auparavant.

Reconstituer l’histoire des Mayas est une quête difficile, car les manuscrits hiéroglyphiques ont quasiment tous été détruits par les prêtres espagnols au XVIe siècle. Seuls quatre codex ont traversé les âges. L’étude de la civilisation maya a pu se faire grâce aux fouilles d’une centaine de sites archéologiques dégagés de la végétation tropicale et par l’observation ethnologique des populations actuelles telles que les Lacandons qui ont su préserver d’anciennes coutumes.

L’histoire de la civilisation maya est classiquement découpée en trois grandes périodes :

- Préclassique de - 600 AV J.C. à +300 : la formation (Kaminaljuyù, Uaxactùn, Izapa, ...),

- Classique de 300 à 900 : l’apogée (Copán, Tikal, Palenque, Uxmal, Bonampak, ...),

- Postclassique de 900 à 1500 : le déclin (Chichen Itza, Tulum, Mayapán, ...).

Les premiers peuplements mayas connus se situent dans l’actuel Belize vers 1000 av JC. Entre 600 et 500 av JC, ils s’installent dans une région comprise entre le Mexique et le Guatemala. C’est là, dans cette région à la végétation dévorante, où tout semblait hostile à l’homme que vont surgir les plus belles cités : Tikal et Palenque qui connaissent leur apogée entre 300 et 900.

Mais ce défi à la nature devait avoir une fin au IXe siècle lorsque les grand centres sont abandonnés pour le Yucatan et les cités de Chichen Itza et Uxmal. Plusieurs causes ont été évoquées pour expliquer cette migration : changement climatique, guerres intestines, épuisement du sol, lassitude des paysans à lutter contre l’emprise de la forêt. A la fin du Xe siècle, les vestiges de la civilisation maya sont largement fécondés par l’apport culturel des Toltèques récemment arrivés.

Vers la fin du XIIe siècle, des querelles intestines entraînent la décadence de Chichen Itza. La dernière cité maya indépendante tombera aux mains des espagnols en 1697.

Les mayas empruntèrent aux Olmèques le calendrier long, l’écriture avec des glyphes et les principes de base de leur religion. Ils furent également influencés par Teotihuacan qui contrôla les hautes terres du Mexique du Ier au VIIe siècles.

Après un âge d’or de près de cinq siècles (300 à 900), la civilisation maya déclina avant d’être fécondée par l’arrivée les Toltèques, chassés de Tula vers la fin du Xe siècle.

Organisation sociale et politique des Mayas

Pas de pouvoir politique centralisé chez les mayas, ils étaient organisés en états-cités autonomes collaborant souvent, s’entre-combattant parfois. Au centre de la cité, les temples, monastères, observatoires astronomiques et palais sont organisés autour de vastes places. Les habitations individuelles sont éparpillées dans les faubourgs. Les plus grandes villes regroupent 200.000 à 300.000 personnes.

L’organisation politique est de type " monarchie héréditaire " : la cité est gouvernée par le halac vinic qui dispose des pouvoirs religieux, militaires et civils. Il choisit, au sein d’une classe aristocratique héréditaire, les batabs (chefs locaux, responsables de bourgs ou de villages) chargés de percevoir les redevances et de veiller à l’exécution des ordres (prescriptions d’écobuage, par exemple). Les batabs et leurs proches forment la couche supérieure de la société : la noblesse.

Le clergé constitue également une classe nombreuse. Les prêtres ( Ah Kin ) se succèdent de père en fils. Leur responsabilité couvre de nombreux domaines : écriture, chronologie, almanach sacré, médecine, organisation des cérémonies, éducation des futurs prêtres, ... La classe des prêtres et des nobles est chargé de pourvoir à la nourriture quotidienne des divinités soit par l’autosacrifice, soit par la fourniture de victimes humaines, essentiellement des prisonniers de guerre. La guerre possède donc une fonction sociale précise : l’approvisionnement en victimes pour les sacrifices.

En bas de l’échelle, le peuple est chargé de pourvoir aux besoins des classes non productives : alimentation, habillement, main d’oeuvre pour les travaux publics. Pour celà, ils ne disposent que d’outils en pierre ou en bois ; ils ne connaissent ni le métal, ni la traction animale, ni la roue (qui a pourtant été retrouvée sous forme miniature dans des tombes).

Les esclaves (délinquants de droit commun, prisonniers) constituent une classe à part. C’est souvent parmi eux qu’on cherche les victimes sacrificielles.

Le maïs, source de vie

Le maïs était cultivé selon le système du milpa (écobuage) : en avril, la végétation desséchée est brûlée ; en mai, avec l’arrivée des pluies, les paysans divisent leur champ en quatre parcelles et y répartissent les graines de maïs pour obtenir quatre récoltes en août, octobre, décembre et mars.

Quinze hectares et une cinquantaine de jours de travail sont nécessaires au paysan maya pour nourrir sa famille (10 personnes) pendant un an ; le reste du temps est consacré à entretenir les prêtres et les guerriers déchargés de travaux manuels.

Les Mayas tiraient le plus gros de leur subsistance d'une agriculture sur brûlis : on brûle les broussailles - la cendre constitue un excellent engrais - avant d'ensemencer au moyen d'un bâton pointu. La découverte de Cerén, un petit village maya enseveli par une éruption volcanique au VIe siècle, a permis aux archéologues d'observer in situ comment les Mayas de l'Époque classique cultivaient sur une même parcelle maïs, haricots et courges. Les grands arbres étaient laissés en place et contribuaient à la régénération de la parcelle. Après une ou plusieurs années, les éléments nutritifs contenus dans la cendre étant épuisés, il fallait laisser la parcelle en jachère pendant une période qui variait selon la qualité du sol : jusqu'à vingt ans dans le nord du Yucatán.

Les différents peuples mayas entretenaient de nombreuses relations commerciales avec des cités lointaines. Les fèves de cacao et les clochettes en cuivre servaient de monnaie d’échange avec les cités étrangères ; le cuivre était aussi utilisé à des fins décoratives, comme l’or, l’argent, le jade, les coquillages et les plumes de quetzal.

Le Nord de la Colombie - Côte de la mer des Caraïbes

C'est à Puerto Hormiga, site au sud-ouest de Carthagène, sur la côte ouest de la mer des Caraïbes, que l'on a retrouvé l'une des plus anciennes céramiques d'Amérique.
Elle daterait de 3000 av. J.C. et est particulièrement primitive. A Barlovento, site au nord-ouest de Carthagène, on a retrouvé des vases sphériques décorés de motifs curvilinéaires incisés, typiques de la région, que l'on date de 1500 av. J.C.
Enfin, une population d'agriculteur cultivant le manioc auraient vécu dans cette région aux alentours de l'an 1000 av. J.C.

Le parc archéologique de San Agustín est un ensemble de monuments religieux et de sculptures mégalithiques au cœur des Andes, à San Agustín dans le département de Huila en Colombie. 300 sculptures monumentales réalistes ou abstraites parsèment ce parc, témoignant de l’art d’une civilisation inconnue qui atteignit son apogée durant les huit premiers siècles de notre ère. 

Certains archéologues les datent du 11e siècle avant J. C. tandis que d'autres estiment qu'elles ont été érigées juste avant la conquête espagnole.

L'origine des sculpteurs demeure mystérieuse car la plus grande partie du site n'a toujours pas été fouillée et aucune trace d'écriture n'a été trouvée à ce jour. Plusieurs statues représentent des animaux tels que des gorilles ou des éléphants d'Afrique (!) tandis que d'autres portent des turbans 1. Les statues ont des hauteurs différentes, la plus grande faisant 23 m de haut. Elles ont été sculptées dans le tuf et l’andésite volcanique, très durs.

Le littoral Pacifique du Sud de la Colombie et du Nord de l'Equateur est essentiellement composé de mangroves, prolongées par de denses forêts tropicales entrecoupées de marécages dont les limites donnent naissance à la Cordillère des Andes.

Cette région connaîtra plusieurs cultures entre de VIIème siècle avant Jésus-Christ, jusqu'à l'apparition des premiers colons européens au XVIème siècle. La culture Tolita Tumaco, qui s'épanouira en 300 avant et 300 après Jésus-Christ, succédera aux premières occupations humaines. La culture Tumaco La Tolita tire son nom de deux îles, celle de Tumaco, port situé au Sud de la Colombie, et celle de La Tolita, dans l´estuaire du rio Santiago, sur la côte Nord de l´Equateur. La nécropole de La Tolita, réservée aux élites, sera le théâtre de rites funéraires importants. Des fouilles clandestines détruiront malheureusement une partie de ce site qui livrera des céramiques et la plus ancienne orfèvrerie des Andes du Nord. 

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Les études récentes infirmeront l'hypothèse de l'origine méso-américaine à la culture Tumaco La Tolita et lui attribueront des racines équatoriales. La première phase d´occupation, comprise entre 700 et 300 avant Jésus-Christ., se rattache à la fin de la Période Formative tardive (IIIème-IIème millénaire avant Jésus-Christ). Les habitants de l´île de La Tolita construiront des temples et des édifices cérémoniels sur de grands monticules artificiels (tolas). L'autosuffisance alimentaire, assurée par la création d'un réseau de canaux dans les basses-terres, permettra l'apparition de potiers et d'orfèvres. Les céramistes assureront une production abondante de récipients utilitaires et cérémoniels aussi que de figurines anthropomorphes, zoomorphes ou anthropo-zoomorphes. Une grande quantité d'offrandes funéraires, composées de bijoux et ornements en or, sera retrouvée dans les sépultures de la nécropole de La Tolita. 

L'occupation Tumaco-La Tolita de l'île d'el Morro donnera naissance à un port qui assurera les échanges maritimes vers les terres du Nord et renforcera l'hégémonie dans la région littorale. La culture Tumaco La Tolita disparaîtra mystérieusement vers 300 après Jésus-Christ. La région sera alors peuplée de groupes indigènes.

La culture Quimbaya

Cette ethnie préhispanique vivra dans la moyenne vallée du Cauca, au centre de la Colombie, entre 400 et 1400 après Jésus-Christ environ. Le "Trésor des Quimbaya" sera découvert en 1891 à Filandia, dans la région centrale du fleuve Cauca. Il sera composé de 120 pièces en or de style parfois différent, découvertes dans deux tombes, peut être des sépultures multiples. On mettra ainsi à jour un grand nombre de poporos ainsi que des sacs pour emballer des feuilles de cocas et des spatules. 

La plupart des objets Quimbaya proviendront ensuite de fouilles clandestines. Les nombreuses sépultures livreront de pièces d'orfèvrerie réalisées selon des techniques très sophistiquées, notamment celle de la fonte à la cire perdue avec noyau qui sera utilisée dans la fabrication des poporos (récipients creux).

La culture Tolima

Les sommets les plus élevés de Colombie sont situés dans la Cordillère centrale (pic volcanique du Nevado del Huila (5 750 m) et celui du Tolima (5215 m)Les côtes de la Colombie s'étendent sur 1 610 km le long de la mer des Caraïbes, et sur 1 290 km le long du Pacifique. 

La quasi totalité des objets connus provient de fouilles clandestines. L'orfèvrerie Tolima se distingue surtout par ses pendentifs et figurines géométriques, anthropomorphes ou zoomorphes. Des artéfacts étranges ont été trouvés dans ces hautes montagnes, leurs explications sont surprenantes de la part des archéologues : voici ce qui a été identifié comme des poissons volants (à hautes altitudes ^^) ou dessins anthropomorphiques (représentant l'être humain) :

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Le Venezuela

Les fouilles au Venezuela sont beaucoup plus récentes que la moyenne (années 90). La situation géographique du Venezuela en fait un carrefour entre les plus grandes civilisations, ce qui se ressent dans les influences des peuples précolombiens qui y vécurent.
En céramique, on trouve,

Le Pérou

Le village de Chavin de Huantar, niché dans une haute vallée des Andes du Nord du Pérou, deviendra un important centre religieux. Il associera les représentations du serpent et de l'oiseau de proie au culte du jaguar. L'endroit donnera son nom à la très ancienne culture de Chavin, dont les origines datent de la période Formative comprise entre le XVme et le Vème siècle avant Jésus-Christ. Son influence s'étendra jusqu'à la côte centrale du Pacifique. Le sanctuaire de Chavin était déjà en ruine à l'époque des Incas, isolé dans une région devenue inaccessible. 

La place surbaissée de Plaza Hundida (Place Enfouie) située à proximité du lit, mesure 48 mètres de côté. L'Obélisque Tello, exposée au Musée National d'Anthropologie à Lima, se dressait en son centre. La place est flanquée, au Nord et au Sud, de deux bâtiments similaires très dégradés qui devaient servir de tribunes. Un rocher étrange, dit Choque Chinchay, se trouve dans l'angle Sud-Ouest de la place. Il comporte sept cupules, creusées dans la pierre, qui semblent délimiter les contours du Dieu-jaguar de Chavin et représenter les sept étoiles de la constellation d'Orion.

La partie la plus mystérieuse de Chavin est située au Nord du Castillo, en partie contiguë à ce dernier. Le Temple du Lanzón, dénommé Templo Temprano (Temple Primitif), est précédé d'une deuxième Plaza Hundida de taille plus modeste que la première. De forme circulaire, elle ne sera découverte qu'en 1972. Elle apparaîtra entourée de pierres votives sous forme de stèles, représentant des êtres ailés à tête de jaguar

Le sanctuaire, en forme de pyramide légèrement inclinée, est très dégradé à l'extérieur. Deux portes donnent accès à un escalier central qui conduit à un labyrinthe complexe de galeries souterraines. On y découvrira un monolithe haut de 4,60 mètres, dit le Lanzón, encastré dans les dalles du plafond et planté en terre. Ce monolithe représente un personnage effrayant, les bras collés au corps et une main retournée dans le dos. Il possède une tête de félin dont deux crocs recourbés jaillissent de la bouche. Une gouttière, creusée au centre de la partie frontale supérieure, indique la présence vraisemblable d'une chambre de sacrifices au-dessus du monolithe. Le sang des sacrifices devait ainsi arroser la tête de l'idole jusqu'aux rainures de la bouche.

La presqu'île de Paracas, aujourd'hui classée réserve naturelle, est située à 260 km au Sud de Lima. Les premières traces de la présence humaine remontent au IIIème millénaire avant Jésus-Christ. Le climat sec et aride de la région a permis la parfaite conservation de ce site archéologique.

La culture dite de Paracas remonte au VIIème siècle avant Jésus-Christ. Cette période marque également la fin de la culture de Chavin. Le chercheur Julio C. Tello entreprendra des fouilles en 1925. Elles mettront à jour un grand nombre de chambres funéraires souterraines. Tello découvrira une extraordinaire nécropole entourée d'un mur, renfermant un ensemble de 429 fardos funéraires. Ces sarcophages de toile, enveloppant une ou plusieurs momies, étaient composés de pièces de toile de coton blanc, de tuniques peintes ou brodées, d'unkus en plumes de perroquets, et de filets de totora.

Les travaux de Dieter Eisleb, publiés en 1976, distingueront le Proto-Nazca (200 à 100 avant Jésus-Christ), le Nazca Initial (100 avant Jésus-Christ à 200 après le début de Jésus-Christ, le Nazca Moyen (200 à 300 après Jésus-Christ) et enfin le Nazca Tardif (300 à 600 après Jésus-Christ).

Le Proto-Nazca de la région côtière du Sud du Pérou, héritier de la culture de Paracas, succède à la phase Paracas-Necropolis. Cette période sera instable en raison de l'arrivée massive de populations nouvelles. 

La culture Nazca développera considérablement l'irrigation, selon des techniques et à une époque qui correspondent exactement à celles des Mochica habitant au Nord du Pérou. Les deux communautés évolueront de manière parallèle, dans des styles toutefois très différents. Les habitants de Nazca construiront des huttes de clayonnage à couverture de chaume dans de gros bourgs situés en dehors de la zone cultivable, en bordure des déserts. Ils ménageront ainsi les terres agricoles destinées à la production de la nourriture et du coton. Une pyramide en adobes, constituant le sanctuaire commun, sera construite au centre de chaque village. La plus grande agglomération précolombienne de la région, nommée Cahuachi, sera construite à 6 kilomètres au Sud de l'actuelle cité de Nazca. Sa grande pyramide, élevée sur une base de 110 mètres sur 90, comportera six terrasses superposées atteignant 20 mètres de hauteur. Elle nécessitera un volume de 70 000 mètres cubes d'adobes.

La pampa de Nazca est recouverte d'une série de lignes, atteignant pour certaines 8 kilomètres, qui forment des figures géométriques ou des dessins stylisés d'oiseaux, d'insectes, de poissons ou de végétaux. Ces représentations, réalisées sur le sol aride à l'aide de petites pierres ferreuses, ont bénéficié d'un climat aride et de l'absence de vent pour traverser sans dommage deux millénaires. 

L'ingénieur en hydraulique nord-américain Paul Kosok remarquera ces lignes, considérées jusqu'alors comme un système d'irrigation pré-inca, alors qu'il survolait la région lors du solstice d'été de 1939. Réfutant cette hypothèse, Kosok effectuera un second survol et remarquera que les rayons du couchant suivaient la direction de l'un des dessins d'oiseaux. II baptisera la plaine de Nazca "le plus grand livre d'astronomie du monde". 

Arrivée au Pérou en 1932, la jeune mathématicienne allemande Maria Reiche rencontrera Kosok lors d'un colloque consacré aux dessins. Elle consacrera un demi-siècle à l'étude de ces vestiges repartis sur une cinquantaine de kilomètres, entre Nazca et Palpa. Elles conclura que ces dessins sont l'oeuvre des Nazcas. Ce peuple d'artisans sédentaires reproduira à grande échelle les dessins retrouvés sur les tissus et céramiques de l'ère pré-inca. Selon Maria Reiche, "cette oeuvre a été exécutée pour que les dieux puissent la voir et, du haut de leur demeure céleste, aider les Indiens nazcas dans l'agriculture, la pêche et dans toutes leurs autres activités". La figure du singe serait le symbole précolombien de la Grande Ourse, constellation que les Indiens associeront à la pluie. 

Reiche expliquera comment les Nazcas avaient pu respecter les proportions en prenant la longueur de l'avant-bras comme unité de mesure. Elle émettra l'hypothèse qu'ils utilisaient de cordes attachées à des poteaux pour former des cercles et des arcs qu'ils recoupaient par des lignes droites. Le club international des Explorateurs tentera de prouver, en 1975, que les Indiens Nazcas disposaient de machines volantes. Erich von Daniken prétendra en 1968, dans son ouvrage "Chariots des dieux", que la pampa était en réalité une piste d'atterrissage pour les soucoupes volantes. Il provoquera un afflux de touristes qui endommageront le site. L'accès de la pampa est depuis lors interdit.

Je vais arrêter là en ce qui concerne le recensement des plus importantes cultures politiques et économiques pré-colombiennes, il y en existe beaucoup d'autres moins connues et même probablement des complètement inconnues encore. Il nous reste l'important empire Inca a décortiquer (ce sera le plus étudié car le mieux connu et épluché par les économistes (assez récemment), mais nous pouvons déjà constater qu'on ne fait nulle part mention de monnaie d'échange fabriquée, sauf pour les échanges avec les cités étrangères (clochettes de cuivre servant aux échanges dans ce cas, avec des denrées perissables). L'autre constatation est que le système de gouvernance est pratiquement identique du début à la fin de ces civilisations : hiérarchies héréditaires appuyant leur pouvoir par la religion en grande partie. Les différences sont essentiellement entre un pouvoir de seigneur centralisé, auquel toutes les cités de l'Empire sont rattachées, ou un pouvoir décentralisé (Maya) avec des cités-Etats autonomes dirigées par un seigneur mais procédant par l'échanges de denrées manquantes localement entre cités.

Nous verrons dans la prochaine page que nos circuits actuels d'échanges ne sont pas si différents de ceux des Incas de par leurs fonctionalités, et que ce n'est pas un système monétaire qui le créé et l'entretien "de facto", mais bien une organisation, qui peut se passer de ce système monétaire pour fonctionner, sans d'ailleurs beaucoup de changements dans la vie de tous les jours...

Certains remarqueront que je n'ai pu m'empêcher de parler archéologie, mais ces quelques découvertes surprenantes (ajoutées aux nombreuses autres visibles sur ce site), alignées sur un territoire immense et sur un espace temporel assez restreint (les débuts de ces civilisations) indiquent l'arrivée subite de connaissances non connues auparavant dans ces lieux, et utilisation de techniques externes à ces peuples arrivés dans ces régions entre -30000 et -10000 ans. Indéniablement, une partie de ces anciens peuples a été mis en contact avec ces connaissances et un premier essor culturel et communautaire a été créé... qui a été transformé en seigneuries parfois sanglantes après une catastrophe et la disparition de cette aide... Cette influence a eut également pour conséquence un système économique et d'échanges unique (basé principalement sur la nourriture) qui a perduré des milliers d'années, de civilisation en civilisation...

Sources : http://leblogdechonchon.over-blog.com/article-mays-economie-70023667.html

http://www.mexique-voyages.com/informations-mexique/histoire/civilisation-olmeque.php

http://info.artisanat-bolivie.com/Les-Chiripas-a303

http://worldvisitguide.com/salle/EP0323.html

http://io9.com/5872764/the-greatest-mystery-of-the-inca-empire-was-its-strange-economy

http://www.mesacc.edu/dept/d10/asb/anthro2003/archy/aymara/inca_economics.html

http://apworld.wikispaces.com/Compare+the+Incas+and+Aztecs+in+terms+of+economic+exchanges

http://en.wikipedia.org/wiki/Inca_society

http://economistsview.typepad.com/economistsview/2007/04/inca_economics.html

Yves Herbo SFH 07-2012

archéologie prehistoire politique économie environnement mystère

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